SAINT-JEAN-DE-BOURNAY
Canton
de l’Isle-d’Abeau, ex canton de Saint-Jean-de-Bournay.
Formes
anciennes : Bornaco au VIIIe siècle,
Bornay au XIIe siècle.
Toile
à Voile sous la
Révolution.
Gentilé :
Saint-Jeannais.
Héraldique :
de gueules au cheval échappé d’argent.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3133 SB
Superficie :
2687 hectares.
Population
(2015) : 4622 habitants.
Hagiographie : Jean, apôtre, disciple préféré
de Jésus, martyr à Rome devant la Porte Latine.
Pierre,
premier des apôtres, chef de l’église et premier pape, crucifié à Rome en 67 à
l’emplacement de la basilique qui porte son nom.
Hugues
de Bonnevaux, moine cistercien, abbé de Léoncel puis de Bonnevaux de 1169 à sa
mort en 1194.
Préhistoire : pierre à cupules au lieudit le
Grand Etang.
Un
silex néolithique aurait été recueilli.
Protohistoire : tradition d’oppidum.
Au
lieudit les Serves des prospections aériennes en 1967 et 1972 ont révélé
des enceintes circulaires.
En
1998, au lieudit les Basses Echarières on a découvert des trous de
poteaux et récupéré de la céramique du Bronze final.
Des
structures circulaires de 10 à
PLANK
voit dans le nom de Bournay le mot Borna,
d’origine pré gauloise, désignant une source.
Epoque
gallo-romaine :
certains auteurs anciens (ALLARD, CHORIER, PILOT) voyaient en Saint Jean de
Bournay une station sur la voie de Lyon à Grenoble : TVRECIONICVM (TERNODURUM ?).
Mais ceci a été très vites abandonné car le passé antique de la commune est
pauvre. Tout au plus des « découvertes d’objets antiques » sont
signalés sans précision.
Une
seule trouvaille est bien attestée : en 1895, en reconstruisant l’église
paroissiale, on découvrit dans le sous sol un masque colossal d’Hercule en
pierre. Celui-ci a été déposé au musée de Vienne (mais semble perdu).
Au
pied du chevet de l’église Saint Pierre, traces de matériaux archéologiques des
Ve au Ve siècles et mur de l’antiquité tardive.
On
notera un ancien lieudit la Ville.
Haut
Moyen Âge : divers
vestiges sont signalés :
Ø
dans
le mur extérieur de l’église, à gauche de l’entrée principale, est conservée
une inscription paléochrétienne : « HIC NATVS CARMAQVAE TVENS EX
MVNERE IOGALEM / INSTITVET SOBOLEM SEMPLECETATE PIA / HIC QVANQVAM GEMENO
NATVRE PIGNORE FULSIT / EXSIMIA DE LAUDE SATES NVNC EXPRIME(re ?) ERA
TEMPVS / VIR FVET EXCELLENS ARGVTISSEMVS APTVS / TEMPOREBVS VARIES INGENTIA
FATA RELIQVID / (ur)BES AB ANTIQVA NOVELETATE ERAD CAPVD / VIX TENIT HIC
TOMVLVS LAVDES QVI CONTEGIT ART(u)S PRID€ Kal(endas) MAIAS VICIES II PVS(t)
CON(sulatum) BASILI V(iri) C(larissimi) C(onsulis) IND(ictione) E
X » : « né en ces lieux et partageant avec son épouse chérie
l’accomplissement d’un saint devoir, il a élevé ses enfants dans une simplicité
pieuse : deux filles qui suffiraient à la gloire de sa maison s’il n’était
temps de consacrer quelques mots à sa louange. Home supérieur, habile, apte aux
circonstances des temps divers qu’il a traversés et des grands rôles qu’il a
remplis. Le premier de ses concitoyens par l’ancienneté de sa noblesse, il
repose dans ce tombeau qui abrite ses membres mais qui suffit à peine à remplir
son éloge. Il est mort la veille des calendes de mai la 22ème année
après le consulat de Basile, clarissime, indiction dixième » (30 avril
522). L’inscription a été classée monument historique au titre des objets
mobiliers en 1911,
Ø
seconde
inscription de même époque (perdue) dite de Teodemodos dont la description est
donnée par le CIL : « HOC TOMOLOM / REQVIESCET IN PACE / BONE MEMORIE
TEO / DEMODOS QVI VIXI / T PLVS MEMOS A(n)NOS XXXXI NOTA(vi) DIE NONO
K(a)LENDAS IENVA / RIAS / INDIX / ION(e)… » : « dans ce tombeau
repose en paix de bonne mémoire Teodemodos mort à l’âge de 41 ans, plus ou
moins, le 9 des calendes de janvier, indiction.. » (24 décembre… VIe siècle),
Ø
selon
B. BLIGNY une église paléochrétienne est pressentie,
Ø
Saint-Jean-de-Bournay
est l’emplacement vraisemblable du Bornaco
du testament d’Abbon de 739,
Ø
Aux
Blesses, on a découvert au XIXe siècle une nécropole du Haut Moyen Âge ;
c’est le site cité sous le nom de Bessenas
dans une charte de 830.
