LE TOUVET
(Canton
du Haut-Grésivaudan, ex canton du Touvet).
Forme
ancienne : Toveto au XIe siècle.
Gentilé :
Touvétains.
Héraldique :
au mouton d’argent chargé de trois rencontres de bœufs de sable.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3334 E
Superficie :
1160 hectares.
Population
(2015) : 3231 habitants.
Hagiographie :
Didier,
évêque de Vienne, martyr en 607 sur l’ordre de Brunehaut à Chalaronne, devenue
Saint Didier.
Protohistoire : on a découvert un poinçon de
l’époque du Bronze final.
Epoque
gallo-romaine : la
commune était traversée par la voie romaine des Alpes Graies. Elle
passait sous le lieudit Pré Villet, à la Grange des Iles, à la
Pra après être passée à proximité de l’échangeur actuel de l’autoroute puis
se dirigeait sur Saint- Vincent-de-Mercuze.
Divers vestiges sont connus :
Ø
selon
SESTIER, on aurait découvert à diverses époques des monnaies et des objets
gallo-romains, des substructions, une colonne, des tessons de poteries ainsi
qu’une grande tombe renfermant des vases funéraires,
Ø
lors
de la construction de la mairie on a mis au jour une grande fosse formée d’un
ciment extrêmement dur. On y a vu un horreum
pour le stockage du blé,
Ø
au
lieudit le Mollard on a exhumé en 1898 deux sépultures sous tuiles
avec des vases en sigillée,
Ø
emplacement
d’une grande ferme gallo-romaine joignant la Terrasse au Touvet,
Ø
J.
BRUNO voit dans le lieudit Mont Mercier un culte à Mercure.
Haut
Moyen Âge : motte
castrale de Beaumont. Autre motte vraisemblable à l’emplacement du château du
Touvet.
Edifices religieux :
Ancienne
église Saint Didier :
elle est mentionnée dès 1082 comme étant donnée à Cluny puis elle est citée
dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia
de Toveto et dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 : ecclesia prioratus et cure Sancti Desiderii
de Thouvet. Elle a été détruite en 1872 lors de la construction de l’église
actuelle. Un chapiteau provenant de cette église avait été posé sur le mur
d’une propriété de la Frette. Il était historié à décor d’une tête. Il a été
volé en 1960.
Prieuré
Saint Didier :
prieuré bénédictin fondé en 1062 qui dépendait de Cluny. Son église était à la
fois paroissiale et prieurale. Il est cité dans la charte du XIVe siècle des
cartulaires de Saint Hugues : prioratus
de Thoveto. Il fut supprimé en 1721.
Chapelle
castrale : elle
est citée dans le cartulaire de Saint Hugues : capella egus dem castris.
Maison
du Temple :
l’ordre du Temple possédait une maison au Touvet dépendant de la commanderie de
Chambéry. En 1441 cette maison produisait un revenu annuel de 180 florins. Elle
est encore citée en 1641.
Maladrerie
de la Pra : elle
est citée dans le pouillé de 1497 : maladeria
de la Pra. Il n’en subsiste que le
lieudit la Maladière.
Hôpital : le pouillé de 1497 mentionne l’Hospitale de Thouveti. Il possédait une
chapelle dont le vocable n’est pas donné.
Le
même pouillé mentionne encore les chapelles suivantes :
Ø
capella dominorum Belli Montis, unie à la cure,
Ø
capella Purgatorii annexée au prieuré et à la cure,
Ø
capella Sancti Michaelis.
Confrérie
du Saint Esprit établie au début du XVIe siècle.
Eglise
Saint Didier :
édifiée en 1872 en remplacement de l’ancienne église dont elle conserve une
cloche de 1772.
Croix
contre un mur rue de la Charmette.
Châteaux :
Château
de Beaumont : il
existait dès la fin du XIe siècle mais il aurait construit antérieurement
« pour arrêter les invasions sarrasines ». Il possédait un corps de
bâtiment flanqué de deux ou trois tours aux murs épais contenant plusieurs
salles dont la principale servait aux réceptions. Le château subit au cours des
siècles de nombreuses transformations et les ruines que l’on voit aujourd’hui
sont celles des bâtiments reconstruits en 1340 par Amblard 1er de
Beaumont et définitivement abandonné pendant la seconde moitié du XIVe siècle.
Il ne reste que quelques pans de murs visibles de la route de Montabon à Saint
Bernard du Touvet.
Cette
famille de Beaumont est connue dès 1080 avec Guy de Beaumont. Ses armes étaient
de gueules à la fasce d’argent chargée de trois fleurs de lys d’azur et sa
devise, reprise par le baron des Adrets : impavidum ferient ruinae
et son cri : « Beaumont, Beaumont ! ».
