SAINT-MICHEL-LES-PORTES

 

(Matheysine-Trièves, ex canton de Clelles)

Forme ancienne : Sancto Michaele in Triviis au XIIe siècle.

Gentilé : Portillons.

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3232 E

 

Superficie : 2100 hectares.

 

Population (2020) : 287 habitants.

 

Hagiographie : Michel, l’Archange, chef de la milice céleste dans l’Ancien Testament. Patron de l’église romaine et des hauteurs.

Anne, mère de la Vierge, honorée à Auray.

Antoine, de Padoue, franciscain + 1231 et canonisé l’année d’après.

Christophe de Lycie, martyr sous Dèce vers 250. Patron des voyageurs.

 

La butte témoin que représente le Mont-Aiguille est un site géomorphologique de 25,68 hectares sur les communes de Saint-Martin-de-Clelles, Chichilianne et Saint- Michel-les-Portes.

L’éboulis froid du Pas de la Selle est un site géologique classé 2 étoiles à l’inventaire du patrimoine géologique de l’Isère.

 

Préhistoire : sur le chemin menant au Serre de l’Eglise, pierre curieuse portant des entailles coniques qui est peut-être un ancien mégalithe.

 

Protohistoire : des bracelets en bronze, ronds et fermés, de section ovale (du type dit « de Rochefort » prouvant l’existence d’une piste en direction du sud de la France dès l’époque protohistorique) ont été découverts dans une tombe ouverte le 20 février 1905 au lieudit le Gerbon ou Jerbon, près de la gare. Ces bracelets datent de l'époque de Hallstatt (conservés au Musée Dauphinois n° 67.12.64 et 94).

Des tessons de céramiques du Bronze Final, de grandes dimensions, ont été découverts sur les berges du ruisseau du Piot.

 

Epoque gallo-romaine : passage de la voie romaine de Grenoble à Fréjus, repérable à Gerbaud, Vicaire, Saint Michel et au pont Saint Michel. Divers indices sont à signaler :

 

Ø  dans des circonstances et en un lieu non précisé, on aurait découvert des tegulae,

Ø  dans la chapelle Saint Michel, colonne paraissant antique, sciée en deux morceaux (ancien milliaire ?),

Ø  le lieudit Vicaire (Vicarius) indique-t-il un ancien vicus ?

Ø  au bord de l’actuelle route départementale, ancienne voie romaine, borne indiquant « 40 km » (de Grenoble) qui correspond parfaitement aux 27 miles estimés de la voie antique.

 

Haut Moyen Âge : au hameau de Chauplane, au lieudit Saint Sulpice, emplacement traditionnel d'une ancienne chapelle qui, selon L. TERRAS, aurait été édifiée à l'époque d'Abbon. Chauplane et Saint-Sulpice appartiennent à la commune de Gresse

L. RIONDET émet l’hypothèse que l’Ambilis in Taraone du testament d’Abbon de 739 soit situé à de ce qui deviendra la bâtie d’Ambel à Thoranne.

Motte castrale de Thoranne d’où le comte de Die passe un acte en 1040. On connaît également un Pontus de Thorannes en 1080.

Motte castrale de Darne avec terrasses.

 

Edifices religieux :

 

Ancienne église : elle était située au lieudit "Serre de l'église" et elle est citée dès 1247. Elle a disparu au XVIIe siècle. Ses fondations restent encore discernables au sol.

 

Chapelle Sainte Anne : chapelle du XVIe siècle qui était située au hameau des Portes. Elle devint église paroissiale à la fin du XVIe siècle avant de disparaître à la révolution.

 

Chapelle Saint Michel : elle remonte sans doute au XVIIe siècle, époque à laquelle les habitants de Saint Michel l'auraient édifiée. Elle subsiste toujours comme propriété privée et conserve une cloche de 1748 ainsi que deux demies colonnes dans le chœur.

 

Chapelle Saint Christophe de Savouveyre : chapelle du XVIIe siècle qui s'écroula au début du XIXe siècle.

 

Ancienne église paroissiale Saint Antoine de Thoranne : d’origine indéterminée, elle fut détruite lors des guerres de religion avant d’être reconstruite en 1670. Elle fut unie à celle de Saint Michel en 1839. De nos jours, la chapelle est très délabrée.

 

Eglise Saint Michel : elle date en partie de 1850 mais elle conserve l'entrée, le porche, le clocher et la voûte d'un édifice construit en 1763.

Elle possède une cloche de 1692, classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1963 et une Vierge à l’Enfant du XVIIIe siècle.

 

Châteaux :

 

Bâtie d'Ambel : au lieudit du même nom, emplacement d’une ancienne maison forte des Morges citée dès 1247 transformée au XVIIe siècle en résidence avec des baies à meneaux croisées.

 

Maison forte de la Bâtie de Thoranne : elle est citée en 1262. Guigues de Thorannes en fit hommage au dauphin en 1334 et en 1339. Il n’en subsiste plus rien. C. MAZARD propose de la localiser au lieudit actuel de la Bâtie d’Ambel tout près des anciennes paroisses et châtellenies de Thorannes mais il semble qu’il y ait eu deux établissements distincts.

Selon G. ALLARD, André de Theys, seigneur de Thoranne figurait à l’arrière-ban de 1419.  

 

Maison forte de Chenicourt : d’origine indéterminée, elle date dans son état actuel du XVe siècle et conserve une grosse tour à plan carré et des baies Renaissance.

 

Le château de Savouraire, construit au XVIIe siècle, s’est écroulé au début du XIXe siècle.

 

Manoir de Saint Michel, ancien relais de poste des XVIIe et XVIIIe siècles.

