Canton
du même nom, ex canton de la Verpillière.
Formes
anciennes : Insula villa au Xe siècle. Islata au XIIe siècle.
Gentilé :
Lilôts ou Lillots.
Héraldique :
d’or tréflé de gueules à un dauphin d’argent brochant sur le tout.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3132 SB
Superficie :
911 hectares.
Population
(2015) : 16282 habitants.
Hagiographie : Germain l’Auxerrois, contemporain de Saint
Augustin, mort à Ravenne en 448 dont le corps fut rapporté à Auxerre selon son
vœu.
Pierre,
premier apôtre et premier pape, crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de la
basilique qui porte son nom.
Théobald
(infra).
Anne,
mère de la Vierge, honorée en France à Auray, patronne de la Bretagne et des
mères de famille.
Préhistoire : découverte de haches polies d'époque néolithique.
Mégalithe
avec 10 cupules utilisé comme banc en bordure de la voie publique.
Sur
le plateau on aurait trouvé deux tessons non tournés d’époque chalcolithique.
Protohistoire : en 1841 on aurait découvert dans la gorge de Saint
Germain une pointe de lance de cuivre et des meules.
Les
fouilles pratiquées à la chapelle Saint Germain ont donné une ample
moisson d'objets révélant une riche et intense occupation Celtique.
J.
CHAUFFIN mentionne la découverte de tubes en bronze qu’il associe à des
balustres de char.
A Grande
Sétive, emplacement d’un habitat de la Tène.
Sur
le plateau on a trouvé deux tessons non tournés de l’âge du Fer.
Epoque
gallo-romaine : l'Isle d'Abeau
était située sur le tracé de la voie romaine de Grenoble à Lyon. De très
nombreux vestiges d'époque gallo-romaine ont été découverts :
Ø en un lieu indéterminé, H. MULLER fait état de la
découverte d’un vase en plomb,
Ø un peu avant 1946 dans un puits gallo-romain on a
découvert une vingtaine de deniers d’argent de Vitellius, Vespasien, Titus,
Domitien, Nerva, Trajan et Hadrien ; il est possible qu’il ne s’agisse que
d’un fragment de trésor,
Ø au Lisieu, emplacement de villa avec
hypocauste,
Ø au Moriau, substructions modestes accompagnées
de quelques tegulae et présence d'un
habitat gallo-romain sous le hameau actuel,
Ø au Port de L'Isle, cabane rectangulaire de
Ø à Saint Germain Marais, sur l'emplacement d'une
ville légendaire nommée Corcerieu (ager
corcoriacensis in insula au Xe siècle), emplacement d'un habitat gallo-romain de
Ø à Saint Germain Chapelle, emplacement d'un
temple gallo-romain, du Ier ou du IIe siècle, de six mètres de coté, assis sur
un soubassement de choin blanc,
Ø devant la chapelle, autel funéraire anépigraphe, sans
doute martelé à l'époque médiévale. A la partie inférieure de l'autel, subsiste
une cavité en forme de cuvette renversée qui pouvait abriter des cendres et du
mobilier funéraire,
Ø à Sainte Anne, cabane romaine en pierres
sèches, avec dépôt de vaisselle,
Ø à Prenay, emplacement d'une cabane de marais,
avec découverte en surface de meules domestiques,
Ø à Gazot, emplacement d'habitat assez important
(villa ?) dans un enclos frustre, ayant livré des meules, des amphores, de
la céramique et un contrepoids,
Ø aux Brosses, emplacement d'un long bâtiment à
flanc de colline,
Ø à la Renardière, emplacement d'un habitat
secondaire ou temporaire,
Ø aux Sayes, cabane de marais,
Ø à Pierre Louve, emplacement d'habitat et
d'enclos,
Ø à Planaise, emplacement d’un bâtiment gallo-romain,
Ø aux Contamines, emplacement possible d’une
forge,
Ø aux Grandes Pièces, emplacement vraisemblable
d’une villa,
Ø au Ga, station découverte en 1930 et fouillée
systématiquement dans les années quatre vingt. Proche, comme son nom l'indique,
d'un gué fréquenté dès la protohistoire, la station du Ga, dépourvue de
caractère agricole, sans pour autant présenter d'analogie avec les villae urbaines, paraît se rapprocher
des stations à vocation hôtelière mais une petite agglomération n’est pas à
exclure. Les fouilles ont révélé un aqueduc avec un réservoir central, une
citerne et plusieurs bassins, des mosaïques, des marbres, des peintures murales,
un tuyau en plomb estampillé MARVLVS AV FE(cit) (au musée d’Aoste) et
une grande variété de monnaies des IIIe et IVe siècles. La destination
primitive de l'établissement peut être supposée hôtelière. Après un abandon
momentané, la refonte des bâtiments s'accompagne, au IIIe siècle, d'une
amplification considérable de l'installation hydraulique avec la création,
entre autres, de plusieurs bassins à l'allure de viviers.