Château
delphinal dit de Marcieu :
édifice composite qui a subi au cours des siècles de nombreuses
transformations. Sa construction originelle remonte à la fin du XIIIe siècle.
Un acte du 30 mars 1317 porte donation de la terre et du château par le dauphin
Jean II. L’enquête delphinale de 1339 le décrit et indique que ses revenus sont
de 500 florins. En dépendant alors les paroisses de Saint Vincent, de Sainte
Marie d’Alloix, du Touvet et de Saint Michel du Mont.
Le
château devint la propriété de la famille de Marcieu au XVIIIe siècle. Celle-ci
fit exécuter de grands travaux, tout en s’efforçant de lui conserve son
caractère archaïque. Le parc du château, qui aurait été dressé par Le Notre,
renferme un escalier d’eau, copie de celui de Marly. Une chambre conservant un
plafond à caisson et des boiseries aurait accueilli François 1er à
son retour d’Italie.
L’allée
qui conduit à l’entrée du château est bordée de tilleuls plantés en 1754. La
grande galerie fut ornée au XVIIIe siècle d’un magnifique décor de stuc, peint
à l’imitation du marbre, exécuté par des artistes italiens. Le portrait est
celui du marquis de Marcieu qui reçu au château le futur roi de Suède,
Bernadotte, alors simple sergent du royal marine.
L’ensemble
du château, y compris le décor en cuir de Cordoue de l’une des salles, les
vestiges des anciennes fortifications, l’escalier d’eau et le parc ont été
classés monuments historiques en 1957 et 1964.
Maison
forte de la Frette :
propriété des seigneurs de Beaumont dans la seconde moitié du XIIIe siècle :
castri de Freyta. L’édifice actuel, très remanié, conserve quelques
traces des XIIIe et XIVe siècles. Il a été labellisé « Patrimoine en
Isère ».
L’enquête
papale de 1339 attribue 180 feux au Touvet.
Maison
forte de la Bayette :
au lieudit du même nom, édifice du XIVe siècle, modifié à diverses reprises,
labellisé « Patrimoine en Isère ».
Maison
forte du Mollard :
elle ne conserve que quelques traces de son architecture médiévale.
G.
ALLARD mentionne en ouvre les maisons fortes de Michel de Moretel et de Jean de
Bérenger.
Manoir
de la Combe :
c’est un petit manoir de plan rectangulaire avec des fenêtres à meneaux route
de Saint Hilaire.
Hameaux, mas et
lieudits anciens :
Bayetta, XIIIe siècle, la Bayette.
Blancheti rivus, XIVe siècle, le torrent des Blanches.
Bornonum villa, XIVe siècle, Bournatière.
Borgia Veterorum, XIVe siècle, le Monde Vieux.
Mans Champet, XIVe siècle, le Champet.
Charmenchia, XIVe siècle, les Charmanches.
Charmillium, XIIIe siècle, Charmillon.
Combis Bellimontis, XIVe siècle, les Combes.
Cornata, XIVe siècle, les Cornées.
Couchia, XIVe siècle, Couche.
Culetas, XIVe siècle, les Huilies.
Dona, XIVe siècle, les Dames.
La Fraita, XIIe siècle, la Frette.
Guimbert, XIIIe siècle, les Gimbes.
Mans de Molari, XIIIe siècle, le Molard.
Mareys, XIVe siècle, les Marais.
El Perer, XIVe siècle, la Perrière.
Rippa, XVe siècle, la Ripe.
Rivalium, XIVe siècle, les Rivaux.
Villa de Rua, XIVe siècle, le Haut Touvet.
Villare, XIIIe siècle, le Villard.
Autres indications :
Mistralie
mentionnée dans un acte du 16 décembre 1296.
Moulin
mentionné dans un acte du 14 avril 1301.
Maison
de François Benet mentionnée dans un acte du 1er juillet 1310.
Maison
Magnon Grande Rue avec un élégant portail de pierre et une tour contenant un
escalier à vis du XVe siècle.
Borne
de corvée du XVIIIe siècle.
L’Atelier
Tournesol a recensé 3 cadrans solaires.
Commune
du Parc Naturel Régional de Chartreuse.
ZNIEFF
de la prairie humide de la Frette.
ZNIEFF
des boisements alluviaux de l’Isère de Pontcharra à Villard-Bonnot.
ZNIEFF
de la zone fonctionnelle de l’Isère entre Cervins et Grenoble.
ZNIEFF
des boisements Thermopyles de Saint-Vincent-de-Mercuze.
ZNIEFF
du massif de la Chartreuse.
Bibliographie :
Archives
départementales de l’Isère : B 4293, B 4443 f° 20
Archives
départementales du Rhône : H 142
Regeste
dauphinois n° 2338, 10164, 10348, 11109, 14811, 15823, 17417, 17764, 20703,
29427, 34244, 36555
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