SAINT-SYMPHORIEN-D'OZON

 

Ex canton du même nom dans l’Isère, aujourd’hui même canton dans le Rhône.

Formes anciennes : Octavum époque gallo-romaine ? Sanctus Sinforianus au XIIIe siècle.

Gentilé : Ozonnais.

Héraldique : parti au premier d’or à la croix d’azur, au second coupé de gueules à la croix d’argent et au II d’or au dauphin d’azur crêté, barbé, loré, peautré et oreillé de gueules.  

 

Cartes IGN au 1/25000ème : 3032 E et O

 

Superficie : 1337 hectares.

 

Population (2015) : 5678 habitants.

 

Hagiographie :

 

Symphorien, martyr à Autun en 179.

Martin, évêque de Tours et évangélisateur des Gaules au IVe siècle. Patron de la France (près de 300 communes portent son nom).

 

Epoque gallo-romaine : Saint-Symphorien pourrait être une agglomération secondaire au huitième milliaire de la voie de Vienne à Lyon (probablement le Vicus Octavum mentionné au VIe siècle). Mais, selon G. CHAPOTAT, cette agglomération peut aussi bien désigner Sérézin-du-Rhône que Saint-Symphorien-d’Ozon. Les deux localités sont situées aux confins de deux pagi : Lugdunensis et Viennensis.  Divers vestiges sont connus :

 

Ø  au nord-est du bourg, dans un rayon de 2 km, traces de la centuriation de Vienne repérées par détection aérienne,

Ø  au lieudit Margontier des substructions sont visibles par photographie  aérienne. Au sol, on a recueilli des tessons de céramiques des Ier et IIe siècles ; il s’agit vraisemblablement d’un emplacement de fanum,

Ø  au lieudit les Gallandières on a découvert en 1992 un site gallo-romain (tegulae et briques),

Ø  au lieudit Grand Chantoire on a repéré des traces de murs, 2 fosses gallo- romaines, 4 fossés et de la céramique commune et sigillée,

Ø  aux lieudits le Carton et Petit et Grand Chantoire, traces de cadastration antique,

Ø  au lieudit les Gagères, emplacement d’un site gallo-romain,

Ø  au lieudit Sous Lamiat, un site à tegulae a livré des fragments d’amphores,

Ø  dans la cour de l’Auberge de la Croix Blanche, bassin en marbre blanc muni de poignées décorées,

Ø  en 2020 un sondage archéologique 21 rue du Plâtre à livré de la céramique gallo-romaine associée à un dépôt d’incinération.

 

Haut Moyen Âge : au nord-est de la commune, tumulus artificiel, dit de Saint Mamert, qui passe pour avoir été élevé au Ve siècle.

Au lieudit Razalu, on a exhumé un four domestique du Haut Moyen Âge.

Dans son « Histoire des Francs » GREGOIRE de TOURS rapporte que la peste ayant éclatée à Marseille s’est propagée en 588 jusqu’à un vicus de la province lyonnaise du nom d’Octavum.

Le clocher de l’église pourrait remonter au IXe siècle et passe pour avoir servi, à l’origine, de tour de guet.

Au Xe siècle, le cartulaire de Cluny mentionne un ager Octaviensis.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Saint Symphorien : elle fut construite en plusieurs étapes. Elle est mentionnée en 1153 comme possession de l’abbaye d’Ainay. Le clocher, à la forme de vieille tour ajourée, pourrait remonter au IXe siècle et devait servir, à l'origine, de tour de garde. Il a été surbaissé de 5 mètres au XVIIe siècle. L'abside remonte au XIe ou au XIIe siècle. L’église fut en partie détruite lors des guerres de religion. La nef a été refaite au XVIIe siècle, à la suite d'un incendie. L’église a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2001

Elle conserve de nombreuses œuvres d’art du XVIIe au XIXe siècle :

 