L'afflux de monnaies tardives (31 monnaies des IIIe et
IVe siècles), la présence d'objets exotiques, la situation de la station en
impasse et en retrait des axes commerciaux apporteront, avec la fondation d'un
petit temple dans le voisinage de Saint Germain, la note officielle,
transformant la notion d'hôtellerie en celle de relais d'état.
Les vestiges ont été inscrits à l'inventaire
supplémentaire des monuments historiques en 1989,
Ø la céramique récupérée sur le site correspond à 22 482
tessons, dont 1766 de sigillée avec 26 estampilles différentes : OF
ABIN, OF MASCLI, CALETI, PRISCINI, IVCVMDIM, PRIMI…et 5725 de
céramique grise avec estampilles MANIVIVS, CATVLLVS, MASCRICVS, SEVO…
Ø le site du Ga a également livré un chaton de
bague en bronze, des lampes, des briques estampillées CLARIANA, des
objets de verre, des objets de tabletterie
Ø à « Badolle », on a découvert deux
installations hydrauliques semblables, l'une sur le ruisseau de Pierre Louve,
l'autre sur l'ancienne Bourbre,
Ø à l'enclos de Vers, levée de terre et mur de
pierres sèches,
Ø aux Contamines, emplacement d’un bâtiment
rectangulaire très allongé à caractère de forges,
Ø à Collonge (colonica ?) et au
lieudit Au Didier, emplacements de sites à tegulae,
Ø peu avant 1946, dans une gravière, on a découvert,
dans les restes d’un habitat, une vingtaine de deniers d'argent de Vitellius à
Hadrien. Toutes ces pièces étaient en excellent état de conservation et
constituaient, sans doute, un petit trésor,
Ø au lieudit les Carrières deux fronts de taille
d’époque romaine seraient encore visibles au sommet de la paroi gauche de la
carrière moderne,
Ø une seule inscription a été découverte en 1809 et
apportée à Grenoble vers 1843 : « D(is) M(anibus) / SEXT(i) BL(aesi ?)
FAVSTINI SEXT(us) BL(aesius ?) / PANSINVS PATRI PIENTISSIMO // ET LABENIA
MARTINA CONIVGI / PIENTISSIMO » ; « aux dieux manes de Sextus
Blaessius Faustinus, Sextus Blaessius Pansinus à son père très affectionné et
Labenia Martina à son mari très affectionné » (Musée Dauphinois 34.57.24),
Haut
Moyen Âge : divers vestiges sont
également connus :
Ø sous la chapelle Saint Germain on a découvert, en
1962, à
Ø à l’emplacement du temple gallo-romain on édifia, sans
doute au Xe siècle, une chapelle dédiée à Saint Germain. La caravane qui
ramenait son corps à Auxerre aurait, croit-on, séjourné à cet emplacement qui a
également livré des poteries carolingiennes,
Ø le site gallo-romain du Ga a pu devenir,
ultérieurement, un centre paléochrétien,
Ø l'église paroissiale Saint Pierre laisse voir, sur sa
face nord, trois fragments d'un sarcophage antique. Le plus grand de ces
fragments, qui a
Ø quand au Moyen Âge on construisit au Ga la chapelle
Saint Théobald et on y transporta certainement ce sarcophage. Puis, quand elle
fut désaffectée et tomba en ruines, vers 1868, comme à la même époque on
construisit une nouvelle église paroissiale, dans le mur de laquelle on
encastra les trois fragments subsistants de l'ancien sarcophage ainsi qu’une
inscription carolingienne provenant également de Saint Théobald.
