SAINT-PIERRE-DE-CHANDIEU

 

Ex canton d’Heyrieux puis, à compter du 1er janvier 1968, de Saint-Symphorien- d’Ozon (Rhône) aujourd’hui canton de Genas, Rhône.

Forme ancienne : Candiacum au Xe siècle.

Gentilé : Saint Pierrards.

Héraldique : de gueules au lion d’or (blason de la famille de Chandieu).

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3032 est

 

Superficie : 2928 hectares.

 

Population (2015) : 4456 habitants.

 

Hagiographie :

 

Pierre, premier des apôtres et premier pape, crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de la basilique qui lui est consacrée.

Thomas, apôtre, martyrisé à Calamine en Inde.

 

Préhistoire : une hache en pierre polie a été découverte avant 1867.

 

Protohistoire : on aurait trouvé quelques traces du Bronze moyen.

On a pensé qu’une voie protohistorique reliait Vienne au port de Chandieu.

Les mamelons de Chandieu, dominant la plaine du Velin, ont jadis été considérés comme des tumuli celtiques. On y voit aujourd’hui des mottes castrales (infra) mais l’un d’entre eux semble remonter à l’âge du Fer.

Une hache à bords droits du Bronze final a été découverte sur la commune ainsi qu’une hache à ailerons sub terminaux de même époque.

19 perles de l’époque de la Tène provenant de la commune sont conservées au Musée d’Art et d’Histoire de Genève.

 

Epoque gallo-romaine : divers vestiges sont connus.

 

Ø  l'éminence de Cudon, ou Châtonday, a livré quelques tessons d'apparence gallo romaine et des tegulae,

Ø  au château de Chandieu, que la tradition indique avoir été édifié sur l'emplacement d'un fortin antique (ou d’un temple), des tegulae sont remployées dans des murs,

Ø  emplacement présumé de villa au Bourg qui a livré une canalisation en terre cuite,

Ø  la croix de l'ancien prieuré de Saint Pierre aurait été érigée sur un autel taurobolique,

Ø  au Rajat, deux amphores contenant 5 à 6000 monnaies romaines ont été mises au jour avant 1959, lors de labours,

Ø  des traces de parcellaire antique auraient été repérées au nord de la commune,

Ø  en 2002, au lieudit Savoye on a découvert un site gallo-romain,

Ø  la même année, au lieudit la Madone on a exhumé un site gallo-romain (tranchée, tegulae, trous de calages de poteaux, monnaie du Ier siècle),

Ø  la voie de Lugdunum à Cularo devait se situer à l’emplacement de l’actuelle D 518 ou dans un tracé parallèle proche,

Ø  on notera un lieudit les Grandes Terres au nord-est de la commune.

 

Haut Moyen Âge : au lieudit les Chapelles, dans le cimetière de la chapelle dédiée aux 10 000 martyrs d'Agaune, on a découvert des sépultures de tradition burgonde avec des poteries du Ve siècle. Il existe à cet égard une tradition locale d'un massacre de Burgondes convertis à la religion chrétienne.

Au Xe siècle, mention de l’Ager Candrencensis in pago Lugdunense et la villa Candiacum dans un acte du 4 avril 927, le hameau de Renonceaux est mentionné sous la forme Rovoscallo à la même époque et celui de Marguin sous la forme Meralgas, également au Xe siècle. Mention est également faite de l’arathore villa in ager Candeacense et de la Nonedis villa (Nain).   

Poypes de Chandieu : trois mamelons artificiels, dans le même alignement, culminent à 380 mètres. L'un est occupé par le château de Chandieu, le second, dénommé Cudon, est probablement d'origine antique (supra) et le troisième est une motte castrale du Xe siècle. Celle-ci, en forme de tronc de cône, a été constituée par un apport de terre sur le point culminant de la commune. Elle présente une faible surface sommitale : la forme des parcelles dessine le contour d’une basse cour entourée de fossés à demi comblés. Cette basse-cour présente une forme ovalaire.

