SAINT-PIERRE-D’ENTREMONT

 

(Canton de Chartreuse-Guiers, ex canton Saint-Laurent-du-Pont).

Gentilé : Entremondins.

 

Carte IGN au 1/25000ème 3333 OT et au 1/50000ème : Chartreuse Belledonne

 

Superficie : 3231 hectares.

 

Population (2015) : 557 habitants.

 

Hagiographie :

 

Pierre, premier des apôtres et premier pape, crucifié en 67 à Rome à l’emplacement de la basilique qui porte son nom.

Philibert, premier abbé de Jumièges en 654 dont les reliques sont conservées à Tournus.

 

Préhistoire : en 1908, à 60 mètres de la bergerie du Col de Bovinant, H. MULLER a recueilli 10 éclats de silex.

Au lieudit Mont Joigny, en 1960 on a trouvé une hache polie en serpentine d’époque néolithique.

Au printemps 1969, dans un champ touchant au mur ouest du cimetière on a découvert des éclats et des lames néolithiques.

A la même date, au pied du télébenne à la gare de départ on a également trouvé des éclats néolithiques.

La même année une station mésolithique a été découverte au Col du Coq ; elle a livré une industrie tardenoisienne à micro burins, triangles, micro pointes, lamelles, burins, grattoirs…

En 1971, au Habert du Col du Coq on a découvert une autre station qui a livré 80 pièces néolithiques.

En 1977, vers le cirque de Saint Même, on a trouvé une hache néolithique.

 

Protohistoire et époque gallo romaine : au Col de Bovinant, H. MULLER a trouvé à 1643 mètres d’altitude en 1908, près d’une petite source, des céramiques du IIe âge du Fer et du matériel gallo-romain.

On notera le lieudit le Villard ainsi qu’un lieudit les Grands Prés.

 

Haut Moyen Âge : au Villard, motte castrale du Châtelard.

A Saint Même, motte castrale présumée du Châtelard.

 

Edifices religieux :

 

Prieuré Saint Pierre : fondé par Saint Hugues qui le donna au monastère de Saint- Martin-de-Miséré. Il englobait semble t-il une grande partie du village car on retrouve encore, à coté de l’église un bâtiment carré du XVe siècle et, un peu derrière, un autre bâtiment conservant une fenêtre trilobée.

 

Eglise Saint Pierre : à l’origine elle servait également d’église prieurale. Elle a été reconstruite en 1864 mais elle conserve une porte latérale du XVe siècle de l’ancienne église et une cloche du XVe siècle classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1911.

 

Maladrerie : il n’en subsiste plus que le lieudit Mas de la Maladrerie.

 

Croix du cimetière : grande croix du XVIe siècle provenant du prieuré avec trois inscriptions gothiques.

 

Chapelle castrale Notre Dame mentionnée en 1497 au Château Neuf.

 

Oratoire de Teste de Laume : elle est située à 1383 mètres d’altitude au bord du chemin de la Ruchère.

 

Oratoire de Nère Fontaine : elle est située à 1463 mètre d’altitude au lieudit Combe des Eparres. Le globe des Chartreux y est représenté.

 

Oratoire à la Vierge.

 

Eglise Saint Philibert de 1870 au hameau du même nom.

 

Chapelle Notre-Dame-de-la-Paix de 1939 au Crozat.

 

38 croix ont été recensées sur la commune dont :  

Croix des Arragons de 1864. 

Croix de mission de Saint-Philibert de 1873.

Croix de jubilé de 1875 au Bourg.

Croix du Villard, des Vasseaux, des Rey.

 

Châteaux :

 

Château d’Entremont dit Château Neuf ou du Gouvernement : il est situé sur le sommet de la Roche des Buis. L’origine des seigneurs d’Entremont qui firent construire le château est assez obscure. Ils descendaient, croit-on, en ligne directe d’Adolphe, roi des Lombards. Lorsque Charlemagne conquit la Lombardie, les descendants de ce roi se réfugièrent dans les Alpes. L’un d’entre eux aurait fait souche à Saint Pierre d’Entremont.

