Villages du lac de Paladru

 

Commune constituée le 1er janvier 2017 par fusion des anciennes communes de Paladru et de le Pin.

 

Canton du Grand-Lemps.

 

Superficie : 2124 hectares.

 

Population totale (2015) : 2436 habitants.

 

Ex commune de PALADRU

 

(Ex canton de Saint-Geoire-en-Valdaine)

Forme ancienne : Peladrum, Peladrudi au XIIe siècle.

Gentilé : Paladrusios.

Héraldique : de gueules à l’omble chevalier d’or posé en bande.  

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3233 SB

 

Superficie : 1164 hectares.

 

Population (2015) : 1154 habitants.

 

Hagiographie :

 

Michel, l’Archange, chef de la milice céleste dans l’Ancien Testament. Patron de la France et des hauteurs.

Pierre, premier des apôtres et premier pape. Crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de la basilique qui porte son nom.

Claude, évêque de Besançon au VIIe siècle, fondateur de l’abbaye de Condat devenue Saint Claude.

Antoine, anachorète de Thébaïde dont les reliques furent ramenées à la Motte-Saint- Didier, devenue Saint-Antoine.

Blaise, évêque de Sébaste en Arménie. Martyr en 316. Patron des musiciens.

Martin, évangélisateur des Gaules, évêque de Tours en 371. Près de 300 communes françaises portent son nom.

 

Préhistoire : divers blocs erratiques connus sous les noms de Pierre Bleue, Pierre du Libre Soleil, Pierre d’Enfer et Pierre qui danse passent parfois pour être des mégalithes. Cette dernière pierre sert de limite communale depuis le XVe siècle.

Le site lacustre dit CH 14 a livré un pieu daté de 9000 BP (mésolithique ancien).

 

Protohistoire : à l’Ourcière, on a découvert des vases de la Tène finale, dont un fragment de panse brossée et un haut de panse tout à fait caractéristiques.

L’abbé MILLION a vu dans le nom de Paladru, une explication étymologique « celtique » : Paladru, selon lui, viendrait de Pallas (divinité) et Bru (lac) : le lac de Pallas.

 

Epoque gallo-romaine : bien qu’aucun habitat n’ait jusqu’alors été repéré, l’espace autour du lac parait avoir été occupé dès la période augustéenne. Cinq sites gallo- romains ont été identifiés : deux lacustres et trois terrestres.

 

Ø  à la station des Grands Roseaux (infra), des tegulae ont été remployées dans les palafittes médiévales,

Ø  à l’Ourcière (site CH 13) on a découvert des pieux datés par le C 14 de l’époque gallo-romaine, des grandes tegulae, des imbrices et de nombreux tessons de céramique d’époque augustéenne, laissant supposer un habitat littoral,

Ø  au nord-ouest du lac (site CH 15), on a découvert de nombreux fragments d’imbrices et de tegulae et quelques tessons de céramique commune, parmi lesquels ls restes d’un gobelet en céramique bistre,

Ø  au lieudit Carrière de l’Ourcière (site CH 17), une grande quantité de grandes tegulae et d’imbrices a été exhumée avec des tessons de céramique commune et des tessons d’amphores,

Ø  à l’est de Saint Pierre, en contrebas du lieudit Mont Bonnet on a collecté des fragments de tegulae ainsi que des tessons d’amphores et de céramique commune,

Ø  en 1997, sur le plage et sous 10 cm d’eau on a découvert des petits fragments de tegulae et un bord de récipient en céramique grise à décor de rinceaux du Ve siècle,

Ø  au Champ de la Cour, dépendance possible d’une ferme gallo-romaine,

Ø  à cet égard on relève deux lieudits Grand Champ et un lieudit Grand Pré,

Ø  à la Morgerie on aurait découvert des « fragments romains »,

Ø  lieudit terrain romain en limite avec Montferrat,

Ø  on notera la présence de 3 lieudits Grand Champ et d’un lieudit Grand Pré.  

 

Anciens centres d’habitat gallo-romains possibles aux hameaux de Veyssin et du Village.

Tradition de voie romaine venant de Voissant.

 

Haut Moyen Âge :

 

Ø  au lieudit Sonnière on a trouvé une tombe sous tuiles en bâtière du Ve ou du VIe siècles,

Ø  à Château Vieux, motte castrale de 36 mètres sur 30 mètres avec des flans hauts de 8 à 10 mètres. H. BLANCHET y voyait un castrum du temps de Charles Martel, ce que l’archéologie n’a pas confirmé. Il s’agit néanmoins du castrum Paladruti (infra).

