CESSIEU

 

Canton de la Tour-du-Pin.

Formes anciennes : Ceyssiaco au XIIe siècle, Saysseu au XIIIe siècle.

Gentilé : Cessieutois.

Héraldique : coupé au premier d’azur à la tête d’âne issante d’argent, au second de pourpre au chardon cousu de sinople fleuri d’argent.   

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3132 SB

 

Superficie : 1435 hectares.

 

Population (2015) : 2886 habitants.

 

Hagiographie :

 

Joseph, patron nourricier du Christ. Déclaré patron de l’église universelle par Pie IX en 1870. Patron des charpentiers et des menuisiers.

Madeleine, ou Marie-Madeleine, pécheresse convertie par Jésus. Elle aurait fini sa vie en Provence dans une grotte de la Sainte Baume. Ses reliques sont conservées à Vézelay.

Martin, évangélisateur des Gaules. Evêque de Tours en 362. Près de 300 communes françaises portent son nom.

 

Préhistoire : une hache polie d'époque néolithique a été découverte anciennement dans les marais de la Bourbre. Une seconde hache polie a été trouvée en 1976.

 

Protohistoire : épingles de bronze, conservées au musée de Chambéry, qui proviendraient d'une sépulture de l'époque du Bronze final.

Une hache du Bronze ancien est conservée au Musée des Antiquités Nationales.

En 2007, aux lieudits la Pelisse et le Marais on a découvert un site du Bronze final avec un mobilier céramique abondant.

 

Epoque gallo-romaine : La voie romaine de Vienne à Milan (Via Agrippa), passait à l'emplacement de l'actuel Chemin des Mulets et, après avoir traversé le village, elle se retrouve dans le Chemin de Leird puis à la Madeleine. Divers vestiges sont signalés :

 

Ø  certains toponymes de la commune pourraient rappeler la voie romaine : Vie Chade, Vie Etoite, les Quatre Chemins et la Vie de l’Extraz,

Ø  selon P. H. BILLY le nom de la commune viendrait du patronyme Saxius (domaine de),

Ø  J. C. BOUVIER et J. FILLEAU y voient plutôt le patronyme Sassius et PLANK celui de Cescius,

Ø  la tradition locale, amplifiée par N. CHORIER et G. ALLARD, attribuait la fondation de Cessieu à Cassius, général romain (?) qui aurait établi en ce lieu un camp fortifié. Le hameau des Fosses rappelait selon eux, par son nom, les fossés de ce camp,

Ø  au verso d'un "prospect de la ville de Ceyssieu en Dauphiné fait en 1658" il y a une note manuscrite apocryphe indiquant "j'ai trouvé dans les remparts de Ceyssieu des monnaies du règne d'Auguste César, 30 avant J. C." (sic),

Ø  en 1809, lorsque le marais de Cessieu fut drainé, on aurait mis au jour une statue d'Hercule et des pièces de monnaie d'époque romaine,

Ø  au lieudit Via-la-Tra (via strata), des fondations antiques auraient été aperçues (villa ?),

Ø  selon un témoignage oral, quelques tegulae et des monnaies auraient été trouvées, à une date non précisée, à l'extrémité du village, "sur la colline au nord de la route",

Ø  à Coiranne on signale la découverte de tessons de céramiques rouges et grises.

 

Haut Moyen Âge : le site du Châtelard domine le village de plus de 70 mètres. Près de la chapelle de la Salette, se trouve une fortification de terre aménagée dans le terrain naturel qui se présente comme un tertre tronconique portant une terrasse circulaire. Il s’agit vraisemblablement d’une motte castrale.

Un acte du 18 décembre 937 fait état d’une cession de biens à Saint Maurice de Vienne.

 

Edifices religieux :

 

Chapelle Saint Joseph : elle domine toute la plaine en étant placée sur le sommet de la colline et ce, selon la tradition, "depuis l'époque des croisades" où elle aurait été édifiée à la suite d'un vœu. En 1705, une visite pastorale la dit sans fondation. Elle est aujourd’hui en ruine, son toit s’étant effondré.

 

Maladrerie : elle est mentionnée en 1275 puis au XIVe siècle (maladeria de Seyssiaco) avec jardins, vignes, chapelle et cimetière. Il en subsiste le lieudit la Madeleine.

 

Couvent de la Madeleine : ancien couvent d’Augustins dont la chapelle était dédiée à Sainte Marie-Madeleine.

 

G. ALLARD mentionne une confrérie du Saint Sacrement.

Confrérie du Saint Esprit établie au début du XVIe siècle.  

 

 

Presbytère : il date de 1741

 

Chapelle Notre-Dame-de-la-Salette : édifiée en 1864, selon une plaque fixée dans l’entrée, sur l'emplacement de l'ancien château du Châtelard. C’est un édifice très remanié avec une façade composée de divers éléments en remploi : élément gothique de la porte, fenêtre à meneau surmontée d’une niche. Cette chapelle a manifestement succédé à un bâtiment d’habitation dit « Maison Guillet ».

