MORAS

 

Canton de Charvieu-Chavagneux, ex canton de Crémieu.

Gentilé : Morassiens.

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3132 SB

 

Superficie : 832 hectares.

 

Population (2015) : 503 habitants.

 

Hagiographie :

 

Christophe de Lycie, martyr sous Dèce vers 250. Patron des voyageurs.

Didier, évêque de Vienne, lapidé en 607 à Chalaronne sur ordre de Brunehaut.

 

Préhistoire : divers vestiges sont signalés :

 

Ø  le lac de Moras contiendrait un grand nombre de pilotis que les pécheurs redoutaient et qui auraient été vus par CHANTRE en 1864,

Ø  des plongées ont eu lieu en 2003 et n’ont rien révélé mais une pirogue a été découverte : elle mesure 4,30 m sur 0,60 m et a été datée d’une période comprise entre 40 et 220,

Ø  le Dictionnaire Archéologique de la Gaule signale la découverte de haches polies,

Ø  la Grotte de la Garine a livré des restes du paléolithique supérieur,

Ø  le mégalithe dit la Pierre Femme est sans doute un menhir, haut de 8 mètres, situé vers le lac de Moras, dans la forêt. La légende locale indique que le lac aurait enseveli une ville nommée Cré en représailles de la débauche qui y régnait et le mégalithe serait une femme pétrifiée. On ne peut manquer de relever l'analogie existant entre cette tradition et Sodome et Gomorrhe.

 

Epoque gallo-romaine : traces de villa engloutie au sud du lac qui sont sans doute à l'origine de la tradition de ville détruite et submergée.

En 1978, des tegulae et des céramiques ont été découvertes au fond du lac et sur les bords.

En août 2002, un vase du Ier siècle de notre ère a également été découvert au fond du lac.

La même année on a repéré un site à tegulae au lieudit Molineau. Un autre site est signalé au hameau de Moraize.

On notera un lieudit la Grande Terre au nord de la commune.

 

Edifices religieux :

 

Ancienne église paroissiale, aujourd’hui chapelle Saint Didier : l’église est citée dès 1172 comme possession de Saint-Chef. Elle est devenue chapelle en 1891 lors de l’érection de la nouvelle église.

Elle occupe une position admirable au bord de la terrasse qui domine le village de Moras. Les éléments les plus anciens sont la partie inférieure du mur de chevet ainsi que des éléments sculptés (archivolte, coussinets), remontant au XIIe siècle (inventaire général 1994).

Elle renferme des objets du XIXe siècle recensés à l’inventaire général de 1994 :

-       un bénitier portatif,

-       un tableau de la crucifixion provenant de la chapelle du château de Fretignier

-       une statue de l’Assomption de même provenance.

 

 

Eglise Saint Christophe : elle a été construite en 1891 pour remplacer l’ancienne église paroissiale (inventaire général 1994). Elle possède :

 

Ø  une cloche de 1727, inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets des monuments historiques en 2010,

Ø  un ornement comprenant une chasuble, un voile de calice, une étole et une manipule du XIXe siècle (même protection).

Par ailleurs, l’inventaire général de 1994 a recensé les objets suivants du XVIIIe et du XIXe siècle :

-       un tableau de l’apparition de la Vierge du Rosaire (XVIIIe siècle),

-       une cloche de 1727,

-       un ensemble de neuf verrières,

-       un ciboire,

-       un ciboire des malades,

-       un reliquaire monstrance,

-       un calice et une patène,

-       une bannière de procession de Saint Christophe,

-       une statue de Christ en croix,

-       deux statues d’anges,

-       le maître autel,

-       l’autel de la Vierge,

-       un autel secondaire,

-       la clôture du chœur.

 

Maladrerie disparue.

 

Chapelle de Moirieu.

 

Châteaux :

 

Château de Moras : maison forte des XIIIe et XIVe siècle mais d'origine plus ancienne. Occupée d'abord, semble-t-il, par Martin de Moras, vice châtelain de Crémieu. Elle apparaît dans l’enquête pontificale de 1339.  C'est dans ce château que le 21 septembre 1450, le Dauphin Louis II, futur Louis XI, signa avec Jean de Poitiers, archevêque de Vienne, un traité qui faisait du Dauphin le suzerain de Vienne et qui marquait la fin du pouvoir temporel de l'église à Vienne. La cour est délimitée par des bâtiments construits entre les XIVe et XIXe siècles (inventaire général 1994).