Ø  Aux Trois Croix, motte castrale de 30 mètres sur 18 mètres. La plate forme sommitale porte le calvaire qui lui a donné son nom. Le site a livré de la céramique du XIe siècle.

Ø  Station des Grands Roseaux : elle avait déjà attiré l’attention de CHANTRE (fouilles de 1866, 1869, 1870 et 1885 et d’H. MULLER mais il a fallu attendre 1972 et les fouilles conduites par M. COLARDELLE et une équipe pluridisciplinaire pour découvrir réellement cette station.

Les structures architecturales sont conformes à celles de Colletière et les analyses dendrochronologiques confirment l’exacte contemporanéité des deux sites. 758 pieux et madriers ont été recensés.

Le site, abandonné vers 1040, a livré un important matériel conservé au Musée Dauphinois et, notamment (les numéros sont ceux de l’inventaire du musée) :

 

Ø  du matériel domestique : 15 couteaux en cuivre, louche, crémaillère, plats, clés, fusaïole :

-       couteaux : 33.8.5, 7, 8, 9, 11, 12, 13, 14, 17, 69.3.60 et 61,

-       louche 33.8.51,

-       crémaillère : 69.3.56,

-       plat en cuivre : 33.8.50,

-       petite écuelle : 73.3.1,

-       clés : 3.8.25, 26, 69.3.67, 71.3.35, 80.91.156,

-       fusaïole : 71.3.52,

-       flotteurs de filet : 71.3.3 et 4,

-       pion de trictrac : 71.3.50,

Ø  du matériel de menuiserie et de charpenterie : hache, tarière, ciseau à bois, fiche, poinçons,

-       tarière : sans n°

-       poinçons : 69.3.68, 71.3.32,

-       fiche : 71.3.13,

Ø  de l’outillage agricole : faucilles, serpettes, forces, foënes,

-       forces : 38.8.20, 78.20.49

-       faucilles : 33.8.24, 81.25.1,

-       fiche : 71.3.13,

-       poinçons : 59.3.68, 71.3.32,

-       foëne : 33.8.23,

Ø  du matériel d’équitation : fers à cheval, éperon, étrilles,

-       fers à cheval : 33.8.47, 48, 71.3.43 et 53,

-       éperon : 33.8.41,

-       étrilles : 63.3.69,

Ø  de l’armement : lances, javelines :

-       lance : 33.8.18,

-       javelines : 33.8.19, 69.3.66

 

A 250 mètres de cette station l’Ile Loyasse (20 mètres de longueur sur 6 à 8 mètres de largeur) a livré 107 pilotis médiévaux à la faveur d’une baisse des eaux (CHANTRE en 1869 et H. MULLER en 1921).

A 500 mètres de là, la station de la Genevrière a révélé 25 pilotis.

Egalement station de la Neyre ou H. MULLER a recensé 20 pilotis de grange et d’écurie.

Tous ces habitats sont datés de la fin de l’époque carolingienne.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Saint Michel : elle est citée dès 1157 comme dépendance de l’archevêché de Vienne. Elle a subi d’importantes réparations en 1836, 1858 et 1892. Elle est aujourd’hui sous le vocable de Saint Michel et Saint Pierre et conserve une cloche du XVIIIe siècle. Elle comporte trois chapelles : Saint Blaise, Notre Dame du Mont Carmel et Saint Martin. Elle conserve un tableau de la présentation de Jésus du XVIIIe siècle inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en 1998.

 

Ancienne église paroissiale de Recoin : elle remontait au XIIe siècle et a été réparée en 1635 puis remaniée en 1817. Elle comportait trois chapelles : Valfleuri, Saint Claude et Saint Antoine.

 

Chapelle castrale de Château-Vieux de haute origine.

 

Chapelle Notre-Dame-des-Trois-Croix : elle fut fondée en 1523 par une héritière des Clermont sous le nom de Notre Dame du château. Elle a ensuite échangé son nom contre celui de Notre Dame du Mont Calvaire ou du Calvaire en attendant de s’appeler définitivement Notre-Dame-des-Trois-Croix. Elle restée inachevée semble t-il à en juger par les pierres d’attente qui terminent le mur de sa façade à gauche de l’autel. Les trois croix en fer ont été érigées au début du XXe siècle en remplacement de croix primitives en bois.

