SOLAIZE

 

Ex canton de Saint-Symphorien-d’Ozon Isère puis Rhône, puis commune du Grand- Lyon. Métropole de Lyon depuis le 1er janvier 2015.

Forme ancienne : Salibilus cella au IXe siècle.

Gentilé : Solaizards.  

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3032 O

 

Superficie : 810 hectares.

 

Population (2015) : 2941 habitants.

 

Hagiographie :

 

Sylvestre, pape de 314 à 335. C’est le premier pape à être représenté par une tiare.

André, apôtre, frère de Simon Pierre. Crucifié en 64. Patron de la Russie.

Anianus, Agnin, évêque d’Orléans qui sauva sa ville de l’invasion des Huns au Ve siècle.

 

Préhistoire : un abri sous roche a livré des fragments de céramiques chalcolithiques.

En un lieu non précisé, on a découvert de nombreux tessons de céramiques de même époque, pouvant correspondre à une trentaine de vases.

 

Protohistoire : le Pain de Sucre ou Tumulus de Solaize était une énorme butte artificielle, dont le sommet se situait à 230 mètres d'altitude. Il a disparu totalement en 1963, époque de sa transformation en carrière pour le remblaiement de la raffinerie de Feyzin. Il a livré des vestiges du Bronze moyen au Moyen Âge.

La toponymie (Mont Merquet, dérivé de Mons Mecurius ou Mons Anticus dans des chartes clunisiennes du Xe siècle), la situation géographique (carrefour de voies fluviales et terrestres) et la présence de tuiles, briques, béton de tuileau, incitent à y localiser un sanctuaire ou un édicule à Mercure.

Selon C. JULLIAN et J. MAYOUD, le tumulus aurait pu marquer une limite frontalière entre les Ségusiaves et les Allobroges.

Antonin Macé, pour sa part, y voyait l'emplacement possible de l'oppidum Allobroge de SOLONIVM, dernier foyer de la rébellion de 61 avant notre ère que l’on a aussi situé à Soyons en Ardèche, à Montmiral dans la Drôme, à la Sone ou encore à Salagnon. DION CASSIUS indique à cet égard : « le prêteur C. Pomptinus… arriva à Solonium. Ils s’emparèrent d’un château situé au dessus, vainquirent dans un combat ceux qui restaient et brûlèrent un quartier de cette ville construite en bois ».

Un autre tumulus a disparu comme le précédent

Au lieudit les Figuières, on a trouvé de la céramique protohistorique ainsi qu’au lieudit Saint André.

 

Epoque gallo-romaine : Solaize était situé sur le tracé de la voie de Lyon à Vienne, à la limite de l’ancien territoire des Allobroges. Divers vestiges sont connus :

 

Ø  une borne milliaire a été anciennement découverte sur la route de Vernaison. Elle a été déplacée et elle est maintenant située au lieudit "pied de l'école". Elle porte l'inscription : "TI(berius) CLAVDIVS DRVSI F(ilius) / CAESAR AVGVST(us) / GERMANICVS / PONT(ifex) MAX(imus) TR(ibunicia) POT(estate) III / IMP(erator) III CO(n)S(uli) III  P(ater) P(atriae) / VII ; Tibère Claude, fils de Drusus, César, Auguste, Germanicus, Grand Pontife, dans sa 3ème puissance tribunicienne (43 après J. C.), empereur pour la troisième fois, consul pour la troisième fois, père de la patrie. 7000 pas de Vienne. Le milliaire a été classé monument historique en 1910,

Ø  sur le coteau de Solaize, les restes d'un aqueduc sont encore visibles. Une brique estampillée CLARIANA a été découverte sur le site,

Ø  à 600 mètres de là, au sud, à la Source de Rieux, deux galeries romaines sont également visibles,

Ø  au lieudit Machuret, tradition locale d'un "camp de César" qui aurait livré des monnaies,

Ø  au lieudit les Figuières on a trouvé des tegulae et des céramiques gallo- romaines,

Ø  au lieudit Saint André, on a exhumé les fondations d’un mur et des tegulae,

Ø  à la ZAC du Clos des Eparviers on a découvert en 2002, les vestiges d’un bâtiment sur 5000 m2 avec des foyers, des fosses et de nombreux pesons en plomb (villa ?),

Ø  l'église de Solaize semble avoir été bâtie avec des matériaux antiques.

 

Haut Moyen Âge : au Pain de Sucre on a découvert des vestiges d’époque mérovingienne (tuiles creuses en terre grise). Il est mentionné au Xe siècle sous la forme : Mons Mercurius in villa Cisariano.

D’après son vocable, l’église Saint Sylvestre pourrait être d’origine mérovingienne.

Au IXe siècle est mentionné la Salibilus cella et au siècle suivant l’Elosiacensis ager et la villa Celosia.