 

G. ALLARD mentionne une mistralie.

 

Château de Fretignier dit « Castel du Ferrus » de 1790, sur l’emplacement d’une maison forte dite de Frétignier. L’édifice comprend une chapelle et comporte deux cadrans solaires de 1790 et 1791 (inventaire général 1994). Il conserve un buste de Fernand Clavet Rognat du XIXe siècle et un bas-relief d’Edouard III, roi d’Angleterre, du XIXe siècle (inventaire général 1994).

 

Lieudits anciens :

 

Bassey, XVe siècle, le Bessey.

Champagny, XIVe siècle, Champagne.

Chasa, XIVe siècle, Chassey.

Chierieu, XIVe siècle, Cherieu.  

Cornallier, XVe siècle, le Cornoflerey.

Costa, XIVe siècle, la Côte.

Crisseu, Croizieu, XIVe siècle, Crizieu.

La Cruy Setaz, XVIe siècle, la Croisette.

Frutignes, XVe siècle, Fretignier.  

Lemps, XVIe siècle, le Lemps.

L’Espina, XIVe siècle, Espinas, XVIe siècle, l’Epine.

Moreysa, XIVe siècle, Moraise.

De Puheo, XIVe siècle, le Puits de Moras. 

 

Autres indications :

 

Ferme de Fretignier remontant au XVIe siècle.

Maison de Crizieu du XVIIIe siècle avec linteau en accolade et cadran solaire de l’An III (inventaire général 1994).

Ferme de Crizieu du XVIIIe siècle (d°).

Ferme de Moraize du XVIIIe siècle (d°)

Au cimetière, ensemble de 5 tombeaux de la famille Bovet des XVIIIe et XIXe siècles (Inventaire général 1994).

Maison de journalier de 1847 à Frétignier (d°).

Puits des Mangettes du XIXe siècle (d°).

Puits de Frétignier du XIXe siècle (d°).

Monument aux morts (d°).

Maison dans laquelle fut élevé Augustin Braud, né le 15 mars 1871, président du Conseil de la Seine, à qui l’on doit la paternité de la flamme qui brûle en permanence sur la tombe du soldat inconnu sous l’arc de triomphe de Paris (plaque commémorative sur la maison).

4 cadrans solaires ont été recensés par l’Atelier Tournesol.

Marronnier de 1848.

Site Natura 2000 de l’ancien canton de Crémieu.

ZNIEFF de l’Isle-Crémieu et Basses-Terres.

ZNIEFF du lac et des prairies sèches de Moras.

Arrêté de biotope de la tourbière du lac de Moras du 6 novembre 2019.

 

Bibliographie :

 

ADI : Probus (1250-1260) f° 35

Regeste dauphinois n° 19298, 19753

G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, man. 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, page 174

J. J. A. PILOT : précis statistique des antiquités du département de l’Isère, BSSI 1843, page 118

Baron A. RAVERAT : à travers le Dauphiné, voyage pittoresque et artistique, 1861, pages 384 et 385

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 16 et 17

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, pages 17, 18 et 443

U. CHEVALIER : cartulaire de l’abbaye de Saint-André-le-Bas de Vienne, 1869, page 124

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Crémieu, 1870, page 13

Dictionnaire archéologique de la Gaule, époque celtique, 1875-1923, T II, page 257

Abbé L. FILLET : l’Ile Barbe et ses colonies en Dauphiné, 1895, I

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 22, 72, 83, 94, 112, 114, 120, 124, 138, 160, 199, 200, 243 et 287 

 BOCQUET (A) : l’Isère préhistorique et protohistorique,1969, page 271

S. BATFROI : histoire secrète des Alpes, 1981, pages 26 et 27

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, 1987, page 21

Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 155 à 157

Atelier Tournesol : inventaire des cadrans solaires de l’Isère (1996-1998)

Inventaire général du canton de Crémieu, 1998, pages 8, 17, 48, 50, 66, 67, 72, 76, 86, 88, 89 et 94

SRA Rhône Alpes, bilan scientifique 2003, page 123

J. FILLEAU : dictionnaire topographique des communes de l’Isère, 2006, page 66

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/2, 2010, pages 251 et 252

C. MAZARD : les cadrans solaires en Isère, 2013, page 46