ENGINS

 

(Canton de Fontaine-Vercors, ex canton de Villard-de-Lans).

Forme ancienne : Ingeniis au XIe siècle.

Gentilé : Enginois.  

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3234 E

 

Superficie de la commune : 2100 hectares.

 

 

Population (2015) : 473 habitants.

 

Hagiographie : Jean-Baptiste, cousin de Jésus à qui il donna le baptême dans le Jourdain. Décapité en 31. Il est représenté avec un agneau pascal.  

 

Préhistoire : la Grotte de l’Olette, fouillée par H. MULLER en 1903, a livré une industrie azilienne. Sur le bord du Furon, c’est un site caractéristique des nomades chasseurs et pêcheurs qui ont fait des incursions dans le Vercors au début de la période post Wurm. Le site de 20 mètres de longueur sur 3,50 mètres de largeur a livré 257 silex dont 48 outils.

Le Puit aux Ecritures est un gouffre d’effondrement sur le plateau du Sornin, de 80 mètres de diamètre et de 30 mètres de profondeur, couvert sur environ 30 m2 de paroi d’inscriptions très composites : les unes formées de traits entrecroisés rappellent les cunéiformes ; ce sont ces inscriptions qui ont incité les bergers à nommer ainsi le Puit aux Ecritures. D’autres ressemblent à des scalariformes et des tectiformes du Mont Bego. Enfin, les signes les plus nombreux sont des croix qui estampillent les parois un peu partout : latines avec cupules, corinthiennes, anthropomorphes…

Tous ces signes ne relèvent pas de la préhistoire. Il s’est sans doute déroulé dans ce puits le même phénomène que dans les grottes de Provence ou de l’Ariège. Les symboles schématiques ont été remployés par des sectes plus récentes – peut être les Vaudois qui furent florissants à Grenoble – qui, pour accrocher un message différent à ces signes, ont ajouté la modification de détail qui les rattachait à leur propre symbolisme. Des cupules accompagnent souvent les figures. Enfin, les patronymes et les initiales sont nombreux et une quinzaine de dates s’échelonnent entre 1727 et 1948.

En 2013, on a repéré des axes de circulation néolithiques.

 

Protohistoire : au-dessus du Mercier, au lieudit Combe-Haute, on a trouvé une pointe en fer à douille.

La Grotte de l’Olette a livré en 1962 un fragment de vase.

En 2013 l’abri sous roche de Sous les Violettes a livré de la céramique protohistorique.

 

Epoque gallo-romaine : le territoire de la commune devait être traversé à l’époque antique par l’Avia Publica, mentionnée dans des textes médiévaux. Cette voie, qui joignait Grenoble à Die, devait passer aux Merciers, au Fournel et à Lalliarey.

Selon P. H. BILLY et J. C. BOUVIER, le nom de la commune viendrait du patronyme Ingenius (domaine d’).

Aux Merciers, dans une anfractuosité de rocher, H. MULLER a découvert en 1899 deux vases d’époque augustéenne (au Musée Dauphinois n° 67-12,1 et 2) et une pointe de flèche.

Dans la grotte de l’Olette on a trouvé en 1962 un rebord éversé d’un vase orné d’impressions digitales (au Musée Dauphinois sans n° d’inventaire).

En élargissant la route en 1990, on a repéré un site gallo-romain du Ier siècle de notre ère au lieudit la Croix sur la route du Fournel constitué de petits bâtiments en petit appareil bien réguliers (ferme gallo-romaine probable). Une couche de destruction, visible dans la stratigraphie, permet d’envisager la fin de l’occupation du site aux invasions du IIIe siècle. Un mur est encore en partie en élévation.

 

Haut Moyen Âge : à l’entrée du hameau du Fournel, on aurait découvert en 1978 des sépultures sous dalles. La tradition locale y situe un « ancien cimetière ».

 

Edifices religieux :

 

Eglise Saint Jean-Baptiste : elle est citée pour la première fois dans une donation faite en 1080 par Hector de Sassenage de l’église à Saint Vincent de Grenoble : ecclesia Sancti Johannis de Ingenio et dans le cartulaire C de Saint Hugues :  ecclesia de Ingenis, dans la charte du XIVe siècle des cartulaires et dans le pouillé de 1497 : ecclesia Sancti Johannis de Ingeniis, dépendance du prieuré Saint Robert. Dans sa visite de 1673, Mgr Le Camus demande de « reblanchir l’église ». Le clocher roman se compose d’une tour quadrangulaire bâtie en tuf dont les deux premiers étages compris dans l’église actuelle ne sont plus visibles mais dont le troisième présente des fenêtres géminées à plein cintre. Certaines autres parties sont également de souche romane.