 

Eglise Saint Pierre de Recoin : elle a été construite en 1891 sur l’emplacement de l’ancienne église paroissiale de Recoin.

 

Croix Charpène.

Croix des Vignes.

Croix Palard.

 

Passage du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle (GR 65).

 

Châteaux :

 

Château Vieux : d’abord château en bois sur motte puis château en pierre à compter du XIIe siècle. Le castrum Paladruti est cité dans le partage du comté de Sermorens de 1107. Il fut détruit lors des dernières guerres delphino- savoyardes.

On connait un Guigues de Paladru en 1102. Cette race, qui s’éteignit vers 1530 avait pour armes de gueules à un omble chevalier d’or mis en bande accolé de sable. Sur le site du château, on a découvert un trésor de 250 monnaies médiévales don 48 des archevêques de Vienne, 33 des évêques de Valence et 12 des archevêques de Lyon, toutes du XIIIe siècle.  

 

Château de Combarière dont l’origine remonterait au XIe siècle et qui aurait accueilli les fondateurs de la Sylve-Bénite.

 

Château Saint Ange, ancienne maison forte.

 

Château d’Avignonet construit vers 1614 par Clément Bollicon. Détruit au XIXe siècle, il ne reste que la grange datée de 1668.

 

Château de Saint Pierre (ou Revol), remontant au XVIIe siècle, avec tours, dominant le lac.

 

Lieudit Château Feuillet.

 

Autres indications :

 

Lieudit Bourrelier cité dès le XVe siècle : Borreliere ainsi que le lieudit Chalamont : Challamons.

Lieudit en Paradis.

Habitat médiéval des Trois Croix des XIe et XIIe siècles.

En 2007, on a découvert dans le bas de Paladru des structures du XIe au XIIIe siècle.

En février 2016, au centre Bourg, des sondages ont livré quelques structures des XIe et XIIIe siècles avec des tessons de céramique.

A Saint Pierre, emplacement d’habitat médiéval.

Selon l’abbé FILLON on aurait découvert au lieudit Champ Charnier des sépultures d’une bataille delphino-savoyarde de 1333.  

En 1863 on a découvert vers le Château Vieux, un trésor monétaire de 250 pièces du XIIIe siècle dont 111 monnaies de billon.

A la Morgerie, grande demeure de la fin du XIXe siècle avec tour.

Cadran solaire mentionné à la cure par G. VALLIER avec inscription : hora nenefiacendi (c’est l’heure de bien faire).

Autre cadran solaire avec devise necsimus diem neque horam (nous ne savons ni le jour ni l’heure). 

 

La partie communale du lac a été inscrite au titre des sites en 1947.

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel du lac de Paladru.

ZNIEFF du marais de la Gutinière.

ZNIEFF du lac, roselière et marais de Paladru.

Arrêté de biotope des roselières du lac de Paladru du 27 février 1984. 

  

Bibliographie :

 

Regeste dauphinois n° 2960, 5527, 9765, 19660

Regeste supplémentaire n° 1064

N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, 1661-1672, T 1, page 596

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, man 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, pages 78, 276, 277

De VALBONNAIS : Histoire de Dauphiné, 1721-1722, T I, pages 57, 166, 192, 250, 251 et 276 et T II, pages 121 et 122

Baron A. RAVERAT : à travers le Dauphiné, voyage pittoresque et artistique, 1861, page 432

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, page 340

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, pages 390 et 484

G. VALLIER : anthologie gnomonique du département de l’Isère, 1876

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Saint-Geoire-en- Valdaine, 1870

U. CHEVALIER : choix de documents historiques inédits sur le Dauphiné, 1874, page 70

H. MULLER : la baisse des eaux de Paladru en 1904-1905, BSDEA T 12, 1905, pages 36 à 42

H. MULLER : notes sur quelques monnaies féodales trouvées à Paladru, BSDEA T 12, 1905, pages 43 à 46

Guide pratique illustré du touriste dans les Alpes, 1908, page 31

E. PILOT de THOREY : dictionnaire toponymique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, page 42, 69, 86 et 262