Ø
A
l’église Saint Pierre, on a découvert en 2001 une nécropole du VIe au VIIIe siècles,
Ø
Le
lieudit les Cours est mentionné au IXe siècle : Cortes villa.
Edifices religieux :
Prieuré
Saint Jean dont l’église était à la fois prieurale et paroissiale.
Prieuré
Saint Pierre : il
n’en subsiste que l’église, restaurée à l’époque moderne. Le prieuré fut
confirmé au diocèse de Savoie par le pape Eugène III en 1192.
Chapelle
Saint Pierre :
située sur une petite éminence, c’est l’ancienne église paroissiale Saint
Pierre, attestée dès le XIIIe siècle et desservie par l’abbaye Saint Pierre de
Vienne jusqu’à la révolution. Elle se compose aujourd’hui d’une nef simple
charpentée prolongée par un chevet rectangulaire. Le mur gouttereau sud
conserve deux fenêtres étroites de la période romane. La chapelle est
labellisée « Patrimoine en Isère ».
Eglise
de Mons, citée au XIIIe siècle : ecclesia
de Monte.
Confrérie
du Saint Esprit établie au début du XVIe siècle.
Ancien
couvent des Ursulines du XVIIe siècle.
Confréries
des Pénitents Blancs et du Saint Sacrement.
Statue
de la Vierge dite Notre-Dame-des-Lumières du XIXe siècle.
Eglise
Saint Jean du XIXe siècle avec un orgue de 1889.
Eglise
Saint Hugues de Bonnevaux : elle possède un orgue de 1889.
Croix
du Peron.
Châteaux :
Château : sur la colline qui domine le
village se dresse encore une imposante tour ronde. C’est le seul vestige de
l’ancien bourg fortifié de Saint Jean qui passe pour avoir été au XIIe siècle
l’une des plus importantes places militaires du Viennois. La tour porte aussi
le nom de Tour de Lesdiguières car celui-ci avait acheté en 1607 la
seigneurie de Saint Jean.
Maison
forte de Vermont citée au XVe siècle.
Maison
forte de la Barre :
la maison de retraite englobe les vestiges d’une tour et quelques façades avec
des fenêtres à meneaux, seuls restes de la maison forte du XVIe siècle.
Château
Picard du XIXe siècle.
Lieux anciens :
Bieciarum, XIVe siècle, les Biesses.
Molar de Carluet, XIVe siècle, Carloz.
Charboneriis,
XVe siècle,
Charbonnière.
Comba Mala, XIVe siècle, Malacombe.
Culous, XVe siècle, Culoz.
Laver, XIVe siècle, le Verd.
Autres indications :
Charte
de franchises de novembre 1292.
Fontaine
de 1860.
Musée
Drevon.
Etang
Barbarin.
Espace
naturel sensible de l’étang de Montjoux.
ZNIEFF
de l’étang de Montjoux.
ZNIEFF
des étangs de Bonnevaux.
Bibliographie :
Regeste
Dauphinois : n° 404, 3846, 4792, 8423, 9039, 9385, 10926, 11806, 14115,
18268, 18798, 25999
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