ENGINS
(Canton
de Fontaine-Vercors, ex canton de Villard-de-Lans).
Forme
ancienne : Ingeniis au XIe siècle.
Gentilé :
Enginois.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3234 E
Superficie
de la commune : 2100 hectares.
Population
(2015) : 473 habitants.
Hagiographie : Jean-Baptiste, cousin de Jésus à
qui il donna le baptême dans le Jourdain. Décapité en 31. Il est représenté
avec un agneau pascal.
Préhistoire : la Grotte de l’Olette, fouillée par H. MULLER en
Le
Puit aux Ecritures est un gouffre d’effondrement sur le plateau du Sornin,
de
Tous
ces signes ne relèvent pas de la préhistoire. Il s’est sans doute déroulé dans
ce puits le même phénomène que dans les grottes de Provence ou de l’Ariège. Les
symboles schématiques ont été remployés par des sectes plus récentes – peut
être les Vaudois qui furent florissants à Grenoble – qui, pour accrocher un
message différent à ces signes, ont ajouté la modification de détail qui les
rattachait à leur propre symbolisme. Des cupules accompagnent souvent les
figures. Enfin, les patronymes et les initiales sont nombreux et une quinzaine
de dates s’échelonnent entre 1727 et 1948.
En
2013, on a repéré des axes de circulation néolithiques.
Protohistoire : au-dessus du Mercier, au
lieudit Combe-Haute, on a trouvé une pointe en fer à douille.
La
Grotte de l’Olette a livré en 1962 un fragment
de vase.
En
2013 l’abri sous roche de Sous les Violettes a livré de la céramique
protohistorique.
Epoque
gallo-romaine : le
territoire de la commune devait être traversé à l’époque antique par l’Avia
Publica, mentionnée dans des textes médiévaux. Cette voie, qui joignait
Grenoble à Die, devait passer aux Merciers, au Fournel
et à Lalliarey.
Selon
P. H. BILLY et J. C. BOUVIER, le nom de la commune viendrait du patronyme Ingenius (domaine d’).
Aux
Merciers, dans une anfractuosité de rocher, H. MULLER a découvert en 1899 deux
vases d’époque augustéenne (au Musée Dauphinois n° 67-12,1 et 2) et une pointe
de flèche.
Dans
la grotte de l’Olette on a trouvé en 1962 un
rebord éversé d’un vase orné d’impressions digitales (au Musée Dauphinois sans
n° d’inventaire).
En
élargissant la route en 1990, on a repéré un site gallo-romain du Ier siècle de
notre ère au lieudit la Croix sur la route du Fournel
constitué de petits bâtiments en petit appareil bien réguliers (ferme gallo-romaine
probable). Une couche de destruction, visible dans la stratigraphie, permet
d’envisager la fin de l’occupation du site aux invasions du IIIe siècle. Un mur
est encore en partie en élévation.
Haut
Moyen Âge : à
l’entrée du hameau du Fournel, on aurait
découvert en 1978 des sépultures sous dalles. La tradition locale y situe un
« ancien cimetière ».
Edifices religieux :
Eglise
Saint Jean-Baptiste :
elle est citée pour la première fois dans une donation faite en 1080 par Hector
de Sassenage de l’église à Saint Vincent de Grenoble : ecclesia Sancti Johannis
de Ingenio et dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia de Ingenis,
dans la charte du XIVe siècle des cartulaires et dans le pouillé de 1497 :
ecclesia Sancti Johannis
de Ingeniis, dépendance du prieuré Saint Robert. Dans
sa visite de 1673, Mgr Le Camus demande de « reblanchir l’église ».
Le clocher roman se compose d’une tour quadrangulaire bâtie en tuf dont les
deux premiers étages compris dans l’église actuelle ne sont plus visibles mais
dont le troisième présente des fenêtres géminées à plein cintre. Certaines
autres parties sont également de souche romane.
En
face de l’église, croix en pierre de 1734.
Lieudit
la Croix.
Châteaux
Maison
forte du Fournel mentionnée en 1339 mais non
localisée.
Hameaux
ou lieudits anciens :
Ajons
aquarum de Bruent et Furoniis, XIVe
siècle, les Ayettes.
Balma, XIVe siècle, les Barmes.
Rivo
de Brugiente, XIe siècle, le Bruyant.
Balma, XIVe siècle, les Barmes.
Fau duus
Aus, XIVe
siècle, la Fau des Ours, lieu disparu.
Mons de Saornino,
XIVe siècle, le Sornin.
Muchiroliis,
XIVe siècle, la Robertière.
Martinetum
de Ingeniis, XVe siècle, lieu disparu.
Alpis
de Mecherolis, XVe siècle, la Robertière.
Muchirolis,
XVe siècle, la Robertière.
Pellereria,
XVe siècle, le Pèlerin.
Rosinière,
XVIIIe siècle, Rossinière.
Mans de Sornino, XIVe
siècle, le Sornin.
Autres indications :
Carrières
de meules de la Molière :
à 1600 mètres d’altitude, le site, commune aux communes d’Autrans et d’Engins,
s’étend sur une dizaine d’hectares entre le Pas du Tracollet
au sud et le parking de la Molière au nord. Une étude archéologique réalisée en
2013 a permis d’inventorier 19 trous de sondages profonds et 21 carrières de
meules. Les deux plus grandes, la Merlière
Rectangulaire et la Grande Merlière
s’étendent à elles seules sur 40 m et 35 m de longueur et ont dû fournier
chacune plus d’un millier de meules. On estime la production totale du site à
5000 meules, ce qui en fait la plus grande meulière du Vercors actuellement
connue. La datation de l’exploitation de ces meulières reste aléatoire :
probablement du Moyen Âge au début du XIXe siècle.
Moulin
des Jaux mentionné en 1500 et moulin des Meuniers
cité au début du XVIe siècle.
Gouffre
Berger de 1271 mètres de profondeur jusqu’aux cuves de Sassenage, exploré pour
la première fois en 1953 par Joseph Berger. Son réseau se développe du 37 km.
Partie
de la vallée du Furon dite « en aval des Jaux
d’Engins » et « Pas du Curé », inscrits au titre des sites en
1941. Le Pas du Curé a ainsi été nommé à l’époque où le curé d’Engins
allait dire la messe à Saint Nizier par ce pas.
Site
classé du vallon du Bruyant (1977).
Commune
du Parc Naturel Régional du Vercors.
Plateau
du Sornin et de la Molière classés en espaces naturels sensibles et site Natura
2000 (arrêté du 22 décembre 2014).
Au
hameau du Sornin, beau bassin en pierre monolithe oblongue et fontaine à deux
bassins monolithes disjoints de 2 mètres de longueur sur 1 mètre de largeur
avec une inscription partiellement effacée de 1851.
Barrage
de 1958.
Alpage
du plateau de Sornin (194 hectares).
Espace
Naturel Sensible du plateau de la Molière et du Sornin.
Site
Natura 2000 des pelouses et forêts du plateau du Sornin.
ZNIEFF
des gorges d’Engines.
ZNIEFF
du plateau des Vouillants.
ZNIEFF
des chainons septentrionaux du Vercors.
Réserve
biologique intégrale d’Engins (190 hectares) (arrêté du 31 mars 2010).
Bibliographie :
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dauphinois n° 2271, 5641
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Anonyme :
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