PELLAFOL

 

(Canton Matheysine-Trièves, ex canton de Corps).

Forme ancienne : Pellafolum au XIIe siècle.

Gentilé : Prafoulous.  

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3337 OT

 

Superficie : 3473 hectares.

 

Population (2020) : 136 habitants.

 

Hagiographie : Michel, l’Archange, chef de la milice céleste dans l’Ancien Testament, qui terrasse le démon de l’Apocalypse. Patron de l’église romaine et des hauteurs.

Nicolas, archevêque de Myre. Très populaire au moyen âge pour avoir, selon sa légende, sauvé trois enfants qu’un boucher avait égorgés et placés dans un saloir. Patron des enfants sages.

 

Les éboulis froids de Pellafol et la résurgence de la Grande Gillarde sont un site géologique remarquable classé deux étoiles à l’inventaire du patrimoine géologique de 2014.

 

Epoque gallo-romaine : en avril 1922, entre le hameau de la Javergne et celui des Payas, dans un champ près d’une voie probablement antique aboutissant à un pont dit romain sur le Drac, on a exhumé un trésor de 160 monnaies d’époque constantinienne. H. MULLER a étudié 148 exemplaires presque tous très bien conservés et portant encore des traces d’argenture : un Licinius II, 37 Constantin, 3 Crispus, 1 Fausta, 2 Hélène, 38 Constantin II, Constance II César, 20 Urbs Roma, 23 Constantinopolis. Le terminus post quem est l’an 335. En avril 1994, le Musée Dauphinois a pu racheter 63 de ces monnaies (sans numéro d’inventaire), les autres n’étant plus localisables.

Le tracé de la voie romaine n’est pas connu avec certitude. Toutefois, on observe entre la Javagne et la Posterle une ligne droite absolue de 4 km de longueur (actuelle RD 537). Sur cet axe existent 2 croix, l’une à hauteur des Chareaux, l’autre à hauteur des Palas qui sont implantées à 1500 mètres l’une de l’autre. Ont-elles succédé à des milliaires ?

Par ailleurs on notera deux toponymes pouvant se rapporter à un domaine : Grand Champ et Grand Pré, ainsi que le lieudit le Villard.

 

Edifices religieux :

 

Eglise et prieuré Saint Michel de la Croix-de-la-Pigne : ils auraient été édifiés vers la fin du XIe siècle par les bénédictins. Ils subsistèrent jusqu’à la révolution, époque où le prieuré fut vendu comme bien national. L’église fut unie à celle de Pellafol, devenant alors chapelle rurale.

 

Eglise Saint Nicolas de Pellafol : l’église primitive était située au hameau de Pellafol le Vieux, sur une petite élévation.

En 1899 on rebâtit une église neuve au Fays. Elle conserve deux cloches de 1740 et de 1780 provenant de l’ancien édifice.

 

Chapelle de la Nativité de la Vierge de la Posterle : le hameau de ce nom est cité dès 1060 : Posterna, parrochia de Postelle. Une église paroissiale existait en ce lieu. Elle fut reconstruite comme simple chapelle en 1670 avec un clocher mur.

 

Chapelle disparue des Chaneaux.

 

Eglise Saint Michel de la Croix-de-la-Pigne : édifiée en 1891 en forme de croix latine.

 

Eglise de l’Assomption aux Payas.

 

Ancienne chapelle des Chaneaux, disparue.

Ancienne chapelle des Payas, transformée en maison particulière en 1866.

Ancienne chapelle Saint Nicolas du Vieux-Pellafol, détruite en 1945.

Croix de 1914 en face de l’église.

Croix des Serlons de 1921.

 

Châteaux :

 

Une famille de Pellafol est connue avec Pierre de Pellafol cité vers la fin du XIIe siècle dont les armes étaient d’or au lion de gueules.

 

Château dit Château Vieux : il est cité dès 1252. Il appartenait au début du XVe siècle à Guillaume de Montorcier, seigneur de Pellafol. Il en fut dépossédé en 1426 par une ordonnance au profit du dauphin. Après plusieurs années d’exil, Montorcier revint et récupéra par surprise son château. Aussitôt le gouverneur du Dauphiné aidé des châtelains de la Mure, Beaumont, Corps et Valbonnais entrèrent en guerre contre le rebelle, encerclèrent le château et parvinrent à l’investir. Le château fut alors occupé au nom du dauphin. L’enquête pontificale de 1339 indique que le mandement comprenait trois paroisses (Pellafol, la Croix-de-la-Pigne, la Posterle) faisant 154 feux.  Démoli vers 1430, il n’en subsiste aujourd’hui que quelques pierres.

 

Maison forte de la Tour citée en 1426 au sud des Payas. Maintes fois restaurée elle subsiste toujours.

 

Au lieudit Chazal, emplacement supposé de château ou de maison forte.

 

Aux Payas, « château du comte Joachim de Saint Didier » mentionné en 1714. C’était sans doute une grosse demeure.

 

Hameaux et lieux anciens :

 

Canales, XIVe siècle, les Chanaux.

El Salvages, XVe siècle, les Sauvages.

Eschaenis, XIVe siècle, les Echarennes.

Apud Furchis, XIVe siècle, les Fourchaux.