 

Hameaux et lieux anciens :

 

Ad Bauchetis, XIVe siècle, le Bauchet.

Costa Joberga, XIVe siècle, Cote Joubert.

Cucullet, XVe siècle.

De Portis, XIIe siècle, les Portes.

In Clotis, XIVe siècle, les Grands Clots.

Lobeti, XIVe siècle, les Loubats.

Rovoyria, XIIIe siècle, la Rivoire.

Savouriere, XVIIIe siècle, Savoureyres.

 

Autres indications :

 

Dans le village, belle maison ancienne conservant une fenêtre à demi-meneau bouché.

Pont Saint Michel : sur le tracé de la voie royale, ancienne voie romaine, pont remontant au début du XVIIe siècle.

A Gerbaud, ancienne borne métrique à 40 km de Grenoble correspondant exactement aux 28 miles estimés de la voie romaine.

Ancien moulin de Martinet.

De nombreuses demeures présentent encore des génoises, moyens de protection et d’expression d’un rang social. Elles ont généralement deux pans principaux avec ou sans croupes ou demi croupes. Leur pente est assez prononcée, de l’ordre de 45%. Ces maisons possèdent souvent des tuiles plates disposées en écailles et sont souvent pourvues de corniches constituées de tuiles écailles.

Ancien moulin Saint Michel de 1839 au pont du même nom.

Dans la forêt de Chauplane, en limite des communes de Gresse et de Saint Michel mais sur cette dernière, substructions d’une construction d’environ 15 mètres sur 10 mètres avec un vague abside de 6 mètres sur 1 mètre dans le fond de laquelle un sondage à donné à 1 mètre de profondeur de nombreux fragments de poteries d’époque indéterminée.  

Le village de Saint-Michel et ses abords ont été inscrits au titre des sites pittoresques en 1978.

Moulin.

 

Reserve naturelle nationale des hauts plateaux du Vercors (décret du 27 février 1985).

Site Natura 2000 des hauts plateaux du Vercors (arrêté du 23 décembre 2016).

Site Natura 2000 des contreforts du Vercors oriental.

Commune du PNR du Vercors.

ZNIEFF des hauts plateaux du Vercors.

ZNIEFF des pelouses et boisements thermophiles de Saint-Michel.

ZNIEFF des rochers de Goutaroux et de l’Aubeyron.

ZNIEFF des crêtes orientales du massif du Vercors.

ZNIEFF des hauts plateaux sud du Vercors.

ZNIEFF de la crête des rochers de la montagne de Gresse.  

 

Bibliographie :

 

Archives départementales de l’Isère : B 2616 f° 12, 2 Mi 957 f° 45 et 361

Regeste Dauphinois : n° 541, 1898, 3352, 4724, 8305, 10740, 12092, 13248, 16116, 26431, 27646, 35643

Regeste complémentaire n° 3153

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 1, page 66 et T 2, pages 559 et 690

C. de MONTEYNARD : Cartulare monastorii beatorum Petri et Pauli de Domina, 1859, chartes n° 4 et 14

U. CHEVALIER : Inventaire des archives des dauphins à Saint André de Grenoble en 1277, 1871, n° 7 et 11

E. ARNAUD : histoire des protestants du Dauphiné aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Vol. II, 1875-1876, page 246

J. BRUN DURAND : pouillé historique du diocèse de Die en 1449 et 1450, BSSI 1878, page 23

J. CHEVALIER : essai historique sur l’église et la ville de Die depuis l’année 1277 jusqu’en l’année 1508 (T II), 1896, pages 35, 36, 72 et 236

H. MULLER : une nouvelle sépulture de l’âge du Fer à Saint-Michel-les-Portes, AFAS 35ème session, 1906, pages 697 à 699

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, pages 182 et 221

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 24, 100, 124, 203, 281, 305, 311, 327 et 331

C. JULLIAN : histoire de la Gaule, 6, 1926, page 310

A. BOCQUET : quelques nécropoles dauphinoises et la voie du col du Lautaret, Cahiers rhodaniens XIII, 1967, page 104

A. BOCQUET : l’Isère préhistorique et protohistorique, 1969, page 226 et catalogue des collections n° 284 et 285, pages 71 et 72

A. BEAUP : histoire du Trièves, 1976, pages 15 et 18

H. RAULIN : l’architecture rurale française, Dauphiné, 1977, page 36

GALLIA Préhistoire T 23-2, 1980, page 504

A. BEAUP : les sanctuaires du Trièves, 1980, pages 85 à 92

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, page 28

Guide du Vercors, 1987, page 258

Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 416 à 418

M. REYMOND : mystères et curiosités de l’histoire, 1991, pages 284 et 285

Collectif : les Alpes à l’âge du fer, 1991, page 151

J. C. MICHEL : notice n° 49, carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/1, 1994, page 58

Patrimoine en Isère : Trièves, 1996, pages 33 et 79

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C. BLANC LAPIERRE : l’effondrement de la RN 75 à Saint-Michel-les-Portes en 1952, bulletin des AVG n° 48, décembre 2001, pages 32 à 34

L. RIONDET : où était située l’ancienne église de Saint-Michel-les-Portes, bulletin des AVG n° 48, décembre 2001, pages 53 et 54

J. C. MICHEL : la voie principale du Trièves de Cularo à Forum Iulii, revue des AVG n° 49, juin 2002, pages 11 et 13

Patrimoine en Isère, le journal n° 13, 2002, page 31

J. C. MICHEL : préhistoire du Trièves, revue des AVG n° 54, décembre 2004, pages 8 et 9

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P. OLLIVIER ELLIOTT : Trièves, 2013, pages 136 à 140

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