SAINT-PRIEST

 

Ex canton de Saint-Symphorien-d’Ozon, Isère puis Rhône, puis commune du Grand-Lyon. Métropole de Lyon depuis le 1er janvier 2015.

Forme ancienne : de Sancto Prejecto au XIIe siècle.

Beau Priest en 1793.

Gentilé : San Priods.

Héraldique : d’azur aux quintefeuilles d’argent.

 

Cartes IGN au 1/25000ème : 3031 ouest et 3032 est

 

Superficie : 2971 hectares.

 

Population (2015) : 45097 habitants.

 

Hagiographie :

 

Praejectus (Préjet, Priest), évêque de Clermont assassiné en 674.

Martin, évêque de Tours, évangélisateur des Gaules, patron de la France (300 communes portent son nom).

Vincent de Paul, aumônier des galères en 1619, fondateur de la congrégation des lazaristes.

 

Préhistoire : en 1879 on a trouvé une hache en pierre polie d'époque néolithique (au Musée de Lyon).

La construction de la ZAC de Feuilly a amené, entre 1997 et 1999, la découverte d’un site paléolithique ou épipaléolithique.

 

Protohistoire : divers vestiges sont signalés :

 

Ø  au lieudit le Réservoir, on a découvert en 1988 une structure de l'âge du Bronze,

Ø  au lieudit Champ du Pont on a repéré en 1995 plusieurs sites du Bronze final sur 30 hectares,

Ø  à la ZAC de Feuilly on a découvert, en 1999, un site du Bronze final,

Ø  lors de l’aménagement de la ZAC des Perches, on a découvert en 1995 un site protohistorique (trous et calages de poteaux, fossés),

Ø  rue du Dauphiné on a découvert en 1998 un site du Bronze final,

Ø  à Manissieux en 2002, on a découvert douze structures des âges du Bronze et du Fer (fosses, silos, puits d’extraction) et une activité métallurgique (four),

Ø  sur le tracé du boulevard urbain Est, présence d’un site protohistorique,

Ø  au dépôt du tramway on a découvert un autre site du Bronze final.

 

Epoque gallo-romaine : Passage de la voie romaine de Lyon à Milan, au lieudit Manissieu. Cette voie était appelée, en 1240, « chemin qui tend à Rome ». De nombreux vestiges sont connus :

 

Ø  au nord de Saint Priest, vers Saint Martin d’Alô, passage de la voie de Lyon à Crémieu, strata Lugduni du Moyen Âge,

Ø  au lieudit Bel Air, entre les numéros 14 à 18 de la rue Mansard, on a mis au jour, en 1971, des substructions et des poteries,

Ø  au lieudit Champ Dolin, on a découvert des tegulae, des morceaux d'amphores, de la céramique allobroge, un petit bâtiment et 67 fosses à galets,

Ø  aux lieudits Saint Martin et la Garenne, emplacement de sites à tegulae,

Ø  au lieudit le Carré, on a mis au jour une petite construction en galets avec une toiture en tegulae,

Ø  au lieudit le Mollard, présence de tegulae des IIe et IIIe siècles,

Ø  au lieudit le Grisard, on a exhumé, en 1981, un tronçon de voie romaine (de Mions à Genas ?). Dans le revêtement interne de la voie il y avait ½ as de Nîmes du premier siècle avant notre ère,

Ø  au lieudit le Réservoir" on a repéré en 1988 des fossés gallo-romains,

Ø  des traces de la centuriation du Velin auraient été repérées,

Ø  entre 1997 et 1999, à l’occasion de l’aménagement de la Zac de Feuilly, on a exhumé un petit établissement rural du 1er siècle avec huit sépultures du Haut- Empire,

Ø  au même endroit, rue de Minerve, on a découvert, en 2000, un établissement des IIIe et IVe siècles,

Ø  en 1995 dans le château de Saint Priest on a mis au jour une épitaphe : « D(iis) M(anibus) / ET ME(mo)RIAE AETER / NAE IVLI VICTORIS PVERI / QVI VITA ABLATA EST / QVI VIXIT ANN(is) X M(ensibus) VIII / D(iebus) XXVIII QVI STVD(i)S E / DOCATVS EST IVLIA SA / TVRNINA ET VIRELLIVS / MALVTINVS SIGNOLV / CERNIO PARENTES IN / FELICISSIMI FILIO DE / SIDERANTISSIMO FE / CERVNT ET SIBI VIVI / PVSEVERVNT ET SVB ASCI(a) DEDICAVER(unt) « : « aux dieux manes et à la mémoire éternelle de Iulius Victor, petit garçon à qui la vie a été enlevée et qui a vécut 10 ans 8 mois et 28 jours et qui avait fait des études. Iulia Saturnina et Virellius Malutinus, surnommé Lucernio, ses parents très malheureux ont fait (ce monument) à leur fils très regretté et l’ont dédié sous l’ascia » (IIe ou IIIe siècles). La mention des études suivies par le jeune défunt est inhabituelle,

Ø  en 1999, 12 Grande Rue on a découvert une fosse gallo-romaine,

Ø  16 rue J. Berlioz, on a découvert du mobilier gallo-romain du Ier au IIIe siècles : fibule, boucle de ceinturon, bague, deux boucles d’oreille, urne, vase en sigillée, deux vinaires, deux coupes, un vase, un bol, une fiole en verre et une monnaie,

Ø  A la ZAC de Feuilly, emplacement d’un petit établissement rural avec des cabanes semi enterrées,

Ø  Au parc technologique de la Porte des Alpes, présence d’un site gallo-romain du Bas Empire

Ø  22 à 24 rue du Grisard, présence d’un site gallo-romain qui a livré 69 monnaies d’époque constantinienne et une construction sur poteaux des IVe ou Ve siècle.

