Canton
de la Tour-du-Pin.
Formes
anciennes : Doloimipacus vicus au
VIIe siècle Dolomeium au XIIIe siècle.
Gentilé :
Dolomois.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3232 SB
Superficie :
1332 hectares.
Population
(2015) : 3079 habitants.
Hagiographie : Pierre, premier des apôtres et premier pape.
Crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de la basilique qui porte son nom.
Paul,
souvent associé avec le précédent, qui eut la vision du Christ en 34 sur le
chemin de Damas, décapité en 1967 à Ostie. Représenté chauve avec une épée, il
est considéré comme le treizième apôtre.
Didier,
évêque de Vienne, lapidé en 607 à Chalaronne sur ordre de Brunehaut.
Protohistoire : en 1858, dans des circonstances indéterminées, on a
découvert un trésor d'environ 400 monnaies allobroges en argent, dont le quart
environ étaient du type à l'hippocampe.
Dans
une tourbière, on a trouvé un bracelet massif circulaire de l’époque de la Tène
(au Musée Dauphinois).
Epoque
gallo-romaine : au lieudit les
Trois Ternans (de Terminus, dieu
Herme présidant aux bornes ?) un bloc erratique sert encore de limites à
trois communes : Dolomieu, Montcarra et Vignieu.
A
la Frette d'en Haut, vers 1956, on a découvert des monnaies de
Dioclétien et de Gratien.
Haut
Moyen Âge : dès la fin du VIe siècle
une église sous le vocable de Saint Pierre et un monastère de femmes sont
connus à Dolomieu.
La
localité est citée sous les noms de Doloimipacus
vicus et de Moimipagus dans le
testament de Saint Ennemond (Annemundus, archevêque de Lyon) de 653 ou 658.
Une
église est également citée dans le même testament : ecclesia Sancti Petri Doleimeia.
Emplacement
d’une motte castrale.
Edifices religieux :
Prieuré
bénédictin : il dépendait de
l’abbaye de Saint Pierre de Lyon en 1225. Il devint ensuite un prieuré de
femmes. En 1656 il existait toujours et la prieure en était Anne de Chaume,
abbesse du monastère royal de Saint Pierre de Lyon.
Ancienne
église de Curtinau : elle
est citée en 1172 comme dépendance de l'abbaye de Saint Chef.
Chapelle
du hameau de la Chapite.
Eglise
Saint Pierre et Saint Paul ou Saint Didier de 1863.
Chapelle
du cimetière (non consacrée).
Croix
de mission.
Châteaux :
Château
féodal : dans le bas du village,
au lieudit le Fournier, on voit encore une sorte de motte féodale
quadrangulaire, vestige du château primitif mentionné dès 1267.
Maison
forte de Dolomieu : elle
appartenait à l'abbaye Saint Pierre de Lyon et était contemporaine du prieuré.
Maison
forte de Bourdenoud : elle est
située au hameau du même nom et est connue depuis le XIIIe siècle.
L’enquête
pontificale de 1339 attribue 50 feux à la localité.
Maison
forte de Montcorbert : d'origine
inconnue, elle appartenait en 1647 à noble de Gratet.
Château
de Dolomieu ou de Buffières : le
château actuel se compose d'une partie ancienne et d'une autre du XVIIe siècle
ayant remplacé trois tours anciennes. L'ensemble est situé dans un parc de
L'édifice
du XVIIe siècle paraît être l'œuvre d'un bourgeois nommé Gratet. Cette famille
apparait à Dolomieu en 1543 avec Antoine, châtelain, puis son frère François,
également châtelain en 1550. Leurs armes étaient d’azur au griffon d’or et leur
devise « tout à tout ». Selon Rivoire de la Bâtie, on faisait
autrefois circuler en Dauphiné ce méchant vaudeville :
« Gratet
a si bien fait son compte
Que
de fermier, il s’est fait compte ».
C'est
dans ce château que naquit, en 1750, Gratet de Dolomieu, géologue et
minéralogiste (1750-1801) qui donna son nom aux Dolomites (infra).
Protection : les façades et les toitures, les trois pièces
principales avec une cheminée, l'escalier en ferronnerie et le bâtiment des
écuries ont été inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments
historiques en 1991.
