VERNAS (ou VERNA)

 

Canton de Charvieu-Chavagneux, ex canton de Crémieu.

Forme ancienne : Vernas dès le XIIIe siècle.

Gentilé : Vernandiaux.  

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3131 SB

 

Superficie : 587 hectares.

 

Population (2015) : 257 habitants.  

 

Hagiographie : Martin, évêque de Tours en 371, évangélisateur des Gaules et patron de la France. Près de 300 communes de France portent son nom.

Joseph, père nourricier de Jésus. Déclaré patron de l’église universelle en 1870.

 

Préhistoire : une lamelle néolithique aurait été découverte dans des circonstances non précisées.

P. CHANLIAUX et F. VALLENTIN évoquent une « allée couverte », près des Mollards, qui aurait livré un poignard campaniforme d’époque chalcolithique (peut être en fait sur Saint Romain de Jalionas).

 

Protohistoire : au lieudit les Quatre Mollards ou le Penoncel mais vraisemblablement au lieudit le Charnier, le comte de Verna a fouillé en 1818 une tombe à char, dite depuis Tombe de Verna ou Tombe du Général Romain. La fouille, l’une des plus anciennes de France, a porté sur le tertre principal d’un groupe de quatre ou cinq. Parmi le mobilier exhumé, il y avait :

-       des éléments de parure et d’équipement militaire : gardes corps, frettes, clavettes,

-       des armes : épées, casque, pointes et talons de lances, umbos de boucliers

-       des roues du char ne subsistaient que 6 frettes de moyeux et des mors,

-       de la vaisselle en bronze très importante,

-       un ensemble de onze vases en bronze composé de types rares et de formes uniques qui fait de Verna l’une des collections les plus importantes pour ces objets de prestige en Europe pour l’époque de la Tène,

-       un service à boire avec une grande situle, deux plus petites, un simpulum, une passoire, deux gobelets, deux patelles à manche, un bassin rectangulaire, un bassin à bec verseur et un bassin étrusque avec deux anses de lutteurs du 4ème siècle avant notre ère, peut-être objet de prestige rapporté par un Allobroge revenant d’Italie et sans doute conservé depuis deux siècles par la famille régnante,

-       un service à manger avec une écuelle plate, trois poêlons à manche, deux bassins et un chaudron,

-       un ensemble aux ablutions : cruche, patelle à manche, bassin à pied, fragments de bassin à bec verseur.

L’inhumation est datée entre 100 et 80 avant notre ère. C’est la tombe la plus riche connue à ce jour en nombre et en qualité d’objets. Elle concernait un personnage de très haut rang. Le mobilier, longtemps conservé dans une collection privée n’a pu être étudié et restauré qu’en 2003 et il est maintenant exposé à la maison du patrimoine d’Hières sur Amby. Selon le DARA qui est consacré à cette sépulture, la tombe aurait en fait été trouvée non à Saint-Romain-de-Jalionas mais bien sur l’actuelle commune de Vernas.

 

Des fonds de cabanes sont signalés en bordure du plateau d'Annoisin.

En un lieu non précisé on a trouvé deux oboles de Marseille et un quinaire Lingon à la légende KALETEDV.

 

En 1971 au lieudit Tour Berthet on a découvert en prospection un tumulus de 8 mètres de diamètre entouré d’un fossé (non fouillé à ce jour).

Au lieudit Charrière, en 1997 on a ramassé six panses de céramiques non tournées.

Au lieudit les Marais, gisement de l'âge du Bronze, découvert en 1998 avec des tous de poteaux et des fosses du Bronze final.

 

Epoque gallo-romaine : divers vestiges sont connus :

 

Ø  d’un établissement non localisé on a découvert avant 1940 un fragment de mosaïque de 3 mètres sur 2 mètres,

Ø  au Cingle, on a découvert en 1970 une cuiller gallo-romaine ; la fortification médiévale est réputée avoir été construite à l’emplacement d’un établissement gallo romain,

Ø  au Marais, emplacement d’une chaussée antique,

Ø  au lieudit Bourbouillon on a découvert en 1989 une canalisation en terre cuite,

Ø  la même année, au lieudit le Charnier on a découvert des tegulae sur 1000 m2,

Ø  toujours en 1989, au lieudit Charrière on a découvert un petit site avec des tessons de sigillée, un fragment de meule et une monnaie,

Ø  en 1997, au lieudit les Figuiers on a trouvé sur 2000 m2 des tegulae, des moellons calcaires, des blocs de tuf, du basalte et une amphore sur le site probable d’une ferme gallo-romaine,

Ø  la même année, aux Marais on a trouvé avec des tegulae des fragments de panse de céramique,

 

Haut Moyen Âge : à la chapelle Saint Martin, ruinée, emplacement d'une nécropole mérovingienne. La chapelle pourrait être de même origine. A 50 mètres de la chapelle on aurait découvert des chapiteaux.

 

Edifices religieux :

 

Ancien prieuré : prieuré Bénédictin qui fut uni à l'abbaye Saint Pierre de Lyon.

 

Ancienne église Saint Martin : aujourd’hui convertie en maison particulière. Bien qu’attestée seulement comme paroisse en 1172 les fouilles ont montré que l’église et son cimetière remontaient au Haut Moyen Âge (inventaire général 1997).

 

Ancienne église de Sauries : elle est citée en 1172 comme dépendance de l'abbaye de Saint-Chef.

 

Chapelle Saint Joseph : petite chapelle édifiée en 1651 dans le style roman et restaurée en 1978 (inventaire général 1997).

