SAINT-EGREVE

 

(Canton de Grenoble 2, ex canton du même nom).

Forme ancienne : Sancti Agripani au XIe siècle.

Vence sous la Révolution.

Gentilé : Saint Egrèvois.  

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3234 E

 

Superficie : 1088 hectares.

 

Population (2015) : : 15738 habitants.

 

Hagiographie :

 

Agripanus ou Agrève, évêque du Puy, martyr en 602 dans la ville qui porte son nom.

Robert, moine de Cluny, fondateur de l’abbaye de la Chaise Dieu en 1046.

Marie-Madeleine, pêcheresse convertie par Jésus. Selon la légende du XIIe siècle, elle aurait fini sa vie dans une grotte de la Sainte-Baume. Elle est vénérée à Vézelay.

Christophe, de Lycie, martyr sous Dèce en 250. Patron des voyageurs.

Catherine, d’Alexandrie, qui eut la vision de l’enfant Jésus la choisissant pour fiancée. Martyre en 305 sous Maximin Daïa. Patronne des filles à marier.

 

Préhistoire : quelques vestiges sont signalés :

 

Ø  en 1895, lors de travaux dans l’enclos psychiatrique on a trouvé, à 4 mètres de profondeur, une hache néolithique (au Musée Dauphinois n° 84.11.1),

Ø  en 1970, au n° 3 de la rue du Charmant-Som, on a trouvé une hache polie néolithique, subtriangulaire en serpentine

Ø  la même année, dans un ossuaire au pied de Rochepleine, on a découvert des ossements, des céramiques et des lames de silex néolithiques.

 

Protohistoire : divers vestiges sont connus :

 

Ø  vers 1870, au pied du rocher de Rochepleine on a exhumé une sépulture de l’époque du Bronze avec de la céramique et des bracelets,

Ø  selon H. MULLER, la grotte de Rochepleine a été occupée à l’âge du Bronze,

Ø  en 1925, on a découvert à la Monta un bracelet rond en bronze de l’époque de Hallstatt (au Musée Dauphinois n° 67.12.68),

Ø  au lieudit Petit Sappey, une grotte a livré en 1995 les restes de plusieurs vases du Bronze final.

 

Epoque gallo-romaine : la commune était traversée par la voie romaine de Grenoble à Vienne. Celle-ci arrivait de la Buisseratte par le chemin de terre conduisant à la Ferme de Fiancey, puis elle passait aux abords du hameau du Muret où elle est encore bordée, à droite, par le mur du château du Muret. Elle passait ensuite à Cuvilleu, franchissait la Vence et se poursuivait à hauteur de l’actuelle église sur le site industriel. Divers vestiges sont connus :

 

Ø  la grotte de Rochepleine a livré des tessons de céramique gallo-romaine et une monnaie de Septime Sévère,

Ø  à la Monta, on a découvert en 1977, lors de fouilles de sauvetage, les restes d’une construction du haut empire avec un sol empierré, de la céramique Allobroge (au M. D. sans n°), une épingle à cheveu en os (id) et un aryballe (vase de tradition grecque) en verre bleu translucide (au Musée Savoisien n° 899.264),

Ø  au hameau de la Clapière on a trouvé une monnaie de Trajan,

Ø  prés du hameau du Petit Sappey, A. BOCQUET a découvert de la céramique gallo-romaine,

Ø  au lieudit le Muret, sous un talus, on a trouvé des tessons d’amphores.

 

Haut Moyen Âge : à l’hôpital de Saint Robert, on a exhumé en 1884 des sépultures en coffres de dalles.

Près du Petit Sappey, A. BOCQUET a découvert en 1995 de la céramique burgonde.

 

Edifices religieux :

 

Prieuré Saint Robert : il fut fondé par Guigues le Gras vers 1070. Des bénédictins de l’abbaye de la Chaise Dieu y furent installés. Le cartulaire C de Saint Hugues le mentionne : monasterium Cornilionis. Le dauphin fondateur devint moine de Cluny et mourut cinq ans après. Cinq ans plus tard son fils Guigues le Gras fut enterré dans l’église du prieuré/ Les privilèges du prieuré furent confirmés par Guigues André vers 1223 et dans son testament de 1228 la dauphine Béatrix lui légua 330 sous d’or.   

Humbert II en 1344 tenta de recourir au pape pour obtenir l’érection du prieuré en abbaye mais le projet n’aboutit pas. Le pouillé de 1497 le mentionne avec sa titulature : prioratus Sancti Roberti.

Partiellement détruit lors des guerres de religion, le prieuré fut entièrement reconstruit entre 1858 et 1860 à l’exception de l’église. Le cimetière paroissial a livre entre 150 et 200 sépultures. Une sépulture fouillée en 1956 a livré des vases céramiques des XIIe, XIIIe siècles dont deux sont conservés au Musée Dauphinois (n° 27.2.88 et 89).

Une fouille archéologique préventive en 2017 a révélé que l’ensemble médiéval était organisé autour d’un cloître rectangulaire de 350 m2 avec des galeries larges de 3 mètres. L’église d’une longueur de 40 mètres était composée d’une nef à bas cotés de 19 mètres de longueur divisée en quatre travées délimitant huit chapelles. Le transept, de 30 mètres de largeur était doté d’absidioles. Les fouilles ont également révélé la salle du chapitre, le réfectoire, les cuisines médiévales et la chapelle des dauphins aménagée dans le cloître. Des sépultures ont été fouillées mais elles ont livré peu de mobilier.