 

En face de l’église, croix en pierre de 1734.

Lieudit la Croix.

 

Châteaux

 

Maison forte du Fournel mentionnée en 1339 mais non localisée.

 

Hameaux ou lieudits anciens :

 

Ajons aquarum de Bruent et Furoniis, XIVe siècle, les Ayettes.

Balma, XIVe siècle, les Barmes.

Rivo de Brugiente, XIe siècle, le Bruyant.

Balma, XIVe siècle, les Barmes.

Fau duus Aus, XIVe siècle, la Fau des Ours, lieu disparu.

Mons de Saornino, XIVe siècle, le Sornin.

Muchiroliis, XIVe siècle, la Robertière.

Martinetum de Ingeniis, XVe siècle, lieu disparu.

Alpis de Mecherolis, XVe siècle, la Robertière.

Muchirolis, XVe siècle, la Robertière.

Pellereria, XVe siècle, le Pèlerin.

Rosinière, XVIIIe siècle, Rossinière.

Mans de Sornino, XIVe siècle, le Sornin.

 

Autres indications :

 

Carrières de meules de la Molière : à 1600 mètres d’altitude, le site, commune aux communes d’Autrans et d’Engins, s’étend sur une dizaine d’hectares entre le Pas du Tracollet au sud et le parking de la Molière au nord. Une étude archéologique réalisée en 2013 a permis d’inventorier 19 trous de sondages profonds et 21 carrières de meules. Les deux plus grandes, la Merlière Rectangulaire et la Grande Merlière s’étendent à elles seules sur 40 m et 35 m de longueur et ont dû fournier chacune plus d’un millier de meules. On estime la production totale du site à 5000 meules, ce qui en fait la plus grande meulière du Vercors actuellement connue. La datation de l’exploitation de ces meulières reste aléatoire : probablement du Moyen Âge au début du XIXe siècle.

 

Moulin des Jaux mentionné en 1500 et moulin des Meuniers cité au début du XVIe siècle.

Gouffre Berger de 1271 mètres de profondeur jusqu’aux cuves de Sassenage, exploré pour la première fois en 1953 par Joseph Berger. Son réseau se développe du 37 km.

Partie de la vallée du Furon dite « en aval des Jaux d’Engins » et « Pas du Curé », inscrits au titre des sites en 1941. Le Pas du Curé a ainsi été nommé à l’époque où le curé d’Engins allait dire la messe à Saint Nizier par ce pas.

Site classé du vallon du Bruyant (1977).

Commune du Parc Naturel Régional du Vercors.

Plateau du Sornin et de la Molière classés en espaces naturels sensibles et site Natura 2000 (arrêté du 22 décembre 2014).

Au hameau du Sornin, beau bassin en pierre monolithe oblongue et fontaine à deux bassins monolithes disjoints de 2 mètres de longueur sur 1 mètre de largeur avec une inscription partiellement effacée de 1851.

Barrage de 1958.

Alpage du plateau de Sornin (194 hectares).

Espace Naturel Sensible du plateau de la Molière et du Sornin.

Site Natura 2000 des pelouses et forêts du plateau du Sornin.

ZNIEFF des gorges d’Engines.

ZNIEFF du plateau des Vouillants.

ZNIEFF des chainons septentrionaux du Vercors.

Réserve biologique intégrale d’Engins (190 hectares) (arrêté du 31 mars 2010).  

 

Bibliographie :

 

Regeste dauphinois n° 2271, 5641

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J. MARION : cartulaires de l’église cathédrale Notre Dame de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, charte LXXXV de 1080, pages 147 et 148, cartulaire C page 197, charte du XIVe siècle, page 278 et pouillé de 1497, pages 287 et 355

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A. JOANNE : géographie du département de l’Isère, 1876, page 56

H. MULLER : présentation de deux vases et d’une pointe de flèche trouvés au Mercier d’Engins, BSDEA T 6, 1899, pages 235 à 243

H. MULLER : découverte et fouille d’une station néolithique dans les gorges d’Engins, AFAS 32ème session, 1903, pages 820 à 823

H. FERRAND : les montagnes dauphinoises, 1903-1909, pages 23 à 26

Anonyme : BSDEA 1905, page 29

Guide pratique illustré du touriste dans les Alpes, 1908, page 140

 H. MULLER : une nouvelle station azilienne dans le Vercors, l’Homme Préhistorique 10ème année, 1912, page 375

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 2, 17, 52, 120, 136, 145, 187, 216, 220, 250, 263, 303, 329 et 338

J. B. LANFREY : chez nous, 1930

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