SAINT-MAXIMIN
(Canton
du Haut-Grésivaudan, ex canton de Goncelin).
Formes
anciennes : Avalonis au XIe siècle,
Sancti Maximini au XIe siècle.
Gentilé :
Samauritains.
Carte
IGN au 1/25000ème 3333 E
Superficie :
1035 hectares.
Population
(2015) : 643 habitants.
Hagiographie :
Maximin
ou Maxime, abbé de Lérins puis évêque de Riez, mort en 458.
Pierre,
premier des apôtres et premier pape. Crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de
la basilique qui porte son nom.
Antoine,
anachorète de Thébaïde au IVe siècle dont les reliques furent ramenées à la
Motte-Saint-Didier, devenue Saint-Antoine.
Michel,
l’Archange, chef de la milice céleste dans l’Ancien Testament. Patron de la
France et des hauteurs.
Claude,
évêque de Besançon au VIIe siècle et fondateur de l’abbaye de Condat devenue
Saint Claude.
Protohistoire : A. BOCQUET voit, à l’emplacement
de la tour d’Avalon, un oppidum gaulois justifié par la toponymie et la
disposition du site.
Epoque
gallo-romaine : le
Chemin du Pavé est vraisemblablement l’ancienne voie romaine de Détrier.
Haut
moyen âge : sous
la tour d’Avalon, emplacement de motte castrale.
Edifices religieux :
Eglise Saint Jean-Baptiste : elle
est mentionnée dans un acte de 1049 par lequel Didier et sa femme Aiba en font
donation à Cluny.
Le même acte porte donation de la chapelle « au
milieu du château ».
Prieuré
Saint Jean-Baptiste d’Avalon :
prieuré bénédictin établi dans les dernières années du XIe siècle par suite
d’une donation faite à Cluny par un habitant de Saint Maximin nommé Didier. Le
prieuré est cité dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia de monasterio Avalonis, dans la
charte du XIVe siècle des cartulaires et dans le pouillé du diocèse de Grenoble
de 1497 : prior de Avalone. Du XIe
siècle à la révolution, ce prieuré régit les trois paroisses de Saint Pierre
d’Avallon, la Chapelle Blanche et Villaroux. Il fut supprimé en 1783.
Eglise
Saint Maximin :
elle est également citée dans le même cartulaire et dans le pouillé de 1497 :
ecclesia L’église actuelle date de
1888 et conserve un crucifix du XVe siècle et une cloche de 1657.
Ancienne
paroisse Saint-Pierre-d’Avalon :
son église était en même temps la chapelle castrale vouée à Sainte Marie, citée
dès 1095. La chapelle est toujours mentionnée en 1497 : capella Beate Marie intra castrum Avallonis.
La
commanderie d’Avallon relève de la commune de Pontcharra.
Le
pouillé de 1497 mentionne plusieurs chapelles :
Ø capella
Purgatori dans l’église,
Ø capella
Sancti Anthonii,
Ø capella
Sanctorum Petri et Michaelis,
Ø capella
Sancti Glaudii,
Ø capella
Beate Marie, supra tribunam
Ø capella
Sancte Crucis,
Chapelle
Saint Joseph mentionnée sur la carte de Cassini.
Croix
de Saint André.
Lieudit
Saint Joseph.
Châteaux :
Château
delphinal dit Tour d’Avalon :
à l’origine, château en bois sur motte puis, au XIIe siècle, château en pierre.
Une famille d’Avalon, tombée en quenouille vers 1510, est connue. Elle avait
pour armes d’or à l’aigle de l’empire.
Le
château passe au début du XIIIe siècle dans les possessions delphinales. En
1240, le dauphin Guigues offre le château à sa fiancé Béatrix. Il est décrit
dans l’enquête de 1339 comme un château modeste par rapport aux châteaux
voisins. La tour, ancien donjon, a été entièrement restaurée par les chartreux
en 1895. Elle s’élève à
Saint
Hugues d’Avalon : né en 1140 au château d’Avalon de son
père Guillaume Romestang. Il a huit ans quand il perd sa mère. Il est alors
placé à l’école des chanoines de Villard Benoît. A quinze ans il reçoit la
tonsure qui le fait clerc. A 19 ans il devient diacre de la paroisse de Saint
Maximin qu’il va administrer pendant deux ans. En 1163 il entre à la Grande
Chartreuse. Dix ans plus tard il est nommé procureur et restera sept ans à la
chartreuse avant de rejoindre l’Angleterre. En 1180, sur le conseil du comte de
Savoie Humbert III, le roi d’Angleterre Henri II choisit Hugues d’Avalon comme
prieur de la chartreuse de Witham qui devient très vite un haut lieu spirituel.
Le 21 septembre 1186, il est sacré évêque de Lincoln. Lors de son
intronisation, un cygne blanc apparaît dans les domaines de l’évêque. Il meurt
le 16 novembre 1200. Le 17 janvier 1220 le pape Honorius III le déclare saint
de l’église catholique romaine. Il est représenté avec une croix et un cygne.
Maison
forte de la Tour Brune d’Avalon :
elle est située à l’entrée de l’ancienne maison forte des Monteynard de Marcieu
citée dès 1250 : medietatis terre turris brune. Haute de
Enceintes
médiévales : il en
subsiste un fragment au Mas du Plantier avec une tourelle. Deux bourgs
fortifiés sont décrits dans l’enquête delphinale de 1339 : le vieux et le
bourg neuf. Une première enceinte, percée de deux portes, se développait sur un
périmètre de
L’enquête
papale de 1339 donne 132 feux pour Saint Maximin et 100 pour Avalon.
