(Matheysine-Trièves, ex canton
de Clelles)
Forme ancienne : Perca au XIIIe siècle.
Gentilé : Percyais.
Carte IGN au 1/25000ème :
3237 E
Superficie : 1593
hectares.
Population (2020) : 172
habitants.
Hagiographie : Barthélemy, apôtre, martyr au moyen Orient. Il
est représenté avec un couteau.
Jean, l’apôtre, disciple
préféré de Jésus. Martyrisé sous Domitien devant la Porte Latine.
Préhistoire : on aurait découvert des silex d’époque néolithique.
Epoque
gallo-romaine : emplacement
présumé d'une voie romaine qui, se séparant de la voie de Grenoble à Fréjus,
joignait le Trièves au Diois par le col de Menée. La voie principale reste
encore très discernable entre Longefond et le Percy. Au-delà du Percy,
deux tracés dont on ne sait s’ils se sont succédés dans le temps ou si,
contemporains, ils étaient indistinctement utilisés, conduisent au col de
Menée :
Ø du Percy à Casseyre, suivant le cours du Fanjat
jusqu’à la source du même nom puis le Col de Menée : ce serait celui
emprunté par les grandes compagnies vers 1375-1376,
Ø de Monestier-du-Percy, les Combes, Odolaye, les
Daveys, la source du Fanjat et le Col de Menée : ce serait celui des
pèlerins de Saint-Jacques-de- Compostelle. Mais, selon un témoignage oral
recueilli dans l’été 2000 à la ferme d’Odolaye, il s’agirait bien de la
« voie romaine ».
En
2022, à la sortie du Percy, en direction de Mens, au bord d’un chemin, dans les
buis, Clément Cislo a découvert une monnaie d’empereur romain.
Le
Col de Menée : pendant des
siècles, peut-être même des millénaires, le col de Menée fut la voie des
échanges entre Diois et Trièves. Ce col, le plus bas de toute la chaîne était
sans doute le plus praticable de toute la « froide montagne » du
Vercors.
Selon
BEAUP des tuiles romaines auraient été découvertes en 1910 et en 1954 au début
du chemin d'Esparron.
Selon
TERRAS, au lieudit las Adjulietas, à l'emplacement de l'ancien château
d'Esparron, carrières de pierre qui passent pour avoir été exploitées à
l’époque gallo- romaine.
Enfin,
on signalera que J. C. BOUVIER voit dans le Percy le patronyme Percius.
Haut
Moyen Âge : le lieudit Cassières
est-il le Cassies in pago Diensi du
testament d’Abbon de 739 ?
Edifices religieux :
Prieuré Saint-Barthélemy
: fondé en 1198 par les Bénédictins
de Saint Marcel de Die.
Eglise Saint-Barthélemy
: elle est citée dès la fin du XIIe siècle.
Le chœur et le porche semblent remonter au XIIIe siècle, cependant que le
clocher date de 1636 et la nef de 1675. L’église était à la fois prieurale et
paroissiale. Elle possède un tableau de l’Adoration des mages du XVIIe siècle
et un tableau de Saint-Jean du XIXe siècle ainsi qu’une grande fresque moderne
de Jésus adoré par deux anges. La statue de Vierge à l’Enfant du XVIIIe siècle
a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en 1998.
Maison
des templiers : près du col de
Menée, versant Diois, se trouvait une maison de templiers située, selon la
tradition locale encore vive, à l’emplacement de la « ferme du col ».
Cette possession hospitalière est bien attestée par un acte du 10 juillet 1330
du dauphin Guigues VIII. Au XVe siècle, elle servait encore de péage. De cette
fondation (peut être mansio gallo-romaine
originellement) subsisterait la salle semi-enterrée encore nommée « cave
des templiers » dans le champ dit « du cimetière » non fouillé à
ce jour. Il y aurait quelque hardiesse à se prononcer sur l’origine et sur la
destination de cette curieuse salle souterraine mais il convient de remarquer
que la technique de construction peut s’apparenter à celle des temps évoqués.
Hôpital
remontant à la fondation du prieuré, dévasté en 1374 puis rebâti et transformé
en hospice après la révolution.
Notre-Dame-des-Neiges
d'Esparron : la légende raconte
qu'un dimanche d'été, des muletiers de Die transportant des marchandises par
les sentiers abrupts de la montagne, se virent soudain environnés d'une neige
épaisse qui obstruait la route, tandis qu'une dame resplendissante de lumière se
tenait devant eux et leur reprochait de profaner le jour du Seigneur.
Un
oratoire fut édifié à l'endroit de l'apparition et les habitants de la région y
venaient en pèlerinage.
Une
autre tradition en attribue la fondation aux chevaliers de Saint-Jean-de-
Jérusalem. Une maladrerie fut ensuite édifiée dans les environs.
