PONT-DE-BEAUVOISIN
(Canton Chartreuse-Guiers, ex canton du même
nom).
Formes anciennes : Pons bellivicini, Ponte
bellivicino, Pontem castellum au XIe siècle.
Gentilé : Pontois.
Héraldique : pati d’azur au dauphin
d’argent bardé de gueules à dextre et de gueules à trois roses à senestre.
Cartes IGN au 1/25000ème :
3233SB et 3232 ET
Superficie : 736 hectares.
Population (2015) : 3574 habitants.
Hagiographie :
Clément, 3ème pape, martyr en 97
sous Domitien.
Laurent, martyr en 258 sous Valèrien. Il est
représenté avec un gril à la main (son supplice).
Marie-Madeleine, pêcheresse convertie par
Jésus. Elle aurait fini ses jours dans une grotte de la Sainte-Baume. Ses
reliques sont vénérées à Vézelay.
Epoque gallo-romaine : la localité
double (Isère et Savoie) a autrefois été identifiée avec la station de Laviscone que l’on place aujourd’hui aux
Echelles.
Divers vestiges sont connus :
Ø
au
XVIIIe siècle, le comte de Caylus, dans son « recueil d’antiquités »
signale une petite figurine de bronze représentant une femme assise qui porte
des fleurs et des fruits dans un bassin sur le genoux (Flore ?) comme
provenant du Pont,
Ø
en
1818, en réparant le mur de l’église, on a mis au jour une inscription :
« MARTI AVG(ustus) C(aius) BETVTIVS HERMES / IIIIII VIR AVG(usto)
T(estamento) P(osuit) I(utit) » : « à Mars Auguste, Caius
Betutius Hermes, sévir augustal, a ordonné par testament (l’érection de ce monument).
Selon certaines sources, l’inscription serait conservée dans le dallage de
l’église et selon d’autres elle aurait été brisée lors de sa découverte,
Ø
dans
les mêmes circonstances, on aurait trouvé un petit bronze de Jupiter qui fut
offert à Louis XV par le comte de Caylus (aujourd’hui à la Bibliothèque
Nationale),
Ø
à
l’emplacement du prieuré Sainte Marie, l’abbé Chapelle mentionne l’existence
d’un « ancien temple »,
Ø
en
1888, on a découvert un balsamaire en verre bleuté du Ier siècle (aujourd’hui
au Musée de la Civilisation gallo-romaine de Lyon),
Ø
une
sépulture gallo-romaine est mentionnée,
Ø
deux
colonnes en pierre, d’un seul tenant, provenant peut-être d’un temple, sont
conservées au théâtre de verdure, place du Champ-de-Mars.
Haut Moyen Âge : château
primitif édifié sur une motte.
Edifices
religieux :
Prieuré Sainte Marie et Saint Clément : prieuré
bénédictin connu dès le XIIe siècle, qui fut ensuite réuni à l’abbaye Saint
André le Bas de Vienne.
Eglise Saint Clément : c’est
l’ancienne église prieurale et paroissiale citée dès septembre 1060, date de sa
consécration. En 1142, elle relevait du diocèse de Belley.
Elle renferme une chapelle du XIIe siècle, dite
chapelle Sainte Marie, avec un vitrail du XVIe siècle. Le reste de l’édifice,
reconstruit en 1523 et en 1740 est de style classique jésuite et présente une
similitude certaine avec l’église Saint Louis de Grenoble. Le clocher fut
offert par libéralité de Napoléon, lors de son passage dans la localité.
Chapelle castrale Saint Laurent mentionnée en
1120.
Maladrerie Sainte Marie-Madeleine : elle est citée
en 1216 et en 1288 sous les noms de domus
leproserum de Pont et maladeria.
Sa chapelle existait encore au XVe siècle. Il n’en subsiste plus que le lieudit
la Maladière.
Confrérie du Saint-Esprit, attestée dès la fin
du XIVe siècle.
