CHELIEU

 

Canton du Grand-Lemps, ex canton de Virieu.

Formes anciennes : Caduliacum au IXe siècle, Challeu au XIIe siècle.

Gentilé : Cheliaquois.

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3233 SB

 

Superficie : 1013 hectares.

 

Population (2015) : 674 habitants.

 

Hagiographie :

 

Etienne, premier martyr chrétien, lapidé en 35 sous les murs de Jérusalem. Il est représenté avec une pierre.

Martin, évangélisateur des Gaules, évêque de Tours en 371. Près de 300 communes françaises portent son nom.

Madeleine, pêcheresse convertie par Jésus. Selon la légende du XIIe siècle, elle aurait fini sa vie dans une grotte de la Sainte-Baume. Elle est vénérée à Vézelay.  

 

Epoque gallo-romaine : selon P. H. BILLY et J. C. BOUVIER le nom de la commune viendrait du patronyme Catullius (domaine de) (Cadulius pour le chanoine LANFREY et pour A. PLANK). Quelques vestiges sont signalés :

 

Ø  en 1860, lors de travaux de terrassement pour l’établissement de la voie ferrée de Saint André le Gaz à Grenoble, on a mis au jour les vestiges d’une riche villa romaine semblant s’étendre du Mas des Gourlandières jusqu’à la gare de Virieu. Elle a livré de nombreux éléments, notamment une statue de Cérès tenant un épi à la main, des vases en terre rouge, des fragments de mosaïques, des monnaies de Macrin, deux plats en bronze, des fioles en verre, des moulins domestiques…

Ø  en 1875, en un lieu non indiqué on a trouvé deux patères en bronze, dont l’une avec la marque MATVLO F(ecit) (au Musée Dauphinois n° 2005.09.01) et un plat en bronze.

Ø  En 2000, au lieudit le Clos on a trouvé des tegulae. 

Ø  en un point non précisé et au bord de ce qui était interprété comme une voie romaine secondaire, trois sépultures en coffres de tuiles ont été découvertes également en 1860.

 

Haut Moyen Âge : la villa gallo-romaine et le domaine qu’elle gérait semblent s’être maintenus jusqu’à l’époque carolingienne : Villa Caduliacum in comté Salmoriacensi en 865 dans un diplôme de Lothaire. Auparavant, par une charte de 653 (ou 655) l’archevêque de Lyon, Annemondus (Saint Ennemond) avait fait donation à l’abbaye de Saint Pierre de Lyon de tous les droits qu’il possédait dans un domaine situé à Loimi Pagus, lieudit actuel de Longipand.

Un autre acte du 20 juin 885 fait état de la restitution par le roi Charles de la villa de Chelieu, Caduliacum villa à l’église de Lyon.

On connaît également Chélieu par un diplôme de Louis, roi de Provence, du 18 mars 892.

L’abbé CHAPELLE voit à Chélieu, sur le site de la villa, une chapelle funéraire du Haut Moyen Âge.

 

Edifices religieux :

 

Léproserie : elle fut fondée en 1170 « face à l’église » par Thierry, bienfaiteur de la chartreuse de la Sylve Bénite. Elle possédait une chapelle vouée à Sainte Marie- Madeleine. Il en reste le lieudit la Madeleine.

 

Ancienne paroisse Saint Etienne d’Everlumpt : elle est citée en 1276. Son souvenir est peut-être rappelé par les lieudits Grand et Petit Envelin.

 

Eglise Saint Martin : édifiée au XIXe siècle en remplacement de l’église primitive. Le clocher parait être de souche ancienne.

 

Chapelle de Guizot du XIXe siècle aujourd’hui ruinée.

 

Croix du cimetière de 1879. 

 

Il n’y a ni château ni maison forte de connus mais l’enquête papale de 1339 attribue 120 feux à la localité.

 

Autres indications :

 

Relais postal mentionné en 1336.

Lieudit Enverlump cité dès le XIVe siècle : Envolupin.

ZNIEFF de la dépression des Pierres (6 hectares).

ZNIEFF des zones humides de la haute vallée de la Bourbre.

ZNIEFF de la vallée de l’Hien et affluents.

ZNIEFF des zones humides du bassin de l’Hien.  

 

Bibliographie :

 

Regeste Dauphinois n° 507, 700, 749, 902, 1007

Abbé CHAPELLE : notice sur Chélieu, le Dauphiné n° 1382, 1888

J. MARION : cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, charte VI, pages 9 et 11, charte XXX, page 71 et charte XXXI, page 72

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, page 211

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 57, 69 et 137

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, pages 302 et 303

J. B. LANFREY : noms anciens des paroisses du diocèse de Grenoble et des communes du département de l’Isère, 1937, page 29

A. DAUZAT et C. ROSTAING : dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, 1979, page 173

P. H. BILLY : origine des noms des villes et des villages de France, 1981, page 36

M. COLARDELLE : sépulture et traditions funéraires du Ve au XIIIe siècle après J. C. dans les campagnes des Alpes françaises du nord, 1983, pages 176 et 177

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, page 87

Histoire des communes de l’Isère, 1988, page 497

P. GRILLOT : la Tour du Pin, ses environs et ses châteaux, 1990, page 171

O. ANDRU et E. VERDEL : le mystère de la Sylve-Bénite, vie et mort d’une chartreuse, 1993, page 8

M. COLLARDELLE et E. VERDEL : les habitats du lac de Paladru dans leur environnement, 1993, page 351

A. PLANK : l’origine des noms des communes du département de l’Isère, 1995, page 36

J. C. BOUVIER : noms de lieux du Dauphiné, 2002, page 50

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/2, 2011, page 183