Ø La localité est citée au Xe siècle sous le nom d’Insula villa et le lieudit Lissieu
sous la forme Lisciacum villa.
Ø On notera le lieudit Lombard.
Edifices religieux :
Chapelle
Saint Théobald : la chapelle se
trouvait à
Chapelle
Saint Germain : le raccourci qui
monte à l'acropole sur laquelle s'élève la chapelle, au lieudit Saint
Germain a conservé le nom significatif de Chemin des Romains.
C'est, au début, un modeste sentier herbeux, à peine marqué qui se continue
bientôt par un escalier aux marches frustres taillées dans le roc, d'une
largeur moyenne de deux mètres, rendu nécessaire par la pente et bordé, à
droite et à gauche, d'un mur bas en maçonnerie sèche, probablement plus récent
que l'escalier lui même.
La
chapelle, dominant la plaine, est enchâssée dans un mur de pierres sèches, à
proximité de l'important cippe anépigraphe. Du temple gallo-romain, il ne
devait rester, au Ve siècle de notre ère, qu'un enclos jonché de gravats
servant à la fois de parc à bétail et de cimetière. Les habitants du lieu
utilisèrent les substructions pour édifier un édifice dédié à Saint Germain qui
mourut à Ravenne en 488. La caravane qui ramenait son corps à Saint Germain
l'Auxerrois aurait, dit-on, séjourné quelques temps à cet emplacement pour se
reposer de la traversée des Alpes.
Cette
première chapelle, sans doute modifiée au Xe siècle, fut plus tard détruite par
un incendie et à nouveau reconstruite, sans doute au début du XIe siècle car la
chapelle est citée en 1032. Il s'agit d'un édifice pré roman, simplement
restauré dans le respect absolu de ses caractéristiques originelles ou, du
moins, reconstruit avec une grande homogénéité. Au XIe siècle elle est
mentionnée comme suit : Sancti
Germani in agro Corsotiacensisin Insula.
Les
anciennes constructions antiques et du Haut Moyen Âge ont été arasées mais les
bâtisseurs utilisèrent les matériaux anciens qu'ils trouvaient sur place :
blocs de choin gallo-romains, dalles carolingiennes…
Reposant
sur une voûte, le clocher porche, carré, massif, percé de quatre petites
ouvertures en son sommet, a l'apparence d'une véritable tour de guet. A
l'extrémité opposée, un campanile lui fait face et domine, par une très petite
abside circulaire éclairée par une ouverture.
Le
monument, de
La
chapelle a été inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques
en 1954.
Commanderie
du Temple de Vaulx : depuis le XIIe
siècle, la maison dite "du Temple" n'a guère été modifiée. Il y a
tout lieu de croire que c'est la même qui fut habitée par Garin de Vaulx qui
l'apporta comme donation aux chevaliers du Temple. En ce cas, on pourrait la
considérer comme remontant même au XIe siècle. Mais plus vraisemblablement elle
ne serait que légèrement postérieure à la fondation de l’ordre du Temple en
1128. Après 1317, le temple de Vaulx est
rattaché à l’hôpital Saint Georges de Lyon. Le premier commandeur connu est
Jean de Chavannes en 1316 et le dernier commandeur François Aimé d’Ussel de
Château Vert.
Les
murailles entourant la commanderie sont toutes construites en pierres sèches
sans aucun liant au mortier. Le corps de logis comprend, au rez-de-chaussée,
une salle de garde avec une immense cheminée où l'on pouvait brûler des arbres
entiers. Le donjon, qui était sans doute le logis du commandeur, comprend une
salle basse et deux étages de chambres. Il ne subsiste plus de l'ancienne
chapelle de la commanderie que les ruines de son abside ainsi que les écuries
et la Tour du Commandeur. L’église peut cependant être datée du XIIe siècle, en
raison de la forme de sa voûte, bâtie en cul de four, éclairée par une fenêtre
étroite en arc brisé. La commanderie de Vaulx est citée dans le procès des
templiers. Après la suppression de l'ordre des Templiers, en 1310, Vaulx passa
aux hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem. Le domaine de la commanderie
devait être considérable et quatre autres maisons du Temple en
dépendaient : Bressieux, Albon, Bessey et Tirieu. Il comprenait le
château, la chapelle, des granges, terres, près, bois, moulin et la justice
pour un revenu annuel de 1750 livres.