Confréries de Saint Paul du XIVe siècle, du
Saint Sacrement de 1608, de Saint Joseph de 1645 et du cœur agonisant de Jésus
de 1657.
Hôpital créé en 1428 à côté de l’église.
Monastère du Saint-Rosaire fondé en 1830.
Oratoire Notre-Dame-des-Victoires de 1849.
Châteaux :
Château delphinal : il est
mentionné dès 1060. Au XIIIe siècle, il était inféodé au dauphin. Il a été rasé
sous Henri IV. Il était situé à l’emplacement de l’actuelle place Carrouge.
Enceinte médiévale : peu après 1377,
Pont de Beauvoisin fut enclos de murailles dont il subsiste encore quelques
traces.
Maison forte de la Tyoliere mentionnée par G.
ALLARD.
Autres
indications :
Charte de franchises du 9 novembre 1228.
Mistralie mentionnée dans un acte du 9 février
1336.
Charte de franchises et de libertés consentie
par Amédée, comte de Savoie, la 12 juillet 1336.
Anciennes mesures à grains, comparables à
celles de Crémieu et de Cognin les Gorges.
Sur le pont du Guiers, borne marquant
l’ancienne frontière entre la France et les états Sardes. Le pont, qui datait
de l’époque de François Ier, a été refait après la dernière guerre.
Au XVe siècle, on le nommait Pons Guerii.
Lieudit la Folatière mentionné dès le
XVe siècle : Follaterie.
Lieudit la Citadelle.
G. ALLARD mentionne la présence d’une mistralie
ainsi que d’un péage.
Porte de 1734, 20 place de la République.
A la Folatière, cadran solaire de 1776
avec inscription : l’hure pace et toi aussi (sic).
Autre cadran solaire avec devise lucet
omnibus.
Maison natale de Charles Pravaz, inventeur de
la seringue à injections hypodermiques.
Ancien magasin des tabacs du XIXe siècle.
Musée de la machine à bois et de l’outillage à
main.
Musée de la résistance et de la déportation.
Sur l’emplacement d’un ancien bazar, en face de
la poste, fresques restaurées rappelant le bazar du travail des prisons.
Source Saint Félix, jadis lieu de pèlerinage.
Commune du Parc Naturel Régional du Vercors.
Site Natura 2000 de la Bourne (arrêté du 1er
janvier 2017).
ZNIEFF du marais du Pont-de-Beauvoisin.
ZNIEFF de l’ensemble formé par la basse vallée
du Guiers.
Bibliographie :
Regeste dauphinois n° 1964, 3672, 5979, 5980,
9045, 9580, 13279, 13346, 15559, 18637, 21081
Regeste complémentaire n° 230, 3998
Archives départementales de l’Isère : B
2764 f° 593
Regeste dauphinois n° 13346, 27829, 28100
Regeste complémentaire n° 230, 333, 1058,
1106,1895
N. CHORIER : Histoire générale
de Dauphiné, 1661-1672, T II, pages 661 et 750
G. ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné,
manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, pages 80, 144, 318, 383, 384 et 413
Comte de Caylus : recueil d’antiquités
égyptiennes, étrusques, grecques et romaines, T 4, 1762, page 134
J.
J. A. PILOT : recherches sur les antiquités dauphinoises, T II, 1833, page
51
J. MARIGNY : notice sur Pont-de-Beauvoisin
dans l’Album du Dauphiné, 1835
J. J. A. PILOT : précis statistique des
antiquités du Dauphiné, 1843
C. LORY : description géologique du
Dauphiné, BSSI 1864, pages 1, 2, 15, 148, 158, 203, 305
G.
