TREPT

 

Canton de Charvieu-Chavagneux, ex canton de Crémieu.

Formes anciennes : Trequasenses au VIIe siècle, Ytret au XVIe siècle.

Serrieres et Trept sous la Révolution.  

Gentilé : Treptois.

 

Cartes IGN au 1/25000ème : 3132 SB et 3232 SB

 

Superficie : 1587 hectares.

 

Population (2015) : 2029 habitants.  

 

Hagiographie :

 

Etienne, premier martyr chrétien, lapidé en 35 à Jérusalem. On le représente avec une pierre.

Ennemond, évêque de Lyon au VIIe siècle.

Didier, évêque de Vienne. Lapidé en 607 à Chalaronne sur ordre de Brunehaut.

 

Préhistoire : on a découvert, dans des tourbières, une hache à bord droit d'époque néolithique.

Au nord du village, pierre à cupules dite Pierre de Dieu par opposition à un autre bloc erratique dit Pierre du Diable qui, lui, ne porte pas de cupules mais un curieux petit carré de marbre.

 

Protohistoire : un dépôt de deux haches du Bronze moyen est signalé par CHANTRE ainsi qu’une hache à bords droits de la civilisation des tumuli.

A. BOCQUET fait dériver le nom de Cozance du patronyme gaulois de Cottius.

 

Epoque gallo-romaine : divers vestiges sont connus :

 

Ø  à Cozances, où aboutit un ancien chemin encore dénommé Chemin des Romains, on a découvert, en août 1912, au lieudit Mas du Var un vase en cuivre rouge contenant un trésor de 2110 antoniniani de Trebonien Galle à Claude II,

Ø   non loin de là, on a repéré, en 2000, l'emplacement d'une villa romaine de la fin de l’antiquité, s’étendant sur au moins 12 hectares,

Ø  entre Montbran et Pressieu, emplacement d'un site à tegulae,

Ø  à  Pourcieu des structures antiques auraient été repérées,

Ø  en un lieu nom précisé, on a trouvé un peson de tisserand SZ et une estampille sur poterie grise AGENOR FE,

Ø  le chemin dit Vie de l'Estrat est sans doute une ancienne voie romaine,

Ø  en 2007 on a découvert sous l’église actuelle des substructions d’un bâtiment gallo-romain du Bas-Empire,

Ø  en 2014, les structures de Pourcieu déjà repérées ont fait penser à une villa,

Ø  la même année au lieudit les Plagnes, on a repéré un bâtiment à usage agricole,

Ø  on notera un lieudit la Grande Terre et un lieudit la Grande Taverne à proximité du Chemin des Romains (taberna ?).  

 

Haut Moyen Âge :

Ø  lors de la démolition de l'ancienne église, au XIXe siècle, on a découvert trois fragments  d’une inscription paléochrétienne sur marbre, aujourd'hui perdue : … Q… / … NRITTORV / (f)RATRIQ(u)E P.… / BS PATRONA ROC… / S VESTRI SOLLICITA(t) V… / … CINIS C(um) TEMPORAL(.)S T… / …XXV P(ost)C(onsulatum) IVSTI(ni) INDIC(tione) XIII…. / …MVNIA… /… OI… » ; aucune restitution ne peut être proposée mais la datation envisagée correspond à 564 ou 565, 25ème année après le consulat de Justinus, indiction 13,

Ø  la localité est citée en 655 sous le nom de Terra Trequasenses dans le testament (controversé) de Saint Ennemond,

Ø  Selon B. BLIGNY, la première église de Trept pouvait remonter au VIe ou au VIIe siècle,

Ø  entre Montbrun et Pressieu on a découvert quelques sépultures en coffres de dalles,

Ø  certains auteurs attribuent à la Poype de Serrières une origine mérovingienne, pensant que Guy de Habsbourg aurait épousé Alise de la Poype, dont il aurait pris les armes, vers 760. Il s’agit d’une motte castrale.

 

Edifices religieux :

 

Eglise paroissiale Notre Dame de l’Assomption : jadis sous le vocable de Saint Ennemond, elle dépendait en 1172 de l’abbaye de Saint Chef. Elle a été modifiée en 1866. Elle conserve :

 

Ø  un bénitier de 1920, œuvre d’un tailleur de pierre local, inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets des monuments historiques en 2010.

Par ailleurs, l’inventaire général de 1995 a recensé :

Ø  un bénitier du XVIIIe siècle,

Ø  trois chandeliers de la fin du XVIIIe siècle,

Ø  une croix d’autel du XVIIIe siècle,

Ø  une cloche de 1849,

Ø  le maître autel et son tabernacle de 1869,

Ø  un confessionnal du XIXe siècle,

Ø  les fonts baptismaux du XIXe siècle,

Ø  un meuble de sacristie du XIXe siècle,

Ø  une garniture d’autel avec croix et 18 chandeliers du XIXe siècle,

Ø  une croix d’autel du XIXe siècle,

Ø  un devant d’autel du XIXe siècle,

Ø  quatre chandeliers d’autel du XIXe siècle,

Ø  deux ciboires des malades du XIXe siècle,

Ø  trois ciboires du XIXe siècle,

Ø  un ostensoir du XIXe siècle,

Ø  deux séries de calices et patènes du XIXe siècle,

Ø  un calice du XXe siècle.