 

Eglise Saint Martin de 1844. Elle conserve une statue de Vierge à l’Enfant du XVIIe siècle (inventaire général 1997).

 

Croix de jubilé de 1852.

Croix de mission de la Fontaine Ronde.

 

Châteaux :

 

Château de Vernas : ancienne maison forte construite par les Vernas au XIVe siècle et remaniée au XVIIIe siècle. Elle conserve un imposant donjon avec chemin de ronde et salles voûtées, flanqué d'une tourelle. Les restes de l'ancienne maison forte sont englobés dans un corps de logis flanqué de deux tours rondes donnant sur un grand jardin à la Française. Sur la façade opposée, deux ailes construites au XVIIe siècle, encadrent la cour d'honneur fermée par une grille. Elles sont flanquées de deux tourelles qui appartenaient, comme les deux autres, à l'enceinte primitive.

Les façades et les toitures, le grand escalier et sa cage et la partie dessinée des jardins ont été inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en1969. L’inventaire général de 1998 a recensé les objets mobiliers suivants (essentiellement dans la chapelle du château) :

Ø  une cheminée de la fin du XVe siècle,

Ø  un tableau du Sacré Cœur de 1829,

Ø  une statuette de Jeanne-d’Arc du XIXe siècle,

Ø  un prie Dieu du XIXe siècle,

Ø  un autel du XIXe siècle,

Ø  deux vases d’autel du XIXe siècle,

Ø  six chandeliers du XIXe siècle,  

Ø  une croix d’autel du XIXe siècle,

Ø  un tableau reliquaire du XIXe siècle,

Ø  un bénitier du XIXe siècle,

Ø  un chemin de croix du XIXe siècle,

Ø  un tableau de Saint Louis en prière du XIXe siècle,

Ø  deux tableaux du XIXe siècle représentant l’Adoration des Mages et Jésus devant les docteurs,

Ø  un ensemble de onze couronnes mortuaires du début du XXe siècle,

Ø  une peinture monumentale des fables de La Fontaine du XIXe siècle.

 

Maison forte du Cingle : Cingle vient de Cingulium, demeure ceinturée par les eaux. La maison forte du Cingle figure dans les chartes du siècle. Elle est très bien conservée. On accède aux étages par une tour ronde abritant un escalier en vis et desservant de grandes salles, dont celle d'angle au premier niveau, qui présente un plafond et une cheminée en pierre du XVe siècle.

Les façades et toitures et la cheminée en pierre de taille de la salle d'angle du premier étage ont été inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1975.

 

Lieudit la Tour Berthet.

 

Autres indications :

 

Lieudit Sayries déjà mentionné au XIVe siècle : Sayrez.

Lieudit la Rochette, de Rocheta au XIVe siècle.

Lieudit Choghe, Chonghy au XVe siècle.

Lieudit le Closier, en Closier au XVe siècle.

Café épicerie du Milieu du XIXe siècle (inventaire général 1997).

Monument aux morts (d°).

2 cadrans solaires ont été recensés par l’Atelier Tournesol.  

Site Natura 2000 de l’ancien canton de Crémieu.

ZNIEFF de l’Isle Crémieu et Basses Terres.

ZNIEFF des pelouses des Sétives et gravières de Creux du Buis.

ZNIEFF des coteaux et pelouses sèches de l’Isle-Crémieu.

ZNIEFF du cours du Rhône de Briord à Loyette.

 

Bibliographie :

 

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, page 750

F. ARTAUD : bulletin de l’Académie de Lyon, 1825, pages 9 et 10

F. ARTAUD : Lyon souterrain, 1846, page 107

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, man. 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, page 750

U. CHEVALIER : cartulaire de l’abbaye de Saint-André-le-Bas de Vienne, 1869, page 116

P. CHANLIAUX : les antiquités de l’Allobrogie, 1880

F. VALLENTIN : de l’ancienneté de l’homme dans la province de Dauphiné, bulletin de l’Académie Delphinale, T 14, 1880

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 95, 100, 301, 312, 331 et 362

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 262

E. DONCIEUX : la maison forte de Vernas, Evocations, mars 1956 et la maison forte du Cingle, Evocations, octobre 1956

A. BOCQUET : l’Isère préhistorique et protohistorique, 1969, page 360

Merveilles des châteaux de Savoie et du Dauphiné, 1972, page 291

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, page 25

Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 202 à 204

Isère, guide Gallimard, 1996, page 275

L. et A. BRUCELLE : l’Isère, terre de châteaux, 1996, pages 72 à 75

Atelier Tournesol : inventaire des cadrans solaires de l’Isère (1996-1998)

Atlas du patrimoine de l’Isère, 1998, page 322

Canton de Crémieu, inventaire général 1998, pages 51 et 59

H. LAVAGNE : recueil général des mosaïques de la Gaule, 2000, page 105

C. CAILLAUD : la villa gallo-romaine de Saint-Romain-de-Jalionas et son environnement, 2001, page 38-

Les Allobroges, Musée dauphinois, 2002, pages 31 et 54

F. PERRIN et M. SCHONFELDER : la tombe à char de Verna (Isère), DARA, 2003

A. BOCQUET : l’Allobrogie après Hannibal, 2004, pages 4 et 5

E. TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, page 711

P. Y. MILCENT et alii : la tombe à char de Verna, Revue archéologique du Centre de la France, 2005, pages 296 à 298

A. BOCQUET : Inventaire 0 en ligne

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/2, 2010, pages 345 à 347