SAINT-MARTIN-LE-VINOUX
(Canton
de Grenoble 2, ex canton de Saint-Egrève).
Forme
ancienne : Sancti Martini del Vinos au XIe siècle.
Gentilé :
Saint Martiniers.
Héraldique :
d’or à la feuille de vigne versée de sinople chargé d’une grappe de raisin de
champ (moderne).
Carte
IGN au 1/25000ème : 3234 E
Superficie :
1006 hectares.
Population
(2005) : 5751 habitants.
Hagiographie :
Martin,
évêque de Tours, évangélisateur des Gaules au IVe siècle.
Marie-Madeleine,
pêcheresse convertie par Jésus. Selon la légende du XIIe siècle, elle aurait
fini sa vie dans une grotte de la Sainte-Baume. Elle est vénérée à Vézelay.
Agnès,
vierge martyre sous Dioclétien vers 305. Elle est représentée avec un agneau,
symbole de l’innocence. Patronne des fiancés.
Jean
Marie Vianney, curé d’Ars en 1818, auteur de miracles, béatifié en 1904 et
canonisé en 1925. Patron des curés.
Préhistoire : divers vestiges sont
connus :
Ø
la Grotte
de l’Ermitage, immense porche ouvert au pied de la falaise méridionale du
Néron, au dessus de la Buisserate, a livré des restes de l’époque
chalcolithique (flèches en silex),
Ø
une
hache en pierre polie a été découverte en 1930 dans les fossés au bord de la
route de Clémencières. Elle est en roche verte piquetée, de forme
oblongue et de section ovale, au tranchant poli, d’époque néolithique (au Musée
Dauphinois n° 34.115),
Ø
une
petite prairie sur la montagne du Néron, au dessus de la falaise qui
domine le quartier de la Buisserate a livré un silex taillé,
Ø
la
pierre à cupules trouvée par H. MULLER sur les limites communales avec Quaix
est traitée avec cette commune.
Protohistoire : divers vestiges sont également
connus :
Ø
la Grotte
de l’Ermitage a également livré des restes du Bronze ancien et de la Tène,
Ø
à
la Buisserate, on a découvert en 1913, au lieudit Chez Ginet un foyer et des fragments de céramiques, et une
fusaïole du Bronze final (au Musée Dauphinois),
Ø
sur
le rocher du Néron, on a découvert de la céramique grossière du Bronze
final. Le matériel de ce gisement est absolument unique par l’usage inhabituel
du décor à impressions digitales sur de la céramique fine,
Ø
au Mont
Rachais, vers l’altitude
Ø
en
construisant une canalisation au début du XXe siècle, au confluent Drac Isère,
on a trouvé un lot de 14 perles d’ambre. Il est à présumer que celles-ci
appartenaient à une nécropole gauloise détruite par les travaux.
Epoque
gallo-romaine : la
voie romaine de Grenoble à Vienne sortait de Cularo
par l’actuelle Montée Chalemont, passait au
niveau supérieur du jardin des Dauphins vers la maison de Guy Pape (mais
l’exploitation de carrières a évidemment défiguré le paysage ancien) et
traversait ensuite le territoire de Saint-Martin avant de longer la base du Néron.
Voie de passage allobroge puis romaine, elle fut également utilisée durant tout
le Moyen Âge : c’était en effet la seule route possible en direction de
Vienne et de Lyon, l’Isère venant affleurer la base de la colline à
l’emplacement de l’actuel quai de France. Le tracé est encore très visible dans
certaines sections où il reste connu sous le nom de voie romaine. Il a
été retrouvé vers la route de Clémencières en 2008, à l’occasion d’un
débroussaillage. De nombreux vestiges sont connus :
Ø
le
chemin du poste romain du Néron part du hameau de Narbonne où il
a été reconnu dès 1891. Il est assez praticable sauf en un point où H. MULLER
pensait qu’une porte ou un petit abri en bois avaient été édifiés de manière à
y loger un garde,
Ø
au
dessus de la paroi on distingue encore des traces de taille sur le rocher avec
encastrement prévu pour une grande poutre de
Ø
ce
chemin aboutit à un poste ou refuge situé sur une petite prairie au débouché
d’une cheminée herbeuse,
Ø
il
subsiste une citerne de
Ø
sur
le site, on a également découvert un marteau, une enclume, des débris de
verres, des poteries, des clous et des tuiles,
Ø
au
lieudit Premier Pré Néron », on a découvert de nombreux fragments
de tegulae et au Deuxième Pré
Néron, des fragments de céramiques,
Ø
le
lieudit Clapier du Dromadaire a livré des fragments de cramiques et des
tuiles,
Ø
sur
le sentier d’Aiguebelle, on a trouvé de nombreux fragments de tuiles,
Ø
la Grotte
de l’Ermitage a, pour sa part, livré des céramiques gallo-romaines et des tegulae en grand nombre,
Ø
en
contrebas de la maison dite « de Guy Pape », au bord de la voie
romaine sur la limite communale avec Grenoble, on a découvert en 1909, dans des
circonstances non précisées, une hipposandale,
Ø
le
site de Chez Ginet (supra) a également livré
des céramiques gallo-romaines dont un bord décoré de la Graufesenque,
Ø
au XIXe
siècle sur un site indiqué « chemin de Saint-Martin-le-Vinoux », H.
