Canton de la Verpillière, ex
canton d’Heyrieux.
Forme ancienne : Terra Sancti Syimphoriana et Sancti Georgii au IXe siècle.
Esperanche sous la Révolution.
Gentilé : Saint
Georgeois.
Héraldique : tiercé en
barre, au premier de gueules à la croix d’argent, au deuxième d’azur chargé en
chef de Saint Georges monté sur un cheval d’argent, au troisième d’or au
dauphin d’azur.
Cartes IGN au 1/25000ème :
3132 et 3133 SB
Superficie : 2465
hectares.
Population (2015) : 3321
habitants.
Hagiographie :
Symphorien, martyr à Autun en
179.
Georges, martyr en 303 à
Lydda en Palestine. Son culte, embelli par la légende du dragon, remonte à 368.
Patron de l’Angleterre dès 800 et patron des cavaliers.
Just, évêque de Lyon vers
374-381
Théobald, religieux limousin
+ en 1370, vénéré dans la collégiale du Dorat.
Préhistoire : on a découvert une hache en pierre polie, un
fragment de hache et une herminette cassée, dans un champ non loin d'un bloc
erratique enfoui.
Epoque
gallo-romaine : Saint-Georges
serait l'ancienne station de Malum,
sur la voie romaine de Vienne à Diémoz, encore nommée le Grand Chemin.
Quelques vestiges sont connus :
Ø en 1900, au lieudit Gallot on a découvert un
puits antique et des tegulae,
Ø au lieudit Maisons Quemin, emplacement d'un
vaste site à tegulae,
Ø en 1989, au lieudit la Froide on a découvert,
lors des travaux du TGV sud est, un établissement rural des Ier et IIe siècles
organisé en plusieurs pièces autour d’un espace central,
Ø on notera un lieudit Grand Champ et un lieudit la
Grand Vie.
Haut
Moyen Âge : on a découvert au
Bourg des céramiques du Haut Moyen Âge.
La
Terra Sancti Syimphoriana et Sancti
Georgii est citée en 857 dans une charte de Vienne.
Edifices religieux :
Prieuré
Sainte Marie annexé au XIIe siècle au monastère d’Ambronay.
Confrérie
du Saint Esprit mentionnée par G. ALLARD.
Chapelle
Saint Just : édifice romano
gothique, proche du cimetière.
Eglise
Saint Georges de 1874 dont le portail gothique a été conservé.
Chapelle
Saint Théobald de l’Amballon, reconstruite en 1875. Elle possède trois statues
des saints Théobald et Antoine et de Sainte Marguerite.
Croix
dite Madone de Saint Georges.
Lieudit
Saint Theobald.
Châteaux :
Ville
Neuve : Saint-Georges faisait
partie des possessions delphinales, depuis la donation de Burchard, archevêque
de Vienne, en 1030. Dans cette zone de forêts giboyeuses, les moines de
Bonnevaux installèrent, au XIIe siècle, une grange et un moulin au bord de la
Péranche. Au milieu du XIIIe siècle, la maison de Savoie consolida sa position
en Viennois en achetant terres, seigneuries et châteaux. Ainsi, en 1249, Pierre
de Savoie acheta t-il la grange de Bonnevaux. Son frère, Philippe, archevêque
de Lyon, fonda une ville neuve sur un promontoire facile à défendre.
Celle-ci
fut rapidement enserrée dans une ceinture de murailles dont il subsiste encore
quelques vestiges. Des édifices de cette époque subsistent encore, en
particulier quelques maisons avec fenêtres gothiques (infra). Comme pour toutes
les villes neuves, on retrouve un tracé en damier avec des voies parallèles et
perpendiculaires.
Saint-Georges
devint en 1276 le siège du bailliage de Viennois qui comportait neuf
châtellenies et, en 1280, les habitants reçurent une charte de libertés à
l'image de celle de Lyon.
