VIRIEU

 

Canton du Grand-Lemps, ex canton de Virieu.

Forme ancienne : Viriacum au XIe siècle.

Gentilé : Viriaquois.

Héraldique : de gueules à trois vires d’argent (armes de la famille de Virieu).  

 

Au 1er janvier 2019 devient commune des Vals-de-Virieu (avec Panissage).

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3233 SB

 

Superficie : 1138 hectares.

 

Population (2015) : 1110 habitants.

 

Hagiographie :

 

Pierre, premier des apôtres et premier pape. Crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de la basilique qui porte son nom.

Paul, Saul, qui eut la vision du Christ sur le chemin de Damas en 34. Décapité à Ostie en 67. Il est considéré comme le treizième apôtre dit des gentils (non juifs).

 

Epoque gallo-romaine : selon P. H. BILLY et J. C. BOUVIER le nom de la commune viendrait du patronyme Virius (domaine de). Des vestiges sont signalés :

 

Ø  vers la gare, emplacement possible d’une partie de la villa de Chélieu,

Ø  au mas dit Vigne de Saint Sulpice, on aurait découvert au XIXe siècle une mosaïque gallo-romaine. C’est peut-être sur ce même site que sont signalés en 1885 des tegulae et des restes de construction antique,

Ø  en un lieu et à une époque non précisés ont aurait découvert des monnaies romaines,

Ø  au lieudit les Tournelles, en 2008, indice de site gallo-romain.

Ø  tradition de voie romaine venant de Voissant.

 

Haut Moyen Âge : le mandement de Virieu est cité dans une charte du 20 juin 885 : mandamento de Virieu.

Motte castrale établie au bord de l’éperon dominant la Combe Paris, à l’ouest du château actuel, berceau des Virieu.

Au lieudit le Mallein en 2003, on a repéré une fortification de pierre et de terre.

Le nom de Virieu est mentionné dans un diplôme de Charles le Gros du 20 juin 885.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Saint Pierre et Saint Paul : d’origine romane, elle a été modifiée aux XVe et XIXe siècles Le clocher date de 1491. Elle conserve :

 

Ø  un orgue de tribune de 1855, inscrit pour la partie instrumentale à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 1978

Ø  une statue de Christ en croix du XVIIe siècle (même inscription en 1995),

Ø  une croix d’autel et trois chandeliers du XVIIIe siècle (même inscription),  

Ø  une statue de Vierge en Assomption du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  une statue de Vierge à l’Enfant du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  un tableau de Vierge en prière du XVIIIe siècle (même inscription).

 

Elle possède aussi une curieuse inscription : « l’an Mil IIIIc LXXXX : A este refet le clocher / R P(ar) les P(ar)rochies ».

 

Maladrerie : elle fut fondée en 1170 par Thierry, fils naturel de l’empereur Frédéric Barberousse. Cette maison, placée sous le vocable de Sainte Marie Madeleine, richement dotée par son fondateur, subsista jusqu’à la révolution.

 

Fin 1970 on a dégagé un oratoire du XVe siècle dans la partie du bâtiment jouxtant le château.

 

Les templiers de Vaulx avaient une dépendance très importante de leur préceptorerie à Virieu : bâtiments, terres, bois, cens…

 

Croix du cimetière de 1693.

 

Châteaux :

 

Château de Virieu : édifié primitivement par Wilfrid de Virieu vers 1010. C’est ce château (peut être alors en bois) qui est cité dans le partage du comté de Salmorenc du 2 août 1107 : castrum Vireu.

La famille de Virieu, une des plus anciennes du Dauphiné, avait pour armes de gueules à trois vires d’or, pour devise : virescit vulnere virtus et sine fine et pour cri : Virieu !

C’était à l’origine une maison forte qui fut transformée en forteresse vers le XVe siècle. Les principaux embellissements datent de l’époque où le château était la propriété de la famille Prunier de Saint André (fin du XVIe au début du XIXe siècles). Il conserve néanmoins un fort aspect médiéval avec ses tours rondes

La partie droite du château renferme une galerie où sont déposés cinq canons donnés par Louis XIII, hébergé lors de son retour d’une campagne contre les calvinistes en 1622 inscrits au titre des objets mobiliers des monuments historiques en 1971.

L’ancienne cuisine renferme une immense cheminée avec une plaque foyère aux premières armoiries des chartreux, provenant de la Sylve Bénite.

Dans la grande salle, d’admirables tapisseries d’Aubusson, venant de Brangues, retracent l’histoire de Judith. La chambre qui abrita le repos de Louis XIII est restée telle qu’elle était au moment du séjour du souverain : mobilier, tentures, tapis…

La chapelle de 1681, vouée au Saint Esprit, conserve un autel en noyer du XVIIe siècle et des stalles d’époque Louis XIII.