Girarderias, XIVe siècle, les Gillardes.

In Deversio, XIVe siècle, le Deveys.

IN Grangelis, XIVe siècle, les Granges.

Apud Malrosos, XVe siècle, le Moras.

In Serro Quio, XIVe siècle, Serre Guion.

Pales, XIIIe siècle, les Payas.

Pons de Balma, XIVe siècle, le pont de la Balme sur le Drac.

 

Autres indications :

 

Lieudit la Maladière.

La villa Sechia (Ville Sèche) est citée dès le XIVe siècle.

Pont dit de Bagarre pouvant dater du XVIIe siècle.

Pont sur la Souloise du XVIIIe siècle.

Grotte dite des sarrasins à l’ouest de la commune vers la crête de la Laisse.

Canal de Pellafol construit dans la falaise du défilé de la Souloise entre 1876 et 1880, aujourd’hui abandonné.

Four de 1897.

L’Atelier Tournesol a recensé un cadran solaire.

Maison du patrimoine.

Site Natura 2000 du massif de l’Obiou et des gorges de la Souloise (arrêté du 26 octobre 2015).

Réserve naturelle du site des Gillardes (réserve associée).

ZNIEFF de l’Obiou et du Haut Buech.

ZNIEFF des forêts thermophiles et pelouses de l’Obiou.

ZNIEFF du bois du Sapey.

ZNIEFF du vallon de la Soulasse.

 

Bibliographie :

 

Archives départementales de l’Isère : B 2946, B 3009, B 3314, B 3344, B 3009, B 4263, B 4503

Regeste Dauphinois n° 8898, 9491, 12655, 16232, 17015, 17826, 31178, 33823

Regeste supplémentaire n° 2498

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, pages 326 et 408

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, page 328

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, pages 33, 245 et 507

U. CHEVALIER : choix de documents historiques inédits sur le Dauphiné, 1874, page 69

E. ARNAUD : histoire des protestants du Dauphiné aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Vol. II, 1875-1876, page 252

J. BRUN DURAND : pouillé historique du diocèse de Die en 1449 et 1450, BSSI 1878, pages 20 et 21

Abbé LAGIER : le Trièves et son passé, 1892

V. ARNAUD : la famille de Combourcier, 1894, pages 46 et 186 

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, page 222

Dom BESSE : abbayes et prieurés de l’ancienne France, 1912, IX, 142

J. ROMAN : description des sceaux des familles seigneuriales du Dauphiné, 1913, page 54

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 60, 129, 138, 160, 168, 178, 211, 258, 276, 282, 317, 334, 369

L. RIPPERT : BSDEA 22, 1922, page 12

H. MULLER et L. RIPPERT : le petit trésor de monnaies romaines découvert à Pellafol, BSDEA 23, 1923, pages 30 à 32

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 128

Dom L. H. COTTINEAU : répertoire topo-bibliographique des abbayes et des prieurés, T II, 1939, page 2243

A. BLANCHET : supplément aux trésors de monnaies romaines, 1942, n° 1006

X. LORIOT et H. HUVELIN : les trésors de monnaies romaines découverts dans le département de l’Isère, bulletin de la société française de numismatique, 31, 1976, n° 6, page 69

A. BEAUP : histoire du Trièves, 1977, pages 26 et 27

A. BEAUP : les sanctuaires du Trièves, 1980, pages 271 à 291

J. P. CALLU : inventaire des trésors de bronze constantiniens, Numismatique Romaine, XIII, 1981, page 33 n° 3

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, page 32

R. REYMOND : énigmes, curiosités, singularités, 1987, pages 151 à 153

X. LORIOT et B. REMY : corpus des trésors monétaires antiques de la France, Rhône Alpes, V 2, 1988, n° 21, pages 48 et 49

Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 165 à 168

Archéologie chez vous, n° 7, 1989, page 12, notice n°50 et page 39, notice n° 208

R. REYMOND : mystères et curiosités de l’histoire 1991, pages 155 à 159

J. C. MICHEL : notice n° 55, carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/1, 1994, page 59

B. REMY et C. BRUNET : le trésor de monnaies de Pellafol, Patrimoine en Isère, Trièves, 1996, pages 41 à 43 et 229 à 234

Atelier Tournesol : inventaire des cadrans solaires de l’Isère, 1996-1998

Mémoire d’Obiou, n° 2, 1997, page 75

Mémoire d’Obiou n° 3, 1998, pages 81 et 82

Mémoire d’Obiou n° 4, 1999, page 37

J. C. MICHEL : Grenoble antique, 1999, page 192

J. C. MICHEL : les voies romaines du Trièves (III), bulletin des AVG n° 45, 2000, page 50

Mémoire d’Obiou, n° 6, 2001, pages 61 à 74

V. BETTEGA : les noms de lieux du canton de Corps, 2002, page 144

Patrimoine en Isère, Valbonnais, Matheysine, Beaumont, pays de Corps, 2006, pages 17, 32, 33, 39, 41, 45, 47, 53, 117, 130, 150, 155 et 164

P. O. ELLIOTT : Trièves, 2013, pages 79 à 87  

Carte archéologique de la Gaule, l’Isère 38/4, 2017, pages 233 et 234