CHAPONNAY

 

Ex canton de Saint-Symphorien-d’Ozon, Isère, aujourd’hui même canton dans le Rhône.

Formes anciennes : Caponiacense en 900, Chaponno au XIIe siècle.

Gentilé : Chaponnaysards.

Héraldique : d’azur aux trois coqs barbés et crêtés de gueules au chef cousu du même chargé d’un lion léopardé aussi d’or.    

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3032 est

 

Superficie : 1889 hectares.

 

Population (2015) : 4098 habitants.

 

Hagiographie :

 

Barthélemy, apôtre, martyrisé au moyen Orient, patron des bouchers. Il est représenté sous les traits d’un vieillard avec un couteau et une peau humaine.

Maurice : chef d’une unité de la légion thébaine, décimé avec ses compagnons à Agaune devenu Saint-Maurice-en-Valais.

Claire d’Assise, vierge et abbesse, morte en 1253 et canonisée deux ans plus tard par Innocent IV. Elle fonda l’ordre séraphique des Pauvres Dames.

 

Préhistoire : selon CHANTRE et le Dictionnaire Archéologique, « une vingtaine de pièces néolithiques » auraient été trouvées par des cultivateurs.

On a découvert à Flassieux une hache en pierre polie néolithique sur le toit d’une maison où elle était placée comme paratonnerre (aujourd’hui au musée de Lyon).

 

Protohistoire : quelques vestiges sont connus :

 

Ø  au lieudit Gravier d’Aillon, une occupation du Bronze final au Hallstatt a été observée et deux fosses ont été étudiées : la première a livré des charbons de bois, des galets, de la céramique, de l’argile et des bois de cerfs. La seconde contenait de la céramique peu abondante, contemporaine de la première fosse,

Ø  une hache à ailerons médians est signalée (aujourd’hui au Musée Saint Raymond de Toulouse),

Ø  aux lieudits Saint Meunier et les Gardes, emplacements de sites protohistoriques,

Ø  au lieudit l’Epine, emplacement d’un habitat du Bronze final.

 

Epoque gallo-romaine : selon P. H. BILLY, le nom de Chaponnay viendrait du patronyme Cappo (domaine de). De nombreux vestiges sont connus :

 

Ø  on aurait découvert au XVIIe siècle une urne contenant 700 monnaies romaines (antoniniani),

Ø  sur le Mont Cessieu, la topographie du plateau évoque un aménagement humain. Des tegulae, des fragments d’amphores et des clous ont été trouvés dans l’angle nord ouest du plateau et des tegulae dans l’angle sud est,

Ø  le lieudit le Termat conserverait le souvenir d’une ancienne limite entre Vélin et Viennois,

Ø  au lieudit Bourdonnes, des tegulae ont été observées en prospection en 1988,

Ø  les traces d’une centuriation ont été repérées sur la commune,

Ø  au Mas de Beauregard, des tegulae sont signalées,

Ø  au lieudit les Régates, habitat gallo-romain attesté par des tegulae, de la céramique sigillée, une lèvre d’amphore, des céramiques communes…

Ø  au lieudit le Rafour, présence de tegulae et d’imbrices,

Ø  au lieudit les Charpennes on a découvert des tegulae et de la céramique commune,

Ø  à la limite des lieudits Châtenay et les Charpennes, en bordure d’un chemin de desserte, on a trouvé des tegulae et le manche d’une marmite en terre cuite en forme de phallus,

Ø  en 1989-1991, au lieudit Sous Trillet, on a découvert un site du Haut-Empire,

Ø  au lieudit l’Epine, des fouilles effectuées en 1992 ont révélé une activité métallurgique (four, fosses, fossés),

Ø  au lieudit Chatenoy, emplacement d’un site gallo-romain,

Ø  à Brigneux, emplacement d’un site identique,

Ø  on notera deux toponymes pouvant être significatifs : la Grande Borne et la Grande Terre.

 

Haut Moyen Âge : divers vestiges sont également connus :

 

Ø  au lieudit Sous Tillet, emplacement d’un habitat du Haut Moyen Âge,

Ø  Chaponnay est-il le Blaciaco du testament d’Abbon de 739 que MARION situe à Flassieu ou à Balezieu ?

Ø  Le 21 avril 900, un acte est daté de in Campo Caponiacense in valle Caponiaca,

Ø  au Xe siècle, on trouve mention d’un Guillaume de Chaponnay installé dans la localité. Gouverneur d’Austrasie sous le règne de Charles le Simple, il mourut le 7 des calendes de juillet (25 juin) 938,

Ø  en 945, l’archevêque de Vienne, Sobon, échange avec un nommé Ricard des biens situés à Chaponnay,

Ø  la localité est mentionnée en 954 sous la forme villa Camponiaco,

Ø  une église située au lieudit Subtus Vineis (aujourd’hui lieudit Sous les Vignes) est mentionnée en 994 dans la charte de dénombrement des possessions de l’église métropole de Lyon,

Ø  le lieudit Leyrieu est également mentionné au Xe siècle : Jariacum villa in agro Candietensi ainsi que la Bellomonte villa

Ø  toujours au Xe siècle, on mentionne le lieudit In Subvineas.  

