QUAIX-EN-CHARTREUSE

 

(Canton de Grenoble 2, ex canton de Saint-Egrève).

Forme ancienne : Kez au XIe siècle.

Est devenu « en Chartreuse » en 1968 pour éviter, semble-t-il la confusion avec Claix.

Géntilé : Queylards.

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3234 E

 

Superficie : 1809 hectares.

 

Population (2015) : 906 habitants.

 

Hagiographie :

 

Martin, évangélisateur des Gaules, évêque de Tours en 371. Près de 300 communes françaises portent son nom.

Jean-Baptiste, cousin de Jésus à qui il donna le baptême dans le Jourdain. Décapité en 31. Il est représenté avec un agneau pascal.

 

Préhistoire : sur les limites des communes de Quaix et de Saint-Martin-le-Vinoux, H. MULLER a découvert l’une des plus belles pierres à cupules du Dauphiné (aujourd’hui au Musée Dauphinois n° 34.63.43). Le bloc (1,6 m sur 1,1 m) comporte une vingtaine de cupules à fond plat ou surcreusées d’une autre cupule et reliées par des canaux les rejoignant entre elles.

En 1920 on a découvert quelques silex, une hache en pierre polie et des tessons de céramique d’époque néolithique.

 

Protohistoire : le site ci-dessus (lieu non précisé) on a également découvert en 1920 des anneaux en bronze et des perles de collier de l’âge du Bronze.

Parmi tous les auteurs qui ont cherché à situer l’oppidum de Ventia dont parle Dion CASSIUS l’un d’entre eux, WALCKENAER le situe « entre les villages de Corenc et de Quaix, vers la Vence, près du château d’Hercule » (sans doute le premier château d’Herculais, (infra)).

 

Epoque gallo-romaine : BOUCHET signale la découverte de tegulae, d’une poterie grise et de six moyen bronzes (non décrits).

PLANK fait dériver le nom de la commune du latin caesura, terrain sur lequel on a coupé le bois.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Saint Martin : elle est citée dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia Sancti Martini de Kez. Elle relevait du prieuré de Saint Robert. La charte additive aux cartulaires du XIVe siècle mentionne le capellanus de Quez. Elle semble ensuite avoir changé de nom puisque le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 cite l’ecclesia Sancti Johannis de Queis. Elle semble avoir changé définitivement de patronage puisque tous les documents postérieurs montrent le titre de Saint Jean Baptiste.

Des travaux de restauration effectués en 1989 ont fait réapparaître les murs de la nef romane avec ses ouvertures primitives. L’édifice primitif devait sans doute présenter un plan basilical à trois nefs. Une petite porte donne accès depuis le sud en avant du chœur. Les caractéristiques de l’église montrent une construction du premier quart du XIIe siècle.

Elle possède une chapelle de style gothique tardif, vouée à Notre-Dame-de-Pitié

L’église conserve une cloche de 1685 classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1963.

 

Chapelle castrale du XVe siècle.

 

Au-dessus du cimetière, oratoire avec une statue de la Vierge.

 

Croix de l’Eglise, croix de Chores, croix du Stade, croix vers le château.

 

Châteaux :

 

Château delphinal : son origine semble remonter au XIe siècle mais il a été remanié à diverses époques. Il est aussi appelé château d’Herculais en souvenir de l’une des familles qui le posséda après les dauphins et jusqu’à la fin de l’ancien régime. Cette lourde bâtisse présente des fenêtres à meneaux et un portail de pierre. Le massif corps de logis rectangulaire est dominé par un donjon carré. Dans l’angle sud est de l’enceinte, tour carrée occupée par une chapelle.

 

Maison forte de Torenchières citée au XVe siècle.

 

Château de Vence ou Château Rostaing : grosse demeure remontant au début du XVIIe siècle de trois niveaux cantonnés dans l’angle sud ouest d’une tourelle quadrangulaire, édifié par Lesdiguières pour Marie Vignon. La porte d’entrée est surmontée d’un fronton présentant des armoiries sculptées (un lion, un héron à deux têtes et trois étoiles surmontées d’un heaume médiéval). C’est aujourd’hui la propriété du CHU de Grenoble.  

 

Château disparu d’Herculais au sud du hameau de Mont-Cul mentionné par la carte de Cassini du XVIIIe siècle (château d’Hercule).

 

Manoir de Pouslergues du XVIIe siècle qui surplombait la route de Quaix à Saint- Egrève.

 

Lieudit la Motte.

 

Carrières de meules : c’est l’une des plus grandes meulières de France. Situées au lieudit Trepalour, les meulières, longues de 400 mètres furent implantées en 1591. Elles ont été redécouvertes et étudiées par A. BELMONT qui estime à 2400 le nombre de meules sorties de ces carrières.

 

Moulin de Vence mentionné au XIIIe siècle : molendinum de Vencia.

 

Hameaux et lieux anciens :

 

Acu, XIVe siècle, l’Aiguille.

En Barbieres, XVe siècle, les Barbets.

