Canton
de la Tour-du-Pin.
Forme
ancienne : Seuzin, Sancti Johanis de
Sausino au XIIIe siècle.
Gentilé :
Saint-Jeannais.
Héraldique :
fascé de gueules et d’argent à la bande d’azur chargée de trois fleurs de lys
brochant sur le tout.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3232 SB
Superficie :
748 hectares.
Population (2020) :
1661 habitants.
Hagiographie : Jean, l’apôtre, disciple préféré de Jésus,
martyr à Rome sous Domitien devant la Porte Latine. 180 communes françaises
portent son nom.
Protohistoire : en 1982, lors de travaux de terrassement, on a mis
au jour une sépulture de la Tène, bien datée par son mobilier métallique :
épée avec fourreau, pointe de lance à douille, bouterolle de fer conique et
deux fragments de fibule (au musée Dauphinois).
Aimé
BOCQUET voit dans le nom de la localité le patronyme gaulois Solidu.
Epoque
gallo-romaine : passage de la
voie romaine de Vienne à Milan dont un tronçon a été découvert à proximité de
l’église. Divers vestiges sont
signalés :
Ø vers le château de Cuirieu, on a mis au jour,
vers 1900, des sépultures gallo romaines. Dans une cave de ce même château, des
restes de murailles pourraient être antiques,
Ø en 1970-1971, lors de travaux de restauration de
l'église Saint Jean Baptiste, on a découvert des sépultures sous dalles avec
des éléments de poterie gallo- romaine,
Ø au sud du village, traces d'habitat avec hypocauste
(thermes privés ?),
Ø au sud de Salérieu, on a trouvé des fragments
de tegulae et de tubulures,
Ø M. RIOLLET fait dériver le nom de Cuirieu du patronyme
romain Curius.
Haut
Moyen Âge : divers vestiges sont
également connus :
Ø Cuirieu est cité en 739 dans le testament
d'Abbon : Baccoriaco,
Ø au lieudit Bas Cuirieu, au-dessus de la
Bourbre, emplacement possible de l’établissement de Majorien, métallurgiste de
l’entourage d’Abbon, cité dans son testament,
Ø un triens d’or mérovingien portant mention de
l’atelier monétaire CANTOLIANO FET a été attribué au lieudit Chantilin,
emplacement possible d’un atelier de courte durée,
Ø dans le village existe une source dont la réputation
date du IXe siècle, la Fontaine de Saint Vivant, du nom du troisième
archevêque de Reims en 389. Cette fontaine coule au bas du presbytère
aujourd'hui désaffecté. Source fraîche et limpide, elle guérissait, dit-on, de
la fièvre jaune. L'église conserve encore des ex-voto et des béquilles des
guéris,
Ø des travaux de consolidation de l’église effectués en
1971 ont révélé une partie de murs et de fondations du Xe siècle,
Ø le château de Cuirieu est d’origine ancienne et repose
sur des vestiges sans doute antiques ou du moins carolingiens.
Edifices religieux :
Eglise
Saint Jean : l'édifice, dans son
état actuel, peut être daté du XVe siècle. Il conserve aussi des tombes sous
dalles du XIVe siècle, de la famille de Rivoire, propriétaire de la maison
forte du Châtelard de Cessieu.
L’abbé
LANFREY mentionne une seconde église existant au XIIIe siècle au hameau de
Chatilin.
Chapelle
castrale de Cuirieu conservant un autel en bois doré espagnol du XVIIe siècle.
Croix
de jubilé.
Châteaux :
Château
delphinal de Cuirieu : d'origine
fort ancienne puisqu'il repose sur des vestiges sans doute antiques ou, du
moins, carolingiens, le château fut au moyen âge une maison forte comportant
quatre corps de logis et un donjon. Seuls subsistent aujourd'hui un bâtiment en
équerre flanqué de trois tours et des restes d'une enceinte. Les premiers
propriétaires connus de ce château sont, vers 1273, les Dauphins. L'édifice fut
restauré à la Renaissance qui perça les murailles de fenêtres à meneaux. Au XVIIe
siècle, les douves de l'édifice furent remplacées par des terrasses.
