SIMANDRES

 

Ex canton de Saint-Symphorien-d’Ozon, Isère, aujourd’hui même canton dans le Rhône.

Forme ancienne : Archianum au Xe siècle.

Gentilé : Simandrailles.

Héraldique : d’azur au pont d’une arche d’or maçonné de sable sur une rivière d’argent mouvant de la pointe surmonté au chef dextre d’une grenouille d’or et à senestre d’un roseau à massette du même.  

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3032 est

 

Superficie : 1045 hectares.

 

Population (2015) : 1726 habitants.

 

Hagiographie : Jean, apôtre et disciple préféré de Jésus, martyr à Rome devant la Porte Latine.

 

Préhistoire : au lieudit les Estournelles, on a découvert, en 1991, un site néolithique.

La même année, au lieudit la Plaine 1, on a mis au jour une fosse néolithique.

 

Protohistoire : le site des Estournelles a également livré un site de l’âge du Bronze final (fosses sépulcrales).

Au lieudit la Plaine 2, on a découvert, en 1991, une structure de l'âge du Bronze.

La même année, au lieudit Mont Moraud, un autre site de l'âge du Bronze a été exhumé (sépultures).

Toujours en 1991, au lieudit la Plaine 1, on a découvert un silo de l’âge du Bronze.

 

Epoque gallo-romaine : Simandres était situé à proximité de la voie romaine de Lyon à Vienne. Divers vestiges sont connus :

 

Ø  à la chapelle Notre-Dame-de-Limon, est encastré un autel à Mercure, offert par un desservant du cule impérial : « (me)RCVRIO / SACRVM / L(ucius) TAIETIVS / CHRESIMVS / IIIIII VIR AVG / EX VOTO » ; « à Mercure, Lucius Taietius Chresimus, sévir augustal, en accomplissement de son vœu »,

Ø  au lieudit Mont Moraud, on a découvert, en 1991, 1500 tessons de céramiques et un fragment de colonne romaine,

Ø  vers le lieudit Fontaine, emplacement d'une villa,

Ø  au lieudit la Plaine 1, on a exhumé, en 1991 des puits et une fosse gallo- romains,

Ø  en 1992, au lieudit les Trenassets on a découvert une tombe à incinération,

Ø  au lieudit Bonnetière, on a trouvé des la céramique sigillée mêlée à des tegulae,

Ø  au lieudit Simonetière, des fragments de tegulae, d’amphores et des céramiques ont été découverts,

Ø  aux lieudits Grange Basse et Châtenay présence de sites à tegulae.

 

Haut Moyen Âge : l'origine du nom de la commune pourrait venir du grec mandra qui, chez les écrivains de l'église d'Orient, désigne un ermitage. Il y aurait eu ainsi six ermitages (sex mandres) dont on a essayé de localiser l'emplacement en fonction de la topographie, de la tradition ou de la présence de vestiges anciens : à Limon, à Saint Jean, aux Galandières, à Grange Basse, à Rancolière et aux Fachottes.

Quoiqu'il en soit, la chapelle Notre-Dame-de-Limon est une très ancienne fondation monastique du Ve siècle, selon les Vies de Saint Clair et de Saint Maxime, établie en bordure d'une via strata. Selon la tradition, Saint Maxime aurait été le premier abbé connu de Limon. Après sa destruction au VIIIe siècle par les sarrasins, le monastère fut relevé et sa chapelle dédiée à Notre Dame. Une croix pattée de 1008 subsiste au dessus d’une porte de l’ancien jardin.

L’église d’Archiacum (Saint-Jean-d ’Archer) est mentionnée en 994 dans la charte de dénombrement des possessions de l’église métropolitaine de Lyon. Il n’en subsiste plus rien.

Au lieudit la Plaine 1, on a mis au jour, en 1991, des fosses du Haut Moyen Âge (VIe au Xe siècles) et des fours domestiques disposés en batterie du Xe ou du XIe siècle.

La même année, au lieudit "Fontaine", on a exhumé des structures d’habitat du Haut Moyen Âge (IXe et Xe siècles).

La localité est citée au Xe siècle : fines de mandratis in agro Commennacensi.

