PANOSSAS

 

Canton de Charvieu-Chavagneux, ex canton de Crémieu.

Forme ancienne : Pannussas au XIIe siècle.

Gentilé : Panosiens.  

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3132 SB

 

Superficie : 799 hectares.

 

Population (2015) : 693 habitants.

 

Hagiographie : Martin, évêque de Tours en 371, évangélisateur des Gaules, patron de la France et de près de 300 communes.

 

 

Préhistoire : pierre à cupules située sur la limite du domaine gallo-romain de Saint- Marcel-Bel-Accueil. Elle est située sur une petite éminence dominant un ancien chenal glaciaire et comporte 12 cupules.

 

Protohistoire : on aurait découvert des vestiges "d'époque celtique" (sépultures ?).

Selon A. BOCQUET un oppidum gaulois de 6 à 7 hectares est vraisemblable aux Rochers de Verdun. Selon lui, le lieudit Briançon pourrait rappeler l’emplacement d’une forteresse gauloise (briga, la citadelle), point d’appui des Allobroges face aux Segusiaves.

Au lieudit en Marsa en 2005 trois enclos circulaires d’une dizaine de mètres de diamètre ainsi que plusieurs autres plus petits considérés comme des sépultures protohistoriques ont été photographiés au cours d’un survol.

 

Epoque gallo-romaine : Panossas, dont le nom pourrait dériver du patronyme Pannaceus selon P. H. BILLY, possède de nombreux vestiges :

 

Ø  > en 1820, on a trouvé, au lieudit Rachassin, un long bloc de pierre qui a dû faire partie d'une frise ornée d'une moulure. Il est maintenant conservé dans le domaine du Château Rouge où il sert de réservoir à une fontaine. Il s'agit sans doute d'un fragment de mausolée : « PONTIF(ic) HERES EX FO(rmula testamenti) » ; « à… Pontife, son héritier (a élevé ce tombeau) conformément aux prescriptions de son testament » ; cette pierre proviendrait du mausolée d’un des propriétaires de la villa des Buissières (infra) et elle est conservée au domaine d’Antouillet (inventaire général 1995),

Ø  on a découvert des odorants ithyphalliques avec cheval, serpent et roue solaire (entreposés à la Mairie ?),

Ø  au début du XXe siècle, on a ramassé à Anthouillet de nombreuses monnaies (non décrites),

Ø  au Mas du Girerd on a découvert en 1904 une stèle antique représentant deux divinités nues, debout de face,  

Ø  une seconde stèle a été découverte dans une serve au Mas du Loup ; il s’agit là aussi d’une divinité debout,

Ø  une troisième représenterait deux hommes de même taille,

Ø  G. GAUCHER : établit un parallèle entre ces trois représentations et des gravures du Val Cammonica et le Dr REVEIL y voyait des « sculptures préhistoriques » mais, selon la CAG et bien qu’ESPÉRANDIEU les ait publiées, il s’agirait de faux grossiers. Ces stèles réputées être conservées en mairie ont aujourd’hui disparu,

Ø  vers 1960, au centre du bourg un tubulus et une meule en basalte ont été trouvés dans une vigne,

Ø  à 1500 mètres au sud du village, station dite des Buissières qui a livré en 1969 des indices de luxe (marbres variés, enduits rouges et noirs, éléments d'hypocaustes, poteries rares, sigillée représentant un guerrier au combat, un lion, un gladiateur, le bas d’une divinité) et les vestiges d'une villa gallo romaine (ou d’un relais) de 70 mètres sur 20 mètres occupée de l’époque Augustéenne jusqu’au IVe siècle ; le site comprend un ensemble thermal très luxueux fouillé en 2015 (on pense plutôt des thermes publics) avec des maçonneries encore hautes de 4 mètres. Le site antique en totalité ainsi que les parcelles et tous les vestiges antiques s’y trouvant a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2015,

Ø  depuis les Buissières, une voie romaine se dirigerait vers l’ouest en direction de Grenay en passant par le hameau du Chaffard,

Ø  au lieudit à Serre, une stèle « portant des inscriptions » aurait été trouvée anciennement. On ne dispose d’aucun renseignement sur cette pierre qui serait un milliaire (?) en relation avec la voie mentionnée ci-avant,

Ø  au lieudit Bois de Traversa on a découvert des restes de fondation antique,

Ø  aux lieudits Coussieu et Maupertuis des sites à tegulae sont signalés,

Ø  au lieudit les Roches, on aurait ramassé des monnaies romaines (non décrites),