Le
château, les communs et les jardins à la Française ont été inscrits à
l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1955.
L’enquête
pontificale de 1339 attribue 48 feux à la localité.
Lieux anciens :
De Baurino, XIVe siècle, Borin.
Buaz, XIVe siècle, Buyat.
Chantillinum, XIIIe siècle, Chantilin.
Fontanyl, XIVe siècle, Fontenaille.
Moalris Magnerii, XVe siècle, Mollard Jaillet.
Plari,
XVe siècle, Praille.
Prayllia, XIVe siècle, Praille.
Autres indications :
Sur
la place de la cure, demeure du XVIe siècle, ancien presbytère, aujourd’hui
mairie.
Cèdre
de Jussieu : le dernier marquis
de Cuirieu, exécuté à Lyon en 1793 ne laissait pas d'enfant. Aussi, avait-il
institué pour héritier universel son neveu, Arthur du Vivier de Veaune,
capitaine de vaisseau. Celui ci était un ami du naturaliste de Jussieu et ils
rapportèrent en 1758, lors d'une campagne au Levant, deux beaux cèdres du
Liban. L'un fut placé au jardin des Plantes de Paris et l'autre sur les
remparts du château de Cuirieu. Mais, en 1976, ce cèdre de
Sur
la place, arbre de la liberté de 1842.
ZNIEFF
du marais de Saint Vivant (1 hectare).
ZNIEFF
des zones humides de la moyenne vallée de la Bourbre entre la Tour-du-Pin et
Bourgoin.
ZNIEFF
des étangs de la Feuillée et ruisseau d’Enfer.
ZNIEFF
de l’Isle Crémieu et Basses Terres.
Bibliographie :
N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, T I, 1661,
page 160
G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de
1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, pages 548 et 549
J.
MARION : testament d’Abbon dans cartulaires de l’église cathédrale de
Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, charte XXII A page 37
C.
FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1138-1340),
Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, page 205
E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de
l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 24, 53, 68,76, 125, 154, 228, 283,
285, 322 et 335
M.
RIOLLET : histoire de la Tour-du-Pin et de onze villages voisins, 1930
J.
B. LANFREY : chez nous, 1930, page 240
A.
DENIER : le château de Cuirieu, Evocations, 1945
J.
CHAUFFIN : les stations gallo-romaines du Bas Dauphiné, Evocations, 1960,
page 93
Merveilles
des châteaux de Savoie et du Dauphiné, 1972, pages 88 et 89
M.
COLARDELLE : sépulture et traditions funéraires du Ve au XIIIe siècle
après J. C. dans les campagnes des Alpes françaises du nord, 1983, page 207
Archéologie
en Rhône Alpes, 10 ans de recherches, 1984, page 46
A.
BOCQUET et M. COLARDELLE : note sur une tombe du 2ème âge du Fer
découverte à Saint Jan de Soudain, RAN T XVII, 1984, page 326
J.
C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, pages 71 et 72
Histoire
des communes de l’Isère, 1988, pages 37 et 38
L.
et A. BRUCELLE : Isère, terre de châteaux, 1996, page 56
Atlas
du patrimoine de l’Isère, 1998, pages 161 et 317
A.
BOCQUET : l’Allobrogie avant Hannibal, 2004, page 56 et l’Allobrogie après
Hannibal, 2004, page 39
E.
TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, page 699
A.
BOCQUET : inventaire 0 en ligne
Carte
archéologique de la Gaule : l’Isère 38/2, 2010, pages 297 et 298
Patrimoine
en Isère : Vals du Dauphiné, 2013, pages 20, 21, 37, 38, 45, 46, 131, 133,
134 et 180