FEYZIN

 

Ex canton de Saint-Symphorien-d’Ozon, Isère puis Rhône, puis commune du Grand-Lyon. Métropole de Lyon depuis le 1er janvier 2015.

Formes anciennes : Fascium au VIIe siècle, Fasium au XIe siècle.

Gentilé : Feyzinois.

Héraldique : de gueules à la bande ondée cousue d’azur, chargée en pointe d’un soleil d’or.  

 

Cartes IGN au 1/25000ème : 3031 ouest et 3032 est

 

Superficie : 964 hectares.

 

Population (2015) : 9645 habitants.

 

Hagiographie : Didier, évêque de Vienne, lapidé le 23 mai 611 à Saint-Didier-de- Chalaronne sur ordre de Brunehaut.

 

Préhistoire : au lieudit Champ Plantier, emplacement d’un site néolithique.

 

Protohistoire : divers vestiges sont signalés :

 

Ø  découverte d’une hache à douille de l’époque du Bronze final (au Musée Dauphinois n° 69.49.2),

Ø  le site de Champ Plantier a livré en 2005 un site de l’âge du Bronze à l’âge du Fer,

Ø  au lieudit la Chaîne on a trouvé de la céramique de l’âge du Fer,

Ø  au lieudit Petite Neuve on a ramassé des tessons protohistoriques,

Ø  au lieudit Chareyton, emplacement d’un site occupé de l’âge du Bronze à l’âge du Fer.

 

Epoque gallo-romaine : Feyzin était situé sur le tracé de la voie romaine de Lyon à Vienne. P. H. BILLY voit dans le nom de la commune le patronyme Fasius (domaine de). De nombreux vestiges sont connus :

 

-          on a découvert, en 1851, au lieudit la Charrière, les vestiges d’une villa avec des thermes ; l’inventeur du site mentionne « un hypocauste, des salles de bains avec baignoires et piscines en marbre, des chambres aux murs enduits de fresques, des sols pavés de mosaïques, une colonne et divers objets… ». On connaît aussi une tuile estampillée CLARINIANVMADA et un carreau marqué MARCELLVS,

-          en 1996, lors de travaux d’assainissement, les substructions de cette villa seraient réapparues.

-          Dans le hall de la mairie est exposé un masque funéraire monumental de 0,80 m de haut trouvé au lieudit la Tour et datant du IIe siècle. Ce masque était un masque de larve, c'est à dire de spectre, et il devait orner un monument funéraire, sans doute au bord de la voie romaine.

-          Allmer signale trois cippes (aujourd’hui au Musée de la Civilisation gallo-romaine à Lyon) servant de support à des piliers d'un hangar dans la cour d'une ferme située à un kilomètre au nord du village, entre la route et le Rhône :

> le premier :« D(is) M(anibus) / ET MEMORIAE / L(ucius) IVL(ii) ACCEPTI QVI / VIXIT ANN(os) XV / DIES DVOS / M(arcus) IVL(ilius) EVPLEVS ET / EOR IVLA / ACCEPTA PARENTES / FIL(io) VNICO KARISSIM(o) / ET SIBI VIVI / POSVERNVNT (ascia) » ; « aux dieux manes et à la mémoire de Lucius Iulius Acceptus qui a vécu 15 ans, 10 mois et 2 jours. Marcus Iulius Eureus et Iulia Accepta, ses parents, à leur unique fils chéri et à eux mêmes ont élevé ce tombeau (et l’ont dédié sous l’ascia) »,

> le second : « D(is) M(anibus) / D(ecimus) GALLI LASCIVI / D(ecimus) GALLIVS SACER / PATRI / ET SIBI VIVVS FECIT » ; « aux dieux manes de Decimus Gallius Lascivus, Decimus Gallius Sacer, à son père et à lui même de son vivant a élevé ce tombeau »,

> le troisième : « D(is) M(anibus) / M(arci) MODESTI(i) / MODES / TINI OPTATIA SIORA / MARITO OPTIMO / ET D(is) M(anibus) M(arcus) MODESTI OPTATI / OPTATIO SIORA FILIO / KARISSIMO » ; « aux dieux manes et à Marcus Modestius Modestinus, Optatio Siora à son excellent mari et aux dieux manes de Marcus Modestius Optetius, Optatia Siora à son fils chéri ».

-          Selon Pilot de Thorey, il y aurait eu des "bains romains" à Feyzin : sans doute s’agit-il des thermes de la villa de la Charrière,

-          au lieudit Carré Brûlé, on a découvert au XIXe siècle, dans une couche de terre calcinée, des débris incinérés, de grosses tegulae et du béton de tuileau,

-          au lieudit la Pierre, emplacement de villa de 60 mètres de longueur sur 40 mètres de largeur,

-          au lieudit Sous le Pin, des tuiles romaines et de la sigillée du IIe siècle ont été découverts dans un champ à l'est de la commune,

-          au lieudit Pré Blanc, des monnaies romaines, non décrites, auraient été découvertes dans un champ,

-          au lieudit les Limites, un site gallo-romain a livré en 2002 une fosse, un fossé, plusieurs mètres cubes de tuiles et de céramiques sigillées et des restes de murs,

-          au lieudit le Rosier, on a découvert en 2002 des fosses, un four et une aire de stockage des IIe au IVe siècles,

-          au lieudit Champ Plantier, emplacement d’un site gallo-romain,

-          au lieudit la Chaîne, emplacement d’une nécropole ayant livré un autel funéraire avec un socle de colonne, des fondations de murs, un plomb estampillé ILM et des amphores,

-          au lieudit la Tour, une fosse avec remblais gallo-romains a livré des tegulae, du mortier, des galets et des scories,

-          au lieudit Pré Blanc des monnaies romaines ont été découvertes en 1960 dans un champ,

-          au lieudit Chareyton, emplacement d’un site gallo-romain (enclos, fosses),

-          au lieudit Petite Neuve, un site a livré des fragments d’amphores et des fragments de mortier en lave,

-          dans le Rhône, en périodes de basses eaux, on voit un cippe brisé en deux morceaux,

-          en 2006 à Champ Plantier III on a découvert un ensemble à vocation pastorale du IIe siècle,

-          on notera un lieudit Grande Terre.  