Emplacement d’une motte castrale.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Saint Sylvestre : l'entrée est romane, ainsi que le clocher. Le reste de l'édifice est gothique, notamment la nef centrale. Le reste de l’édifice a été reconstruit aux XVIIe et XIXe siècles.  L'église conserve une cloche de 1668, classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1963 et divers objets d’art :

 

Ø  une statue de Saint Etienne du XVIIIe siècle inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets des monuments historiques en 1983,

Ø  un meuble de sacristie du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  un confessionnal du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  une bannière de procession de Saint Sylvestre du XIXe siècle (même inscription),

Ø  une statue de Saint Sylvestre du XVIIIe siècle (même inscription en 1993),  

Ø  un tableau du martyre de Sainte Madeleine  de 1887 (même inscription),

Ø  les fonts baptismaux du XIXe siècle (même inscription)

Ø  une statuette de la Vierge à l’enfant du XVIIIe siècle (même inscription en 2007).

 

Prieuré des Vignettes : il fut fondé en 1210. Sa chapelle était vouée à Saint André.

 

G. ALLARD mentionne la présence d’une aumônerie.

 

Châteaux :

 

Château de Saint Agnin : il occupe l'emplacement de l’ancien prieuré. Son nom actuel date de son acquisition, en 1616, par le sieur de Saint Agnin.

Au XVIIIe siècle, il appartenait au sieur de Saint Trivier dont les armes étaient d’azur à la bande d’or chargée d’une aigle de sable.  

Il en subsiste une tour du XIIIe siècle.

 

Château de Bel Air.

 

Lieux anciens :

 

Balma, XVe siècle, la Balme.

In Brotellis, XIVe siècle, les Brotaux.

Costa Soleisie, XVe siècle, la Cote.

Machirel, XVe siècle, Machuret.

Merceys, XVe siècle, Merçois.

Molendinum Girini, XIIIe siècle, Novet.

Molendinum de Noveto, XIVe siècle, Novet.   

 

Autres indications :

 

Maison rue de Chariolles avec tour tronquée.

Moulins de Barard mentionnés au XVIe siècle.

Chemin de Rome, demeure avec fenêtre à meneaux.

 

A la mairie, statue de la Vierge à l’Enfant du XVIIIe siècle, en restauration, inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en 2007.

L’institut de recherche dit Centre de l’Institut Français du Pétrole de 1967 a été labellisé « Patrimoine du XXe siècle » le 10 mars 2003

 

ZNIEFF du vallon de Sérézin-du-Rhône.

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel du Moyen-Rhône.

ZNIEFF du vieux Rhône.

 

Bibliographie :

 

Regeste dauphinois supplémentaire n° 1140

DION CASSIUS : Histoire romaine, 37, 48, 1, 2, traduction E. GROS 1845-1870

N. CHORIER : histoire générale du Dauphiné, T I, 1661, page 183 et T II, page 13

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 1, page 87 et T 2, page 640

M. LE BŒUF : observations sur deux colonnes milliaires, l’une à Solaize, manuscrit 1731 BMG

A. MERMET : rapport sur les monuments romains de Vienne, 1829, page 20

J. J. A. PILOT : précis statistique des antiquités du département de l’Isère, BSSI, 3, 1843, page 120

A. MACE : mémoire sur quelques points controversés de la géographie des pays qui ont constitué le Dauphiné et la Savoie avant et pendant la domination romaine, bulletin de l’Académie Delphinale, 1862, pages 386 sq

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 339 et 350

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, pages 673 et 674

C. CHARVET : fastes de la ville de Vienne, 1869, page 73

A. ALLMER et A. de TERREBASSE : inscriptions antiques et du Moyen Âge de Vienne, 1874-1875, n° 8

C. BROUCHOUD : le tumulus de Solaise et l’ager Octaviensis, 1879, pages 185 à 190

C. BROUCHOUD : des voies de communication entre Vienne et Lyon dans l’antiquité, 46ème congrès archéologique de France, 1880, pages 78 et 79

F. VALLENTIN : la voie d’Agrippa de Lugdunum au rivage massaliote, revue du Dauphiné et du Vivarais, 1880-1881, page 383

O. HIRSCHFELD : Corpus Inscriptionum Latinarum XII, 1888, n° 5542

Abbé DEVAUX : les noms de lieux dans la région lyonnaise aux époques celtiques et gallo-romaines, 1898, page 18

M. BORDIER : les fouilles archéologiques et les légendes en Dauphiné, BSDEA T 7, 1900, page 19

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 17, 51, 66, 115, 136, 206, 221, 231, 235, 248, 254, 316 et 337

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 220

J. B. LANFREY : noms anciens des paroisses du diocèse de Grenoble et des communes du département de l’Isère, 1940, page 130

J. SAUNIER : une vieille poype du Velin, le tumulus de Solaize, Evocations, mars 1950, pages 588 à 592

C. JULLIAN : histoire de la Gaule T VI, réédition 1960

GALLIA Préhistoire 1959, pages 197 et 198, 1961, pages 316 et 317 et 1963, page 284

Guide répertoire d’archéologie antique du TCF, Rhône, 1973, page 28

J. BURDY : promenades gallo-romaines autour de Lugdunum, 1978, pages 39 et 40

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P. MIRET : histoire de Solaize, le pain de Sucre, 1997 (6 pages)

F. BERTRANDY : bornes milliaires et réseau routier de la cité de Vienne sous l’empire romain, 2001, pages 58 et 59

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DARA n° 21 : vivre à la campagne au Moyen Âge, 2004, page 41

Carte archéologique de la Gaule : Rhône 69/1, 2006, pages 518 à 522