BSDEA 1928, pages 46 à 46

J. B. LANFREY : chez nous, 1930

Abbé MILLON : le lac de Paladru, 1930

J. CHAUFFIN : les stations gallo-romaines du Bas Dauphiné, Evocations, 1959

H. RAULIN : l’architecture rurale française, Dauphiné, 1977, page 33

Des Burgondes à Bayard, 1000 ans de Moyen Âge, 1981-1984, pages 97, 98, 103, 108, 110, 116, 124 et 126

Archéologie chez vous n° 1, 1987, pages 22, 27 et 28 à 31

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, page 65

Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 394 à 397

Archéologie chez vous n° 8, 1990, pages 28 à 31 et 34

M. COLARDELLE et E. VERDEL : les habitats du lac de Paladru dans leur environnement, 1993, pages 312, 314 à 325, 342, 343 et 354

J. P. MOYNE : à la découverte du pays d’art et d’histoire des Trois Vals, lac de Paladru, 1993, pages 38 à 41

E. TASSET : l’Isère des châteaux forts, 1995, pages 87 à 91

G. COFFANO : légendes et nouvelles du pays dauphinois, T 2, 1995, pages 63 à 66

Isère, guide Gallimard, 1998, pages 277 et 278

E. TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, pages 689 et 690

SRA Rhône Alpes, bilan scientifique 2007, page 105

Carte archéologique de la Gaule, l’Isère 38/2, 2011, page 268

C. BOURILLON : 10 000 lieux en pays voironnais, T 1, 2016, pages 114 à 119 et T 2, 2017 (nombreuses mentions)

Patrimoine en Isère : le pays voironnais, 2017, pages 13, 19, 21, 22, 29, 31, 35, 43, 44, 47, 48, 50, 52, 115 et 158

SRA Auvergne Rhône Alpes, bilan scientifique, 2016/2, page 175

C. BOURRILLON : à la recherche des chemins perdus, 2019

C. BOURRILLON : les mémoires d’un arbre en pays Voironnais, 2020

ADLFI Informations Auvergne Rhône Alpes, 2020

 

 

 

Ex commune de le PIN

 

 

(Ex canton de Virieu).

Gentilé : Pinois.

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3233 SB

 

Superficie : 960 hectares.

 

Population (2015) : 1257 habitants.

 

Hagiographie :

 

Anne, mère de la Vierge. Elle est représentée avec sa fille, Marie, dans les bras. Patronne de la Bretagne, elle est honorée à Auray.

Christophe, de Lycie, martyr sous Dèce en 250. Patron des voyageurs.

 

Epoque gallo-romaine : divers vestiges sont connus :

 

Ø  au lieudit Carrefour des Plaines, on a découvert un habitat gallo-romain.

Ø  En un lieu non précisé, on aurait repéré un site à tegulae.

Ø  Au hameau de la Cuaz, au début du XXe siècle on aurait vu des substructions (de villa ?).

Ø  En 1989, une prospection a permis de repérer un autre site antique avec de nombreux fragments de tuiles, des tessons de sigillée et de la céramique grise.

Ø  L’actuel GR 65 où « chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle » qui passe vers la chartreuse de la Sylve Bénite pourrait être d’origine antique.

Ø  Le trésor de monnaies du Bas Empire dit des Allex, attribué par A. BLANCHET (et par la plupart des auteurs postérieurs) à la commune du Pin (où il existe bien un lieudit les Allex) est en fait à rapporter au département de la Drôme.

Ø  On notera un lieudit Grand Champ et un lieudit Grande Pièce.

 

Haut Moyen Âge : de nombreux vestiges sont également connus :

 

Ø  Ars est cité dans le testament d’Abbon de mai 739 : colonica de Glisione prope de Arcia. Le colonica ainsi visé est l’actuel hameau de Colonges situé sur les communes de Chassignieu et de Saint Ondras et Glisone serait le lieudit l’Eglisier. Par ailleurs, le testament cite également la localité de Pino que MARION assimile au Pin.

Ø  Une tradition locale, consignée au château de Virieu, fait mention d’un lieu nommé Lion des Sarrasins où se serait livrée une bataille contre les envahisseurs.

Ø  La même tradition situe au lieudit de l’Eglisier, l’emplacement d’une très ancienne église qui aurait été détruite par les sarrasins.