Dès l’époque carolingienne un bourg fortifié semble s’être développé près du château où on érigea une chapelle dédiée à Saint Clair. Une famille de Chandieu est connue dès l’an 900 avec Berlion, membre de la cour du royaume de Bourgogne.

 

Edifices religieux :

 

Prieuré : ancien prieuré Clunisien, fondé en 970, qui était dédié à Saint Pierre aux Liens. Son église était à la fois prieurale et paroissiale. Elle est donnée à Cluny en 976. En 1262, il n’y avait plus qu’un seul moine. Il en subsiste une croix érigée sur l’autel au lieudit les Chapelles dans le cimetière de la chapelle.

 

Chapelle castrale : dédiée aux 10 000 martyrs d’Agaune, c'est une belle chapelle romane fortifiée, malheureusement informe extérieurement, qui conserve de très belles fenêtres admirablement appareillées. La chapelle a été est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1948.

 

Une ecclesia de Chaletes est mentionnée au XIIIe siècle.

 

Hôpital Notre Dame cité en 1375, date à laquelle Ponce Rancut, damoiseau, lui lègue une rente.

 

Chapelle Saint Thomas : bâtie en 1654 par François de l'Aigue, en remplacement d'une ancienne chapelle dédiée à Saint Clair. Elle conserve :

Ø   une cloche de 1624, classée monument historique au titre des objets mobiliers en1963,

Ø  une croix de procession du XVIIIe siècle inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets des monuments historiques en 1987,

Ø  une statue de la Vierge du XIXe (même inscription).

 

Eglise Saint-Pierre-aux-Liens : reconstruite au XIXe siècle, dans le style néo roman. Sa dédicace laisse supposer une haute origine. Elle conserve de nombreux objets du XIXe siècles inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 1987 :

-       deux tableaux de la confrérie du Sacré-Cœur et le confrérie de Saint Joseph de 1864,

-       cinq peintures monumentales de 1843-1849,

-       un fauteuil de sacristie,

-       deux bannières de procession de Saint-Pierre-aux-Liens et de l’Immaculée- Conception,

-       un reliquaire de la chaine de Saint Pierre,

-       deux reliquaires de la vraie croix (du XVIIIe siècle),

-       un chandelier pascal,

-       six chandeliers d’autel,

-       un calice et une patène,

-       un ostensoir de 1840,

-       les boiseries et les stalles du chœur,

-       la clôture du chœur de 1843,

-       une statue de Christ en croix de 1843,

-       cinq peintures monumentales de 1849

 

Statue du Christ devant le cimetière.

 

Lieudit la Maladière, emplacement d'une ancienne maladrerie.

 

Châteaux :

 

Château de Chandieu : sa silhouette de forteresse, dressée sur un tertre artificiel, surplombe la plaine de Lyon. La maison de Chandieu fut l’une des plus puissantes du Dauphiné. On a mention d’un Amblard de Chandieu en 944 puis d’Hector en 982. Leurs armes étaient au lion d’or paré d’azur et leur devise : « pour l’éternité ».  

Dès l'époque carolingienne, un bourg fortifié semble s'être développé près du château, mentionné dans une bulle du pape Etienne IX en 1058. L’un des premiers seigneurs connus est Berlion en 1127. Actuellement, le château mêle d'importants bâtiments du XVIe siècle à des parties des XIIe et XIIIe siècles. Le château conserve une double enceinte, deux grosses tours, une chapelle romane et une remarquable tourelle à trois pans sur laquelle se trouve un écusson aux armes des Chandieu. Leur devise était : « Eternité ».

Les façades et les toitures du château, la chapelle romane et les remparts ont été inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en1948.

 

Maison forte de Genevray : située entre l'Ozon et le château de Chandieu. Cette maison forte a été construite au milieu du XVe siècle par la famille des Du Bourg.

 

Château de l'Aigue : belle construction de style Louis XIII dont l'origine remonte à 1420. Le corps d'habitation principal, élevé de deux étages, est flanqué de deux pavillons aux toitures élancées et d'une tour oblongue.

 

Autres indications :

 

Lieudit Bois de César.

Lieudit Barbara au sud-est du village.

Lieudit Saint Pierre.

 

Bibliographie :

 

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