Ø  en 2003 au lieudit les Batailles on a trouvé une concentration de tessons de céramiques (petits gobelets à cols tronconiques, petits vases à paroi fine) de la fin du IIe ou du début du IIIe siècles ainsi que de la céramique allobroge, des fragments de meules et des scories laissant à penser à une zone artisanale,

Ø  en 2006, plusieurs bâtiments rectangulaires ont été découverts en prospection aérienne au lieudit Gorgen avec au sol une forte concentration d’imbrices et de tegulae,

Ø  en 2012, les fouilles effectuées aux Buissières ont révélé les thermes (construction avec abside et bassin) et des monnaies d’Auguste, de Tibère et de Commode,

Ø  en 2013, ces thermes sont apparus être des thermes publics,

Ø  en 2014 et 2015, les thermes se sont révélés être luxueux et fréquentés jusqu’au Ve siècle. Un bâtiment annexe rappelle certains établissements dédiés à l’hébergement de dignitaires ou d’officiers,

Ø  la même année on a repéré une fabrica (manufacture) de plus de 1200 m2 qui compterait parmi les plus importantes découvertes en Gaule,

Ø  ces découvertes posent le problème du statut du site des Buissières : villa, station routière ou agglomération secondaire ?

 

Haut Moyen Âge : le lieudit Coucieu est mentionné au IXe siècle : Cocciacum et au Xe siècle : villa Cocciacum.

Au lieudit le Plantier, emplacement d’une motte castrale.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Saint Martin : d'origine médiévale, elle est citée en 1247 comme dépendance de l’abbaye de Saint Chef. Elle conserve une nef du XIVe siècle, d'anciennes pierres tombales, une rambarde en bois tourné, quelques statues en bois doré et une chasuble du       XVIIIe siècle. L’édifice a été restauré et agrandi en 1764 (date portée sur le linteau de la fenêtre de la sacristie) et au XIXe siècle. L’édifice a gardé son dallage ancien où sont incluses trois dalles funéraires (inventaire général 1995). L’église conserve :

 

Ø  un ornement vert comprenant une chasuble, une étole, une manipule, une bourse de corporal et un voile de calice du XVIIIe siècle, inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets des monuments historiques en 2010,

Ø  un pavillon de ciboire du XIXe siècle (même inscription).

Par ailleurs, l’inventaire général de 1995 a recensé les objets suivants du XIXe siècle :

Ø  un calice de 1818,

Ø  le maître autel et son tabernacle de 1827,

Ø  quatre chandeliers d’autel de 1843,

Ø  Une statue de Saint Martin de 1843,

Ø  l’autel tombeau de Saint Martin de 1843,

Ø  un harmonium de 1886,

Ø  un ciboire,

Ø  un calice,

Ø  un tableau de l’Annonciation,

Ø  la chaire à prêcher,

Ø  un chasublier,

Ø  une statue de la Vierge à l’Enfant,

Ø  l’autel de la Vierge et son tabernacle,

Ø  les fonts baptismaux,

Ø  une souche de cierge.

 

Chapelle de Chateland : édifiée en souvenir d'une épidémie de choléra qui épargna la commune.

 

Croix du cimetière de 1847.

Croix de 1851.

 

Châteaux :

 

Ruines du château de Boisfont.

 

Maison forte d'Anthouillet, dite Château Rouge : son origine remonte aux dernières années du XIIIe siècle. Elle fut conçue comme une résidence fortifiée comprenant une enceinte et deux massifs tours. Le logis construit entre les deux tours garde de sa structure d’origine une porte en arc brisé. La demeure subit des transformations importantes dès le XVe siècle (inventaire général 1995).

 

L’enquête papale de 1339 attribue 90 feux à la localité.

 

Château de Bon Repos : le portail porte la date de 1575 sur un écu illisible. La propriété conserve un pigeonnier de même époque (inventaire général 1995).

 

Château de Quincieu de 1630 très restauré en 1830 (inventaire général 1995).

 

Lieudits anciens :

 

Antolleys, XIVe siècle, Antouillet.

Cerra, XIIIe siècle, Serre.

La Champaneysa, XIIIe siècle, la Champaney.

Les Colées, XVe siècle, Colas.

Damvillieu, XVIe siècle, Dambilleu.  

Fornachi, XIVe siècle, la Fournache.

