MIRIBEL-LES-ECHELLES
(Canton
de Chartreuse-Guiers, ex canton de Saint-Laurent-du-Pont).
Les
hameaux du Grenat, du Grepon et de Pont Saint Lioud ont été détachés de la
commune en 1914 au profit d’Entre deux Guiers.
Formes
anciennes : Mirabel au XIe siècle,
Miribellum et Sanctis Mauritius au XIIe siècle.
Gentilé :
Miribelains.
Héraldique :
écartelé d’or et de gueules à la cotice d’argent chargée de quatre mouchetures
d’hermine de sable brochant sur le tout.
Cartes
IGN au 1/25000ème : 3333 OT
Superficie :
2934 hectares.
Population
(2015) : 1720 habitants.
Hagiographie :
Maurice,
chef d’une unité de la légion Thébaine. Massacré avec ses compagnons en 306 à
Agaune devenue Saint-Maurice-en-Valais.
Marie
Madeleine, pêcheresse convertie par Jésus. Selon la légende du XIIe siècle elle
aurait fini sa vie dans une grotte de la Sainte Baume. Elle est honorée à
Vézelay.
Roch,
mendiant et pèlerin à Rome au début du XIVe siècle qui se vouait à soigner les
lépreux. Très populaire au Moyen Âge, il était invoqué contre les épidémies et
les maladies contagieuses.
Préhistoire : divers vestiges sont
signalés :
Ø
la Pierre
à Matta est un bloc erratique posé sur deux autres pierres en forme de
dolmen que la tradition locale qualifie d’ « autel druidique » ?
Ø
Au
lieudit Pierre Pointe, roche en forme de selle formant belvédère sur
toute la vallée des Echelles et portant à sa partie supérieure un trou
cylindrique ; plusieurs tumuli auraient été repérés à proximité,
Ø Sur la commune subsistent d’autres blocs
erratiques, dont certains avec des cupules, connus sous les noms de dolmen
de Lentillière ou de Lantillère avec deux cupules certaines, dolmen
du Frou et « dolmen de la Pierre à la Martre (voir aussi
ci-avant : MERLAS),
Ø
Devant
la caserne des pompiers, pierre avec 15 à cupules trouvée près du hameau de la
Montagne.
Protohistoire : au Col des Mille Martyrs,
voie dite « gauloise » qui coupe transversalement la route actuelle.
Une
monnaie allobroge du type au cheval galopant à été trouvée en avril 2012 près
du château de l’Enclos.
Aimé
BOCQUET voit passer Hannibal en 218 avant notre ère à Miribel, au Col de
Saint Roch en direction des Echelles.
Epoque
gallo-romaine : au
Col des Mille Martyrs, une longue prairie dite de Saint Roch ou
de Pompée aurait servi de camp romain.
A
Pierre Chave, dans l’axe du défilé, près d’un moulin abandonné, traces
de la voie romaine de Lemenc. Au bord de cette voie subsiste une pierre
taillée en forme de bassin d’époque indéterminée. Une carrière de production de
bassins serait située au dessus de la voie. Au lieudit la Montagne on a
trouvé en 2009 une meule en basalte.
Rue
de la Poste on a découvert en décembre 2014 des fragments de céramique commune
grise. A la même date on a trouvé des fragments de tegulae rue Principale.
On
notera également un lieudit le Villard.
Haut
Moyen Âge :
emplacement de motte castrale sur le site de Château Vieux avec basse-cour
et chapelle. Selon toute vraisemblance c’est le castrum Miribellum
mentionné dans le partage du comté de Sermorens de 1107.
Edifices religieux :
Prieuré
Saint Maurice : il
est cité dès 1084 comme dépendance de l’abbaye de la Chaise-Dieu. Au XIIIe siècle
il est qualifié de monasterium. La
charte supplémentaire du XIVe siècle aux cartulaires de Saint Hugues le
mentionne : prioratus de Miribello.
En
1645, il fut incorporé à la Grande-Chartreuse.
Il
en subsiste de grands bâtiments restaurés.
Eglise
Saint Maurice :
elle est citée dans le cartulaire C de Saint Hugues : ecclesia Sancti Mauritii.
Le pouillé du diocèse de Grenoble de de 1497 la déclare unie au prieuré : ecclesia prioratus et cure Sancti Mauritii de Miribello.
Chapelle
castrale : elle
est également citée dans le cartulaire de Saint Hugues : capella Mirabel.
Le
pouillé de 1497 mentionne la capella
Beate Marie Magdalenes sans que l’on sache si elle était située dans
l’église ou dans la paroisse.
Maladrerie : le lieudit l’Hoppelier ou
la Maladière rappelle l’emplacement d’une ancienne maladrerie.
Croix
de Saint Roch :
elle est située sur la crête de la colline à la limite de Merlas et est citée
dès 1670.
Chapelle
de Saint Roch :
édifiée en 1631 au hameau du même nom par les habitants à la suite d’une
épidémie de peste.
Croix
des Mille Martyrs :
oratoire aux 10 000 martyrs du Mont Ararat de 361.
C’est
en fait une légende selon laquelle au début du IIe siècle, au cours des
persécutions d’Hadrien, 10 000 soldats arméniens, retranchés sur le mont
Ararat auraient préféré être crucifiés plutôt que de renoncer à leur foi
chrétienne.
