VILLETTE-D’ANTHON

 

Canton de Charvieu-Chavagneux, ex canton de Pont-de-Chéruy.

Forme ancienne : Vileta au Xe siècle.

Gentilé : Villetois.

Héraldique : d’azur à trois chevrons d’argent.   

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3131 SB

 

Superficie : 2280 hectares.

 

Population (2015) : 4826 habitants.

 

Hagiographie : Cyr, petit garçon martyrisé avec sa mère sous Dioclétien. 42 communes en France avec ce nom et ses variantes, Cyr, Cirq, Cirgues.

Martin, évêque de Tours en 371, évangélisateur des Gaules. Plus de 300 communes portent son nom.

Maurice, chef d’une unité de la légion thébaine, massacré avec ses compagnons en 286 à Agaune, devenu Saint-Maurice-en-Valais.

 

Préhistoire : au lieudit Charvas Sud, on a découvert en 2000 un paléosol néolithique.

 

Protohistoire : divers vestiges sont connus :

 

Ø  le tumulus de Saint Cyr, au hameau d’Asnières, a livré une sépulture collective avec des vases,

Ø  à Mons, emplacement d’un tumulus dit le Mollard non fouillé. Une fibule gauloise a été trouvée à proximité,

Ø  à la Cochette, immense tumulus qui forme le point le plus élevé de la commune. On y a découvert à la fin du XIXe siècle de nombreux squelettes,

Ø  tous ces tumuli datent vraisemblablement de l’époque du Bronze moyen mais, à la lumière d’études récentes, ils pourraient dater du Haut Moyen Âge,

Ø  selon BLANCHET, on aurait découvert un trésor monétaire gaulois de 976 monnaies du type au cavalier,

Ø  au lieudit les Communaux d’Artezieux on a découvert en 1989 une occupation du premier âge du Fer à l’époque de la Tène (foyers, enclos, céramiques). Il s’agit soit d’une ferme soit d’un établissement cultuel de type Viereckshauzen,

Ø  au lieudit Charvas Sud les travaux du TGV on livré en 1990 un site d’habitat de l’époque de Hallstatt,

Ø  la même année au lieudit les Chapelles on a découvert un foyer du Bronze final,

Ø  en 2001 aux Communaux de Charvas, on a découvert des fosses de la Tène,

Ø  en 2002, on a trouvé au lieudit le Sablon des tessons de l’âge du Fer,

Ø  en 2009 à Charvas, on a découvert un site du Bronze final et de Hallstatt.

 

Epoque gallo-romaine : on connaît également divers vestiges :

 

Ø  en un lieu non précisé on aurait trouvé des lampes et des urnes,

Ø  à Villette et à Mons, des vestiges gallo-romains sont signalés,

Ø  aux Communaux d’Artezieux lors des travaux du TGV on a exhumé en 1990 un établissement agricole occupé de l’époque pré augustéenne au IIe siècle. Dans l’angle de cet établissement, une amphore contenait un trésor de monnaies de la fin du IIIe au début du IVe siècles, contenant 9310 antoniniani et aureliani de Gallien à la Tétrarchie ; l’étude des monnaies montre que la constitution de ce dépôt est antérieure à la réforme monétaire de Dioclétien,

Ø  à 60 mètres au sud de cet habitat, on a découvert deux ensembles funéraires liés à l’habitat,

Ø  au lieudit les Chapelles, site occupé du Ier siècle au Haut Moyen Âge découvert en 2004 (fragments de verre, tegulae, 114 tessons de sigillée et 390 tessons de céramique commune,

Ø  aux lieudits le Sablon et l’Etang, emplacement de sites gallo-romains,

Ø  en 2006 au lieudit l’Abbaye on a découvert un site gallo-romain,

Ø  en 2009 au lieudit Charvas on a trouvé un site augustéen avec deux fosses bûchers,

Ø  en 2012 à Charvas Sud, on a découvert une sépulture du IVe siècle.  

 

Haut Moyen Âge : on connaît divers vestiges :

 

Ø  en 1787 au hameau d’Asnières (ou Anière), on a découvert six sépultures alors qualifiées de « celtiques » mais en fait mérovingiennes,

Ø  en 1935 à la Cochette, on a exhumé des sépultures mérovingiennes,

Ø  au lieudit le Grand Mallier, emplacement d’un silo du Haut Moyen Âge,

Ø  le site gallo romain des Chapelles (supra) a été réoccupé au Haut Moyen Âge,

Ø  en 2009, à Charvas on a découvert un grand bâtiment du Haut Moyen Âge,

Ø  à Asnières, emplacement de motte castrale avec enceinte,

Ø  au même endroit une église vouée à Saint Martin est citée dès le Xe siècle,

Ø  la maison forte de Mons est citée dans une charte de Cluny de 974,  

Ø  la maison forte d’Asnières est mentionnée dès 979 dans une charte de Cluny,

Ø  la localité est citée sous les nom de Villeta  et villa Asnerias au Xe siècle, ainsi que villa de Monte (Mons),

Ø  en 1866 à la Cochette on découvrit 15 deniers frappés à Lyon au nom du comte Hugues le Noir qui fit frapper monnaie de 936 à 948.