Danienches, XIIIe siècle, Denauchières.

Frayta, XVe siècle, la Frette.

Gonon, XIIIe siècle, Goniniere.

Laragnia, XVe siècle, Laragnat.  

Malum passetum, XIIIe siècle, le Maupas.

Mas de Abriat, XIIe siècle.

Mans del Latiaz, XIIIe siècle, Lascia.

Mans de Melarencs, XIIe siècle, la Mearie.

Montalquer, XIIIe siècle, Montcult.

Pons de Quetz, XIVe siècle, le pont sur la Vence.

Pratum, XIIIe siècle, le Prey.

Rouzia, XVe siècle, le Rouzier.

Roveyrie, XIIIe siècle, les Rivoires.

Mans de Solerio, XIIIe siècle, le Sollier ?

Mans de Grangiis, XIe siècle, les Granges.

Meyeriorum, XIVe siècle, la Méarie ?

Vinca del Nays, XIVe siècle, fontaine de Nays.

Mas de la Jord, XVIIIe siècle, la Jars.

 

Autres indications :

 

Dalle aux ammonites de Sarcenas, site géologique d’intérêt paléontologique de 0,32 hectare classé 2 étoiles à l’inventaire du patrimoine géologique de 2014.

Moulins mentionnés dans un acte du 22 juin 1345.

Au dessus de Clémencières, grosse ferme appelée la Citadelle, remontant à 1650.

Auguste FAVOT mentionne quatre cadrans solaires : l’un de 1804, au presbytère, un de Péclié de 1834 sur une maison avec inscription « la vie passe comme l’ombre », un autre de Péclié sur la maison Roche à la Jars et un dernier au château avec inscription certa si ma fugace (certaine mais fugace).  

Au cimetière, tombeau sculpté du baron Jean Antoine Brun, né dans la commune en 1761 et mort en 1826 après avoir conquis tous les grades sur les champs de bataille de la République puis de l’Empire. Il devint baron d’Empire et maréchal de camp et son nom figure sur l’arc de triomphe de Paris.

Batterie du Casque du Néron et batterie de Quichat, construites et dotées de canons pour la protection de Grenoble en 1892.

Commune du Parc Naturel Régional de Chartreuse.

ZNIEFF du massif de la Chartreuse.

ZNIEFF de la montagne du Néron.  

ZNIEFF du massif du Charmant-Som.

ZNIEFF du Mont Jalla et du Mont-Rachais.

 

Bibliographie :  

 

Archives départementales de l’Isère : 4 G 261

Regeste dauphinois n° 2746, 3639, 5675, 24342, 24945, 29325, 31433, 31435, 31436, 31438, 31439, 31441, 31445, 31448, 31501, 33707, 34327, 34141

Regeste complémentaire n° 3746

Dion CASSIUS : histoire romaine, 37, 48 1-2 et Ep. 103, traduction E. GROS, 1845-1870

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, page 447

C.A. WALCKNAER : géographie historique et comparée des Gaules, 1839

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 159, 211, 214, 216, 218, 223 et 228

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, pages 10 et 112

J. MARION : cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits cartulaires de Grenoble, 1869, page 185, charte du XIVe siècle, page 277, pouillé de 1497, pages 290 et 342

G. VALLIER : anthologie gnomonique du département de l’Isère, 1876

J. J. A. PILOT de THOREY : usages, fêtes et coutumes existant ou ayant existé en Dauphiné, 1882, pages 81, 131 et 155

H. MULLER : note sur une pierre à cupules découverte aux environs de Grenoble, bulletin de la société d’anthropologie de Lyon, T 28, 1903, pages 125 à 129

H. MULLER : découverte d’une pierre à cupules dans l’Isère, BSPF T 8, 1909, page 196

BOUCHET : Quaix en Chartreuse, Rhodiana, 1920, page 33

A. FAVOT : les cadrans solaires à Grenoble et dans le Bas Grésivaudan, BSSI, 1920, page 439

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 1, 2, 19, 127, 158, 170, 178, 191, 197, 211, 220, 224, 237, 253, 277, 284, 288, 305, 337, 347 et 361

G. LETONNELIER : le château de Rostang à Claix, bulletin de l’Académie Delphinale 1932, pages LXIII et LXIV

A. BOCQUET : catalogue des collections préhistoriques et protohistoriques du Musée Dauphinois, 1969, n° 412, page 99

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, page 134

Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 272 à 275

G. BARRUOL : Dauphiné roman, 1992, pages 101 et 102

Archéologie chez vous, n° 10, 1992, notices n° 82, page 21et n° 150, page 51

PLANK (A) : l’origine des noms des communes du département de l’Isère, 1995, page 92

L. et A. BRUCELLE : Isère, terre de châteaux, 1996, page 180A

Atlas du patrimoine de l’Isère, 1998, pages 32 et 209

Etat des lieux patrimonial, CPI 2003

E. TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, pages 410 à 413

A. BELMONT : la pierre à pain, T 1, 2006, pages 115 à 143

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, page 246