 

Eglise Saint Martin : construite en 1869 par Berruyer. Elle possédait une cloche du XVe siècle avec inscription, classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1911, puis déclassée par suite de sa vente.

 

Lieudit la Croix Pierre.

 

Châteaux :

 

Maison forte de Vachères : elle est connue depuis le XIIIe siècle sous ce nom. Il s'agit de l'ancienne maison forte de Ceyssiaco citée au XIIe siècle. Il en subsiste une belle structure.

 

Maison forte de la Tivlière, connue dès 1250.

 

Maison forte du Châtelard : elle est connue dès 1314, époque à laquelle elle été possédée par Noble Rivoire : domus fortis do Chatellar. Elle passa ensuite aux Torchefelon. Il n'en reste que quelques ruines.

 

Maison forte de la Rivoire mentionnée par G. ALLARD.

 

Tour de l'Horloge : c'est le seul reste de l'enceinte qui entourait Cessieu au moyen âge et qui est connue par l’enquête delphino-vaticane de 1339. La tour servit de prison puis de Mairie jusqu'à la fin du XIXe siècle. La même enquête attribue le nombre considérable de 295 feux à la localité à la date du 24 janvier 1339.

 

Château de Coiranne : édifice en partie du XVIIe siècle, construit sur l'emplacement et avec les matériaux de l'ancienne maison forte de la Tivelière.

 

Hameaux, mas et lieudits anciens :

 

Barmum, XIVe siècle, la Barme.

Besseys, XVe siècle, le Bessey.

La Breci, XVe siècle, la Brosse.

Broyset, XIVe siècle, Breiz.

Chapunieres, XIIe siècle, la Chaponnière.

Costarum, XIVe siècle, les Côtes.

Coyngno villa, XIVe siècle, Coiranne.

En la Darfyneri, XIVe siècle, le Clos Dauphin.

Paludem, XIVe siècle, le Marais.

Perreley, XIVe siècle, le Grand Perelley.

Peurinum, XIVe siècle, Peurin.

Planesia, XIVe siècle, Planaise. 

De Vacheriis, XIVe siècle, Vachères.

 

Autres indications :

 

Lieudit Pont Rouge.

Charte de franchises d’Humbert II du 10 avril 1339.

Moulin des Pattes de 1552 sur la Bourbre.

Pierre de mesure striée.

Ancien presbytère de 1791.

Fontaine de la Croix de la Pierre.

Fresque intitulée « l’histoire du blé » réalisée en 2004.

 

Cascade Sault Bernard.

ZNIEFF des zones humides de la moyenne vallée de la Bourbre entre la Tour du Pin et Bourgoin.

ZNIEFF de l’Isle Crémieu et Basses Terres.

ZNIEFF du coteau de Cessieu (70 hectares).

ZNIEFF des zones humides du bassin de l’Hien.

 

Bibliographie :

 

Archives départementales de l’Isère : B 2972 f° 94, B 3927, B 4307 f° 70, Mi 581 f° 39

Regeste Dauphinois : n° 771, 1117, 29714

N. CHORIER : histoire de Dauphiné, 1661-1672, I, 101

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 1, pages 216, 217 et 329 et T 2, page 78

E. CHANTRE : Age du Bronze dans le bassin du Rhône, 1875, page 229 et planche XVII

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’Archéologie et d’Histoire, T 27, 1907, pages 161 et 205

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 20, 33, 50, 51, 78, 88, 115, 118, 127, 171, 209, 247, 259, 265, 267, 272, 314, 331, 336 et 354

M. RIOLLET : histoire de la Tour du Pin et de onze villages voisins, 1930, page 7

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 243

P. SAINT OLIVE : la voie romaine de Vienne à la Tour du Pin, Evocations, 1946

A. DENIER : le château du Chastelard de Cessieu, Evocations, novembre 1947

J. CHAUFFIN : les stations gallo-romaines du Bas Dauphiné, Evocations, 1959, page 77

A. DENIER : la Tour-du-Pin, terre des dauphins, 1966, pages 7, 106, 141 à 144 et 167 à 170

A. BOCQUET : l l’Isère préhistorique et protohistorique, 1969, page 223

GALLIA Préhistoire T 23, 2, 1980, page 502

P. H. BILLY : origine des noms des villes et des villages de France, 1981, 73

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, page 89

Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 16 et 17

P. GRILLOT : la Tour-du-Pin, ses environs et ses châteaux, 1990, page 54

A. PLANK : l’origine du nom des communes du département de l’Isère, 1995, page 48

J. C. BOUVIER : noms de lieux du Dauphiné, 2002, page 49

J. FILLEAU : dictionnaire topographique des communes de l’Isère, 2006, page 30

SRA Rhône Alpes, bilan scientifique 2007, page 91

J. M. ANDRE : la voie romaine de Bourgoin à Coiranne, 2008

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/2, 2010, page 176

Patrimoine en Isère : Vals du Dauphiné, 2013, pages 19, 20, 43, 51, 53, 63, 64 et 67