 

Eglise Saint Agripanus de la Monta : elle est citée dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia Sancti Agripani. Elle relevait du prieuré. La charte additive du XIVe siècle mentionne un capellanus Sancti Agripani. Le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 la montre toujours dépendante du prieuré : ecclesia Sancti Agrippani et mentionne deux chapelles : la capella Sancte Catherine fondée par le recteur et la capella Beate Marie Magdelenes. Elle fut fréquentée pendant plusieurs siècles par de nombreux pèlerins venus chercher la guérison auprès des reliques de Saint Agripan. En effet, on leur attribuait le pouvoir de soulager les douleurs et les rhumatismes. Les reliques disparurent à la révolution.

Le clocher de l’édifice actuel, reconstruit en 1852, parait être de souche romane. Une partie de l’édifice antérieur subsiste et correspond au chœur actuel.  Trois travées voûtées peuvent remonter au XVIe siècle. L’église conserve des stalles en bois sculpté du XVIIe siècle, provenant de l’ancienne église du prieuré, classées monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1911.

 

Maison des prieurs : vers l’ancien hôpital, maison à pans coulés du XVe siècle qui servit de résidence aux prieurs de Saint Robert aux XVIIe et XVIIIe siècles.

 

Ancienne aumônerie avec des fenêtres à meneaux.

 

Eglise de Prédieu.

Eglise évangélique.

Croix du cimetière.

Lieudit Saint Hugues.  

 

Châteaux :

 

Château de Rocheplaine cité dès le XIVe siècle.

 

Château de Visancourt dit Château Borel : ancienne maison forte transformée en château en 1903. C’était la propriété de Grattet du Bouchage. C’est aujourd’hui la mairie. Il possède une rotonde semi circulaire avec six belles colonnes rondes surmontées de chapiteaux à l’antique.

 

Château Barnave : il fut acquis par le père de Barnave au milieu du XVIIIe siècle. C’est dans cette demeure que l’avocat révolutionnaire prépara les assemblées de Romans et du Prieuré et conçut les écrits qui le rendirent célèbre. C’est également dans ce château qu’il fut arrêté par la garde révolutionnaire de Saint Egrève.

 

Château de la Tourelle : édifice du XVIIe siècle avec une tourelle d’escalier cylindrique coiffée d’une très haute toiture cantonnant la façade sud.

 

Château de Quinsonnas ou du Muret : bel édifice du XVIIe siècle, ancienne propriété de la famille de Quinsonnas, aujourd’hui aménagé en appartements.

 

Château Pianelli : demeure du XVIIIe siècle, ancienne propriété des Pianelli, alliés aux Maubec.

 

Château de Chambure.

Château de Champ Bayard.

Château de Champaviotte.

Château de Grille.

Château de Marcieu.

Château Vattaire construit à la fin du XIXe siècle par la famille Terray.

Château Borel de 1903 avec décors intérieurs raffinés (mosaïques, vitraux, boiseries et moulures).

 

Lieudit le Châtelet.

 

Hameaux et lieux anciens :

 

Balmas, XIVe siècle, les Balmes.

Bois Dauphin, XVIe siècle, les Glaireaux.

Bonesio, XIVe siècle, les Bonnets.

Pontem de Olla, XIIIe siècle, l’Oule.

Rocheteriis, XIVe siècle, la Rochette.

En Cornieres, XVe siècle, les Cornest.

Insulae subt S. Robertum, XIVe siècle, les Iles.

Mas de Rue, XVe siècle.

Isle Barral, XVIe siècle, le Grand Moiron. 

Isle Brune, XVIIe siècle.

Isle des Bauches, XVIIe siècle, les Glaireaux.

Montana, XIVe siècle, la Monta.

Les Moutonay, XVIIIe siècle, les Moutonnées.

Ad Muretos, XIVe siècle, les Murets.

Pontem de Olla, XIIIe siècle, l’Oulle.  

De Ulmo, XIVe siècle, les Fieres.

 

Autres indications :

 

En 1345, une « martinette » (battage de métaux) était installée à Saint-Egrève. Elle fonctionnait encore au XVe siècle. Le canal d’alimentation, où coulaient les eaux de la Vence, existe encore en partie à ciel ouvert.

Ferme Luc à Cuvilleux de 1460.

1bis rue de la Monta, maison renaissance.

Ferme du Muret, restaurée.

Maison Borel, ancienne ferme du domaine de Visancourt.

Bornes de corvées du XVIIIe siècle 67 rue Saint Robert, rue du Muret et 1 rue Casimir Brenier.

27 rue Casimir Brenier, maison de maître du XIXe siècle.

10 avenue Médecin Général Viallet, maison de maître du XIXe siècle.

G. VALLIER mentionne un cadran solaire au Muret à la maison Sottizon avec inscription soli deo fide (compte sur Dieu seul).

A. FAVOT en mentionne quatre à l’Asile ainsi qu’une méridienne de Chalvin.  

Villa Hélène et Villa Jeanne d’Arc du début du XXe siècle.

Dans le parc de Rochepleine, un cèdre vieux de 150 ans et haut de 35 mètres est classé arbre remarquable.

ZNIEFF de la zone fonctionnelle de l’Isère à l’aval de Meylan. 

ZNIEFF de la montagne du Néron.

ZNIEFF des versants méridionaux de la Chartreuse.   

ZNIEFF des rochers de Rochepleine.

Lac de Fiancey.

Etang de Rochepleine.

Barrage de Saint Egrève-Noyarey.

 

Bibliographie :

 

ADI : B 4289

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