MULLER a découvert des tombes gallo-romaines (étaient-elles au bord de la voie
romaine ?),
Ø
sous
la villa dite la Casamaures, emplacement de
structures antiques,
Ø
la
villa suburbaine repérée vers la maison de Guy Pape pouvait être située en
partie sur la commune : en effet, H. MULLER indique :
« surplombant la route de Saint Martin le Vinoux ».
A la fin du XIXe siècle on apercevait encore des vestiges importants étagés sur
trois terrasses comportant des murs en petit appareil, des bassins et des
« voûtes en tuf ». De nombreux fragments de tegulae affleuraient le
sol. Selon A. de MONTJOYE, la villa devait être du Haut-Empire (Ier ou IIe siècles),
Ø
A Pique
Pierre, près de la voie romaine, on a trouvé plusieurs monnaies dont une d’Herennia Etruscilla,
Ø
au
même site on a également trouvé des colliers romains,
Ø
dans
les années 1970, vers la maison de Guy Pape, au dessous des éboulis, on a
trouvé un fragment en marbre de cuisse de femme de
Haut
Moyen Âge : en
1902, à la base de l’escarpement du Néron, H. MULLER a recueilli de la
céramique burgonde.
Vers
la citerne du Néron, C. Gautier a ramassé dans les années 1960 des
fragments de vases à bandeau des Ve et VIe siècles (au Musée Dauphinois).
Une
possible motte castrale est signalée au sud-ouest du château de Narbonne.
Edifices religieux :
Ancienne
église Saint Martin :
elle est citée dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia Sancti Martini del Vinos. La charte supplémentaire aux cartulaires du XIVe
siècle mentionne un capellanus de Sancti Martini Vinosi
et le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 indique ecclesia Sancti Martini Vinosii et une capella Sancte
Crucis sur
la tribune.
Prieuré
de la Balme : il
était situé à l’Ermitage, au-dessus de la Buisserate. Il était de haute
origine et c’est sans doute la capella de
Vino, mentionnée dans le même cartulaire, qui dut
devenir église prieurale. En 1236, le prieuré dépendait de Saint Martin de
Miséré avant d’être uni au prieuré de Corenc en 1275.
Maladrerie
Sainte Marie-Madeleine :
elle est citée dès 1244 : maladeria de Balma.
Le pouillé de 1497 la mentionne : maladeria seu leproseria Boisseracte avec une capella Beate Marie Magdalenes. En 1645
elle fut réunie à l’hôpital de Grenoble.
Le
même pouillé mentionne une capella Beate
Marie, dépendance de la Sylve Bénite.
Ermitage
des Augustins de la Balme :
c’était une annexe du couvent des Augustins de Grenoble fondé au XVIe siècle.
Celui-ci, peu important, était situé dans une cavité au pied du Néron. Des
vignes formaient la dépendance de l’Ermitage.
G.
ALLARD mentionne une confrérie du Saint-Esprit établie au début du XVIe siècle.
Chapelle
de la Nativité du XVIIe siècle.
Chapelle
de Narbonne : elle
fut fondée au milieu du XVIIIe siècle pour les habitants du hameau. Elle
conserve deux chapiteaux du XIIe siècle de provenance inconnue.