 

Haut Moyen Âge : le territoire de Feyzin constituait, à l'époque mérovingienne, les terres patrimoniales de Saint Didier, évêque martyr, assassiné sur ordre de Brunehaut en 611. Il avait testé de sorte que ses terres reviennent à sa mort aux saints Macchabées et à Saint Maurice, les subsides que l'église de Vienne en tirerait devant servir à l'entretien des pauvres. Feyzin est alors désigné comme Ager Fascium.

La villa Fasiana est citée dans un diplôme de Louis le Pieux du 19 janvier 815.

Le site de Plantier a également livré des traces du Haut Moyen Âge.

Poype de Feyzin : elle se trouvait au dessus de la gare, au sud de l'église. Dominant le Rhône, elle avait vraisemblablement un rôle de surveillance de la route qui avait remplacé la voie romaine ainsi que du fleuve. Plutôt qu’un tumulus protohistorique il faut y voir une motte castrale. Depuis 1901 son emplacement est surmonté par une croix de mission.

 

Edifices religieux :

 

Commanderie de Charrière : commanderie templière citée dans les textes du XIIe siècle. Elle dépendait de la commanderie Saint Georges de Lyon.

 

Prieuré : ancien prieuré dit des Vignettes fondé en 1210 comme dépendance de celui de Solaize.

 

Prieuré de la Tour : sur un mamelon, vestiges du prieuré fondé en 1252 par Jean de Bernin, archevêque de Vienne. La tour servit plus tard de grenier à blé pour les habitants. Sur ses restes fut construite une ferme.

 

Hôpital médiéval disparu.

 

Eglise de l’Assomption : édifiée au XIXe siècle. Elle conserve une statue de la Vierge en bois doré et peint du début du XIXe siècle, inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en 1974 et 6 chandeliers d’autel de 1840 ainsi qu’un prie Dieu du XIXe siècle, inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en 1983.

 

Lieudit Saint Mamert.  

 

Châteaux :

 

Maison forte des Chaponnay : elle était située non loin de la Poype. Il n'en subsiste plus rien.

 

Château de Lisle : construit au XVe siècle par la famille de Chaponnay. L'édifice fut incendié pendant la révolution. Il conservait néanmoins une belle porte d'entrée de style Louis XIII et de nombreuses fenêtres à meneaux jusqu'en 1961, époque de sa démolition.

 

Château de la Bégude : construit en 1860 comme l'atteste la date inscrite sur le fronton au dessus de la porte d'entrée.

 

Lieudit Château Buisseau à Beauregard.

 

Autres indications :

 

Le lieudit l’Ile est mentionné dès le XIIIe siècle : insula prope Ramerian.

Lieudit Carré Brûlé cité dès le XIIIe siècle sous la forme Culfreyt.

Moulin de Bergiers mentionné au XVIe siècle.

Fort de Feyzin de 1875-1877 de type Séré de Rivières (26 ha).

Une des plus importantes raffineries d’Europe.

Immeuble de bureaux de la société Total France de 1967, labellisé « Patrimoine du XXe siècle » le 10 mars 2003.

Site géologique des chenaux fluviatiles, du miocène (0,19 ha), classé 2* à l’inventaire du patrimoine géologique de 2014.

ZNIEFF des Grandes-Terres.

 

Bibliographie :

 

Regeste Dauphinois : n° 604, 1808, 8437, 32613, 32641

Regeste complémentaire n° 1235 et 3243

G. ALLARD : Dictionnaire historique du Dauphiné, ms 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 1, page 495

E. PILOT de THOREY : fonds monuments et antiquités à la BMG, manuscrit R 7906-50

J. J. A. PILOT : précis statistique des antiquités du département de l’Isère, BSSI 1843, page 117

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 339, 350 et 352

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Saint-Symphorien- d’Ozon, 1870, page 6

A. ALLMER et A. de TERREBASSE : inscriptions antiques et du Moyen Âge de Vienne, 1874-1875, n° 432, 433 et 434

O. HIRSCHFELD : Corpus Iinscriptionum Latinarum, XII, 2, 1888, n° 1964, 1961, 1986, n° 5679 (24, 26 et 51)

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F. GABUT : les villas, mas et villages gallo-romains disparus, 1899, pages 28 et 29

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 86, 125, 145, 188, 245 et 313

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 218

J. SAUNIER : Feyzin, sa poype, ses prévôts et leur maison forte, Evocations, mai 1950

G. BAZIN : le château de l’île à Feyzin, Evocations, mai 1958

J. SAUNIER : quelques notes d’histoire sur Feyzin, Evocations, octobre 1967

R. GASSAT : la villa gallo-romaine de Feyzin, Evocations, avril-juin 1974, pages 123 à 128

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