 

Ancienne église paroissiale Saint Didier de Cozance : construite au XVe siècle, elle a été modifiée en 1847 et 1934. Elle conserve néanmoins des fenêtres géminées et des rinceaux gothiques.  C’est aujourd’hui la chapelle Saint Didier (inventaire général 1995). Elle conserve des objets protégés :

Ø  une statue de Saint Didier du XVIIe siècle, inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets des monuments historiques en 1990,

Ø  une croix d’autel du XVIIIe siècle (même protection),

Ø  le maître autel du XVIIIe siècle (même protection),

Ø  un Christ en croix du XIXe siècle (même protection),

Ø  la clôture de chœur et la clôture de la chapelle du XVIIIe siècle, classées monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1992,

Ø  une statue de la Vierge à l’Enfant du XVIIe siècle (même protection mais volée),

Ø  la clôture de la table de communion du XVIIIe siècle (même protection).

Elle possède également une litre seigneuriale de la famille de la Poype du XIVe siècle (en mauvais état).

 

Le dictionnaire topographique de PILOT de THOREY mentionne une chapelle Saint Roch à Cozance.

 

Croix de chemin de 1756 à Serrières (inventaire général 1995).

Croix de 1871.

  

Châteaux :

 

Château de la Poype de Serrières : la terre de Serrières a appartenu durant plus de sept siècles à la maison de la Poype que des mémoires anciens rattachent à celle de Habsbourg. On croit, en effet, que, vers 760, Guy de Habsbourg épousa Alize de la Poype dont il aurait pris le nom et les armes "de gueules à fasce d'argent", armes identiques à celles de la maison d'Autriche descendant des Comtes de Habsbourg. Les premiers seigneurs de la Poype connus avec certitude sont les frères Othmar, Rostaing, Didier et Guillaume en 1132. En 1190, Gérardet de la Poype partait pour la croisade. La devise de cette famille était : « nec temere nec timide ».

Le château de la Poype, qui est le mieux conservé de l'Isle Crémieu, ne remonte, dans son état actuel qu'aux XIVe et XVe siècles, à l'exception de quelques remaniements apportés aux siècles suivants. C'est une forteresse organisée autour d'un gros donjon quadrangulaire flanqué d'une tour circulaire à mâchicoulis. Une cour intérieure est flanquée de tours, tantôt rondes, tantôt carrées. Un chemin de ronde sur mâchicoulis encercle en partie l'édifice. La cour intérieure est bordée par une loggia à arcades de la fin du XVe siècle, supportant une galerie qui a conservé ses fenêtres à meneaux. La vis accolée au donjon s'oppose à un escalier du XVIe siècle.

Protection : les peintures monumentales du XVIIe siècle de la voûte de l'entrée orientale, les peintures du XVIIe siècle de l'ancien poste de guet appelé aussi cabinet des archives et représentant les saisons et la frise peinte de la galerie ont été inscrites à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1982.

Le château, ses anciennes forges, le colombier et les terrasses ont été inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1991 et 1992.

L’inventaire général de 1995 a recensé en outre :

Ø  une cheminée du XVe siècle

Ø  deux peintures murales monumentales du XVIIe siècle,

Ø  trois baignoires, un chauffe bain et une pompe à eau du XIXe siècle.

 

Maison forte de Cozance construite à la fin du XIIe siècle (Cozantiis) et hommagée au dauphin en 1306 subsistant en partie. Elle a été transformée à la fin du XVe siècle par la famille de Grolée. Elle est aujourd’hui en ruines.

 

L’enquête pontificale de 1339 attribue 50 feux à Trept et 63 à Cozance.

 

Autres indications :

 

Lieudit Sachonas (Saccaneau) mentionné au XVe siècle.

Au Prémarais, ferme datée de 1581 (inventaire général 1996).

Ferme du XVIe siècle de Mery.

Place de l’église, maison du XVIIe siècle (inventaire général 1995).

Canal des Catalans creusé sous Napoléon 1er.

Poids public de 1882 (inventaire général 1995).

Gare de 1881 (d°).

Fontaine monumentale de 1896, place de l’église (d°).

Maison XIXe, route Nationale (d°).

Monuments aux morts (d°).

Mairie école de 1885 (inventaire général 1986).

Fontaine abreuvoir de Grand Cozance du XIXe siècle (inventaire général 1996).

Ferme de Cozance du XIXe siècle (d°). 

Usine de chaux du XIXe siècle (d°).

Lavoir de l’église.

Lavoir de la place.

A la mairie :

> bannière de fanfare de 1887, inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets des monuments historiques en 2010,

> le rideau de scène de l’ancienne salle de patronage de 1930 (même protection),

> un buste de Marianne de 1889 (inventaire général 1995).

2 cadrans solaires ont été recensés par l’Atelier Tournesol.  

 

Etangs de Fenières.

Espace Naturel Sensible des Bois Communaux.

Site Natura 2000 de l’ancien canton de Crémieu.

ZNIEFF de l’Isle-Crémieu et Basses-Terres.

ZNIEFF des gravières, lande et bois de Varezieu et canal du Catelan.

ZNIEFF de l’ensemble fonctionnel des vallées de la Bourbre et du Catelan.

ZNIEFF de la butte de Montbron et carrières (21 hectares).

ZNIEFF de la pelouse à l’est de la Vie de Bez (1 hectare).

ZNIEFF des Grands Communaux.

ZNIEFF de l’étang Bouvet.

ZNIEFF de la prairie humide de Serrières (1 hectare).

Mare écologique.   

 

Bibliographie :

 

Regeste Dauphinois : n° 408, 21683

G. ALLARD : Dictionnaire historique du Dauphiné, ms 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 1, page 377 et T 2, pages 391 à 394

Baron A. RAVERAT : à travers le Dauphiné, voyage pittoresque et artistique, 1861, pages 397 et 398

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A. ALLMER et A. de TERREBASSE : inscriptions antiques et du Moyen Âge de Vienne, 1874-1875, n° 1715 et 1829

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O. HIRSCHFELD : Corpus Inscriptionum Latinarum XII, 1888, n° 2367, 5686-22 et 5688-10

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