Marsennas, XIIe siècle, Marsa.

Quincez, XIIIe siècle, Quincieu.

La Serra, XVIe siècle, Serre.

Varneu, XIVe siècle, Varnieu.

 

Autres indications :

 

Ferme et moulin de Griez, dont l'origine remonterait au XIIe siècle.

Fermes du XVIe siècle à Bon Repos et à Marsa.

Maison de notaire du XVIIe ou du XVIIIe siècles, réaménagée en 1800 par le notaire Joseph Douare (inventaire général 1994).

Moulin à huile de Marsa, XVIe et XIXe siècle (inventaire général 1995).

Ecole de garçons de 1854, actuellement mairie (d°).

Maison de notaire de 1800 (d°).

Monument aux morts (inventaire général 1995).

Tilleul dit de Sully au hameau du Serre.

Moulin à huile de 1865.

Au cimetière, tombeau de Joanny Planchet de 1848 (inventaire général 1995).

3 cadrans solaires ont été recensés par l’Atelier Tournesol.

Stèle des Aviateurs.  

Lieudit le Devin.

 

Site Natura 2000 de l’ancien canton de Crémieu.

Espace Naturel Sensible de l’étang et des pelouses sèches de Marsa.  

ZNIEFF de l’Isle-Crémieu et Basses-Terres.

ZNIEFF de l’étang et des landes sèches de l’étang de Marsa (28 hectares).

ZNIEFF de l’étang et de la tourbière de Charaval et butte de Montmuray.

ZNIEFF de l’ancienne carrière de Saint Martin.

Biotope du marais de Charamel (arrêté du 3 juin 2004).  

  

Bibliographie :

 

G. ALLARD : Dictionnaire historique du Dauphiné, ms 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, pages 278 et 448

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, page 17

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, pages 17 et 18

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Crémieu, 1870, page 13

A. ALLMER et A. de TERREBASSE : inscriptions antiques et du Moyen Âge de Vienne, 1874-1875, n° 184

A. CHANTRE : âge du Bronze dans le bassin du Rhône, Album, 1875, planche XVII

O. HIRSCHFELD : Corpus Inscriptionum Latinarum XII, 1888, n° 2365

U. CHEVALIER : cartulaire de Bonnevaux, 1889, charte n°432

R. DELACHENAL : cartulaire du temple de Vaulx, 1897, charte 65

Dr REVEIL : sculptures préhistoriques de Panossas, bulletin de la société anthropologique de Lyon, 1905, pages 130 à 133

E. ESPERANDIEU : recueil général des bas-reliefs de la Gaule romaine, T 1, 1907, n° 410, 411 et 879

C. FAURE : un projet de cession du Dauphiné à l’église romaine (1338-1340), Mélanges d’archéologie et d’histoire, T 27, 1907, page 205

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 8, 66, 72, 101, 102, 107, 155, 215, 259, 288, 333 et 359

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 265

J. CHAUFFIN : les stations gallo-romaines du Bas Dauphiné, additifs, Evocations 1960, page 153

M. L. PLANCHET VOLLE : la maison forte d’Anthouillet, Evocations, novembre 1965

Y. BURNAND : note sur l’établissement gallo-romain des Buissières, Evocations janvier 1976

P. LEUTRAT : promenades en Dauphiné, 1976

P. H. BILLY : origine des noms des villes et des villages de France, 1981, page 222

M. COLARDELLE : sépulture et traditions funéraires du Ve au XIIIe siècle après J. C. dans les campagnes des Alpes françaises du nord, 1983, page 199

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, pages 21 et 22

Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 161 à 163

Atelier Tournesol : inventaire des cadrans solaires de l’Isère (1996-1998)

Canton de Crémieu, inventaire général, 1998, pages 48, 66, 67 et 86

G. GAUCHER : occupation du sol en milieu Allobroge, 2002, page 27 et 40, 41

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ILN V 2, 2004-2005, n° 575, pages 242 et 243

J. FILLEAU : dictionnaire topographique des communes de l’Isère, 2006, page 73

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/2, 2010, pages 268 à 270

BOCQUET (A) : inventaire 0 en ligne

SRA Rhône Alpes, bilans scientifiques 2012, pages 105 et 106, 2013, pages 118 et 119, 2014, pages 105 et 106, 2015, pages 107 et 108

Site Internet : pierres à cupules

SRA Auvergne Rhône Alpes, bilan scientifique 2016/2, page 176