CORRENCON-EN-VERCORS
(Canton
Fontaine-Vercors, ex canton de Villard-de-Lans).
Commune
séparée de Villard de Lans le 25 juin 1857, dénommée Corrençon puis Corrençon-en-Vercors
par suite du décret du 12 juin 1952.
Formes
anciennes : Corranczonum, Correzone,
Eycoranzone au XIVe siècle.
Gentilé :
Corrençonnais.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3236 OT
Superficie
de la commune : 3900 hectares.
Population
(2015) : 353 habitants.
Préhistoire : au-dessus du lotissement des Trois
Fontaines, pierre dite menhir de Corrençon. C’est une pierre
vraiment caractéristique qui ressemble à un menhir non taillé.
En 2021, des fouilles de la Balme de
l’Escargot en forêt de la Loubière ont livré un gisement
paléontologique d’ours des cavernes.
Protohistoire : selon A. BOCQUET, un rocher du Champ
de la Bataille au bord du GR 91, porterait des signes (cercle à six rayons)
rappelant une religion fondée sur le culte solaire venue d’Europe Centrale vers
1400 avant notre ère. Ces signes auraient été gravés par des bergers de l’âge
du Bronze.
Epoque
gallo-romaine : le
territoire de la commune était traversé par une voie joignant Grenoble à Die,
encore appelée au Moyen Âge Avia Publica.
Venant de Villevieille sur Villard de Lans, la voie passait à la Font de la
Maie, aux Martins, à la Fleur du Roy et au Pas de l’Ane
sur Saint-Martin-en-Vercors. Dans cette dernière partie elle est nommée chemin
de la Pia (de la voie).
On
a vu dans le nom de la commune le patronyme Corentius ou Currentius
mais l’ancien nom de la commune – Eycoranzone
en 1339 – laisse davantage penser à une limite territoriale antique
possible : Equoranza, synonyme
de Fines.
Lieudits
Trois Fontaines et Lautaret (sites cultuels ?).
Haut
Moyen Âge : le Mur
des Sarrasins, souvent attribué à Corrençon relève en fait de la commune de
Château-Bernard en Trièves.
Le
château de Corrençon a pu être précédé par une motte castrale.
Edifices religieux :
Eglise
Sainte Croix : la
paroisse est citée en 1339. Le pouillé du diocèse de Grenoble de 1497 mentionne
une ecclesia Sancte Crucis de Curransonio,
unie à l’église de Villard de Lans.
L’église actuelle a été édifiée dans le style néo roman en 1864, sur
l’emplacement d’une l’église primitive dont elle conserve une cloche de 1539
classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1963 et une Vierge
à l’Enfant en bois doré du XVIIIe siècle.
Devant
l’église, croix en pierre avec inscription : « ici repose Joseph Mure
d’Alexis curé de Corrençon, né le 20 juillet 1797, décédé le 4 mai 1860. Il fut
bon pasteur. Il emporte les regrets de tout le monde. Priez pour lui ».
Châteaux :
Château
delphinal :
l’enquête de 1339 fait état du château de Eycoranzone (Eycoiranzonis castrum) et en donne la
relation suivante : il est situé « au sommet d’un mollard très haut et
très fort et ledit château est triangulaire et dans l’un des trois angles il y
a une tour quadrangulaire ayant deux étages avec trois fourneaux. Elle est
haute de 8 toises et ses cotés ont chacun 7 toises de long. Et au milieu de
ladite tour, il y a un mur intermédiaire divisant la tour en quatre chambres.
Et ce mur a une épaisseur de 3 pieds. Ensuite, à l’opposé de ladite tour, il y
a une tour quadrangulaire avec trois niveaux, ayant deux fourneaux et mesurant
12 toises de hauteur et 5 toises de coté à l’intérieur ; et le mur a une
épaisseur de 4 pieds. A cette tour est accolée une salle avec un mur
intermédiaire long de 7 toises et large de 4 toises et le mur est haut de 8
toises d’un côté et de 5 toises de l’autre ; l’épaisseur du mur est de 4
pieds. Et entre ladite tour et salle il y a un portail fait et construit en
pierre taillée, haut et large. Et le mur du château compte en pourtour et
circonférences 60 toises ». En dépendent les forêts de Varces, le bois de
Corrençon et la forêt de la Combe valant plus de 10 000 florins. Il y a 58
nobles dont 5 avec maison forte.
L’enquête
papale, également de 1339, indique que le château et mandement faisaient 383
feux.
Il
en subsiste des substructions dans un champ derrière l’église.
Hameaux
et lieudits anciens :
Alpis de Mochiroles, XIIIe siècle, la Moucherolle.
Arboossylolone comba, XIVe siècle, Aboulis.
Ayaz, XIVe siècle, les Ayes.
Pas de Balma, XIVe siècle, Pas de la Balme.
Nemus Charpenellum, XIVe siècle, le Grand Bois.
Les Dials, XVIIIe siècle, les Diats.
In Royteria, XIVe siècle, les Ritons.
Les Picaux, XVIIIe siècle, les Picauds.
Les Mangots, sans changement depuis le XVIIIe siècle.
Molar Corranezorum, XIVe siècle, le Molard.
Mons de Playsone, XIVe siècle, le Pleynet.
Narcia, XIVe siècle, Narce.
Les Picaux, XVIIIe siècle, les Picauds.
Les Ravaux, XVIIIe siècle, les Ravauds.
Autres indications :
Moulin
mentionné en 1422.
Au
lieudit les Narces ferme de 1857, date inscrite sur le linteau de la
porte d’entrée.
Mairie
école de 1884.
