SAINT-QUENTIN-FALLAVIER

 

Canton de la Verpillière.

Formes anciennes : Falaver au XIIe siècle, Sancti Quintini au XIIIe siècle.

Grand Châtier (ou Challier) sous la Révolution.

Gentilé : Saint Quentinois.

Héraldique : cinq points d’or équipolé à quatre d’azur avec un dauphin et la tour de Fallavier.    

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3132 SB

 

Superficie : 2283 hectares.

 

Population (2015) : 6047 habitants.

 

Hagiographie :

 

Quentin, évangélisateur de la région d’Amiens. Martyr en 287, il est représenté avec des clous.

Pierre, premier des apôtres et premier pape, crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de la basilique qui porte son nom.

 

Préhistoire : divers vestiges sont connus :

 

Ø  en 1975, à l'occasion de travaux, on a mis au jour, au milieu d'une accumulation de bois fossiles et de belles ammonites, des squelettes d'ichtyosaures, solidement enchâssés dans le calcaire Toarcien. Ces reptiles gigantesques, du secondaire, qui tenaient à la fois du poisson et du lézard, atteignaient 10 mètres de longueur. Ils sont révélateurs d'un rivage très proche, vieux de quelques 200 millions d'années, qui a également livré des ammonites du Toarcien et de l’Aalénien (180 m.a), 

Ø  des sépultures néolithiques ont été découvertes sous un bloc erratique à cupules, transporté à la Verpillière. Les 25 sépultures étaient accompagnées d’un important mobilier : outils en silex, armes emmanchées sur bois de cerf, colliers en pierre…

Ø  à hauteur de l’étang de la Fuly, au bord de la route de Bonnefamille, bloc rocheux avec cinq cupules, qui a été transporté au flanc de l’église,

Ø  au Mas Millet on a découvert en 1919 un bloc erratique avec une centaine de cupules et des tombes plates chalcolithiques,

Ø  une hache polie néolithique  a été trouvée au nord-est de l’étang,

Ø  en 1967 on a découvert au nord est de l’étang de Fallavier un silex taillé de technique Levallois.

 

Protohistoire : des fonds de cabanes ont été repérés, au début du XXe siècle, au sommet de la Colline de Rollond ou Relong. Cette colline aurait pu être un oppidum gaulois (voir également plus loin).

Un enclos de l’âge du Fer a été repéré par détection aérienne.

En 2001, au lieudit Campanoz on a repéré un site de l’époque du Bronze ancien, bronze final (fosses à pierres chauffantes).

Selon A. BOCQUET le lieudit le Bourbonnais situé à côté d’un captage de source viendrait de Borbo, dieu des sources

 

Epoque gallo-romaine : le lieudit Quatre Routes rappelle un carrefour antique de la voie de Lyon à Milan et de la voie de Vienne à Pont de Chéruy, dite Via de Saint Claude. Le lieudit l'Estrat, rappelle également l'une de ces voies. Divers vestiges sont connus :

 

Ø  au lieudit la Sarrazinière, à mi-chemin de l'église et du cimetière, au pied de la colline de Monthon, à demie enterrée, une construction romaine est aujourd'hui aménagée en resserre de jardin. C'est un bâtiment rectangulaire, mesurant intérieurement 7,20 mètres sur 4,80 mètres pour une hauteur de 8 mètres, recouvert d'une voûte en plein cintre, en partie détruite. Cette voûte semble reposer sur deux rangées de briques qui la délimitent à la base. Elle est pourvue de grandes niches sous arcs en cintre et de murs enduits de tuileau. Deux tronçons d'aqueduc, des éléments d'architecture et de décor, des mosaïques et un trésor ont été découverts à proximité. Il s'agit manifestement des vestiges d'une grande villa romaine,

Ø  des substructions de cette villa ont été découvertes à diverses époques :

-          en 1825, un morceau de corniche,

-          en 1825-1830, des grandes mosaïques (détruites peu après),

-          une canalisation venant de Fallavier,

-          divers éléments de décor et d’architecture,

-          en 1976, lors de la pose du pipe line de Feyzin, diverses substructions et des fragments de mosaïques,

-          en 1985, des fragments de colonnes et des restes de portique,

-          en 2008, en contrebas du site une photo aérienne fait clairement apparaître les traces d’un grand bâtiment à plan quadrangulaire.

Les restes de la villa ont été classés monument historique en 1950,

 

Ø  un trésor de deux kilos de pièces en bronze des IVe et Ve siècles a été découvert en 1905 dans des circonstances non décrites et vendu à un brocanteur,

Ø  un tronçon d’aqueduc descendant du vallon dit Combe de la Lieuse a été exhumé en 1863,

Ø  à la Grande Fessy, emplacement possible d’une nécropole ayant livré un sarcophage avec des monnaies tardives,

Ø  entre le Vieux Fallavier et Saint-Quentin on aurait trouvé des éléments de mosaïque, des traces de substructions et des monnaies non identifiées,

Ø  les restes d’une vaste installation ont été repérés dans le talus est de la route de Saint Quentin à Bonnefamille,

Ø  vers 1960 au nord est de l’étang on a découvert avec des tuiles romaines un soubassement d’édicule ayant porté quatre colonnes cannelées. Deux d’entre elles ont été déplacées et installées dans une propriété à proximité du château,

Ø  en 2001, sur le site de Campanoz on a recueilli de la céramique sigillée et claire et du verre,

Ø  on notera un lieudit Montjay à l’est de la commune (Mons Jovis ?).