de RIVOIRE de la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, pages 129 et 393
U. CHEVALIER : cartulaire de l’abbaye de
Saint-André-le-Bas de Vienne, 1869, page 128
G. VALLIER :
anthologie gnomonique du département de l’Isère, 1876
E. PILOT de THOREY : notes pour servir à
l’histoire de Grenoble, 1880, page 165
Abbé PELLET :
Pie VII à travers le Dauphiné en 1804 et 1809, bulletin de l’Académie
Delphinale 1884, pages 33 à 39
Abbé PERIIN : Histoire de Pont-de-Beauvoisin,
1891
Abbé CHAPELLE : les Alpes dauphinoises,
1891, page 5
E. PILOT de THOREY : catalogue des actes
du dauphin Louis II devenu le roi Louis XI, 1899, page 20
E. NEGRE : toponymie générale de la
France, 1900, page 384
Guide pratique illustré du touriste dans les
Alpes, 1908, page 27
J. ROMAN : description des sceaux des
familles seigneuriales du Dauphiné, 1913, page 392
E. PILOT de THOREY : dictionnaire
topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 150, 200, 209, 277
et 279
J. B. LANFREY : chez nous, 1930, pages 285
et 289
P. SAINT OLIVE : à propos du Pont-de-Beauvoisin,
Evocations, octobre 1956
J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II,
1987, page 49
Archéologie chez vous n° 8, 1990, pages 24, 42,
43 et 53
Histoire des communes de l’Isère, 1988, pages
308 à 312
R. HUGONARD : Nord-Isère, regards et
empreintes, 1991, pages 110 et 111
Mémoires des pays du Guiers n° 9, mai 2007
ILN V 2, 2004-2005, n° 621
Carte archéologique de la Gaule : l’Isère
38/2, 2010, page 275
S. GUIBOUD RIBAUD : les deux Pont-de-Beauvoisin
(1500-1788), 2013
Patrimoine en Isère : Vals du Dauphiné,
2013, pages 41, 43, 77 à 79, 87 et 179
PREMIERES IMPRESSIONS
Sentiment de grande aventure. Inconscience
totale du véritable problème, de la véritable signification de cette feuille
jaune qui a nom « feuille de route ». Etrange malaise… Fausse
décontraction… Les militaires de rencontre, alors qu’on est encore
« civil » sont déjà considérés avec une optique, un œil différents.
Même le bruit du train n’est plus aussi familier qu’avant ; déjà, ce mot
« d’avant » car, à partir de maintenant la vie civile s’arrête et le
temps n’a plus qu’une signification relative.
PREMIERS INSTANTS
Nous sommes le …. 1965. Première étape dans une
caserne de Valence.
Elle est là. Point n’a été besoin de la
chercher car, en gare, nous étions attendus. Des dizaines de jeunes qui
attendent, valise à la main, en longues files.
L’école de la patience commence. Elle sera
dure. Tous cependant, ou presque, auront le satisfecit.
Le malaise s’accentue. Le trait de séparation
devient plus large, plus blessant. L’impression de solitude et de cauchemar
devient plus forte. Dès lors, l’irréel semble dominer le réel.
Il me reste de ces instants, le souvenir d’un
grand dortoir sale, sombre et inhospitalier où une vingtaine de jeunes, presque
des gosses en somme, sont allongés sur leur lit et fument silencieusement, le
visage tiré, fermant les yeux pour éviter que des larmes ne perlent.
Dehors, il fait beau. Qu’importe ! Nous ne
pouvons plus en profiter. Il n’y a en nous que tristesse, que rancœur, que
pessimisme.
Ces premiers instants de fausse décontraction,
de fausse nonchalance sont sans doute les plus durs.
L’INCORPORATION
Metz ?
Ce mot désigne, à proprement parler, l’ensemble
des formalités qui préludent au début proprement dit de la vie militaire.
Celle-ci comprend, entre autres choses,
l’habillage, l’expédition à la famille des effets civils, l’établissement des
fiches répertorielles, sans oublier la visite dentaire où le torse nu est de
rigueur, ce à quoi le néophyte demande « pourquoi ? » et le
militaire de carrière répond « parce que ».