CHATEL-EN-TRIEVES

 

Commune formée au 1er janvier 2017 des anciennes communes de Cordéac et de Saint-Sébastien.

 

(Canton de Matheysine-Trièves, ex canton de Mens)

Formes anciennes : Cordeiac au XIIIe siècle et Sancti Sebastiani au XIe siècle.

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3336 OT

 

Superficie (2017) : 4760 hectares.

 

Population (2020) : 491 habitants.

 

Hagiographie : Martin, évangélisateur des Gaules, évêque de Tours en 367. Près de 300 communes portent son nom.

Jacques, le Majeur, apôtre, frère de Saint Jean. Evangélisateur de l’Espagne. Ses reliques sont vénérées à Compostelle.

Catherine d’Alexandrie qui eut la vision de l’enfant Jésus la choisissant pour fiancée. Martyre vers 305. Patronne des jeunes filles à marier.

Nicolas de Myre, martyr vers 350. Très populaire au Moyen Âge pour avoir ressuscité, selon la légende, trois enfants égorgés par un boucher et placés dans un saloir. Patron des enfants sages.

Sébastien, martyrisé à Rome en 288. Il est représenté percé de flèches (son supplice). Patron des archers.

Arey, évêque de Gap + en 604. 

 

Ancienne commune de CORDEAC

 

Gentilé : Cordéacous.

 

Epoque gallo-romaine : on a supposé que le nom de la localité provenait d’un patronyme romain : Cordidius (domaine de).

Passage supposé d’une voie romaine venant de Mens.

Emplacement vraisemblable d’un pont antique. C’est celui qui aurait été reconstruit vers 1228 par un legs de la dauphine Beatrix.

 

Haut Moyen Âge : un « poignard arabe » aurait été trouvé au pied de la Grotte des Sarrasins située dans les contreforts de l’Obiou au-delà du hameau de Bachilianne (sources non vérifiables).

A Puy Boson, à 1200 mètres d’altitude, emplacement de motte castrale, site primitif mentionné en 1000.

A Troussepaille, à 1046 mètres d’altitude, motte tronconique fossoyée de 10 mètres de hauteur avec basse cour.

 

Edifices religieux :

 

Ancienne église Saint Martin : la paroisse est connue dès 1060. L’église primitive avait dû être construite au XIe siècle, peu avant la création du prieuré. Vers 1660 elle fut profondément remaniée. Ruinée vers le milieu du XIXe siècle, elle fut reconstruite en 1863 selon un plan en croix latine et vouée à Saint Nicolas.

Elle conserve de la première église une Vierge en bois doré du XVIIIe siècle et une cloche de 1723.

 

Paroisse Saint Jacques de Puy-Boson : elle est connue dès le XIe siècle. Elle dépendait alors du prieuré de la Croix de la Pigne sur Tréminis. Elle disparut pour une cause indéterminée à la fin du XVe siècle.

 

Prieuré Saint Martin de Ribeyre : il fut fondé à la fin du XIe siècle au hameau de Ribeyre par les moines du monastère Saint Marcel de Die.

 

Chapelle Sainte Catherine : d’origine inconnue, elle fut ruinée au milieu du XVIIe siècle.

 

Temple du XVIIe siècle avec une cloche de 1645.

 

Confréries du Rosaire et des Pénitents du Saint Sacrement du XVIIIe siècle.  

 

Croix de la passion au hameau de Ribeyre : c’est une croix en bois avec les instruments de la passion, la seule de ce type en Trièves.

 

Oratoire à la Vierge du XIXe siècle.

Croix du col de la Brèche de 1929.

 

Châteaux :

 

Château de Puy-Boson : édifié sur la motte castrale, il n’en subsiste plus rien hormis quelques arases d’une tour quadrangulaire et les aménagements en terrasses qui étaient ceux du bourg castral. On retrouve des pierriers, vestiges des constructions du bourg dont l’abandon parait dater du XIVe siècle. Le mandement de Puy Boson comprenait en 1339 deux paroisses faisant 112 feux (Cordéac et Puy Boson).

 

Château de Troussepaille : de ce château, mentionné en 1338, il ne subsiste que quelques murs vers la motte castrale.

 

Lieudit la Bâtie présentant les traces d’une petite enceinte de 20 mètres sur 15 mètres, emplacement probable d’une maison forte.

 

Actes du Moyen Âge :

 

1060 : Roland de Puy Boson fait une donation au monastère de Domène.

1270 : Guigues Bérenger est seigneur de Morges et de Puy-Boson.

1334 : hommage lige rendu au dauphin par Pierre de Puy-Boson.

1338 : le bourg de Puy Boson est cité dans un hommage au dauphin.

1339 : le mandement de Puy Boson compte deux paroisses : celle de Puy-Boson qui possède 12 feux et celle de Cordéac qui en possède 100.  

 

Hameaux et lieux anciens :

 

Les Achardz, XVIe siècle, les Achards.

Les Bailles, XVIIIe siècle, les Bayles.  