Bayard
serait venu à Esparron, faire bénir ses armes. En 1562, la chapelle fut
détruite par les troupes du baron des Adrets. Relevée et restaurée, elle était
de nouveau très fréquentée vers 1625.
Vers
le milieu du XIXe siècle, la chapelle fut reconstruite par un ermite, le frère
Jérôme, avec le produit de quêtes recueillies dans toute l'Europe. Son
oratoire, fragile et précaire, fut réédifié en 1873, à la suite d'un vœu fait
durant la guerre de 1870, exactement au même endroit et avec le même caractère
d'excessive simplicité. Durant la Seconde Guerre Mondiale la chapelle fut à
nouveau endommagée après que l'ermitage eut été utilisé par les officiers du
cadre volant d'Uriage. Le site est aujourd'hui totalement restauré.
Chapelle
des Blancs : elle a été
construite à la fin du XVIIe siècle et dédiée à Saint- Jean Porte Latine. Elle
est curieusement tournée vers l’ouest et n’a qu’un seul fenestron.
Croix
médiévale du cimetière, comparable à celle de Gresse en Vercors. En 1644 elle
était déjà qualifiée de fort ancienne.
Croix
du Col de Menée rappelant les rencontres des protestants du Diois et du Trièves
le lundi de Pentecôte. La croix initiale portait une inscription : « Aime
Dieu et suis ton chemin ».
Oratoire
belvédère de 1871, vraisemblablement édifié sur le lieu même de l’apparition
mariale.
Châteaux :
Château
d’Esparron mentionné en 1260 : castrum
de Esparione. Le 10 juillet 1330, le dauphin Guigues VII vend sa part du
mandement d’Esparron à noble Pierre Claret, seigneur de Treschenu. Le château a
totalement disparu. En 1339, lors de l’inventaire réalisé par les envoyés du
pape en vue de la cession du Dauphiné, le château et mandement d’Esparron ont
un revenu de 300 florins par an. A cette date, le mandement du Percy était
partagé entre Guigues de Morges et Constantin de Bardonnèche.
Château
du Percy est cité dès 1246 sous le terme de bastida
de Perca. En 1342 c’était devenu un vrai château dont les pierres servirent
ultérieurement à la reconstruction de l’église.
Maison
forte mentionnée au XVe siècle (non localisée).
Le
Blanc, dit le Perse, acheta à Lesdiguières pour 20 000 livres la terre du
Percy au début du XVIIe siècle. Ses armes étaient d’azur fermé de bouts de
piques d’or et sa devise : « l’honneur guide mes pas ».
Château
de Casseyre : édifice des XVIIIe
et XIXe siècles qui fut peut être précédé par une maison forte. Il possède des
annexes dont une orangerie et un parc.
Manoir
moderne dit le château, peut être à l’emplacement du château médiéval détruit
en 1374.
Autres indications :
De
la porte passante qu’était le Col de Ménée, le Percy eut beaucoup à souffrir au
cours d l’histoire ; ainsi en 1374, lors de l’invasion des grandes
compagnies, le Percy fut le premier village sur lequel se jetèrent les
mercenaires. Puis Maugiron l’incendia en 1563 et peu après les troupes
protestantes achevèrent de le ruiner. En 1621 lorsque Dupuy Montbrun pénétra en
Trièves en espérant susciter un soulèvement de protestants, le Percy est de
nouveau menacé mais heureusement sans suites. Du fait des exactions que lui
valait sa défavorable situation de pied de col, le Percy était, à t-on dit, et
de loin le plus pauvre village de tout le Trièves.
Entre
le col de Menée et le Percy, la route des jacquiers ou pèlerins de Saint-
Jacques-de-Compostelle traversait la profonde forêt d’Esparron et passait sans
doute à proximité de l’ermitage.
Le
lieudit Chabulières apparait au XIIIe siècle sous la forme ad Cappollered.
Le
hameau des Blancs rappelle le souvenir de Jean le Blanc, capitaine des gardes
de Lesdiguières dont il reçut en 1587 le commandement d’un fort piémontais.
Anobli par Henri IV en 1602, il acquit la seigneurie du Percy en 1617.
Moulins
mentionnés au XVIIIe siècle.
Commune
du PNR du Vercors.
ZNIEFF des montagnes de Bellemotte, Jocou et Mont-Barral.
ZNIEFF
du haut Diois.
ZNIEFF
des hauts plateaux du Vercors.
ZNIEFF
des crêtes orientales du Vercors.
Bibliographie :
Archives
départementales de l’Isère : B 3009, B 3742
Regeste
Dauphinois : n° 8251, 10740, 11800, 11801, 26361, 29459, 29470, 32859
Regeste complémentaire n° 2953
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publié par H. GARIEL en 1864, T II, pages 329 et 413
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