Ø  L’habitat littoral du Pré d’Ars, submergé par le lac de Paladru vers 1040 a sans doute donné naissance à la tradition de la « Ville d’Ars » qui aurait été excommuniée par le pape Alexandre III et saccagée et brûlée par Frédéric Barberousse. Le site a été localisé par G. VALLIER en 1866. Il est contemporain de celui de Colletière sur Charavines. Il est aujourd’hui submergé à une profondeur de 18 à 21 mètres.

Ø  Au hameau de la Cuaz on a découvert une sépulture de nature indéterminée.

 

Edifices religieux :

 

Eglise primitive Saint Christophe : elle était située au lieudit l’Eglisier. Une tradition en attribue la destruction aux sarrasins (!). Ses fondations auraient été retrouvées en 1758.

 

Eglise Sainte Anne d’Ars : elle est attestée en 1172 comme possession de Saint Chef mais son origine remonte sans doute à l’an Mil où elle devait être la chapelle du site littoral du Pré d’Ars. Des vestiges étaient encore visibles en 1831, date à laquelle fut mis à jour l’abside.

 

Chartreuse de la Sylve-Bénite : en 1116, 32 ans après la fondation de l’ordre cartusien et sous le consulat de Dom Guigues, cinquième prieur de la Grande Chartreuse, une colonie de six moines, sous la conduite de Dom Othger son prieur, s’établit sur le coteau du Pin, à l’entrée d’une petite gorge boisée et fonda la très pauvre maison de la Sylve-Bénite. En 1167, l’empereur Frédéric Ier Barberousse rebâtit la maison des religieux et lui donna le nom de « Maison de la Bienheureuse Marie de la Sylve-Bénite ». Thierry, fils naturel de l’empereur, fut l’un des grands bienfaiteurs de la maison, ce qui lui a valu le nom de « fondateur ». Il se retira à la Sylve Bénite vers 1167 et voua alors sa vie à pacifier les relations entre le Saint Siège et la cour impériale. En 1177, le pape Alexandre III accorda des privilèges aux chartreux et remercia Thierry pour son action de médiateur. La chartreuse est alors placée sous la protection apostolique.

En 1582 les troupes du baron des Adrets brûlèrent une partie des bâtiments qui furent reconstruits peu après. La révolution détruisit le cloître, l’église et les bâtiments monastiques et ne conserva que quelques constructions. A cette époque la chartreuse comprenait : remise, écurie, serre, granges, chapelle, pharmacie, menuiserie, forge, boulangerie, bâtiment des frères convers, petit cloître, chapelles, sacristie, salle capitulaire, bâtiments érémitiques et cimetière. La bibliothèque renfermait 3600 documents dont plus de 700 manuscrits. La maison du prieur présente encore d’assez belles voûtes.  De même, quelques travées du grand cloître subsistent encore dans les constructions actuelles.

 

La grange dimère de la Courrerie, construite vers 1658 et restaurée en 1992, a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1987.

 

Ancienne grange dimière de Bourgealière du XVIIe siècle.  

 

Eglise Saint Christophe : elle a été construite en 1768 et agrandie au XIXe siècle. Elle conserve une cloche de 1769 et quatre peintures baroques du XVIIIe siècle provenant de la Sylve-Bénite : une piéta, l’Assomption de la Vierge, la présentation de l’Enfant et la libération de Saint Pierre. Le tableau de l’Assomption a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 1998.

 

Ancienne cure de 1810.

Croix de mission de 1838.

Croix de la Cua de 1889.

 

Passage du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, ancienne Via Gebennensis (GR 65).

 

Hormis le château du Lac, il n’y a ni château ni maison forte de connus.

 

Autres indications :

 

Demeure de Bleval de 1930 dite « le Chalet ».

Grange dite du diable, non loin du Pré d’Ars.

Ferme de Chardenouze du XVIIIe siècle.

G. VALLIER mentionne un cadran solaire de 1832 à la Sylve Bénite avec inscription : « passant si tu veux jouir des douceurs de la vie repose toi à l’ombre de ces forêts ».

Cadran solaire de l’église et un second au même lieu avec devise : « soyez moi fidèle ».

L’Atelier Tournesol en a recensé trois.

« Pierre qui danse » sur la limite avec Paladru.

La partie communale du lac de Paladru a été inscrite au titre des sites en 1947.

Des nombreux étangs aménagés par les chartreux on en mentionnait encore une douzaine au XVIIIe siècle. Il n’en reste aujourd’hui plus que cinq.

 

ZNIEFF de l’étang du Moulin.