Bornes
médiévales dites la Fleur du Roy (avec un lys) aux lieudits Pas de
l’Ane, Viallarets et Rocher d’Herbouilly.
3
bornes forestières de 1854 au Clarian.
Le
Champ de la Bataille rappelle la défaite de l’évêque de Die en 1410.
Glacière
de Corrençon :
c’est une cavité de
Autres
éléments géologiques :
Antre
des damnés-Myotis, cavité naturelle longue de 5000 mètres avec dénivelé de 865
mètres.
Scialet
de la Combe de Fer long de 5000 mètres avec dénivelé de 580 mètres.
Scialet
du Clos de la Fure long de 4300 mètres avec dénivelé de 580 mètres.
Les
Cinq Scialets-hachoir à viande se développant sur 3441 mètres avec un dénivelé
de 655 mètres.
Scialet
des Pullis, long de 2394 mètres avec dénivelé de 688 mètres.
Scialet
de la Bulle, long de 2274 mètres avec dénivelé de 396 mètres.
Scialet
Zakapouet, long de 1350 mètres avec dénivelé de 655 mètres.
Scialet
des Cagoulards, long de 1300 mètres avec dénivelé de 420 mètres.
Scialet
des derniers dinosaures, long de 1100 mètres avec dénivelé de 430 mètres.
Sciallet
de la décroissance, ayant livré en 2002 un squelette complet d’ours brun, daté
au C 14 de 9900 ans avant notre ère. Celui-ci serait mort par chute dans ce
puits.
Commune
du Parc Naturel Régional du Vercors.
Site
Natura 2000 des hauts plateaux du Vercors (arrêté du 23 décembre 2016).
Site
Natura 2000 des contreforts du Vercors oriental.
Réserve
naturelle des Hauts Plateaux du Vercors (décret du 27 février 1985).
Stèle
du 45ème parallèle.
Alpage
de la Moucherolle (1578 hectares).
ZNIEFF
du vallon de la Narce et combe des Rotes.
ZNIEFF
de la prairie d’Herbouilly.
ZNIEFF
des plateaux et bordure occidentale des Hauts-Plateaux du Vercors.
ZNIEFF
des crêtes orientales du massif du Vercors.
ZNIEFF
des Hauts Plateaux du Vercors.
Arrêté
de biotope de la plaine d’Herbouilly du 19 février 2005.
Bibliographie :
Archives
départementales de l’Isère : B 3120 f° 173 et B 4443, J 552
Regeste
dauphinois n° 29520, 29532
C.
LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, page 164
J.
MARION : cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits cartulaires
de Saint Hugues, 1869, page 382
F.
CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Villard-de-Lans,
1870
U.
CHEVALIER : choix de documents historiques inédits sur le Dauphiné, 1874,
page 70
H.
FERRAND : les montagnes dauphinoises, 1903-1909, pages 28 et 29
C.
FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340),
Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, pages 175 et 218
E.
PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U.
CHEVALIER en 1920, pages 4, 9, 17, 81, 113, 130, 142, 165, 212, 226, 252, 267,
274, 290 et 306
J.
B. LANFREY : chez nous, 1930, pages 97 et 98
P.
BELLIN : signe gravé de l’âge des métaux à Corrençon-en-Vercors, SPF, 64,
1967, pages 125 à 127
A.
BOCQUET : l’Isère préhistorique et protohistorique, 1969, page 231
H.
RAULIN : l’architecture rurale française, Dauphiné, 1977, pages 154 à 157
P.
H. BILLY : origine des noms des villes et des villages de France, 1981,
page 90
R.
BONNIN et alii : paroisses et communes de France, Isère, 1983, page 222
J.
C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, page 235
Archéologie
chez vous n° 6, 1987, pages 23, 27 et 28
M.
DUPONT : guide du Vercors, la Manufacture, 1987, pages 232 à 234
Histoire
des communes de l’Isère, 1988, pages 347 à 349
E.
TASSET : l’Isère des châteaux forts, 1995, page 250
A.
PLANK : l’origine des noms des communes du département de l’Isère, 1995,
page 43
J.
C. MICHEL : de Trièves en Vercors, cols et pas, bulletin des AVG n° 41,
1998, pages 21 à 22 (pas de la Balme et pas Ernadant)
Isère,
guide Gallimard, 1998, pages 63, 238, 239 et 250
J.
C. MICHEL : Grenoble antique, 1999, pages 144 et 195
J.
C. BOUVIER : noms de lieux du Dauphiné, 2002, page 55
A.
CLAVIER : notes sur le château de Corrençon dans les Cahiers du Peuil n°
5, 2003, pages 14 à 18
J.
C. MICHEL : le mur dit des Sarrasins dans les Cahiers du Peuil n° 5, 2003,
pages 19 à 29
A.
EYMERI et A. BLAISON : des témoins de l’histoire du sol, les bornes dans
les Cahiers du Peuil n° 5, 2003, pages 140 à 147
E.
TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, page 676
J.
FILLEAU : dictionnaire topographique des communes de l’Isère, 2006, page
42
A.
EYMERI : la glacière de Corrençon, les Cahiers du Peuil n° 7, 2008, pages
123 à 125
P.
O. ELLIOTT : Vercors, safari patrimoine, 2010, pages 19 et 20 et 191 à 196
A.
ARGANT, P. BINTZ et alii : le sciallet de la décroissance, l’homme dans
les Alpes de la pierre au métal, 2018, pages 31 à 47
D.
CHANCEL et A. CAYOL : borner et indiquer, 2019, page 31
Site
Internet : bornes.fapisere, page 22
ADLFI
Informations Auvergne Rhône Alpes, 2021