Dieudonné
Sylvain Guy Tancrède Gratet de Dolomieu dit Déodat Gratet de Dolomieu : il naquit le 23 juin 1750 au château de
Dolomieu. Son père était le marquis de Dolomieu. Dès son baptême, son père le
présentera à l’ordre de Saint Jean de Jérusalem où il deviendra page en 1761 et
novice en 1766. Pendant sa formation de chevalier il se bat en duel et tue l’un
de ses camarades en 1768. Il est condamné par l’ordre à la réclusion à
perpétuité mais grâce à une intervention papale il ne fera que neuf mois de
forteresse. Il sera réintégré à l’ordre en 1769 mais ce n’est qu’en 1778 qu’il
prononcera ses vœux de chevalier de Malte à Lyon. Il recevra la charge de la
commanderie de Sainte Anne dans la Haute Vienne ce qui lui procurera des
revenus substantiels. En 1783 il est nommé lieutenant général de l’ordre et
gouverneur de la Valette. En 1792, la confiscation de tous les biens de l’ordre
par la Révolution le prive de tous ses revenus de sa commanderie. Pendant la
Terreur, il séjourne à la Roche Guyon.
Ayant
reçu une formation en chimie, commence à travailler sur la formation du
salpêtre dans les mines de Bretagne en 1775. Peu après, il fait à Lisbonne ses
premières observations du basalte et en 1781 il se rend en Italie où il étudie
l’Etna, le Stromboli et le Vulcano. Il publie ses premiers travaux en 1783. En
1791 il publie un article sur une roche « peu effervescente avec les
acides et phosphorescente par la collision » qu’il a découvert dans les
Alpes. C’est le savant Suisse qui tranchera en faveur du nom
« dolomie » en hommage au découvreur, qui sera ensuite donné vers
1876 à la région des Alpes Italiennes. En 1795, Dolomieu est élu membre de
l’Académie des Sciences et enseigne à l’école des mines. Il participe ensuite à
la campagne d’Egypte. Sur le chemin de l’aller Bonaparte s’arrête à Malte et
s’en empare. C’est Dolomieu qui est chargé, bien malgré lui, d’en négocier la
reddition. Après quelques travaux scientifiques sur le Nil, il demande son retour
en France pour mésentente avec Bonaparte. Mais il est capturé en Calabre et
emprisonné en Sicile pendant 21 mois. Il ne retrouve la liberté que le 14 juin
1800 après la victoire des armées françaises à Marengo mais, très affecté par
cette incarcération, il meurt le 28 novembre 1801 à Châteauneuf en Saône et
Loire. Dans le parc du château, un cénotaphe en granit local rappelle sa
mémoire.
Pavillon
de la Retraite : petit château à
deux pavillons, bâti au XVIIIe siècle, dans le bas de la propriété de
Buffières, par la fille de la marquise de Drée, sœur de François de Gratet.
Château
de Crolière.
Hameaux, mas et lieudits anciens :
Allinet, XVIIe siècle, les Allinets.
Ber,
XIIIe siècle, Berre.
Bordenou, XVe siècle, Bordenoud.
La Boyssoneri, XIVe siècle, le Buisson.
Champaniarum, XIVe siècle, les Champanières.
Chatanyornel,
XVe siècle.
Comba
Julay, XIVe siècle, le Janin.
Covaryies, XIVe siècle, le Couvérier.
Comba, XIVe siècle, la Combe.
Comba de Dreyns, XVe siècle, le Dru.
Curtynay, XIVe siècle, Curtinay.
Essarteuz,
XIVe siècle, les Essarts.
La
Guigarderi, XIVe siècle, le Guinet.
Julny, XIVe siècle, le Janin.
Lecheria, XVe siècle, les Léchères.
Molendinum de Pousset, XIIIe siècle, le Moulin.
Neimus
Sancti Petri, XIVe siècle, ancienne
possession de Saint Pierre de Lyon.
Peillet, XVe siècle, le Peillet.
Rigola, XIVe siècle, les Rigoles.
Riverium, XIVe siècle, le Rivier.
Ruteri Doloymiaci, XIVe siècle, la Ruffière.
En
Val, XIVe siècle, Valancey.
Vigniossey,
XIVe siècle, Vignozet.
Vynel, XIVe siècle, le Vinard.
Autres indications :
Au
domaine des Buffières, colombier du XVIIe siècle.
Moulin
de Pomarais mentionné au XVIIIe siècle.
Maison
d’Elie Cartan, mathématicien, né à Dolomieu en 1869.
Café
de la place de 1873, classé par le guide des cafés historiques et patrimoniaux
d’Europe.
Vers
1900, en enlevant les terres le long du chemin qui conduit au château on a mis
à jour un squelette avec les restes d’une bourse en cuir renfermant une dizaine
de sous d’or à l’effigie de Saint Louis.
L’Atelier
Tournesol a recensé un cadran solaire.
Dolomieu
serait le troisième plus long village de France (plus de
ZNIEFF
des ruisseaux de Pissoud et étang de Dolomieu.
ZNIEFF de l’Isle Crémieu et Basses Terres.
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