PUSIGNAN

 

Canton de Genas, Rhône, ex canton de Meyzieu (Isère puis Rhône à compter du 1er janvier 1968).

Gentilé : Pusignanais.

Héraldique : au premier d’or au dauphin d’azur crêté, barbé, loré, peautré et oreillé de gueules, au second de gueules de deux chevrons d’argent surmonté d’une fasce du même.  

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3131 ouest

 

Superficie : 1304 hectares.

 

Population (2015) : 4011 habitants.

 

Protohistoire : un habitat de l'âge du Fer a été découvert au lieudit Mont Roux en décembre 1990.

En 2006, les travaux de contournement routier ont livré un site protohistorique de l’âge du Bronze ou du Fer : fosse, silo, trou de poteau.

En 2012 les travaux de la ZAC Syntex ont révélé des structures de l’âge du Bronze.

 

Epoque gallo-romaine : passage du compendium d'Aoste à Lyon vers Moisfond.

Le nom de la localité vint-il du patronyme Pusinius (domaine de ?).

On situe traditionnellement l'emplacement d'un camp romain au lieudit le Pavillon

Près de l'ancien chemin de Saint Ours, des travaux d'aménagement de l'aéroport de Lyon-Satolas, en 1972, ont amené la découverte d'un site gallo-romain.

En 1992, au lieudit Mont Roux on a découvert un site gallo-romain (fosses, tegulae, céramiques…).

 

Haut Moyen Âge : de nombreuses tombes de tradition burgonde auraient été découvertes.

Dans l’église paroissiale est conservée une inscription paléochrétienne du Ve ou du VIe siècle, grossièrement écrite, sans césure : « + VBIIOCIOMOLOREQ / SENTMEMBREBONEMEMORIE /RIORASCIMVNIEQVIVII/XITINPACEANNVSXXOBI / IIIIALEDECEMBRISINDEO » : « ici reposent les membres de Berte de bonne mémoire protégés par l’autel des saints qui a vécu en paix 25 ans. Il est mort le 4 des calendes de septembre ». L’inscription a été classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1983.

Motte castrale de la fin du Xe siècle ou du début du XIe siècle.

 

Edifices religieux :

 

Chapelle de Moifond : ancienne église paroissiale, contemporaine du château, qui s'élève encore au milieu du cimetière. Elle comporte une nef romane et un clocher du XVe siècle, époque de la reconstruction du chœur. Le plafond à caisson de l'église date du XVIIe siècle. Une tribune en bois, également du XVIIe siècle, préside au déroulement d'une litre funéraire peinte en l'honneur du marquis Claude de Costaing de Pusignan, mort en Irlande sous le règne de Louis XIV. Le motif héraldique est semblable à celui de la litre de Chassieu.

La chapelle a été inscrite à l'inventaire supplémentaire monuments historiques en 1982. La peinture monumentale des apôtres et l’Annonciation, des XVe, XVIe siècles, dont treize claveaux restent visibles, a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets des monuments historiques en 1983.

Eglise paroissiale Notre Dame du XIXe siècle, aujourd’hui de l’Assomption. Elle conserve :

 

Ø  un tableau de la naissance de la Vierge de 1868, inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets des monuments historiques en 1981,

Ø  une statue de la Vierge à l’Enfant du XIXe siècle (même inscription)

Ø  une peinture monumentale d’apôtre et d’Annonciation du XIXe siècle (même inscription),

Ø  un calice et un patène de 1908 (même inscription en 2012),

Ø  un calice et un patène de 1935 avec leur boite (même inscription).

 

Châteaux :

 

Château : édifié au XIIe siècle. Pendant tout le Moyen Âge, ce fut une importante place forte delphinale. Les envoyés du pape y font escale le 2 mai 1339, lors de l’inventaire du Dauphiné auquel ils procèdent. Après la bataille d’Anthon (infra), le roi Charles VII confisque le château à Alix de Varax qui avait pris le parti du prince d’Orange et en fait don à Rodrigue de Villandrando dont la vaillance avait été déterminante dans l’issue du combat. Le château fut détruit et brûlé sous la révolution. De cette importante construction qui dominait le village, ne subsistent que quelques vestiges : un pan de mur qui supporte la base d'une tourelle, la voûte de la crypte de la chapelle, les citernes et quelques dépendances.