 

Haut Moyen Âge : divers vestiges sont également connus :

 

Ø  le nom de la commune dérive peut être de Saint Praejectus, évêque d’Auvergne au VIIe siècle sous le patronage duquel fut placée la localité,

Ø  au lieudit le Mollard, on a découvert des sépultures de tradition burgonde,

Ø  au lieudit la Rage, nécropole de datation indéterminée mais ancienne,

Ø  au lieudit Revaison, on a découvert un fond de cabane mérovingienne utilisant des réemplois gallo-romains,

Ø  la rénovation du château de Saint-Priest, entreprise à compter de 1994, a révélé les fondations d’une église à nef unique avec une abside semi circulaire, antérieure au XIe  siècle,

Ø  emplacement d’une motte castrale.

 

Lors de l’aménagement de la ZAC de Feuilly on a découvert, en 1999, une marmite du Bas Moyen Âge (XIIIe, XIVe siècles).

 

Edifices religieux :

 

Prieuré Saint Martin d'Alô : son origine n'est pas connue. L'existence de ce prieuré est attestée de 1408 à 1786. Il dépendait alors de l'abbaye royale de Saint Pierre de Lyon. Il n’en reste que le lieudit Saint Martin.

 

Paroisse disparue de Charvolay mentionnée au XIIIe siècle : ecclesia de Chavorlay.

 

Eglise Saint Praejectus aujourd’hui Saint-Vincent-de-Paul : la réédification de l'église, en 1883, a conservé, comme nef centrale, l'ancienne église qui pouvait remonter au XIVe siècle et qui passe pour avoir été la chapelle du château.

 

Chapelle disparue de Sainte-Marguerite-de-la-Clostra.

Rue de la Croix-Rousse, croix métallique surmontant une colonne de molasse ocre, datée de 1643.

 

Eglise Sainte Marguerite de Manissieu : elle a été édifiée en 1843 sous le vocable de Sainte Marguerite

 

Chapelle de Revaison.

Chapelle de la Cité Berliet de 1930, démolie en 1954.

Eglise moderne de Notre-Dame-de-la-Paix de 1960.

Chapelle Saint-Vincent-de-Paul de 1962, transformée en 1978.

Lieudit la Croix Rousset.

 

Croix de jubilé de Manissieux de 1852.

Croix de la Poste aux Chevaux.

Croix rue du Payet, place Favard, de la Cité Berliet et du cimetière.

 

Châteaux :

 

Château : il existait un ouvrage défensif dès au moins le XIIIe siècle. Au début du XIVe siècle, le château fut reconstruit et le donjon carré, avec mâchicoulis, date de cette époque. Le château fut donné le 11 mars 1336 par l'abbé d'Ainay à Humbert Richard, seigneur de Saint Symphorien d'Ozon et bienfaiteur de l'abbaye d'Ainay. Sous Charles V il appartenait à un compagnon d'armes de Du Guesclin, le Comte Richard. Charles VII y séjourna à plusieurs reprises, en 1455 et 1457 et il y réunit même les états de la noblesse du Dauphiné. François Ier s'y arrêta et y rendit divers édits, en 1540 et 1544. En 1597, Henri IV y organisa une conférence "pour apaiser les désordres de la Ligue".

La façade du château, orientée nord ouest, est digne d'un grand intérêt. Elle possède, à l'angle ouest, un clocheton octogonal couvert d'ardoises et s'appuie contre le donjon carré du XIVe siècle. Au rez-de-chaussée, des colonnes plaquées avec volutes rappellent les embellissements datant de la Renaissance. Des médaillons marquent le souvenir des passages de Charles VII et de François Ier. Au dessus du portail flamboyant, très riche bien que partiellement mutilé, figure l'écu armorial des seigneurs de Saint Priest et, encore au dessus, court une arcature avec trois baies ouvertes et quatre fermées, séparées par des colonnes à chapiteaux.

Les façades et les toitures, à l'exception de celles formant l'extrémité de l'aile nord, ont été inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1984.

 

Maison forte de Châteauvieux.

 

Autres indications :

 

Manissieu est mentionné dès le XIIe siècle (Maneysseu) et Charbonnière dès le XVe siècle (Charboneri).

Lieudit la Fouillouse mentionné au XIVe siècle : Foliosan.

Le lieudit Parilly est mentionné au XVe siècle : Parillieu.  

Fort construit de 1887 à 1890, à l'est du village, sur une légère élévation de terrain.

Cité ouvrière Berliet des XIXe et XXe siècles, inscrite à l’inventaire général du patrimoine industriel en 2008.

 

Bibliographie :

Regeste dauphinois n° 17706, 22553

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C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, page 350

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, pages 300 et 301

A. JOANNE : géographie du département de l’Isère, 1876, page 64

R. DELACHENAL : cartulaire du temple de Vaulx, 1897, charte 93

Dom BESSE : abbayes et prieurés de l’ancienne France, 1912, IX, 43

J. ROMAN : description des sceaux des familles seigneuriales du Dauphiné, 1913, pages 309 à 311

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 25, 79, 87, 90, 121, 150, 212, 260, 316, 323 et 325

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, pages 218 et 221 à 223

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C. PELLETIER : châteaux et maisons bourgeoises dans le Rhône, 1980, page 224

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Collectif : si l’on me contait Saint-Priest, 1984

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L. CHARBONNIER : histoire de Saint-Priest des origines à 1789, 1990

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