Ex canton d’Heyrieux dans
l’Isère puis de Meyzieu d’abord dans l’Isère puis dans le Rhône à compter du 1er
janvier 1968, aujourd’hui canton de Genas, Rhône.
Forme ancienne : Sancti Laurentii
ultra Rhodanum au IXe siècle.
Mure la Fontaine sous la Révolution.
Gentilé : Laurentinois.
Héraldique : d’azur à
l’église entourée d’une enceinte de quatre tours d’argent ouverte et maçonnée
de sable surmontée de deux étoiles d’or.
Carte IGN au 1/25000ème :
3132 SB
Superficie : 1863
hectares.
Population (2015) : 5391
habitants.
Hagiographie : Laurent, martyr en 158 sous Aurélien. Il est
représenté avec un gril à la main rappelant son supplice.
Préhistoire : pierre à cupules du Bois du Recou.
Epoque
gallo-romaine : Saint-Laurent,
qui aurait trouvé son origine dans un camp romain (encore nom d'un lieudit),
était situé sur le tracé de la voie romaine de Lyon à l'Italie. Il subsiste
d'ailleurs encore un hameau dit le Pavé. Divers vestiges sont
connus :
Ø à Saint Romain, emplacement d’un grand site
gallo-romain, peut-être une agglomération secondaire,
Ø une villa et un castrum sont mentionnés,
Ø au lieudit la Ville, emplacement probable de
villa romaine,
Ø en un lieu non précisé on a découvert une monnaie
romaine (non décrite),
Ø emplacement supposé de temple ayant précédé l’ancienne
église,
Ø un soubassement ou entablement d’un édifice gallo-romain
est conservé dans la cour intérieure du château,
Ø l’église conserve dans la nef une pierre moulurée de
Ø à hauteur de la 3ème travée, pierre avec
traces d'inscriptions d'une stèle, aujourd’hui illisibles,
Ø au lieudit la Petite Craze
on a découvert en 2011 un habitat rural (céramique domestique),
Ø des traces de ce qui pourrait être un cadastre antique
apparaissent particulièrement dans la région de Saint-Laurent ; en effet,
la structure du parcellaire apparaît en réseaux orthogonaux maillés sur les
photographies aériennes. Deux orientations principales coexistent et ce type de
structures cadastrales est généralement attribué à l’époque romaine,
Ø on notera un lieudit la Grande Terre au sud de
Saint-Laurent.
Haut
Moyen Âge : en 1852, lors de la
démolition de l’ancienne église, sans doute d’origine paléochrétienne, on a mis
au jour plusieurs inscriptions funéraires qui ont été replacées dans l’abside
de la nouvelle église. Selon ALLMER, d’autres épitaphes auraient été
découvertes mais non conservées. Lorsque l’abside a été restaurée, quatre
d’entre elles ont disparu :
Ø « … / (bonae) MEMOR(iae) / … A RELIGIO(osa) / (quae vix)IT ANNO(s)… / (obit…) F(ibruarias)
FELI(ce) V(iro) (clarissimo)
C(onsule) » : « … de bonne mémoire,
religieuse qui vécut … ans. Elle est morte le … février sous le consulat de
Félix clarissime » : janvier ou février 511,
Ø « … / …
MPIA / … / P(ost) C(onsulatum) IVST(ini) INDICT(ione
XIX » ; « … mort le … ans après le consulat de Justin, la XIXe année de
l’ indiction» (entre 547 et 630),
Ø « IN (h)OC TOMO / LO REQVIESCIT BONE MEMO / RIAE
VILLARIC / PATER PAVPERO / RVM QVI VIXIT / ANNVS LXXXV OBI / IT IN PACE X C(alenda)S / FEB(ruaria)S IND(ictione)OC(ta)VA » ; « dans ce tombeau
repose Villaric, de bonne mémoire, qui fut le père
des pauvres. Il est mort en paix à l’âge de 85 ans, le 10 des calendes de
février, la huitième année de l’indiction » (fin du VIe siècle ?) ;
seule inscription conservée à l’intérieur de l’église,
Ø « HIC MAGNIS MERITOR MI… / HIC PRIMA IOVENTVS
Q(u)EM D(om)N(u)S V(o) / CANS SINCIR(u)M A CARDINE MVNDI… / ARCADI(u)S
QVONDA(m) D(omin)O PVRVS QVI / MENISTER BENIGN(u)S
HAC MITIS / ADQ(ue) DESTI… / CIS II… » :
« ici ? brillant par ses ? grands mérites ? ici, prime
jeunesse que le Seigneur ? a appelé sans tâche depuis le faîte du monde,
feu Arcadius, pur devant le Seigneur, serviteur plein de bonté et de douceur
et… » ; ce fragment d’inscription d’un prêtre ( ?) nommé
Arcadius est attribué au VIIe siècle.
Ø « … NCEPSO / … ISAVITIIS TENER… / … SISTANT
IGITVR FLER… / … NEC NON FAMVLI FIDA … / … NEC MENS IN TENEBRIS / … VI KAL(endas) ». Cette inscription, non traduite, est
attribuée au VIe siècle.