 

Edifices religieux :

 

Il y avait quatre paroisses distinctes :

-       l’église Saint Barthélemy du Bourg, mentionnée dès 954, avec une chapelle à Sainte Claire,

-       la paroisse de Flassieux et la chapelle de la Vierge des Tuilières,

-       la paroisse de Leyrieu (ecclesia de Ciriacum) et la chapelle Saint Maurice,

-       la paroisse de la Grange d’Aillon, dite Sainte-Marie-du-Vélin, détruite lors des guerres de religion et rebâtie en 1790 sous le vocable de Notre-Dame-des- Vignes dont il ne subsiste que des ruines.

 

Eglise Saint Barthélemy : édifiée en 1853 par Berruyer en remplacement de l’église primitive. Elle conserve trois chapiteaux romans (remontés) : tête avec du feuillage sur pattes d’oiseaux et trois grosses têtes et deux petites, classés monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1988 et un nombre important d’objets d’arts inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en 1987 :

Ø  calice et patène de 1840,

Ø  ostensoir de 1840,

Ø  ciboire du XIXe siècle,

Ø  croix de procession de la fin du XVIIIe siècle,

Ø  maître autel du XIXe siècle,

Ø  boiseries et stalles du chœur du XIXe siècle,

Ø  chaire à prêcher de 1840,

Ø  tableau de la Vierge à l’Enfant du XIXe siècle,

Ø  tableau de l’éducation de la Vierge de 1882,

Ø  tableau de Saint Antoine du XVIIIe siècle,

Ø  tableau de la résurrection du Christ du XVIIe siècle,

Ø  neuf hauts reliefs gothiques du XVe siècle remontés sur les murs extérieurs.

 

Chapelle Notre-Dame-de-Sous-Vigne de 1822, ruinée.

 

Croix du Mas mentionnée au XVIe siècle.

Croix de Flassière.

Croix de la Roussière.

Croix de Charbon.

Croix du cimetière.

Lieudit la Croix Rouge.

 

Châteaux :

 

Une famille de Chaponnay est connue dès au moins 1191. Ses armes étaient d’azur à trois coqs d’or becqués, crêtés, barbés et membrés de gueules et leur devise : gallo canente spes redit.

Château Bouthier du XIXe siècle.

Château de Beauregard.

Château de la Tour.

Château de Virieu.  

 

Mas et lieudits anciens :

 

Auzone, XIVe siècle, l’Ozon.

Les Charpennes, XIVe siècle, Charpenay.

Cheullier, XVe siècle, la Chullery.

Davidorum, XVe siècle, les Davids.

Flaceu, XIIIe siècle, Flassieux.

Fontaine, XVe siècle, les Fontaines.

Lyriacum, XIVe siècle, Leyrieux.

Missiacum, XIVe siècle, Missieux.

Bayat du Ruvin, XVIe siècle, les Bayardières.

Terra de Tyolier, XVe siècle, Thiolay.

Valorsier, XIVe siècle, la Verrière.

 

Autres indications :

 

2 cadrans solaires de 1991 et 1993.

ZNIEFF des prairies de l’aéroport de Lyon Corbas.

ENS de la zone humide de la Sauzaye (45 hectares).

 

Bibliographie :

 

Regeste Dauphinois : n° 933, 1189, 16352

N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, 1661-1672, T II, page 537

J. SPON : recherche des antiquités et curiosités de la ville de Lyon, 1673, pages 40 et 41

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, man. 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 1, pages 246 et 247

E. CHANTRE : haches en bronze du nord du Dauphiné, Matériaux, 3ème année, 1867

C. NAQUIN : notice sur Chaponnay, 1867

Abbé NAQUIN : les rives de l’Ozon (Isère), 1867, page 39

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, pages 30 et 136 à 138

J. MARION : testament d’Abbon dans cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits cartulaires de Saint Hugues, 1869, Charte XXII A, page 37

Dictionnaire archéologique de la Gaule, époque celtique, T I, 1875, page 265

E. CHANTRE : le Dauphiné préhistorique, AFAS T2, 1885

Abbé DEVAUX : les noms de lieux dans la région lyonnaise aux époques celtiques et gallo-romaines, 1898, page 15

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 13, 24, 29, 36, 41, 61, 77, 81, 93, 96, 121, 128, 149, 152, 168, 191, 206, 226, 340, 353, 358 et 371

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, pages 218 et 221

J. B. LANFREY : noms anciens des paroisses du diocèse de Grenoble et des communes du département de l’Isère, 1940, page 25

A. BOCQUET : l’Isère préhistorique et protohistorique, 1969, page 225

P. H. BILLY : origine des noms des villes et des villages de France, 1981, page 77

A. PELLETIER et alii : grande encyclopédie de Lyon et des communes du Rhône, T 2, 1983

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, page 147

F. DORY : inventaire archéologique et voies antiques du Viennois occidental, époque gallo-romaine, 1988, page 77

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BOCQUET (A) : Inventaire 0 en ligne