SAINT-MAURICE-EN-TRIEVES

 

(Matheysine-Trièves, ex canton de Clelles)

Forme ancienne : Sancti Mauricii in Triviis au XIIIe siècle.

Bellecombe sous la Révolution.

Gentilé : San Maurizous.  

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3033 O

 

Superficie : 1290 hectares.

 

Population : 174 habitants.

 

Hagiographie : Maurice, chef d’une unité de la légion thébaine, massacré avec ses compagnons en 286 à Agaune devenu Saint-Maurice-en-Valais.

Jean, l’apôtre, disciple préféré de Jésus, martyrisé sous Domitien à Rome devant la Porte Latine.

 

Epoque gallo-romaine : passage de la voie de Grenoble à Fréjus. Venant de Monestier du Percy, la voie passait en contrebas de la commanderie puis elle a été localisée au Col Turdot à 855 mètres d’altitude d’où elle gagnait Lalley.

Un sarcophage, de petites dimensions, a été trouvé au bas du ruisseau Bonson.

Des découvertes de tuiles romaines sont signalées sans autres précisions.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Saint-Maurice : la plus ancienne mention connue remonte à 1269. L'église actuelle conserve un chœur de cette époque et quatre pierres sculptées. Le reste de l'édifice a été réparé à diverses époques et, notamment, en 1772, date inscrite au dessus de la porte. A la base du chœur, quatre pierres sculptées remployées proviennent de l’édifice primitif. Une console sculptée de chœur représente Saint Pierre.

L’église conserve une cloche de 1636, classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1963, une statue de Vierge à l’Enfant du XVIe siècle et une croix en fer forgé du XIXe siècle, toutes deux inscrites à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en 1998.

 

Bourg médiéval fortifié.

 

Commanderie : le plus ancien texte qui la concerne remonte à 1240, époque où elle appartenait aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Un terrier de reconnaissances contient 120 actes passés entre décembre 1303 et avril 1305. Au début du XVIe siècle elle fut réunie à la commanderie d'Echirolles et, au siècle suivant, à celle de Valence. En 1748, le domaine était encore possédé par les chevaliers de Malte qui y tenaient un fermier pour l'exploitation de leurs terres. Une visite de 1761 montre les bâtiments "médiocrement entretenus" mais des terres " régulièrement ensemencées". La croix de Malte s'est effacée au linteau de la grange subsistante et plus rien ne rappelle maintenant le souvenir de l'ancienne commanderie.

Près de la commanderie existait une chapelle sous le vocable de Saint Jean. C’était peut-être celle de l’hôpital mentionné dans un acte du 1er mai 1530.

Ruinée dès 1644, il n'en subsiste aujourd'hui plus rien.

 

Châteaux :

 

Château féodal disparu. Il était vraisemblablement situé sur la colline de la Fayolle.

Château de 1770 détruit par un incendie en 1802.

 

Lieudits anciens :

 

Loynes, XVe siècle, les Loines.

 

Autres indications :

 

Moulin de Recourt : sur le ruisseau de Bonson, emplacement d'un moulin connu dès le XIIe siècle, reconstruit à diverses époques, qui fonctionna jusqu'en 1960.

 

Au XIVe siècle, Saint-Maurice avait une enceinte.

 

Usine de traitement de métaux précieux qui servit, de 1843 à 1914, pour le traitement de l'or, de l'argent et du cuivre. Les matières premières étaient achetées à l’étranger et acheminées jusqu’en France en bateau puis jusqu’à Saint Maurice par le chemin de fer. Une fois triées et tamisées elles étaient réduites en cendres à l’intérieur d’un four. Puis, une série d’opérations successives permettaient d’extraire les parties métalliques qui étaient ensuite fondues à haute température dans un four spécial puis coulées en lingots.

 

ZNIEFF de l’ensemble de la vallée du Drac et de ses affluents.

ZNIEFF des montagnes de Bellemotte, Jocou et Mont Barral.

ZNIEFF du haut Diois.

ZNIEFF des prairies et bois thermophiles de Prébois.

ZNIEFF des forêts et alpages du Jocou.

 

Bibliographie :

 

Archives départementales de l’Isère : B 3006, B 3009

Regeste Dauphinois : 10740, 12672, 24566, 24679, 24700, 24814, 25386, 27700, 29459

Regeste supplémentaire n° 3718

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, page 558

E. ARNAUD : histoire des protestants du Dauphiné aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Vol. II, 1875-1876, page 246

J. BRUN DURAND : pouillé historique du diocèse de Die en 1449 et 1450, BSSI 1878, pages 8 et 21

C. REVILLOUT : Antoine de Brunel, seigneur de Saint-Maurice-en-Trièves, bulletin de l’Académie Delphinale 1879, pages 127 à 164

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 205 et 323

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 41

A. BEAUP : histoire du Trièves, 1977, page 22

A. BEAUP : les sanctuaires du Trièves, 1980, pages 27 à 36

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, page 28

R. REYMOND : énigmes, curiosités, singularités, 1987, pages 324 et 325

Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 413 à 415

J. C. MICHEL : notice n° 48, carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/1, 1994, page 58

P. BOURDAT : petit dictionnaire du Trièves à l’usage des lecteurs de Giono, bulletin des AVG n° 35, juin 1995, page 34

Patrimoine en Isère : Trièves, 1996, pages 34, 95, 218 et 219

J. C. MICHEL : Grenoble antique, 1999, page 131

R. CHABOUD : la commanderie de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem à Saint Maurice en Trièves, 2012

P. OLLIVIER-ELLIOTT : Trièves, 2013, pages 97 à 102

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, page 315

J. C. MICHEL : Saint-Maurice-en-Trièves, revue des AVG n° 80, décembre 2017, pages 24 à 26

R. CHABOUD : une commanderie des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem en Trièves au XVIIIe siècle à Saint-Maurice et à Villard-Julien, revue des AVG n° 80, décembre 2017, pages 31 à 36