Maison
forte disparue d’Aymon de Saint Pierre citée en 1339. Elle était située dans le
bourg.
Maison
forte fossoyée de Ratier citée en 1339 dont il ne subsiste que la plate forme
sommitale.
Maison
forte de Beaumont :
une tourelle de cette maison forte citée en 1339, aujourd’hui disparue, se voit
sur certaines cartes postales anciennes.
Bâtie
de Mont Bricon mentionnée au XIVe siècle (non localisée).
Maison
forte des Leuzon à Avalon mentionnée au XVe siècle (non localisée).
Maison
forte des Monteynard :
à
Maison
forte de la Coubassière des XVe et XVIe siècles.
G.
ALLARD mentionne la présence d’une mistralie à Avalon et il cite un certain
nombre d’autres maisons fortes : celles de Guillaume de Bardonenche, de
Bortet de Charpoz, de Pierre Le Maistre, de Pierre Chapet, de Berton Guers,
d’Antoine Guers et Hugonet Guers.
Château
de la Combe des XVIIe et XVIIIe siècles.
Mas et ieux anciens :
Ad Capellani, XIIIe siècle, le Chapelat.
La Bretorey, XIIIe siècle, les Bretonnières.
Brunorum, XIVe siècle, les Bruns.
La Chalp, XIIIe siècle, la Chaux.
Feudus de Miribel, XIIIe siècle.
Lonversin,
XIVe siècle,
l’Enversin.
Mans del Molar, XIIIe siècle, le Molard des Moines.
Mars, XVe siècle, la Mars.
In Essartis, XIVe siècle, les Essarts.
Freydum, XIIIe siècle, Freydon.
In Gorgiis, XIIIe siècle, les Gorges.
Griboudan, XIIIe siècle, Ribaudant.
Plantier, XIVe siècle, le Plantier.
Autres indications :
En
contrebas du village, restes d’un vivier édifié en 1261.
Chartes
de franchises de 1265 et de 1313.
ZNIEFF
du marais d’Avallon.
Bibliographie :
Archives
départementales de l’Isère : B 2662 f° 200, B 2945 f° 772, B 3120 f° 44, B
3377 f° 42, Probus f° 177
Regeste
Dauphinois : n° 1851, 3469, 5991, 7809, 7962, 9832, 11963, 12313, 14741,
18691, 18805, 20825, 20280, 24336, 24392, 32527
Regeste
complémentaire n° 354, 503
G.
ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL
en 1864, T 1, pages 90 et 91 et T 2, pages 144, 404 et 558
G.
ALLARD : description historique de la ville de Grenoble et de la province
de Dauphiné, man. 1684 publié par H. GARIEL en 1864, page 64
P.
L. LAINE : généalogie de la maison de Monteynard dressée d’après le
cartulaire du prieuré de Domène, 1840, pages 66 et 67
G.
de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, page 30
J.
MARION : cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits cartulaires
de Saint Hugues, 1869, pages 191, 271, 284, 330 et 391
F.
CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Goncelin, 1870
U.
CHEVALIER : Inventaire des archives des dauphins à Saint André de Grenoble
en 1277, 1871, n° 268
U.
CHEVALIER : choix de documents historiques inédits sur le Dauphiné, 1874,
pages 44 et 45
A.
BERNARD et A. BRUEL : recueil des chartes de l’abbaye de Cluny, T IV,
1876, page 207
J.
J. A. PILOT : les maisons fortes du Dauphiné, 1883
J.
ROMAN : visites faites dans les prieurés de Cluny de 1280 à 1303, 1883,
pages 3, 11 et 15
E.
PILOT de THOREY : les prieurés de l’ancien diocèse de Grenoble compris
dans les limites du Dauphiné, BSSI, 1883
A.
PRUDHOMME : Histoire de Grenoble, 1888, page 128
C.
BELLET : Saint Hugues d’Avallon, chartreux et évêque de Lincoln, 1891
R.
DELACHENAL : cartulaire du temple de Vaulx, 1897, charte 21
J.
SESTIER : la vallée du Grésivaudan, rive gauche de l’Isère, 1900
C.
FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340),
Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, page 213
E.
CHASSANDE : monographie du mandement d’Avallon, 1908
E.
PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U.
CHEVALIER en 1920, pages 49, 53, 60, 70, 139, 159, 171, 180, 203, 215, 226, 227,
273, 292, 312 et 323
H.
ROCHAT : Histoire d’une tour, Avallon, BSDEA 1922, pages 59 à 63
J.
B. LANFREY : chez nous, 1930, pages 54 et 55
Dom
L. H. COTTINEAU : répertoire topographique bibliographique des abbayes et
des prieurés, T I, 1935-1936, page 221
J.
GODEL : le cardinal des montagnes, Etienne Le Camus, 1974, page 193
J.
BRUNO : le Graisivaudan, toponymie et peuplement d’une vallée des Alpes,
1977, page 79
J.
C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, page 58
Histoire
des communes de l’Isère, 1988, page 225
Archéologie
chez vous n° 9, 1991, notices n° 82, pages 34 et 35, n° 106, page 45 et n° 124,
page 61
A.
BOCQUET : une nouvelle approche des Allobroges et de leur territoire,
archéologie et toponymie, bulletin d’études préhistoriques et archéologiques
alpines, T 15, 2004, pages 207 à 228
E.
TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, pages 487 à 495
H.
TARDY : le Grésivaudan au Moyen Âge, 2006, pages 33, 35, 49, 68 et 104
E.
SIROT : noble et forte maison : l’habitat seigneurial dans les
campagnes médiévales du milieu du XIIe au début du XVIe siècle, 2007, page 61
E.
TASSET : châteaux forts du Dauphiné, 2023, pages 54 et 55