ZNIEFF de l’étang des Gouttes.

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel du lac de Paladru.

ZNIEFF de Gutinière.

ZNIEFF du marais de la Gutinière.

ZNIEFF du lac, roselière et marais de Paladru.

Arrêté de biotope des roselières du lac de Paladru du 27 février 1984. 

 

Bibliographie :

 

Archives départementales de l’Isère : B 4309, 1 Q 295

Regeste dauphinois n° 3138, 3400, 3944, 4274, 6466, 8252, 8699

Regeste dauphinois supplémentaire n° 4274

N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, T I, 1661, pages 25 et 26 et T II, page 68

G. ALLARD : Dictionnaire historique du Dauphiné, ms 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 1, page 78 et T 2, pages 634 et 635

Abbé TRIPIER : dissertation sur le lac de Paladru et sur la ville d’Ars, 1833

Baron A. RAVERAT : à travers le Dauphiné, voyage pittoresque et artistique, 1861, pages 431 et 433 à 439

G. VALLIER : la légende de la ville d’Ars en Dauphiné, 1866

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, page 154

J. MARION : testament d’Abbon dans les cartulaires de Saint Hugues, 1869, XXII A, pages 43 et 44

Abbé LAGIER : la chartreuse de la Sylve Bénite près Virieu sur Bourbre, bulletin de l’Académie delphinale, 1869, 4ème série, T 2

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Virieu, 1870, pages 5 et 6

G. VALLIER : anthologie gnomonique du département de l’Isère, 1876

A. JOANNE : géographie du département de l’Isère, 1876, page 63

Baron RAVERAT : la Sylve Bénite, Revue lyonnaise 1877, pages 72 à 78

Abbé LAGIER : la chartreuse de la Sylve-Bénite, bulletins de l’Académie Delphinale, 1887 – 1888, pages 3 à 88

E. PILOT de THOREY N : notes, documents et chartes de la chartreuse de la Sylve Bénite, ms BMG R 7906-288

Abbé LAGIER : les anciens mandements de Virieu, Chabons, Montrevel et du Passage, 1891

L. DREVET : les légendes du lac de Paladru, 1896

Guide pratique illustré du touriste dans les Alpes, 1908, page 31

Dom BESSE : abbayes et prieurés de l’ancienne France, 1912, IX, 18

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 9 et 87

Abbé MILLION : le lac de Paladru, 1930

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 302

Dom L. H. COTTINEAU : répertoire topo-bibliographique des abbayes et des prieurés, T II, 1939, page 3039

H. RAULIN : l’architecture rurale française, Dauphiné, 1977, pages 92 à 95

M. COLARDELLE : sépulture et traditions funéraires du Ve au XIIIe siècle de notre ère dans les provinces des Alpes françaises du nord, 1983, page 200

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, page 89

Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 506 et 507

O. ANDRU et E. VERDEL : les mystères de la Sylve-Bénite, vie et mort d’une chartreuse, 1993

M. COLARDELLE et E. VERDEL : les habitats du lac de Paladru dans leur environnement, 1993, pages 299, 312, 325, 326, 353 et 354

J. P. MOYNE : à la découverte du pays d’art et d’histoire des Trois Vals, lac de Paladru, 1993, pages 42 avec 45

E. TASSET : l’Isère des châteaux forts, 1995, pages 92 et 93

A. et L. BRUCELLE : l’Isère, terre de châteaux, 1996, page 90

Atelier Tournesol : inventaire des cadrans solaires de l’Isère (1996-1998)

Isère, guide Gallimard, 1998, page 278

Espaces monastiques ruraux en Rhône Alpes, DARA, 2002, pages 48, 49 et 169

E. TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, page 691

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/2, 2011, pages 274 et 275

Patrimoine en Isère : Vals du Dauphiné, 2013, pages 41, 43, 53, 112, 114, 126, 188 et 189

C. MAZARD : les cadrans solaires en Isère, 2013, page 16

C. BOURRILLON : 10 000 lieux en pays voironnais, T 1, 2016, pages 79 à 81 et T 2, 2017 (nombreuses mentions)

Patrimoine en Isère : le pays voironnais, 2017, pages 13, 31, 35, 43, 109, 151 et 203

C. BOURRILLON : à la recherche des chemins perdus, 2019

C. BOURRILLON : les mémoires d’un arbre en pays Voironnais, 2020