Eglise
Saint Martin :
elle date de 1830 et a été édifiée sur l’emplacement de l’église primitive dont
elle conserve le mur inférieur du clocher, une inscription lapidaire de la
fondation de la chapelle Notre Dame en 1650 et des baies géminées du XIIe siècle.
Mistralie
signalée par le pouillé de 1497 : mistralia Sancti
Martini Vinoisii. C’était une circonscription
territoriale ecclésiastique de perception des impôts religieux.
Couvent
de la Balme, édifié au XVIIe siècle et aujourd’hui détruit.
Croix
de Bellevue de 1663.
Chapelle
Sainte Agnès construite vers la fin du XIXe siècle par Berruyer.
Croix
de Quinsonnas.
Eglise
Saint Jean-Marie Vianney de la Buisserate de 1960.
Mosquée
Masjid.
Châteaux :
Château
fort de la Balme à l’Ermitage connu au XIVe siècle, devenu couvent des
Augustins au XVIIe siècle. Il n’en reste plus rien.
Château
de la Balme du XVIIe siècle.
Château
de Narbonne : il
peut remonter au XVe ou au XVIe siècle mais il a été très remanié.
Tour
ancienne.
Castel
Chantoiseau de 1886.
Hameaux, mas et lieux
anciens :
In Blancharderiis,
XVe siècle, Blanchardière.
Borderia
de l’Audevontz, XIIIe siècle, Piquetière.
Buysserata,
XIVe siècle, la
Buisserate.
Calma, XIIIe siècle, la Chal.
Cavortium,
XIe siècle, la Croix de
Chor.
Caorz
villa, XIe siècle, la
Croix de Chor.
Chaorseti,
XIIIe siècle, Pique-Pierre.
In Combis, XIIIe siècle, les Combes.
Correria, XVe siècle, Charrière.
Crux
Chaorsii, XVe
siècle, la Croix de Chor.
Culturum,
Cultorovum, XVe
siècle, Cultieres.
Mans de Clemenceriis, XVe
siècle, Clémencières.
Enversing, XIIIe siècle, l’Envers.
Eschalerium,
XIIe siècle, les Echailliers.
Fureti
rivus, XVe
siècle, le Furet.
Mans
Aste Corte, XIIe
siècle, Court ?
Mans
Gastinelli, XIIIe
siècle, Gatinet.
La Gom,
XVIIIe siècle, la
Gomme.
Mans Leveteriis,
XVe siècle, Levetiere.
Mans
Parila, XIIe
siècle.
Mansus,
XIIIe siècle, Mas
Cachet.
Mansus
Choleti, XIIIe
siècle, les Moulins.
Molendinum
in mano Chaleti, XIVe siècle, les Moulins.
Narbone, XIVe siècle, Narbonne.
Rapailleyres,
XIIIe siècle, Rapaillere.
Rovoyria, XIIIe siècle, la Rivoire.
Mans Scultorum,
XIIIe siècle, Cultières.
In Terraciis,
XIVe siècle, les
Terrasses.
Autres indications :
La
Casamaures dite maison mauresque : étonnante demeure construite en
ciment moulé entre 1860 et 1867. Elle a été classée monument historique en
totalité y compris les terrasses et l’orangerie en 1992. Siège de l’Association
Tournesol, elle possède huit cadrans solaires calculés pour le lieu.
Manoir
de Chantoiseau de 1886 avec des fenêtres à meneaux en
ciment.
Batteries
du Néron de la fin du XIXe siècle.
G.
VALLIER : mentionne deux cadrans solaires à la Buisserate : l’un avec
inscription volat irrevocable
tempus (le temps s’envole sans retour), l’autre
avec inscription demum sub sole nihil (il
n’existe rien sans soleil).
L’ensemble
formé par la basse Buisserate, le rocher de l’ermitage et les contreforts du
Néron ont été inscrits au titre des sites en 1946.
Le
Néron : culminant
à
Commune
du Parc Naturel Régional de Chartreuse.
ZNIEFF
de la zone fonctionnelle de l’Isère à l’aval de Meylan.
ZNIEFF
des versants méridionaux de la Chartreuse.
ZNIEFF
de la montagne du Néron.
ZNIEFF
du Mont-Jalla et du Mont-Rachais.
Etang
de Pique Pierre.
Bibliographie :
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