 

Edifices religieux :

 

Eglise d’Asnières citée au XIIe siècle. Il n’en reste rien mais en 1787 on aurait vu ses fondations lors des fouilles de Saint Cyr.

 

Prieuré de Charvas : il dépendait de l’abbaye de Bonnevaux. Il n’en subsiste plus que le lieudit l’Abbaye.

 

Eglise de Mons, citée en 1378. Elle a été restaurée en 1922.

 

Eglise Saint Martin (ou Saint Maurice) : il ne reste de l’édifice primitif, au hameau de Sous l’Eglise, qu’une petite travée de sanctuaire, carrée, surmontée d’une haute tour formant clocher. La nef unique était prolongée par un sanctuaire de plan carré et voûté. Diverses altérations de la maçonnerie primitive témoignent de réparations ou de transformations diverses. L’église a été reconstruite en grande partie en 1852. Le clocher date de 1884. L’édifice et son cimetière sont labellisé « Patrimoine en Isère ».

 

Chapelle de Mons : elle est mentionnée dès le XIIe siècle. Elle a été détruite en 1924.

 

Croix de carrefour de 1858 à Mons.

Croix de 1895 devant l’église.

Croix de Saint Mamert.

Croix devant le cimetière.  

Mosquée.

 

Châteaux :

 

Maison forte d’Asnières : connue dès 979 (supra), elle appartenait en 1378 à Guillaume de Roussillon. Elle subsiste toujours au lieudit le Marre à l’ouest du hameau et ses ruines forment un plan octogonal.

 

Maison forte de Serre : elle est connue dès 1095. Il n’en subsiste que l’aile gauche. L’ensemble des bâtiments formait un quadrilatère de 50 mètres de coté avec une cour intérieure. Les trois autres ailes, démolies au XIXe siècle, comprenaient l’habitation principale, la ferme et les dépendances. Les vestiges de la maison forte ont été englobés dans le château de Villette dit de la Serra, élevé vers 1860 dans le style néo renaissance.

 

L’enquête pontificale de 1339 attribue 61 feux à la localité.

 

Maison forte du Merle dite la Brocatière, disparue, dont l’emplacement est aujourd’hui occupé par l’hôtel du Dauphiné à l’angle de la route de Lyon et du chemin de la Serve.

 

Maison forte de Mons, d’origine carolingienne, hommagée en 1378 par Guillaume de Roussillon. En 1644 elle appartenait à Berger de Moidieu. Il n’en reste plus rien.

 

Maison forte de Romagne : elle appartenait au XVIe siècle à la famille du même nom. C’est aujourd’hui une ferme.

 

Autres indications :

 

Lieudit Terra Ponerinensium, mentionné au XIIe siècle comme dépendance de l’abbaye de Bonnevaux.

Lieudit Mons, XIIe siècle, Munsvilla.

Lieudit Pallonnieres, in Palloneri au XIIIe siècle.   

Lieudit Campi Albi (Champ Blanc) mentionné au XIVe siècle.

Lieudit l’Orme, de Ulmo au XIVe siècle.

Au cimetière, tombe d’un grenadier de la Garde Impériale.

 

Site Natura 2000 de la confluence Ain Rhône (arrêté du 7 décembre 2004.

Site Natura 2000 des milieux aquatiques du Rhône (arrêté du 17 octobre 2008.

ZNIEFF de l’ensemble formé par le Rhône à l’amont de Lyon.

ZNIEFF du marais de Charvas (175 hectares).

ZNIEFF des milieux alluviaux et Lôme de la Negria.

ZNIEFF des milieux alluviaux et Lôme de la Ferrande.

ZNIEFF du Lôme et forêt riveraine de l’île de Meant.

ZNIEFF de l’ensemble formé par le Rhône, ses lones et ses brotteaux à l’amont de Lyon. 

 

Bibliographie :

 

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DELANDINE : notice d’une tombe antique découverte à Villette en Dauphiné, journal encyclopédique, juin 1787, BMG F° 18976

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C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, page 208

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BOCQUET (A) : inventaire 0 en ligne

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