FONTANIL-CORNILLON
(Canton
de Grenoble 2, ex canton de Saint-Egrève).
Par
ordonnance royale du 7 octobre 1818 la commune de Cornillon a été réunie à
celle du Fontanil. Elle a pris son nom actuel le 17 juin 1941.
Forme
ancienne : Cornilionis au XIe siècle.
Gentilé :
Fontanilois.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3234 E
Superficie :
550 hectares.
Population
(2015) : 273 habitants.
Hagiographie :
Martin,
évangélisateur des Gaules. Evêque de Tours en 371. Près de 300 communes
françaises portent son nom.
Préhistoire : au pied du rocher du Cornillon
on a découvert une station de surface chalcolithique : 1 nucleus,
33 éclats de silex, 9 racloirs, 6 lames, 2 grattoirs, une hache polie en roche
verte, 4 fragments de hache, une fusaïole en serpentine, un poinçon en bronze.
Protohistoire : sur le rocher du Cornillon, H.
MULLER a découvert en 1917 un peu de matériel de tradition du bronze final
(rebord de vase, rebord de coupe, anneau en bronze, débris d’outils en fer et
dépôts de fonderie).
MACE
voyait dans le rocher du Cornillon l’oppidum de Ventia (nom que l’on retrouve dans le torrent de la Vence) dont parle
Dion CASSIUS à propos de la révolte des Allobroges de 62 avant notre ère. Il
dit « Manius Lentius
marche sur la ville de Ventia ». On a voulu voir
cette place forte gauloise sur le rocher du Cornillon, à Vinay, à Quaix, à
Valence mais plus probablement était-elle située à Saint Just de Claix.
Epoque
gallo-romaine : la
voie romaine de Grenoble à Vienne traversait la commune. De Rochepleine
la voie se dirigeait sur Cornillon où un diverticule semble avoir desservi le
rocher de Cornillon. Au village du Fontanil, la voie enjambait le torrent
devant l’école et se poursuivait le long de l’église en direction de Valetière, limite nord de la commune.
A.
MACE dit avoir découvert sur le rocher des vestiges gallo romains :
hypocauste, citerne voûtée, peson en plomb, céramiques tardives.
H.
MULLER a, pour sa part, trouvé des clous, des déchets de fonderie, des tessons
de verre et de céramique.
Le
7 mai 1979 au lieudit Beauregard, à l’occasion de travaux de
terrassement, on a mis au jour un trésor de 2584 antoniniani conservés dans un
vase qui était enfoui à
Selon
P. H. BILLY et A. PLANK le nom de la commune viendrait du patronyme romain Cornelius
(domaine de).
Haut
Moyen Âge : H.
MULLER a trouvé sur le rocher des céramiques tardives des Ve et VIe siècles.
Edifices religieux :
Chapelle
castrale Sainte Marie :
consacrée en 1074 par l’archevêque d’Embrun et par l’évêque de Die en visite au
château, elle est citée dans le cartulaire C de Saint Hugues : capella de castro cornilionis. Elle est également mentionnée dans la
charte supplémentaire aux cartulaires du XIVe siècle : capellanus Curnilionis.
Est-ce
toujours cette chapelle qui est mentionnée comme église dans le pouillé du
diocèse de Grenoble de 1497 : ecclesia
Curnillionis mais aussi ecclesia Beate Marie Castri Cornellionis ? A cette époque elle dépend du
prieuré Saint Robert.
Chapelle
Sainte Marie, édifiée vers 1455 par Guy Pape. Le pouillé la mentionne : capella Beate Marie in dicta ecclesia Cornillionis.
Mistralie
citée en 1497 : mistralia Curnillionis.
Eglise
Saint Martin :
construite au XIXe siècle en remplacement de la chapelle Sainte Marie. Elle
conserve deux cloches de 1723 et 1730.
Chapelle
de Paluel.
Croix
de la Rochette.
Châteaux :
Château
delphinal : au
sommet du rocher du Cornillon, ruines informes d’un château construit au XIXe siècle.