 

Haut Moyen Âge : Au lieudit Tortue des coffres de dalles auraient été découverts anciennement.

Ancienne église Saint Pierre citée au Xe siècle : ecclesia Sancti Petri in villa Lapiaco que PILOT situe au Mas Saint Pierre.

 

Site du Relong : au sommet de la butte, fortification de terre de type enceinte, en contrehaut du château de Fallavier. C’est une vaste terrasse assez plane, de forme ovalaire d’une soixantaine de mètres de diamètre, entourée par une légère levée de terre, elle-même soulignée par un fossé plus ou moins marqué. Il pourrait s’agir soit d’une motte castrale qui aurait précédé le château, soit d’un site protohistorique, soit encore d’une terrasse aménagée pour le siège du château de Fallavier en 1430.

Le site est labellisé « Patrimoine en Isère ».

La villa Egenam citée dans une charte du 20 juin 885 est peut-être à situer à Fallavier.

 

Edifices religieux :

 

Les ruines de la villa et notamment le bâtiment subsistant auraient été utilisées comme église primitive de Saint-Quentin.

 

Eglise Saint Quentin de 1847, en remplacement de l’ancienne église, avec clocher néo gothique de 1867. Elle possède une statue de l’Assomption de la Vierge du XVIIIe siècle inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 2001.

 

Lieudit les Moines.

 

Châteaux :

 

Château de Fallavier : il est peu de châteaux ayant connu en France des fortunes aussi diverses que le château de Fallavier. Bâtie peut être dès les temps carolingiens, cette forteresse, qu'entourait une enceinte de solides murailles, en partie conservée, fut un des derniers sièges du second royaume de Bourgogne, puis de l'Empire d'Allemagne. Au XIe siècle, le fief de Fallavier dépendait des sires de Beauvoir qui le transmirent à ceux de Septème. En 1430, le Prince d'Orange s'en emparât lorsqu'il envahit le Dauphiné. La terre de Fallavier passa ensuite à Dunois, compagnon de Jeanne d'Arc puis, plus tard, à Lesdiguières et au duc de Créqui avant d'être légué à l'hôpital de Grenoble.

Entre temps, Richelieu avait fait démanteler les tours et les défenses du château. La révolution acheva l'ouvre de nivellement et la plupart des ruines de la forteresse servirent à édifier les maisons de Saint-Quentin.

Aujourd’hui, le donjon haut de 20 mètres, certains bâtiments et l’enceinte longue de 420 mètres ont été restaurés voir reconstruits au milieu du XXe siècle.

 

Maison forte des Allinges : ancienne maison forte avec des structures médiévales bien conservées (donjon, deux tours, tour pigeonnier). Il s’agit d’un ensemble exceptionnel de résidence fortifiée du XIVe siècle, remaniée au XVIe siècle. La demeure est structurée autour d’une cour quadrangulaire avec, au sud est, une tour principale à quatre niveaux, munie de fenêtres à coussièges et de cheminées. Des traces de peintures murales sont encore visibles dans la salle du dernier étage. Les deux tours sont reliées par une courtine. Elle appartient aujourd’hui à la commune.

La maison forte avec sa parcelle d’assiette a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2010.

 

G. ALLARD mentionne la présence d’une mistralie.   

 

Château de Sérézin : bel édifice, de style classique, dans un grand parc avec une chapelle de même style.

 

Lieux anciens :

 

Allingiis, XIVe siècle, les Allinges.

Gerbays, XIVe siècle, Gerbeys.

Molendinum de Coperio, XIVe siècle, le Moulin de Coupier.

 

Autres indications :

 

G. ALLARD mentionne la présence d’un péage.

Ancien moulin de la Fuly.

Ancienne passementerie du XIXe siècle.

Mines de fer exploitées au XIXe siècle.

Ancien four à chaux.

Le gisement fossilifère des carrières souterraines de 1,15 ha, site d’intérêt paléontologique est classé deux étoiles à l’inventaire du patrimoine géologique de 2014.

C’est dans ce gisement qu’a été trouvé un squelette d’ichtyosaure.

Mines de fer exploitées au XIXe siècle.

 

ZNIEFF des zones humides de la vallée de la Bourbre.

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel des vallées de la Bourbre et du Catelan.

ZNIEFF du vallon du Bivet.

ZNIEFF de l’étang de Fallavier et du moulin du Layet.

ZNIEFF du marais Centigonnière (3 hectares).

ZNIEFF du plateau de la ferme Chavant.

ENS de la rivière de la Bourbre.

ENS de l’étang de Fallavier (29 hectares).

ENS de l’étang de la Fuly (7 hectares).

ENS de l’étang de Serezin (1,2 hectare).

ENS de l’étang des Allinges (1 hectare).

ENS de l’étang de Tharabie (0,5 hectare).

 

Biotope de la confluence Bourbre Catelan (arrêté du 11 octobre 1994).

 

Bibliographie :

 

ADI : B 3182

Regeste dauphinois n° 8627, 10834

Regeste complémentaire n° 1649

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