Les façades et les toitures du château ont été inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1965. L’avant cour, les tours d’entrée, les parterres ouest et sud, le mur de soutènement des terrasses et le colombier ont été inscrits en 1990. Le château et ses abords a également été inscrit au titre des sites en 1946 et le parc du château est répertorié à l’inventaire général (2003) au titre des jardins remarquables. L’intérieur renferme des objets classés ou inscrits :

 

Ø  cinq cannons donnés par Louis XIII inscrits au titre des objets mobiliers en 1971,

Ø  deux cabinets du XVIIe siècle classés monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1982,  

Ø  un bureau dit Mazarin du XVIIe siècle (même classement),  

Ø  un lit à baldaquin du XVIIe siècle (lit du Roi), dans lequel Louis XIII aurait couché en 1622 (même classement),  

Ø  un décor intérieur de panneaux à décor d’encadrements variés du XVIIe siècle (même classement),  

Ø  le lit à la duchesse du XVIIe siècle (même classement),

Ø  4 fauteuils et 2 chaises du XVIIe siècle (même classement),

Ø  un trumeau de cheminée du XVIIe siècle (même classement),

Ø  9 pièces murales du XVIIe siècle représentant :

- le triomphe de Judith,

- la tête d’Holopherne,

- Judith montrant la tête d’Holopherne,

- un aide de camp découvrant le corps d’Holopherne,

- Judith sous la tente,

- le festin de Judith,

- Judith présentée à Holopherne,

- l’entrée du camp interdite à Judith,

- Judith et Nabuchodonosor (toutes classées en 1982),

Ø  un tableau de la Pentecôte du XVIIe siècle (même classement),

Ø  un tableau de Madame Victoire de 1786 (même classement),

Ø  une table de nuit du XVIIIe siècle (même classement),

Ø   une commode du XVIIIe siècle (même classement),

Ø  huit ensembles de trois tapisseries de Flandres représentant des paysages et des verdures du XVIIIe siècle (même classement),

Ø  un portrait de Mme Prunier de Saint André de 1630 (même classement en 1995).

Classés monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1982.

Ainsi qu’un tableau de Mme Prunier de Saint André du XVIIe siècle (même classement en 1995).

 

Maison forte de la Tour ou des Tourelles : rue du château. Elle est mentionnée dès 1304 et conserve des voûtes de cette époque.

 

L’enquête des envoyés du pape de 1339 indique que le mandement de Virieu comprenait six paroisses faisant 650 feux (dont 262 pour Virieu) et que le revenu annuel était de 600 florins.

 

La fortalicium Malissa est mentionnée au XIVe siècle (lieudit actuel Malin). Il en subsiste une plate-forme de 30 m x 20 m entourée de pentes.  

 

Autres indications :

 

En 1973 on a exhumé partiellement une nécropole des XIe, XIIIe siècles, entre le château et le village, sur un replat, sans doute sur le site de l’église primitive.

Rue du Haut-Virieu, bâtiment du XIIIe siècle.

Bourg médiéval cité en 1368.

Borne de biens religieux, avec croix et « S » de limite des chartreux de la Sylve Bénite.

Halle du XVe siècle, refaite au XIXe siècle.

Dans le village plusieurs demeures ont conservé des traces renaissance ou du XVIIe siècle dont une porte cochère place de la halle.

Ancienne cure de 1892, labellisée « Patrimoine en Isère ».

G. VALLIER mentionne quatre cadrans solaires dont un de 1569 (?) avec inscription : « tu les comptes elles fuient », un de 1849 avec inscription : « le temps passe et toi aussi » et un au château avec inscription : turris mea deus.   

ZNIEFF des zones humides de la haute vallée de la Bourbre.

ZNIEFF des prairies humides entre Virieu et Chabons.

 

Bibliographie :

 

Regeste dauphinois n° 902, 2960, 6550, 9765, 19660

Regeste dauphinois supplémentaire n° 2510

N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, 1661-1672, T 1, pages 27, 160 et 596

G. ALLARD : nobiliaire de Dauphiné, 1671, page 373

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 1, page 378 et T 2, pages 100 et 781 à 784

De VALBONNAIS : Histoire de Dauphiné, 1721-1722, T I, pages 166, 182, 192 et 282 et T II, page 182

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 307, 308 et 340

 G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, pages 805 à 811

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U. CHEVALIER : Inventaire des archives des dauphins à Saint André de Grenoble en 1277, 1871, n° 213 et 236

G. VALLIER : anthologie gnomonique du département de l’Isère, 1876

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Abbé LAGIER : Virieu et ses environs, 1892

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