Els Buffartz, XIIIe siècle, les Bouffards.

Canalibono, XIVe siècle, Chamalbonne.

Ad Chanibons, XIIIe siècle, Chanalbanne.

Chanta Alanna, XIVe siècle, Chalamane.

Flanderiis, XIVe siècle, les Flandrins.

Fontanis, XIIe siècle, Fontanes.

Galteis, XIIIe siècle, les Gautiers.

Gauchis, XIVe siècle, les Gachets.

Les Achardz, XVIe siècle, les Achards.

Podio Bosonis, XIIe siècle, Puy-Boson (supra).

Pons Rumief, XIIIe siècle.

Rocharaonda, XIIIe siècle, le Rocher Rond.

Els Rossez, XIIIe siècle, les Roussins.

 

Autres indications :

 

Meulière attestée aux Gauthiers en 1664 (ADI 3E 932).

Aux Gachets, cadran solaire de 1791 avec inscription de 1791 : « mortel, il est plus tard que tu ne penses. Songe à toi, l’heure avance ».

 

Site Natura 2000 du massif de l’Obiou (arrêté du 23 décembre 2016).

ZNIEFF du vallon amont du Drac.

ZNIEFF de l’Obiou et Haut Buech.

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel de la vallée du Drac et de ses affluents.

ZNIEFF des forêts thermophiles et pelouses de l’Obiou.  

 

 

Ancienne commune de SAINT-SEBASTIEN

 

Gentilé : Sébastienous.

 

Préhistoire : une hache néolithique a été trouvée vers Masserange.

 

Epoque gallo-romaine : au lieudit le Villard, emplacement possible d’un site d’habitat antique.

 

Haut Moyen Âge : selon l’abbé DUSSERT l’ancienne paroisse de Morges aurait été fondée au VIe siècle et Saint Arey qui allait devenir évêque de Gap y serait né.

PILOT de THOREY y voit le Cassies in pago Diense cité dans le testament d’Abbon de 739.

Motte castrale de Château Vieux : la butte, tronconique é été détruite en partie par l’installation d’une tour TDF. Au nord de celle-ci, traces de basse cour.

 

Edifices religieux :

 

L’ancienne paroisse de Morges fut rattachée à Saint-Sébastien à la fin du XVe siècle.

 

Chapelle castrale Saint Nicolas du château vieux de Morges dont il subsiste quelques traces.

 

Prieuré bénédictin : il dépendait de Cluny dès la fin du XIe siècle. On sait qu’il possédait un cloître mentionné par un texte de 1107. Sa possession en fut confirmée aux bénédictins de Cluny par une bulle du pape Urbain II du 16 mars 1095.

Lors d’une visite d’inspection de Cluny en 1291 il est nommé qu’il n’y a qu’un seul moine qui mène une vie dissolue.  

Il disparut lors des guerres de religion.

 

Eglise Saint Sébastien : elle est mentionnée dès 1080. Très vite elle fut paroissiale et prieurale. Remaniée sans doute à diverses époques, elle conserve de son premier état un clocher avec campanile et une belle abside. Elle possède une cloche de 1645.

 

Ancienne paroisse de Lecherenne : d’origine inconnue, elle est mentionnée pour la dernière fois en 1449. Elle était située au bord du Drac. Elle fut unie à celle de Saint Sébastien vers 1490.

 

Hôpital mentionné en 1313.

 

Temple protestant : du XVIIe siècle. Il possède une cloche de 1645 classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1963.

 

Châteaux :

 

Château de Morges : sur la motte s’éleva un château important avec un bourg castral. Le mandement de ce château comprenait au XIIe siècle les communautés de Saint Jean d’Hérans et de Saint Sébastien. Le château surveillait le passage venant de Mens par le col de Saint Sébastien. En 1339 son mandement comprenait 4 paroisses faisant 238 feux. Le château est encore mentionné en 1611 mais dès 1388 il est qualifié de burgus antiquus. Dans le peu de ruines qui subsistent se voient encore des traces de l’enceinte.

 

Manoir de la Renardière du XVIe siècle.

 

Manoir de Grignolet des XIVe et XVIe siècles au nord-est du village, aujourd’hui ferme, conservant une fenêtre trilobée.

 

Château de Cérizard (ou Serre Izard) édifié au XVIIe siècle qui passe pour avoir été occupé par Lesdiguières.

 

Manoir de Morgeat d’époque renaissance à l’est du village.

 

Hameaux et lieux anciens :

 

Abranda, XIVe siècle, les Abrads.

Albergarias, XIVe siècle, l’Auberge.

Bachassie, XIVe siècle, Bachasse.

Bressonnerias, XIVe siècle, Brison.

Apud Cheach, XIVe siècle, Chichignat.

Cassies in pago Diense, VIIIe siècle, Casse ?

Escharena, XIIIe siècle, l’Echarenne.

Gardetta, XIVe siècle, Gardette.

Les Goyrards, XVIe siècle, les Goyrands.  

