TERNAY

 

Ex canton de Saint-Symphorien-d’Ozon, Isère, aujourd’hui même canton, Rhône.

Forme ancienne : Tadernaco au Xe siècle.

Gentilé : Ternaysards.

Héraldique : au premier de gueules aux deux clefs d’argent passées en sautoir et à l’épée haute du même garnie d’or, au deuxième au dauphin d’azur crêté, au troisième de gueules au lion d’argent, au quatrième de gueules à la croix d’argent.   

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3032 O

 

Superficie : 806 hectares.

 

Population (2015) : 5430 habitants.

 

Hagiographie : Mayol ou Mayeul, 4ème abbé de Cluny en 965 qui exerça une grande influence sur son temps.

 

Préhistoire : dans des circonstances non précisées, on aurait découvert trois haches à bord droit, d'époque néolithique (au musée de Vienne).

 

Protohistoire : en 1873, au lieudit la Grange Martin, on a découvert un dépôt de 58 haches lingots de cuivre apparentées au type dit de Neymuz, brutes de fonderie, de l'époque du Bronze ancien qui étaient alignées par ordre de grandeur (certaines d’entre elles sont exposées au Musée de la Civilisation gallo-romaine de Lyon).

En 1875, à 10 ou 15 mètres du gisement de 1873, on a exhumé 16 kilos de pièces de bronze : 22 haches et fragments de haches, pointe à douille, scories, pointes de lances, ciseau… (au Musée de Vienne).

En 1873, à la Grange Martin, on a exhumé une nécropole gauloise.

Au lieudit les Sarrazinières, on a découvert de la céramique de la Tène finale.

Un gué protohistorique reliant Grigny à Ternay permettait de traverser le Rhône.

 

Epoque gallo-romaine : selon Guy ALLARD c'est à Ternay qu'Albin, général romain, qui avait été proclamé empereur en Bretagne et en Gaule, aurait été défait et tué par Septime Sévère. Divers vestiges sont connus :

 

Ø  un sarcophage monolithique servait anciennement de réservoir dans une grotte, au pied du château de Ternay : «  D(iis) M(anibus) / ET MEMORIAE AETERNAE / C(aii) VLATT(i) MELEAGRI IIIIII VIR AVG(ustalis) / C(oloniae) C(opiae) C(laudiae) AVG(ustae) L(ugdini) PATRONO EIVSDEM CORPOR(is) LVG(duni) LICITE COEVNTIVM / MEMMIA CASSIANA CONIVNX / SARCOFAGO CONDITIT ET S(ub) A(scia) D(edicavit) » ; « aux dieux manes et à la mémoire éternelle  de Caius Ulattius Meleagus, sévir augustal de la colonie de Lyon, patron de la colonie et de toutes les corporations associées légalement de Lyon, Memmia Cassiana, sa femme, l’a enseveli dans ce sarcophage et l’a dédié sous l’ascia » ; le sarcophage, conservé dans la nymphée du château de la Porte a été classé monument historique au titre des objets mobiliers en 2008,

Ø  au lieudit Buyat, vers 1860, on a mis au jour la partie ouest d'une villa dont ne subsistaient que de modestes pans de murs en mortier de tuileau,

Ø  plus récemment, on a découvert, à proximité de ce site, des canalisations, des céramiques allobroges et sigillées, des tegulae et des ossements,

Ø  en 1873, au lieudit la Grange Martin, on a exhumé les restes d'une voie romaine,

Ø  dans des circonstances non précisées on aurait trouvé une monnaie d'Antonin et des canalisations romaines,

Ø  au Bourg, 32 montée Saint Mayol, on a trouvé des céramiques allobroges,

Ø  au lieudit Montrecul, présence de tegulae et sigillées dans le pré d’une ferme,

Ø  au lieudit la Sarrazinière, présence d’une nécropole gallo-romaine et d’une fosse de même époque,

Ø  au pied de la montée Saint Mayol on a trouvé en 2005 des tegulae,

Ø  en 2017, des fouilles au 1 Chemin de Buyat ont livré une fosse à galet avec des tessons de céramique

Ø  l’abbé LANFREY voyait dans le nom de Ternay une taberna originelle, le mot Taberniacum conservé au Xe siècle lui paraissant significatif mais P. H. BILLY y voit plutôt le patronyme Tarinus (domaine de),

Ø  on notera, en tant que de besoin, un lieudit la Ville.   

