SAINT-PIERRE-DE-MEAROZ

 

(Canton Matheysine-Trièves, ex canton de Corps).

Forme ancienne : Mayeroz au XIIIe siècle.

Gentilé : Méarotins.

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3336 OT

 

Superficie : 460 hectares.

 

Population (2020) : 112 habitants.

 

Hagiographie : Pierre, premier des apôtres et premier des papes. Crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de la basilique qui porte son nom.

 

Epoque gallo-romaine : passage supposé de la voie romaine de Grenoble à Gap par la Matheysine et le Beaumont.

On notera un lieudit le Grand Champ.

 

Haut Moyen Âge : motte castrale présumée au lieudit le Châtelard (sur la commune de la Salle en Beaumont). Le château de Beaumont a également pu être édifié sur l’emplacement d’une motte.

 

Edifices religieux :

 

Chapelle castrale citée en 1484.

 

Eglise Saint Pierre : édifiée au XIXe siècle en remplacement de l’église primitive, connue au XIIIe siècle, qui dépendait du prieuré de Beaumont. Elle conserve une cloche de 1719.

 

Chapelle de la Garde.

 

Châteaux :

 

Château delphinal de Beaumont : il était situé au Bas Beaumont et occupait une superficie d’un à deux hectares. Il apparaît dans les textes au XIIIe siècle. Il fut édifié entre le 3 juin 1202 et le 4 mars 1236, date à laquelle le dauphin André le légua à sa deuxième épouse, Béatrix de Montferrat. Son existence est attestée les 26 août 1318, 30 novembre 1338, 23 avril 1343 et 16 juillet 1349. Le 13 mai 1339, l’évêque d’Avignon et l’archiprêtre de Viviers, envoyés par le pape à l’occasion du projet de cession du Dauphiné, visitent le mandement de Beaumont et consignent que celui-ci comprend 6 paroisses faisant 528 feux (Beaumont, Quet, saint Laurent, sainte Luce, saint Michel et la Salle). A partir de 1446 le château aurait abrité les amours de Louis II, futur Louis XI et de la belle Félize Reynard à laquelle il lui en fit don.  Les murs qui subsistent encore laissent entrevoir une importante forteresse composée de deux enceintes. Le logis seigneurial était élevé dans la première enceinte sur la plate forme contiguë au donjon carré de 7 mètres de coté dont subsiste essentiellement un pan élevé. La seconde enceinte, qui abritait les autres bâtiments et la chapelle castrale, suivait la ligne de rupture de pente au nord et à l’ouest était renforcée par des tours demi hémisphériques ou carrées. Si le château n’est pas mentionné dans l’enquête delphinale de 1339, il est évalué dans un autre texte de 1342. En 1349, la seigneurie de Beaumont est alors donnée à Amblard de Beaumont « en considération des services rendus au dauphin dans le transport qu’Humbert dauphin avait fait du Dauphiné au fils aîné de Sa Majesté ». En 1484, le château et son mandement appartient de nouveau au dauphin et que celui-ci est presque détruit dont le bâtiment sert de prison. En 1521, la terre, le château et la seigneurie de Beaumont sont achetés par Humbert de Comboursier, châtelain de la Mure. La tradition rapporte que le château fut démantelé après l’Edit de 1570. En 1684 il était ruiné et en 1750 ce qui en restait s’effondra à la suite d’un glissement de terrain. Toutefois, les ruines actuelles laissent encore deviner l’allure imposante qu’il devait offrir au Moyen Âge.

 

Hameaux et lieux anciens :

 

Campum Longum, XIIIe siècle, Champolede.

Cavan. Delz Chabazus, XIIIe siècle, Cabasson.

Cavan. dels Testouz, XIIIe siècle, Teton.

La Garda, XIIIe siècle, la Garde.

Tetum, XIVe siècle, Teton.

 

Autres indications :

 

Mistralie mentionnée dans un acte du 25 octobre 1323.

Cadran solaire de la fin XVIIIe siècle, sur une maison de cette époque, avec inscription dubia cunctis ultima multis (pour beaucoup la dernière, incertaine pour tous).

Barrage de Saint Pierre Cognet.

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel de la vallée du Drac et de ses affluents.

ZNIEFF des pelouses sèches de Saint Pierre de Mearotz.  

ZNIEFF de la vallée de la Bonne et du Drac.

 

Bibliographie :

 

ADI : Probus (1250-1260) f° 324

Regeste Dauphinois supplémentaire n° 3279

G. ALLARD : recherches sur le Dauphiné, Ms BMG f° 493-498

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 1, pages 134 et 135 et T 2, page 566

F. CROZET : description topographique, historique des cantons formant le département de l’Isère, canton de Corps, 1869, pages 7 et 8

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, pages 180 et 219

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère, publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 59, 67, 163, 219 et 344

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, page 33

Histoire de communes de l’Isère, 1988, page 176

R. REYMOND : l’insolite et images fortes du passé, 1989, pages 147 et 148

Archéologie chez vous n°7, 1989, pages 4, 35 et 36, notice 202

E. TASSET : l’Isère des châteaux forts, 1995, pages 219 et 220

Mémoire d’Obiou n° 3, 1998, page 78 et 79

V. BETTEGA : les noms de lieux du canton de Corps, 2002, page 150

E. TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, page 701

Patrimoine en Isère, Valbonnais, Matheysine, Beaumont et pays de Corps, 2006, pages 45, 46, 47, 49, 50, 105, 109, 121 et 156

E. TASSET : châteaux forts du Dauphiné, 2023, pages 66 et 67