L’église
Sancti Laurentii
ultra Rhodanum est citée en 884 dans la charte du
dénombrement des possessions de l’église métropole de Lyon. Selon B. BLIGNY,
elle aurait existé avant la fin de l’époque burgonde.
Le
lieudit Chapulay est cité au IXe siècle :
Caponerias in agro Baonense.
Emplacement
d’habitat du haut moyen âge au lieudit les Guillemotières.
Emplacement
de mottes castrales à Saint Laurent et à Paolleu
(Poulieu).
Edifices religieux :
Prieuré
Notre-Dame-de-Paolleu ou Poulieu : ancien prieuré Bénédictin, fondation de l'abbaye
d'Ainay, qui conserve une apparence de forteresse médiévale, pourvue de douves
et de tours rondes. Le prieuré avait pour dépendances les églises de Saint
Laurent, Saint-Bonnet-de-Mure et Grenay, dès le XIIe siècle. A proximité du
prieuré, qui offrait un lieu d'asile en cas de danger, un petit village se
groupa au pied de la chapelle Sancta Maria de Paolleu.
Cette chapelle, détruite par un incendie au XIXe siècle, n'offre plus qu'un pan
de mur.
A
proximité une petite chapelle avec campanile, également dédiée à Notre-Dame-de-
Poulieu, a été érigée au XIXe siècle. Elle conserve :
Ø une statue céroféraire d’abbesse du XVe siècle
inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments
historiques en 1986,
Ø le maître autel du XVIIIe siècle (même inscription),
Ø un Christ en croix du XIXe siècle (même inscription),
Ø un lutrin de 1870 (même inscription),
Ø une statue de la Vierge à l’Enfant du XIXe siècle
(même inscription),
Ø un chandelier d’autel du XVe siècle (même inscription
en 1995),
Ø un bas-relief d’anges musiciens et chanteurs du XVIIe siècle,
classé monument historique au titre des objets mobiliers en 1995.
Hospice
de Mure : fondé au XIIe siècle
par les chevaliers de Saint-Jean-de- Jérusalem, cet hôpital et hôtellerie, tout
à la fois, avait pour fonction d'accueillir les pèlerins malades ou bien
portants, à l'arrivée de la première étape de Lyon en direction de Rome. Le
temple de Vaulx, relevant du même ordre, en était la seconde étape. L'hospice
de Mure dépendait de la Commanderie Saint Georges de Lyon. De nos jours, une
épaisse muraille, de plus de deux mètres d'épaisseur et une belle salle voûtée,
dite des Chevaliers, sont les seuls vestiges de cet établissement.
Chapelle
Notre-Dame-des-Anges du XVe siècle reconstruite en 1867 : elle en conserve
un élément baroque.
Eglise
Saint Laurent : elle a été
élevée en 1863 dans le style néo gothique. Elle conserve des œuvres du XVIIe
au XIXe siècles :
Ø une croix d’autel du XVIIIe siècle inscrite à
l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en
1986,
Ø une statue de Christ en croix du XVIIIe siècle (même
inscription),
Ø le maître autel du XIXe siècle (même inscription),
Ø l’autel de Saint Laurent et son retable (même
inscription),
Ø l’autel de la Vierge et son retable (même
inscription),
Ø une croix de procession du XIXe siècle (même
inscription),
Ø un confessionnal du XIXe siècle (même inscription),
Ø les fonts baptismaux du XIXe siècle (même
inscription),
Ø une chaire à prêcher du XIXe siècle (même
inscription),
Ø trois consoles et leurs dais du XIXe siècle (même
inscription),
Ø deux bancs d’œuvre du XIXe siècle (même inscription),
Ø l’ancienne clôture du chœur du XIXe siècle (même
inscription),
Ø les boiseries et les stalles du chœur du XIXe siècle
(même inscription),
Ø deux bancs d’œuvre du XIXe siècle (même inscription),
Ø une croix de procession du XIXe siècle (même
inscription),
Ø des lambris de revêtement du XIXe siècle (même
inscription),
Ø un tableau de l’apparition du Christ à Marie-Madeleine
de 1888 classé au titre des objets des monuments historiques en 1991
Ø une statue de la Vierge du XVIIe siècle (inscrite en
1995),
Ø un tableau de Saint-François-de-Paule du XVIIe siècle
classé au titre des objets mobiliers des monuments historiques en 1995
Ø un tableau de la Vierge et de Saint Jean du XIXe siècle
(inscrit en 1997).
Lieudit
Saint Romans.
Lieudit
la Croix Blanche.
Châteaux :
Maison
forte de Mure : son origine est
sans doute aussi ancienne que l'hospice, dont elle devait être une simple
dépendance avant de devenir, au XIVe siècle, la résidence de la famille de Bourellon puis celle des seigneurs de Mure jusqu'à la
révolution.
Après
de nombreuses vicissitudes, le château est revenu à sa destination première en
devenant le monastère de la Visitation Sainte Marie de Romans.