La Grinoley, XIVe siècle, Grignolet.

In Machanis, XIVe siècle, Macheny.

Lascharena, XIIe siècle, l’Echarenne.

Mans de Serro, XIIe siècle, Serre Berton.

Mas de Torres, XIIIe siècle, Tourres.

Molendina de Chabrier, XIIIe siècle, le moulin de Chabrier.

Mota, XIIIe siècle, la Motte.

Masserangiis, XIVe siècle, Masserange.

Podius Calidus, XIVe siècle, le Peychaud.

Serrum Tardini, XIVe siècle, Serrizard.

Apud Thoerias, XIVe siècle, la Thoire.  

Versana, XIVe siècle, Versanne.

 

Autres indications :

 

ZNIEFF des prairies humides de Château Vieux.

ZNIEFF de l’étang des Bonnes.

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel de la vallée du Drac et de ses affluents.

ZNIEFF des forêts thermophiles et pelouses de l’Obiou.

ZNIEFF du vallon amont du Drac.  

 

Bibliographie pour les deux ex communes :

 

Archives départementales de l’Isère : B 2607, E 873, 2 E 932-934

Regeste dauphinois : n° 1956, 2244, 2245, 2594, 2954, 5124, 6250, 6602, 6751, 8373, 8848, 9482, 10900, 10923, 11016, 11963, 13828, 14673, 16347, 18805, 19621, 26444, 29470

Regeste complémentaire n° 1206

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, pages 199 à 201 417, 418, 444, 556 et 571

C. de MONTEYNARD : Cartulare monastorii beatorum Petri et Pauli de Domina, 1859, chartes n° 6, 11, 126, 165 et 235-8

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 141 et 328

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, page 571

U. CHEVALIER : Inventaire des archives des dauphins à Saint André de Grenoble en 1277, 1871, n° 11 et 163

E. ARNAUD : histoire des protestants du Dauphiné aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Vol. I, 1875-1876, page 482 et Vol. II, page 250

J. BRUN DURAND : pouillé historique du diocèse de Die en 1449 et 1450, BSSI 1878, pages 18 et 21

J. ROMAN : visites faites dans les prieurés de Cluny de 1280 à 1303, 1883, page 9

A. PRUDHOMME : Histoire de Grenoble, 1888, pages 110

Abbé DUSSERT : essai historique sur la Mure et son mandement, 1903

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, pages 182 et 221

Dom BESSE : abbayes et prieurés de l’ancienne France, 1912, IX, 144

J. ROMAN : description des sceaux des familles seigneuriales du Dauphiné, 1913, page 61

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 1, 4, 15, 16, 49, 54, 60, 63, 67, 74, 77, 91, 133, 149, 153, 162, 164, 180, 197, 206, 217, 271, 275, 277, 299, 303, 325, 334, 335, 345, 347 et 364

M. FORISSIER : notice historique sur les églises réformées de Saint-Jean-d’Hérans et de Saint-Sébastien, 1929

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, pages 62, 64 et 65

Dom L. H. COTTINEAU : répertoire topo-bibliographique des abbayes et des prieurés, T II, 1939, page 2885

F. M. ROCHE : l’archiprêtré du Trièves du XVIe au XVIIIe siècle, 1946

L. CAILLET : la Mure d’Isère et ses environs, 1960, page 83

A. BEAUP : les sanctuaires du Trièves, 1980, pages 255 à 261

P. H. BILLY : origine des noms des villes et des villages de France, 1981, page 89J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, pages 64 et 66

R. REYMOND : énigmes, curiosités, singularités, 1987, pages 340 et 341

Histoire des communes de l’Isère, 1987, pages 194 et 205 à 207

P. BOURDAT : petit dictionnaire du Trièves à l’usage des lecteurs de Giono, bulletin des AVG n° 35, juin 1995, page 30

G. COFFANO : légendes et nouvelles du pays dauphinois, T 2, 1995, pages 87 à 91

Patrimoine en Isère : Trièves, 1996, pages 29, 62, 63, 64, 65, 66, 82, 83, 87, 88 et 113

Atlas du patrimoine de l’Isère, 1998, page 77

M. CASANOVA : l’an Mil, le temps des mottes castrales, Mémoire d’Obiou n° 5, 2000, pages 40 et 41

J. C. MICHEL : les voies romaines du Trièves (III), bulletin des AVG n° 45, juin 2000, page 50

J. C. FILLEAU : noms de lieux du Dauphiné, 2002, page 46

J. C. MICHEL : préhistoire du Trièves, bulletin des AVG n° 54, décembre 2004, page 9

E. TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, pages 675 et 702, 703

A. BELMONT : la pierre à pain, 2006, T 1 page 196 et T 2 page 290

P. OLLIVIER ELLIOTT : Trièves, 2013, pages 70 à 78

J. C. MICHEL : Abbon et nos contrées, revue des AVG n° 82, décembre 2018, pages 7 à 10

E. TASSET : châteaux forts du Dauphiné, 2023, pages 194 et 195