Ø  un tableau du martyre de Saint Symphorien de 1677 classé monument historique au titre des objets mobiliers en 1982

Ø  un retable de 1677 (même classement),  

Ø  un tableau de Saint Pierre du XVIIe siècle, inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets des monuments historiques en 2003,

Ø  un tableau de Saint Louis de 1837 (même inscription),

Ø  un Christ en croix du XVIIe siècle (même inscription),  

Ø  un reliquaire du XVIIe siècle (même inscription),

Ø  une Vierge de Pitié du XVIIIe siècle (même inscription),  

Ø  une crédence du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  les fonts baptismaux du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  un reliquaire avec sa boite du XVIIIe siècle (même inscription),  

Ø  une croix de procession du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  un prie dieu du XVIIIe siècle (même inscription),  

Ø  une statue de l’enfant Jésus de Prague du XIXe siècle (même inscription),  

Ø  un tableau de Saint Louis de 1837 (même inscription),

Ø  une croix monumentale du XIXe siècle (même inscription),  

Ø  un claquoir du XIXe siècle (même inscription),

Ø  une peinture monumentale du XIXe siècle (même inscription),  

Ø  six chandeliers d’autel et une croix d’autel du XIXe siècle (même inscription),  

Ø  un reliquaire de 1929 (même inscription).

 

Prieuré : ancien prieuré de Bénédictins, dédié à Saint Martin, qui dépendait de l'abbaye d’Ainay.

 

Une chapelle est mentionnée en 1294.

 

Hôpital mentionné en 1395 et en 1416.

 

Maison hospitalière : près de l'ancienne Porte de Lyon, une fenêtre de style ogival de type flamboyant décèle la présence, en ces lieux, d'une ancienne chapelle accolée aux remparts : elle desservait, à l'entrée de la ville, l’un hôpital pour les voyageurs.

 

Chapelle Notre-Dame-des-Mariniers : près du cimetière, chapelle remontant au XVe siècle avec une massive porte d'entrée de style ogival. Une inscription, en caractères gothiques, est encastrée dans le mur : "Vous qui passez, priez pour les trépassés".

Elle conserve :

Ø  une piéta du XVIIe siècle, inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 1995,

Ø  un tableau du XIXe siècle représentant une barque de mariniers sur le Rhône et l'apparition de la Vierge au dessus du coteau de la chapelle (même inscription en 2003),

Ø  une peinture monumentale de Vierge à l’Enfant avec deux mariniers du XIXe  siècle (même inscription),

Ø  un tableau du Bon Pasteur du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  un lustre du XIXe siècle (même inscription).  

 

Léproserie : au XVIe siècle (et sans doute avant) il existait une léproserie vers le Mas de Marignier.

 

Lieudits Saint Mamert et Saint Georges.

 

Châteaux :

 

Enceinte médiévale : à partir de 1238, Thomas de Savoie ayant juridiction sur Saint Symphorien fit entourer la ville de remparts. Ceux ci se développaient sur un périmètre de 2000 mètres entourant une trentaine d'hectares. Ils étaient renforcés de huit tours de garde et percés de cinq portes.

Il subsiste aujourd'hui un élément de courtine de 173 mètres de longueur, sur l'avenue du Champ-de-Mars, haut encore de 5 mètres pour une épaisseur à la base de 2 à 3 mètres. A l'intérieur, on distingue des niches où les archers se postaient. On peut voir aussi une tour de la porte dite de Montgardier, dans l'enceinte des sœurs de Châteauvieux.

 

Château delphinal : dans l'angle sud des fortifications, le Comte Thomas de Savoie avait fait édifier un château qui fut achevé en 1250. Celui ci était défendu au nord par la "Tour Blanche" où, selon la tradition, Blanche de Castille, mère de Saint Louis, aurait séjourné au moment des croisades.

En 1356, le mandement de Saint-Symphorien passa au Dauphin de Vienne, en échange du pays de Gex. Les remparts et le château furent démantelés vers 1590, lors des guerres de religion.