 

Maison forte de Vieux Châtel : elle aurait été édifiée à une date lointaine mais non connue, sur l'emplacement du supposé camp romain. Bien que déjà disparue au XIVe siècle, elle est restée connue sous le nom de Vieux Châtel.

 

La bataille d’Anthon : elle est traitée essentiellement avec la commune de Janneyrias sur le territoire de laquelle elle a eu lieu. Néanmoins, il convient d’indiquer que le 7 juin 1340, soit 4 jours précisément avant la bataille proprement dite, l’armée dauphinoise établit son camp sous les murs du château de Pusignan. Elle prend le château le même jour.

 

La seigneurie de Pusignan fut acquise le 21 avril 1573 par François de Costaing dont les armes étaient d’azur à la fasce haussée d’argent accompagnée de dix losanges d’or, quatre rangées en chef et fix en pointe et sa devise : « prospérité ».

 

Lieux anciens :

 

Albo, XIVe siècle, Blanchetière.

Bacitorio, XIIIe siècle, Baco.

Bletoney, XVe siècle, Bleton.

Iter de lac, XIVe siècle, le Lac.

Moysson, XIIIe siècle, Moifond.

De Palaviso, XIVe siècle, Palavin.

De Rupta Nova, XIVe siècle, Rue Neuve.   

 

Autres indications :

 

Puit Troquet : il fut foré par les seigneurs de Pusignan pour le château. Profond de 28 mètres, ce puit a été remis au jour vers 1950.

 

Moulin à vent : à quelques centaines de mètres du château, moulin à vent construit ou reconstruit au XVIIe siècle, vers l'emplacement d'un puit de 56 mètres de profondeur qui s'ouvre au fond d'une tour assez bien conservée.

 

Croix de pierre, près du château, portant une inscription dégradée et la date de 1761.

Maison de maître place de la bascule.

Lieudit les Trois Voies.

ZNIEFF du Marais de Charvas.

ZNIEFF des prairies de Pusignan.

ZNEIFF des prairies de l’aéroport de Lyon Saint-Exupéry.

 

Bibliographie :

 

Regeste dauphinois n° 33072

Regeste complémentaire n° 2548

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, man. 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, page 439

QUINON (A) : notice sur le canton de Meyzieu, BSSI, T 2, 1841

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, page 350

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, pages 173, 174, 265, 411 et 691

U. CHEVALIER : cartulaire de l’abbaye de Saint-André-le-Bas de Vienne, 1869, page 114

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Meyzieu, 1870, page 5

U. CHEVALIER : choix de documents historiques inédits sur le Dauphiné, 1874, page 70

U. CHEVALIER : cartulaire de Bonnevaux, 1889, charte n° 114

M. C. GUIGUE : les voies antiques du Lyonnais, 1890

Abbé L. FILLET : l’Ile Barbe et ses colonies en Dauphiné, 1895, II et IV

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, page 202

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 4, 16, 36, 81, 194, 258 et 308

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 195

E. DONCIEUX : le château de Pusignan, Evocations, octobre 1959

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M. COLLARDELLE : sépulture et traditions funéraires du Ve au XIIIe siècle après J. C. dans les campagnes des Alpes françaises du nord, 1983, page 201

A. PELLETIER et alii : grande encyclopédie de Lyon et des communes du Rhône, T 2, 1983, pages 480 à 484

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GALLIA Informations Rhône Alpes, 1996, page 198

P. GAILLARD : la bataille d’Anthon, 11 juin 1340, collection « les batailles oubliées », 1998

Carte archéologique de la Gaule : Rhône 69/1, 2006, page 302

SRA Rhône Alpes, bilan scientifique 2012, page 185