Historiquement
situé sur Saint-Alban-de-Roche, le temple de Vaulx est aujourd’hui rattaché à
la commune de l’Isle-d’Abeau suite au nouveau périmètre de la ville nouvelle
(retrait de Saint-Alban-de-Roche de la ville nouvelle en 1984).
Chapelle
Sainte Anne : elle semble avoir
été construite à partir d'une tour de l'ancien château. En fait, d'après
certains auteurs, elle serait distincte du château qui se trouvait à une
centaine de mètres d'elle. L'édifice a été restauré en 1863.
Eglise
paroissiale Saint Pierre et Saint Paul :
important édifice construit en 1861-1863 en remplacement de l'ancienne église
Saint Théobald désaffectée et ruinée et avec une partie de ses matériaux.
Eglise
évangélique.
Mosquée
des Sayes de 2010.
Châteaux :
Château
cité dès le XIe siècle. Les substructions importantes et le colombier de cet
édifice, détruit au XVIe siècle, couronnent encore le sommet du plateau
dominant l’ancien village. Au XVIe siècle il était encore nommé Chasteau Dabeau.
L’enquête
pontificale de 1339 attribue 140 feux à Insula
de Artas.
Mas et lieudits anciens :
De Charvey, XIVe siècle, Charvis.
Les Chomes, XVe siècle, Chomas.
Colungiis, XVe siècle, Colonge.
In Combis, XVe siècle, les Combes.
In Contaminis, XVe siècle, les Condamines.
Coter,
XIVe siècle, le Cotter.
Cula, XVe siècle, la Cula.
Follyusa, XVe siècle, Fouillouse.
Gerlanda,
XIVe siècle, Gerlande.
Vadum
de Gelli, XIIe siècle, le Ga.
Rochia, XVe siècle, la Roche.
Autres indications :
Site
géologique paléontologique des anciennes carrières de Saint Alban classé 1* à
l’inventaire des sites géologiques de l’Isère.
Ferme
du Grand Mollard : c’est un
grand édifice organisé autour d’une cour intérieure pourvue d’un puits. Elle
intègre un logis encadré d’un hangar placé à l’ouest et d’une grange située à
l’est. Elle a été labellisée « Patrimoine en Isère » en 1989.
Carrières
de la Roche, du Ga et du Temple.
Cadran
solaire de 1782. On notera que l’Atelier Tournesol en a recensé deux autres.
Parc
des Sayes.
ZNIEFF
des zones humides des bords de la Vieille et de la Bourbre.
ZNIEFF
de l’ensemble fonctionnel des vallées de la Bourbre et du Catelan.
ZNIEFF
des Balmes de l’Isle (14 hectares).
Bibliographie :
Regeste
dauphinois n° 1740, 1743
G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de
1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 1, page 679
S.
GRAS : notice sur les marais desséchés des environs de Bourgoin, BSSI 1,
1840, page 306
C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI
1864, page 15
G. de
RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, page 305
F.
CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de la Verpillière, 1870,
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A.
ALLMER et A. de TERREBASSE : inscriptions romaines et du Moyen Âge de
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L.
NIEPCE : le grand prieuré d’Auvergne, 1880
O. HIRSCHFELD : Corpus Inscriptionum
Latinarum XII, 1888, n° 2358
R. DELACHENAL : cartulaire du temple de Vaulx,
1897, chartes 51, 64, 68, 80, 84 et 95
H. MULLER : BSDEA 1901, page
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dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 82,
86, 95, 109, 111, 116, 125, 150, 165, 167,187, 188, 202, 301 et 321
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Internet : templiers.net/grands-prieurés/index