De forme circulaire, la forteresse occupait toute la plate forme sommitale. Le
dauphin Guigues le Gras y séjourna fréquemment.
L’enquête
delphinale de 1339 décrit une enceinte de
Un
bourg castral dut se développer assez tôt puisque la chapelle castrale (16 m x
6 m) avait statut paroissial dès le XIIe siècle.
Le
site a été classé en 1911.
Maison
forte de Jean de la Garde :
elle est citée en 1339. Il en subsiste un gros bâtiment rectangulaire de deux
étages aux murs épais d’un mètre à la base et présentant de très rares pierres
d’angle à bossage.
Maison
forte de Berton Claret :
elle est également citée en 1339 : domus fortis de Claro Pontis. Il en
subsiste encore une grosse bâtisse au pied du rocher de Cornillon, au lieudit Claretière.
Le lourd donjon remonte au XIIIe siècle.
G.
ALLARD cite en outre les maisons fortes de Pierre Roin
et de Guigues Rencurel.
Tour
féodale : sur le
chemin médiéval montant au rocher de Cornillon, haute tour remontant
probablement au Moyen Âge. Elle n’a pas d’ouvertures hormis une petite
meurtrière et une porte basse voûtée.
Château
de Cornillon : Guy
Pape, seigneur de Cornillon, possédait cette demeure qui lui servait de maison
de campagne.
Demeure
de Morand :
édifice du XVIe siècle dans lequel les consuls de Grenoble reçurent en 1645 le
duc de Sully.
Manoir
d’Orcelle du XIXe siècle.
Hameaux et lieux
anciens :
Domus
Clemos Olantada, XIIe siècle, les Plantées.
De Faureries,
XIVe siècle, Cailletière.
Domenarios,
Donienarios, XVe siècle, Domenière.
In
valle Fanjosa, XIVe siècle, Valfanjoux.
Garda, XIVe siècle, la Garde.
Molendinum
de Fontanil, XIVe siècle.
In
Guioneria,
XVe siècle, Guilloniere.
Rocheteriis,
XIVe siècle, la
Rochette.
Mans de Sapeto, XIVe siècle, la Sappetiere.
In Paqueteriiis,
XVe siècle, Paquier.
Mans les Cruelleyres, XVIe
siècle, les Cruellières ?
Mistralis
de Plano Curnillionis, XIVe siècle, le Plan de Cornillon.
Villa de Orbes, XIe siècle, l’Or.
Autres indications :
Carrières : elles ont été exploitées du XIVe
au XIXe siècles. La pierre du Fontanil, calcaire bioclastique, se retrouve dans
la façade renaissance du palais du Parlement de Grenoble, dans les chapiteaux
de la cathédrale Notre Dame ainsi que dans la plupart des maisons de Grenoble
du XVe au XVIIIe siècles.
Dans
le village, plusieurs demeures ont conservé des restes architecturaux d’époque
gothique et renaissance : tourelles, arcs gothiques, fenêtres à meneaux.
6
rue Fetola, bâtiment renaissance avec tourelle
circulaire.
Au
lieudit la Verrerie, emplacement d’un ancien atelier verrier.
Bornes
de corvée de la route royale Grenoble Lyon, à l’entrée nord du Fontanil et 2
grande rue.
Jardin
ethno botanique.
Bach,
comique troupier, né et enterré au Fontanil a une rue qui porte son nom.
Commune
du Parc Naturel de Chartreuse.
Grotte
ou fontaine de la Lutinière avec lac souterrain.
ZNIEFF
de la zone fonctionnelle de l’Isère à l’aval de Meylan.
ZNIEFF
des versants méridionaux de la Chartreuse.
ZNIEFF
des rochers de Rochepleine.
Bibliographie :
Archives
départementales de l’Isère : B 3120 f° 28
Regeste
dauphinois n° 2066, 2101, 2746, 12989, 15182, 16961, 16962, 16963, 17065, 29641,
32803
Regeste
complémentaire n° 2561 et 2781
Dion
CASSIUS : histoire romaine, 37, 48 et Liv. Ep. 103, traduction E. GROS,
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De
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