 

Haut Moyen Âge : d'après l'abbé BARNAUD, les moines de Grigny auraient édifié à Ternay, vers le Ve siècle, un monastère. Celui ci, dit aussi d'Agaune, pouvait se situer à l'emplacement de l'actuelle place publique. Certains chapiteaux du cloître, qui paraissent antérieurs au Xe siècle, pourraient provenir de ce monastère.

La nécropole de la Sarrazinière a également livré des sépultures mérovingiennes en coffrages de pierres.

La villa romaine aurait perduré jusqu’au IXe siècle.

La villa Tadernaco est citée en 901 et 923. Cette dernière année Louis l’Aveugle donne Tadernacus à Imbert et à sa femme Norma.

La tradition locale dit que Saint Mayol aurait fait jaillir une source d’eau en 983 à l’emplacement de la fontaine actuelle qui porte son nom.

Au lieudit la Sarrazinière on a découvert en 2007 un autre site du Haut Moyen Âge avec un ensemble funéraire du VIIe ou du VIIIe siècles.

Au IXe siècle on trouve mention de Turnacoin pago Vellans.

La Crouptas villa est citée au IXe siècle.

Une ecclesia Sancte Marie Ternaco est citée au Xe siècle. A la même époque on trouve les mentions suivantes : Taberniacus villa, monasterium qui voc. Taberniacum.

En 2017, des fouilles 62 route de Sérézin-du-Rhône ont révélé un petit ensemble funéraire avec une dizaine de sépultures en coffres mixtes du VIIIe au début du Xe siècle.

 

Edifices religieux :

 

Fontaine de Saint Mayol : celle ci fut un lieu de pèlerinage fréquenté.

 

Prieuré : il fut fondé au début du Xe siècle par les Bénédictins de Cluny et subsista jusqu'à la révolution. En 983, ce prieuré, très célèbre, reçut la visite de saint Mayol. Son importance ne cessa ensuite de décroître.

Les bâtiments de ce prieuré, remaniés et modifiés, abritent présentement le bureau de poste. Ils conservent une cheminée écussonnée du XVe ou du XVIe siècle, inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1978.

Le cloître, de style roman rhodanien, a été classé monument historique en 1950.

 

Eglise Saint Mayol : perchée sur le rebord du coteau dominant le Rhône, c'est un intéressant témoin de l'école romane rhodanienne. A l'intérieur, la partie la plus intéressante est l'abside principale avec son arcature à pilastres. L'ensemble renferme également de fort beaux chapiteaux romans.

L’église a été classée monument historique en 1950.

Dans la chapelle gauche de l'église, est conservée une statue de la Vierge, dite de Bérillon, dont il manque la tête et les bras. Cette œuvre, qui remonte sans doute au 13ème siècle, a été inscrite à l'inventaire supplémentaire des objets des monuments historiques en 1974. Elle possède également :

Ø  une statue de Christ en croix du XVIIe siècle (même inscription en 1975),

Ø  un calice et un patène du XIXe siècle (même inscription en 1983),

Ø  une statue de Saint Mayol (même inscription),

Ø  une statue de Saint Joseph (même inscription).

 

Chapelle de Flévieu : elle renferme une statue de Saint Nicolas (dont il manque le saloir aux enfants), en bois jadis peint, de la fin du XVIIe siècle, inscrite à l'inventaire supplémentaire des objets des monuments historiques en1974.

 

Chapelle Saint Nicolas de 1969.

 

Châteaux :

 

Château de la Porte : le château, construit vers le XIIIe siècle par la famille de la Porte, en briques et en galets du Rhône, présente une façade rectiligne flanquée de deux tours quadrangulaires au dessus du fleuve et une toiture de tuiles romanes remarquables avec les quatre décrochements successifs de son rebord. Dans la cour intérieure, restes de montants de fenêtres et de blasons. Le château possède trois peintures monumentales du XVIIe siècle inscrites à l’inventaire supplémentaire des objets des monuments historiques en 1987.

Le château a également été inscrit au titre des sites en 1971.

Il est propriété communale depuis 1967.

 

Château de Forton : il date de la fin du XIXe siècle et fut construit par une famille noble de Montpellier.

 

Château de Chassagne.

 

Lieux anciens :

 

Chossigny, XVe siècle, Chassagne.

Fleyreu, XIVe siècle, Fleureu.

Meyris, XIVe siècle, Moris.

Villanova, XIIIe siècle, Villeneuve.  

 

Autres indications :

 

Le village a été inscrit au titre des sites pittoresques en 1971.

ENS des îles et lônes du Rhône-Aval.

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel du Moyen-Rhône.

ZNIEFF du vieux Rhône.

 

Bibliographie :

 

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