 

Edifices religieux :

 

Notre-Dame-de-Limon : après sa refondation les frères de Limon gardèrent le monastère jusqu'en 1198. A cette date, Saint Jean de Matha fonda l'ordre des Trinitaires et Limon leur fut confié. On voit encore sur les murs deux croix trinitaires gravées dans la pierre. L'originalité des Trinitaires résidait dans le fait qu'ils consacraient le tiers de leur budget au rachat des captifs emmenés en esclavage en Afrique et, parfois même, prenaient leur place. On voit encore sur les murs deux croix trinitaires gravées dans la pierre.

L'édifice conservé est de style roman mais, au midi et à l'ouest de la nef, se trouvent de rustiques bancs de pierre paraissant faire partie de la construction primitive. L'édifice, de style Byzantin, est terminé par une abside circulaire.

La chapelle a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1954. Elle conserve des objets d’art classés monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1988 :

Ø  une statue de la Vierge à l’Enfant du XVIIe siècle,

Ø  un groupe sculpté de Saint Roch du XIXe siècle,

Ø  une statue de Saint Jacques du XIXe siècle,

Ø  une statue de Saint Joseph du XIXe siècle.

 

Prieuré de Limon : contigu à la chapelle, un bâtiment est ce qui subsiste de l'ancien prieuré.

 

Monastère de Saint Jean : un autre monastère était construit sur la colline de Saint Jean. Selon Terrebasse, il aurait eu pour abbé Maxime, au début du VIIe siècle. Il ne reste rien aujourd'hui de ce monastère, si ce n'est son emplacement supposé au lieudit Saint-Jean-d ‘Archer, où une statue de pierre, représentant le saint et datée de 1698, est placée dans une niche sur la façade d'une ferme.

 

Crux Baron mentionnée au XIIIe siècle au lieudit actuel la Croix.

 

Châteaux :

 

Maison forte des Pachottes dont l'origine remonte au XVe siècle.

 

Lieux anciens :

 

Archiasum, Archeu, XIIIe siècle, Saint-Jean-d ’Archer.

Champ Mestral, XVe siècle, Champ Metraz.

Furforeri, XIVe siècle, la Furfunière.

Planetum, XIVe siècle, le Planel.

La Roceleri, XIIIe siècle, la Rassolière.

Ville de Fontanis, XIVe siècle, les Fontaines.  

 

Autres indications :

 

Fonderie : au Moyen Âge, existait à Simandres une fonderie monétaire qui relevait du seigneur de Saint-Symphorien-d'Ozon. Une grosse ferme existe encore sous le nom de la Fonderie.

 

ZNIEFF des cressonnières de Simandres et de Saint-Symphorien-d’Ozon.

ENS du marais de l’Ozon.

ENS des balmes boisées de Simandres.

 

Bibliographie :

 

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, man. 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, page 635

ALLMER et A. de TERREBASSE : inscriptions antiques et du Moyen Âge de Vienne, 1874-1875, n° 196

O. HIRSCHFELD : Corpus Inscriptionum Latinarum XII, 1888, n° 1828

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 9, 72, 96, 120, 124, 154, 160, 212, 272 et 299

GAIRAL de SEREZIN : le prieuré de Notre-Dame-de-Limon en Dauphiné, 1924

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, pages 218 et 219

J. B. LANFREY : noms anciens des paroisses du diocèse de Grenoble et des communes du département de l’Isère, 1940, page 129

A. PELLETIER et alii : grande encyclopédie de Lyon et des communes du Rhône, T 2, 1983, pages 546 à 548

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, page 150

F. DORY : inventaire archéologique et voies antiques du Viennois occidental, époque gallo-romaine, 1988, pages 84

SRA Rhône Alpes, bilan scientifique 1991, pages 102 et 103 et 1992, page 103

G. BARRUOL : Dauphiné roman, 1992, page 247

GALLIA Informations Rhône Alpes, 1996, pages 213 et 214

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E. FAURE BOURCHALAT : vivre à la campagne au Moyen Âge, l’habitat rural du Ve au XIIe siècle d’après les données de l’archéologie, DARA 21, 2004, pages 33, 41, 123, 124 et 301 à 311

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