Le
5 février 1427, Borne Caqueiran, chambellan de Charles, dauphin de Viennois,
reçu le château et châtellenie de Saint-Georges. Ses armes étaient de sable à
trois falces ondées d’argent.
Château
de Saint-Georges : construit
entre 1268 et 1275 pour protéger la zone la plus accessible de la ville neuve,
par maître Jacques de Saint Georges, architecte de la maison de Savoie puis du
roi d'Angleterre, dont le rôle fut primordial dans l'évolution de l'art de la
fortification au XIIIe siècle.
L'était
primitif est donné par un plan dressé en 1794. Le château (en fait, un
véritable palais, nommé Palacium Sancti
Georgi au XIIIe siècle) était de
plan régulier, un carré cantonné de quatre tours octogonales, entouré de
fossés. Au nord se trouvaient la porte d'entrée et son pont levis.
Il
existe certaines similitudes entre le château de Saint Georges et ceux
d'Yverdon et Chillon en Suisse et Baernavoir, château royal du pays de Galles.
Jacques
de Saint Georges a été qualifié en 1986 par l’UNESCO de « plus grand
architecte militaire de son époque » et a classé au patrimoine mondial
quatre de ses châteaux au pays de Galles, bâtis sur le modèle du château de
Saint Georges qui en est la référence.
En
1355, le château fut remis au Dauphin et aliéné à la famille de Poisieu. En
1418, il était déjà en mauvais état. En 1830 les deux tours nord ont été
détruites. La tour sud d'effondra en 1880. Seule demeure la tour est,
découronnée et dont les ouvertures ont été repercées ainsi que l'aile est, sur
deux niveaux dont on distingue encore quelques baies anciennes.
Château
Tillet.
Mas et lieux anciens :
Aya,
XVe siècle, les Hayes.
Balmeyres, XVe siècle, la Baume.
Blacches,
XIIIe siècle, la Blache.
In Braxia, XIVe siècle, le Brachet.
Cambrues, XIVe siècle, Chabrod.
Chaucheres,
XVe siècle, les Chauchères.
Cleys, XVe siècle, le Clos.
Fagerio,
XIIe siècle, le Fayet.
Malatrayt,
XIIIe siècle, Malatrait.
Malboysson,
XIIIe siècle, Maubuisson.
Molar de la Chevra, XIVe siècle, la Chèvre.
Molendinum Bart, XIVe siècle, Baret.
Perlench, XIIe siècle, Esperanche.
Porterii,
XIVe siècle, la Portary.
En Satarel, XIVe siècle, Sautaret.
Via Sibenca, XIIe siècle.
Architecture civile :
Maison
gothique rue de la Serve : le
pignon est la partie la mieux conservée avec plusieurs ouvertures primitives
préservées (fenêtres, porte de latrines, placards muraux). Ce bâtiment en
briques présente les caractéristiques d'un certain type d'habitat urbain
régional des XIIIe et XIVe siècles.
La
façade est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis
1994.
Halles : construites sous les Dauphins, après 1335. Dans leur
état actuel, elles se présentent comme un espace couvert rectangulaire, porté
par six poteaux rectangulaires dans le sens de la longueur et trois dans le
sens de la largeur. La charpente aurait été reprise en 1656.
Tour
du Baudet, ancienne prison médiévale.
Grange
du Guillolet : une datation
précise de la charpente, par dendrochronologie a établi que la construction de
cette belle ferme cistercienne, aux murs en pisé, remontait au printemps 1512.
La
grange a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en
1973.
Autres indications :
Charte
de franchises octroyée par le comte de Savoie en 1291.
Sequoia
géant de 35 m de hauteur et de 120 ans environ, rue de Péranche.
ZNIEFF
de la zone humide de l’Amballon (6 hectares).
ZNIEFF
des pelouses et vergers du ruisseau de Charentange.
ZNIEFF
de la pelouse sèche et vergers de Mont Guillerme.
Bibliographie :
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