Déjà lors de l’arrivée de Saint Bruno dans le désert de Chartreuse, les seigneurs d’Entremont commandaient toute la vallée du Guiers Vif depuis sa source jusqu’au Rhône. Leur refuge primitif devint alors le centre d’une agglomération.  Au XIVe siècle, il est nommé castrum novum inter montium et castri au siècle suivant.

Le château fut démantelé en 1633 sur ordre de Richelieu. Il fut racheté et réparé par les Chartreux en 1694. A la Révolution, l’état en devint propriétaire d’où le nom de « château du gouvernement » sous lequel il est également connu. Il est en ruine depuis cette époque, ses matériaux ayant été extraits pour servir à la construction des maisons du hameau voisin. Il subsiste néanmoins, près de l’entrée principale, les vestiges d’une grosse tour carrée. Autour de la cour, des restes de voûtes, les débris du donjon et des murs d’enceinte sont encore visibles. Le site a été inscrit en 1943. Il est également labellisé « Patrimoine en Isère ».

 

Le château Vieux de Montbel ou des Teppaz, des XIIe, XIIIe siècles, est situé sur la commune savoyarde du même nom.

La famille des comtes de Montbel apparait en 1256 avec Rodolphe de Montbel dont les armes étaient d’or au lion de sable armé et lampassé de gueules à la bande componée d’hermine et de gueules de six pièces brochant sur le tout.

 

Tour de l’Infernet ou Inferney : c’est une ancienne tour de défense de la fin du XVe siècle, bien conservée.

 

Maison du Chastel : demeure du XVIe siècle qui conserve une porte extérieure dont le cadre est en pierre sculptée, une porte ogivale et une vaste cheminée Renaissance.

 

Lieux anciens :

 

Tenura Juan Molner, XIIe siècle, les Meuniers.

Campus supra la Ray, XIVe siècle, les Reys.

Clostres, XVIIe siècle, les Cloîtres.  

 

Autres indications :

 

Le cirque de Saint-Même, les sources et les cascades du Guiers Vif sont un site géologique d’intérêt géomorphologique de 35,37 hectares, classé 2 étoiles à l’inventaire du patrimoine géologique de 2014.

Le réseau spéléologique de Malissard, en partie sur la commune, présente un développement de 18 160 m pour 415 m de dénivelé.

Celui de Bovinant possède un développement de 6836 m pour un dénivelé de 723 m.

Le Trou Lisse à Cambonne présente un développement de 4500 m pour 303 m de dénivelé.

Mines de Bovinant, exploitées du XIIe au XVIIe siècles. Il en subsiste un four de grillage et les vestiges d’un bâtiment important.

Haut fourneau des gorges du Frou, cité dès le XIVe siècle, dont il subsiste des bâtiments du XVIIe siècle de type bergamasque et une voie rupestre de six mètres de large.

Au Bourg, maison avec fenêtre à encadrement mouluré et fenêtre à meneau.

Egalement au Bourg, maison avec évier médiéval en pierre taillée s’écoulant à l’extérieur.

Maisons anciennes de type dauphinois.

Borne frontière avec la Savoie.

Pont de Saint-Même édifié par les Chartreux.

Pont du Martinet.

Fontaine des Reys de 1862.

Fontaine du Grand Chenevey.

Scierie de 1885 au lieudit Château.

Habert de Bovinant.

Détrés de Saint-Philibert et du Villard.

  

Tournerie de Saint-Même de 1905, inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2015, labellisée « Patrimoine en Isère » et labellisée « Patrimoine du XXe siècle ». Cette tournerie hydraulique, créée en 1882 par les frères Francillon produisait des boîtes pour l’élixir des pères chartreux et des étuis de protection pour des flacons pharmaceutiques. Construite en bois, elle est équipée de scies et de tours actionnées à l’origine par une roue à aubes puis par une turbine utilisant l’énergie fournie par le Guiers Vif. A l’extérieur, subsiste un treuil qui permettait de tirer les grumes de la forêt voisine.

