LA PIERRE

 

(Canton du Haut-Grésivaudan, ex canton de Goncelin).

Forme ancienne : Petra au XIe siècle.

Gentilé : Pierrois.  

 

Carte IGN au 1/25000ème 3334 E

 

Superficie : 330 hectares.

 

Population (2015) : 570 habitants.

 

Hagiographie :

 

Pierre, premier des apôtres et premier pape. Crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de la basilique qui porte son nom.

 

Epoque gallo-romaine : divers vestiges sont connus :

 

Ø  au lieudit le Ferrat, emplacement d’une voie antique, probablement la voie de la rive gauche du Grésivaudan.

Ø  Le toponyme de la Pierre pourrait suggérer l’emplacement d’un milliaire disparu.

Ø  Villa gallo-romaine : au lieudit les Maladières des fouilles de sauvetage effectuées en 1980-1981 ont dégagé les thermes d’une villa : la piscine du frigidarium, un petit basin, des enduits peints et un fronton de temple. La piscine, de grandes dimensions, était restée intacte jusqu’à la margelle de déambulation et comprenait encore ses deux escaliers d’accès et la bonde de régulation d’eau. Le mur nord de la pièce subsistait encore sur près de 2,20 mètres de hauteur pour une longueur de 8,80 mètres et une largeur de 6,80 mètres. Le site a livré de la céramique commune et sigillée, de la céramique africaine, un vase allobroge estampillé SEVVO, des amphores, du verre domestique et à vitre, des coupes, un pied de cruche, une anse d’amphore, des stucs parfaitement conservés et de très grande qualité (une centaine constituant sans conteste un ensemble quantitatif et stylistique rarement trouvé en Gaule), des colonnes avec entablement, des rinceaux des fragments de tuyaux en plomb, des bordures et plaques de marbre, des tesselles de mosaïques, des fragments d’enduits peints, des céramiques portant les lettres M et D et un jeton avec inscription NSO / NVS). Tous ces éléments sont conservés au Musée Dauphinois (sans numéro d’inventaire).

 

Haut Moyen Âge : sous le château emplacement probable de motte castrale.

 

Edifices religieux :

 

Ancienne église Saint Pierre : elle est citée dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia de Petra. Elle fut donnée au début du XIIIe siècle par l’évêque de Grenoble aux chanoines de Saint Martin de Miseré. Elle était située à proximité du château vieux. Elle est encore citée dans le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 : ecclesia Sancti Petri castri de Petra.

 

Chapelle castrale Saint Pierre.

 

Maladrerie : elle est citée en 1379 : Maladeria. Il n’en subsiste plus que le lieudit les Maladières.

 

Eglise Saint Pierre : elle a été édifiée peu avant la révolution « hors les murs du château » aux frais de François de Monteynard en dédommagement aux villageois de son départ de la Pierre pour Tencin. Elle possède une cloche de 1781.

 

Châteaux :

 

Château Vieux et maison forte de la Pierre : sur une butte dominant le Grésivaudan, le château juxtapose les restes d’une forteresse citée dès 1104 et une bâtisse éclairée par de nombreuses fenêtres à meneaux et dotée d’une grosse tour avec un remarquable escalier à vis. Deux enceintes concentriques sont encore discernables. En 1442, ce château fut donné par le pape Clément au bâtard d’Orléans lors de son mariage avec Marie, fille de Jean Louvet, chambellan de Charles VII. Devenu propriété des Monteynard, il fut habité par François de Monteynard, ministre de la guerre de Louis XIV qui le quitta vers 1755 pour Tencin.

Les façades, les toitures, l’escalier à vis et les vestiges du château primitif et des enceintes sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1982.

 

Manoir de Vaubonnais : de plan carré, flanqué d’une tour du XVIe siècle, il a été construit sur l’emplacement d’un château du XIIIe siècle incendié durant les guerres de religion. Il a été agrandi et modifié aux XVIIIe et XIXe siècles.

Le bâtiment principal a été classé monument historique en 1988 et la terrasse et son mur de soutènement, l’escalier d’accès à la terrasse et le mur de clôture les communs et murs de soutènement inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1987.

 

Lieux anciens :

 

Nemus Aya, XIVe siècle, l’Aye.

Ayeta Petra, XVe siècle, les Ayettes.

Insule Petre, XIVe siècle, les Iles.

Perreria, XIVe siècle, la Perrière.

Pichati, XIIe siècle, Pichat.

 

Autres indications :

 

ZNIEFF des boisements alluviaux de l’Isère de Pontcharra à Villard Bonnot.

ZNIEFF de la zone fonctionnelle de l’Isère entre Cervins et Grenoble.

Fontaine de la Perrière.

Lac aux Martelles.   

 

Bibliographie :

 

ADI : B 3182

Regeste dauphinois n° 2351, 3170, 8457, 8458, 8829, 10232, 11201, 19115, 19130

Regeste complémentaire n° 1746 et 1747

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, page 336

M. LAINE : généalogie de la maison de Monteynard, 1840, pages 35, 36, 64, 76 à 87

C. de MONTEYNARD : Cartulare monastorii beatorum Petri et Pauli de Domina, 1859, chartes n° 74, 84, 214, 226, 238-8 et 239-20

J. MARION : cartulaires de l’église cathédrale Notre Dame de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, pages 190 et 324

U. CHEVALIER : cartulaire d’Aymon de Chissé, 1869, charte n° 79

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Goncelin, 1870

U. CHEVALIER : Inventaire des archives des dauphins à Saint André de Grenoble en 1277, 1871, n° 38, 90, 155 et 239

U. CHEVALIER : choix de documents historiques inédits sur le Dauphiné, 1874, page 69

E. ARNAUD : histoire des protestants du Dauphiné aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Vol. II, 1875-1876, page 243

A. JOANNE : géographie du département de l’Isère, 1876, page 62

E. PILOT de THOREY : catalogue des actes du dauphin Louis II devenu le roi Louis XI, 1899, page 26

J. SESTIER : la vallée du Grésivaudan, rive gauche de l’Isère, 1900

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), T 27, 1907, page 216

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 14, 15, 188, 209, 265 et 267

MAZOUYES : maladreries et lépreux de l’ancienne province du Dauphiné, 1980

GALLIA, 40, Informations archéologiques, 1982, page 401

R. L. LACHAT : la vallée aux cent châteaux, 1985, pages 15 à 17

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, page 58

Archéologie chez vous n° 9, 1991, notices n° 27 à 60 pages 17 à 23 et n° 83 pages 35 et 36

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A. et L. BRUCELLE : l’Isère, terre de châteaux, 1996, page 158

P. BERNARD : dans l’ombre de l’histoire de Louis François de Monteynard, 2001

A. BOUET : les thermes privés et publics en Gaule Narbonnaise, II, 2003, pages 206 et 207

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Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, pages 236 et 237