Château
delphinal : parfois qualifié de
"mérovingien", ce château date en fait de 1314, époque où le Dauphin
Jean d'Albon le fit construire et s'y installa. Le château fut construit d'un
seul jet, d'où une belle uniformité d'appareil et une grande simplicité de plan.
Lors du projet de cession du Dauphiné à Rome, l’évêque d’Avignon vint évaluer
le château le 17 janvier 1339. Il dénombra 160 feux pour la localité. Le
mandement de Saint Laurent comprenait deux paroisses (Saint Laurent et Saint
Bonnet) et 215 feux. Le château fut démantelé en 1590 sur l'ordre des consuls
de Lyon. Seules subsistent aujourd'hui la cour intérieure, l'enceinte et les
tours, formant encore des vestiges importants.
Maison
forte de Garnier : bâtie par la
famille de Garnier vers 1475 à l'intérieur du vingtain
delphinal. Cette maison forte, restaurée aux XVIIe et XVIIIe siècles existe
toujours mais elle est relativement banalisée.
Château
de Bellevue.
Château
des Littes.
Demeure
du Bois du Baron de 1830.
Autres indications :
Lieudit
Granval mentionné au XIIIe siècle : Grandi
Valle.
Lieudit
Culan mentionné au XIVe siècle : Cuylo.
Borne
de corvée du XVIIIe siècle.
ZNIEFF
des prairies de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry.
Bibliographie :
ADI :
B 2966,456
Regeste
dauphinois : n° 227, 381, 388, 464, 11686, 18875, 22166, 32797
G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, man. 1684
publié par H. GARIEL en 1864, T 2, page 551
E.
LE BLANT : recueil des inscriptions chrétiennes de la Gaule antérieures au
VIIIe siècle, 1856-1865, n° 385, 386, 387,
C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI
1864, page 364
G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867,
page 260
F.
CROZET : description des cantons de l’Isère, canton d’Heyrieux, 1870, page
4
ALLMER
(A) et A. de TERREBASSE : inscriptions antiques et du Moyen Âge de Vienne,
1874-1875, n° 509, 1782, 1819, 1936, 1937, 1938
E. ARNAUD : histoire des protestants du Dauphiné aux
XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Vol. II, 1875-1876, page 227
M.
C. GUIGUE : les voies antiques du lyonnais, 1877, pages 69 et 119
O.
HIRSCHFELD : Corpus Inscriptionum Latinarum XII, 1888, n° 2360, 2361, 2362, 2363, 2364 et
2150
C.
FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340),
Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, pages 160, 161, 202 et 205
M.
GIRARD : notes extraites des registres de la paroisse de
Saint-Laurent-de-Mure, 1790-1791, BSDEA 1910, pages 52 à 60
E.
PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U.
CHEVALIER en 1920, pages 61, 126, 176, 313, 315, 322 et 370
J.
B. LANFREY : chez nous, 1930, pages 188 à 190
F.
GERMAIN : les routes du Rhône à travers les âges, 1936, pages 127 et 139
J.
CHAUFFIN : les stations gallo-romaines du Bas Dauphiné, Evocations,1959,
page 45
J.
SAUNIER : le château delphinal de Saint-Laurent-de-Mure, Evocations, novembre
1970
Guide
archéologique du TCF, Rhône, 1973, page 27
J.
BURDY : promenades gallo romaines autour de Lugdunum, 1978, page 41
B.
BLIGNY : histoire du diocèse de Grenoble, 1979, page 18
A.
PELLETIER et alli : grande encyclopédie de Lyon
et des communes du Rhône, T 2, 1983, pages 489 à 494
A.
CHARVET : de Lyon à Satolas, le pays de Velin,
1984, pages 46 et 47
R.
CHARRE : une méthode d’approche de l’archéologie des paysages appliquée à
l’occupation antique des sols de la région lyonnaise, bulletin de liaison des
amis de la bibliothèque S. Reinach, 3, 1985, pages 48 et 49
F.
DESCOMBES : recueil des inscriptions chrétiennes de la Gaule, 15, 1985, n°
247 à 251 pages 641 à 650
J.
C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, pages 117 et 118
J.
MONTCHAL : le prieuré de Poulieu du XIIe au XVIIe
siècle, la Pierre et l’Ecrit 1996-1997, pages 51 à 65
H.
CHARLIN et J. MONTCHAL : autour des Plastres de
Mures, 1999, pages 30 et 31
B.
REMY : les esclaves et les affranchis dans la cité de Vienne au Haut-Empire
d’après les inscriptions, la Pierre et l’Ecrit, 2001, page 92
ILN
V 1, 2004, n° 552 pages 223 et 224
E.
FAURE BOURCHALAT : vivre à la campagne au Moyen Âge, l’habitat rural du Ve
au XIIe siècle d’après les données archéologiques, DARA 21, 2004, page 41
Carte
archéologique de la Gaule : Rhône 69/1, 2006, pages 388 à 390
SRA
Rhône Alpes, bilan scientifique 2011, page 156
J.
P. DELL’OVA : la commanderie du temple de Vaulx, templiers et hospitaliers
en Viennois et en Lyonnais, 2012, page 29
Site
Internet : borner.fapisere, page 110