L’arrêté d’inscription comprend : la tournerie en totalité ainsi que la totalité de son système hydraulique soit le bief en totalité de la prise d’eau à la conduite forcée, sa vannerie, ses bâtiments, les matériels et les parcelles d’assiette.

  

Les cascades et grottes du Guiers Vif ont été classées au titre des sites en 1911.

Le cirque de Saint Même a été classé au titre des sites en 1941.

Les sources du Guers Vif ont également été classées comme site en 1942.

Les abords du couvent de la Grande-Chartreuse ont été classés, pour la partie communale, comme site en 1985.

Commune du Parc Naturel Régional de Chartreuse.

Réserve naturelle nationale des Hauts-de-Chartreuse (décret du 1er octobre 1997).

Site Natura 2000 des Hauts-de-Chartreuse (arrêté du 31 mai 2010).

Réserve biologique intégrale de Malissard (arrêté du 28 janvier 2014).

ZNIEFF :

-      des gorges du Guiers Vif et de l’Echaillon,

-      du Grand Som et de la forêt de la Grande-Chartreuse,

-      de la prairie humide de Preversir (2 ha),

-      de la prairie humide du Villard (1,65 ha),

-      de l’église Saint Pierre (oreillards roux),

-      du massif de la Chartreuse,

-      de l’église,

-      du massif du Grand-Som et forêt de la Grande-Chartreuse,

-       de la prairie humide du Villard. 

 

Bibliographie :

 

Regeste dauphinois n° 14519

Regeste dauphinois supplémentaire n° 2494 et 2495

N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, 1661-1672, T II, page 172

De VALBONNAIS : Histoire de Dauphiné, 1721-1722, T I, page 161

A. BOURNE : description pittoresque de la Grande Chartreuse, souvenirs historiques de ses montagnes et de son couvent, 1853, pages 32 à 38

Baron A. RAVERAT : à travers le Dauphiné, voyage pittoresque et artistique, 1861, pages 78 à 83

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 159, 174, 176, 216 et 228

A. JOANNE : géographie du département de l’Isère, 1876, page 63

G. de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1880, page 427

E. PILOT de THOREY : les prieurés de l’ancien diocèse de Grenoble compris dans les limites du Dauphiné, 1883, pages 339 à 343

P. RAJON : la vallée du Guiers, 1889

E. A. MARTEL : les cavernes de la Grande-Chartreuse et du Vercors, 1900, pages 32 à 44

Dom BESSE : abbayes et prieurés de l’ancienne France, 1912, IX, 94

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 100, 188, 209, 233, 291 et 314

H. MULLER : une station estivale préhistorique et gallo-romaine au col de Bovinant, Revue de géographie alpine, IX 4, 1921, pages 641 à 644

A. BATON : les deux vallées du Guiers, 1922

M. DUBOIS : le martinet de Saint-Pierre-d’Entremont, BSDEA 1928, pages 31 à 34

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 57

Chanoine M. PERROUD : origines de la famille de Montbel, bulletin de l’Académie Delphinale, 1933, pages 261 à 270

Dom L. H. COTTINEAU : répertoire topo-bibliographique des abbayes et des prieurés, T II, 1939, page 2848

D. BRUNET : chapelle Notre Dame de la Paix, 1941

A. BOCQUET : l’Isère préhistorique et protohistorique, 1969, page 232

GALLIA Préhistoire, T 20-2, 1977, page 638

H. RAULIN : l’architecture rurale française, Dauphiné, 1977, pages 34 et 35

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, page 155

Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages 298 et 299

Archéologie chez vous n° 10, 1992, notices n° 138 à 140, pages 41 à 43 et n° 182 et 183, page 59 et n° 185 à 191 pages 61 à 63

Atlas du patrimoine de l’Isère, 1998, page 129

Isère, guide Gallimard, 1998, page 166

G. PIN BRANCAZ : pays des Entremonts, 2000, pages 146 à 150

Atlas culturel des Alpes Occidentales, 2004, pages 338 et 339

E. TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, pages 508 à 514

Etat des lieux patrimonial, CPI, 2005

BOCQUET (A) : inventaire 0 en ligne

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, page 318

Site Internet : borner.fapisere