IZEAUX
Canton
du Grand-Lemps, ex canton de Rives.
Forme
ancienne : Izellus au XIe siècle.
Gentilé :
Uzelots.
Héraldique :
coupé au premier parti d’azur à une jarre d’or, au deuxième d’azur à un
croissant d’or à deux demi vols d’argent posés en croisette.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3233 SB
Superficie :
1554 hectares.
Population
(2015) : 2154 habitants.
Hagiographie : Bénigne, apôtre de la Bourgogne,
martyr vers 179.
Etymologie : Izilos
villa au XIe siècle, Ysel au XIIe
siècle, Izeus au XIIIe siècle, Yselis au XIVe siècle puis Iseaulx au XVe siècle.
Epoque
gallo romaine :
passage de la voie romaine de Grenoble à Vienne, encore appelée ici le Grand
Chemin. C’est sans doute de cette commune que provient le milliaire de
Constantin conservé dans l’église de Saint-Paul-d’Izeaux ; en effet,
Izeaux est situé au quarantième mille à partir de Vienne.
Le
nom d’Izeaux pourrait être issu d’Isis mais P. H. BILLY préfère le faire
dériver du patronyme Itius (domaine d’).
On
ne mentionnera que pour mémoire que le chanoine LANFREY y voyait Iciodoro, la forteresse.
Pour
sa part, J. FILLEAU y voit le patronyme germain Iseldis.
On
notera qu’il existait un lieudit la Ville.
Haut
Moyen Âge : le 5
mars 1015, Drogon et ses fils donnent à l’église Saint Laurent de Grenoble un
manse à la villa ad Izellus.
Edifices religieux :
Eglise primitive : elle est citée dès 1314.
Elle a été détruite par un incendie en 1750 et reconstruite en 1777 avant
d’être démolie en 1868.
Eglise
Sainte Bénigne :
édifiée en 1871 en remplacement de l’église primitive dont elle conserve la
cloche de 1766 et un retable en bois doré et sculpté du XVIIe siècle, composé
de plusieurs rangs de niches séparées par des colonnes d’ordre corinthien qui
provient de l’ancienne abbaye de Saint Paul. Elle possède également une Vierge
en bois doré du XVIIIe siècle.
Lieudits
les Ladrets et l’Hôpital, emplacement possible d’une maladrerie.
Châteaux :
Château
fort disparu qui était peut-être situé au lieudit le Clos. En 1337 il
était possédé par Bérard, seigneur du bourg.
Manoir
du XIXe siècle.
Bourg
médiéval : Izeaux est une ville neuve créée en 1314 par le dauphin
Jean II. Cette création ex nihilo est
à rapporter aux fondations voisines des villes neuves de Beaucroissant et de
Réaumont. La charte de franchise de la même année dispense les habitants de
charges personnelles, leur permet de disposer librement de leurs biens, leur
octroie une maison ainsi qu'une terre à un prix symbolique. En contrepartie,
les habitants sont chargés de l'entretien de l'enceinte et des fossés. Ce
rempart avait en 1336 huit mètres de hauteur et une épaisseur de 1,30 mètre
pour une longueur de plus de 600 mètres. Trois portes sont mentionnées, l'une
au sud en direction des moulins, l'autre à l'ouest en direction de Sillans et
la troisième à l'est en direction de Beaucroissant. Un terrible incendie en
février 1750 détruisit 150 constructions parmi lesquelles l'église et la cure.
C'est l'une des raisons en pauvreté en vestiges médiévaux de l'ancien bourg
fortifié.
Hameaux et lieux
anciens :
Argental, XIVe siècle.
Becel, Beceys, XIVe siècle, le Bessey.
Chambarleres, XIIIe siècle, le Chambard.
El Fromental, XIVe siècle, les Fromentaux.
En Font Freyda, XIVe siècle, Fontfroide.
Franches, XIIIe siècle, les Franchises.
Molendina Dizeuz, XIIIe siècle, de Ysellis, XIVe siècle, les Moulins.
Autres indications :
Privilèges
et libertés accordés aux habitants par le dauphin Jean le 29 septembre 1314.
Mistralie
mentionnée dans un acte du 17 octobre 1316 et dans un autre du 17 août 1324.
Maison
du Clos du XIXe siècle.
Cadrans
solaires : G. VALLIER
en dénombre 5 en 1876 : l'un "sur une auberge" de 1844 avec
inscription "il court en poste" ; les quatre autres ne sont pas
situés : 2 semblables avec inscription : « le plaisir les abrège »,
l’un avec la date de 1790 et l’autre de l’An 4, un quatrième de 1765 avec
inscription latine non si vobis vanum antelucem surgere et le
dernier de 1796 avec inscription "l'heure du travail". A. FAVOT en
ajoute un de 1807 à la Maison Grivel avec inscription amatum est ego autem
et amatum.
Moulin
à vent construit par un habitant sur un modèle ancien.
Bibliographie :
Archives
départementales de l’Isère : B 2960 f° 437 et B 3464
Regeste
Dauphinois n° 1639, 1653, 15558, 18690, 18920, 20104, 20971, 21406, 21766,
28138, 28648, 31524
Regeste
Dauphinois complémentaire n° 2882 et 3322
G.
ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, man 1684 publié par H. GARIEL en 1864,
T 1, page 690
J.
J. A. PILOT : recherches sur les antiquités dauphinoises, T I, 1833, page
33
F.
CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Rives, 1870, pages
8 et 9
G.
VALLIER : anthologie gnomonique du département de l'Isère, 1876
A.
JOANNE : géographie du département de l’Isère, 1876, page 59
E.
PILOT de THOREY : catalogue des actes du dauphin Louis II devenu le roi
Louis XI, 1899, pages 39 et 244
A.
FAVOT : les cadrans solaires à Grenoble et dans le Bas Grésivaudan, BSSI, 1920,
page 436
E.
PILOT de THOREY : dictionnaire topographique du département de l'Isère publié
par U. CHEVALIER en 1920, pages 10, 26, 75, 151, 158, 160, 189, 231, 370 et 375
J.
B. LANFREY : chez nous, 1930, page 127
J.
B. LANFREY : les noms anciens des paroisses du diocèse de Grenoble et des
communes du département de l’Isère, 1940, page 51
R.
TRUC : la voie romaine entre Grenoble et Vienne, Information Régionale n°
16, 1974
P.
H. BILLY : origine des noms des villes et des villages de France, 1981,
page 152
J.
C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, page 112
Archéologie
chez vous n° 5, 1986, page 19
Histoire
des communes de l’Isère, 1988, page 33
F.
BERTRANDY : bornes milliaires et réseau routier dans la cité de Vienne
sous l’empire romain, 2001, pages 88 et 89
E.
TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, pages 323 et 324
J.
FILLEAU : dictionnaire topographique des communes de l’Isère, 2006, page
55
Les
chroniques de Rives n° 69, juin 2020, pages 10 et 11