 

Maison forte de la Roche.

 

Maison forte de Bellegarde.

 

Château de la Vautière.

 

Architecture civile :

 

Maison de la Colombière : au 10 de la Rue Centrale, ancienne demeure de la famille de la Colombière connue dès 1425.

 

Relais de poste : en 1481, Louis XI installa à Saint Symphorien, ville d'étape sur la route de Provence, un relais de poste dont subsistent aujourd'hui des dépendances et, notamment, un hangar monumental dit de la Croix Blanche dont la toiture est portée par une magnifique charpente.

 

Ancien hôtel de Melat : les façades et les toitures, la cage d'escalier avec sa rampe en fer forgé, l'ancien salon de réception et l'ancienne salle à manger du rez-de- chaussée et la galerie avec son décor au premier étage ont été inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en1990.

 

Maison de l’Harmonie des XVIe et XVIIe siècles avec des fenêtres à meneaux, rue Centrale.

 

Ancien domaine Dupoizat avec orangerie.

 

Autres indications :

 

Lieudit la Vautière déjà mentionné au XIIIe siècle : Valjutier.

Lieudit la Grande Roche également mentionné au XIIIe siècle : Rocha.

Moulin de Novet mentionné dans un acte du 13 novembre 1316.

Atelier de monnaies delphinales mentionné dans un acte du 25 novembre 1340.

Patrie du général d’Empire Ennemond Bonnard, dont le nom est gravé sur l’Arc de Triomphe de Paris.

Une plaque atteste de la rencontre en 1867 d’Hector Berlioz et Estelle Fournier.

 

La mairie conserve des objets d’art :

 

Ø  un tableau de Joseph du XVIIe siècle, classé monument historique au titre des objets mobiliers en 1982,

Ø  un tableau de la découverte de Moïse du XVIIIe siècle (même classement),

Ø  trois dessus de portes et trois reliefs de 1760 inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 1978,

Ø  un heurtoir du XVIIIe siècle (même inscription),

Ø  un mascaron et une vasque du XVIe siècle (même inscription en 1990),

Ø  quatre dessus de portes représentant les saisons des XVIIIe et XXe siècles (même inscription),

Ø  un mécanisme d’horloge de 1869 (même inscription).

 

Péage mentionné dans un acte d’octobre 1250.

Charte de ville franche octroyée le 1er octobre 1257.

Moulin du Novet, attesté depuis 1270, devenu moulinage de soie au XVIIIe siècle.

Lieudit la Blanchisserie mentionné au XIVe siècle : Blancheria.  

ENS du marais de l’Ozon.

ZNIEFF des cressonnières de Simandres et de Saint-Symphorien-d’Ozon.

ZNIEFF des Grandes-Terres.

 

Bibliographie :

 

Regeste Dauphinois : n° 447, 7054, 7091, 8685, 9210, 9231, 9381, 10991, 11358, 12154, 19472, 21025, 22408, 30730, 32613, 32614

Regeste complémentaire n° 2080 et 3419

Monumenta germaniae historica, 1826, T 1, page 645

Grégoire de TOURS : Historia Francorum (VIe siècle) publié par M. GUIZOT en 1823, T II, page 36

N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, T I, 1661, page 635 et T II, pages 117 et 172

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, man. 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, pages 264, 418 et 572

De VALBONNAIS : Histoire de Dauphiné, 1721-1722, T I pages 97, 119 et 120

Baron A. RAVERAT : à travers le Dauphiné, voyage pittoresque et artistique, 1861, page 6

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 350, 351 et 353

Abbé NAQUIN : les rives de l’Ozon, 1867

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, pages 150, 279, 566, 673, 791 et 792

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A. LONGNON : géographie de la Gaule au Ve siècle, 1878

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Saint-Symphorien-d’Ozon, diagnostic 2017

ADLFI Informations Auvergne Rhône Alpes 2020