A
cet égard, le martyrologe romain contient deux inscriptions différentes :
-
une première à la date du 18 mars indiquant « à Nicomédie, 10 000
saint martyrs furent passés au fil de l’épée pour avoir confessé le nom de
Jésus Christ (persécutions de Dioclétien en 303),
-
une seconde à la date du 22 juin : « sur le mont Ararat le supplice
de 10 000 saints martyrs crucifiés. En occident, la légende apparaît au Moyen
Âge (1226).
Un
monastère de Pont-de-Beauvoisin, fondé en 1420, aurait possédé des reliques des
10 000 martyrs. Chaque année, une procession au Pont donnait lieu à de
tels abus que le cardinal Le Camus l’interdit. Elle fut rétablie par le prieur
de Miribel dans cet endroit désert et loin de tout cabaret.
Croix
du Mas de 1805.
Oratoire
des Grangettes :
oratoire en bois érigé vers 1860 à l’orée de la forêt de Montgontier. Il
conserve une statue de la Vierge provenant de l’ancienne église paroissiale.
Oratoire
de la Séverine de 1876.
Oratoire
de Moulin Neuf.
Oratoire
de Billard.
Oratoire
et croix de Pierre-Chave.
Eglise
Saint Maurice :
construite en 1879 en pierres de taille en remplacement de l’église primitive.
Sur un angle du coté nord subsiste une inscription de 1684.
Alumnat
du Saint Rosaire :
au-dessus de l’église, bâtiments construits en 1899 par Bosan, architecte de la
basilique de Fourvière. C’est une quasi réplique de la basilique.
Notre-Dame-du-Château : chapelle votive édifiée en 1899 sous
la Madone de 1866 sur l’emplacement du donjon de l’ancien château et avec ses
matériaux.
Nombreuses
croix en pierre ou en bois (33) : croix de Saint André à la Morlière du XVIIe
siècle, croix des lépreux, croix de Saint Antoine, croix du Péron, de Basholin,
de la Billonniere, des Combes, de la Combelle, de la Cote, du Villard, du Frou,
du Grand Cossert, de la Bourgeat, de la Grasseliere, de la Source, du Thil, du
Villard…
A
signaler également un mas dit de la Croix, mentionné au XVIIIe siècle.
Pierre
dite des lépreux avec inscription « I H S ».
Châteaux :
Château
dit Château Vieux :
succédant au château en bois, cité dans le partage du Comté de Salmorens
de 1107 (castrum Miribellum), il dut
être érigé au XIIe siècle. Il fut détruit par Lesdiguières en 1594. Il n’en
subsiste que quelques rares pierres sur lesquelles on a édifié la Madone et la
Chapelle (supra).
Bourg
médiéval qui était situé au pied du château.
Ancienne
maison Joachim du Revel :
au lieudit Seuil de la Pierre, ruines d’une ancienne demeure
seigneuriale dont les fenêtres à meneaux, l’escalier de pierre en vis et une
vaste cheminée indiquent une construction de la fin du XVe siècle.
Domaine
de Saint Anthelme :
ancienne obédience du XVIIe siècle de la Grande- Chartreuse vendue à la
révolution.
Manoir
des Essarteyres des XVe et XVIIe siècles avec un bâtiment coiffé d’une toiture
à quatre pans et conservant des fenêtres à meneaux.
Château
Feuillet cité au XVIIe siècle.
Château
du Seuil de la Pierre d’origine inconnue et en ruine présentant un état du XVIIIe
siècle.
Maison
seigneuriale de Lepiney.
Château
dit du Castel du XVIIIe siècle.
Château
de l’Enclos disparu dont il ne subsiste que le pigeonnier
Château
le Moulin Neuf.
Château
de la Croix du Peron.
Château
de Roche Ruaz.
Château
du Seuil de la Pierre.
Hameaux, mas et
lieudits anciens :
Arenerum, XIIe siècle,
l’Arenier.
La Barneyriaz, XVIIe siècle, la Barneyriat.
En Beau Joys, XVIIe siècle, Beljoyer.
En Bilhardieres, XVIIe siècle, le Billard.
Chavan de la Billoneri, XIIIe siècle, Billionière.
Cottard des Billons, XVIIe siècle, Billon.
La Borcerie, XVIIe siècle, Les Bourcières.
Les Boysones, XIVe siècle, Côte Buissière
Coterg de Bozonniers, XVIIe siècle, Moulin Neuf.
Mans de Bubulins, XIIIe siècle, Costerg de Balbolins, XVIIe siècle, le Baboulin.
Brinacum, XIIe siècle, ruisseau de Briançon.
Challia, XIIIe siècle, Chaille.
El Chanavers, XIIIe siècle, Chenavaz.
En Chastelard, XVIIe siècle, le Châtelard.
La Croix, XVIIe siècle, Mas de la Croix.
Dardoniere, XVIIe siècle, Dardarin.
Au Grapit, XVIIe siècle.
Cotard des Grenats, XVIIe siècle, le Grenat.
Locus Griffons, XVe siècle, le Grepon.
En Lespinaci, XIIIe siècle, l’Espinasse.
Molar
Burbollonis, XVe
siècle, le Bourbouillon.
Molare de Lueil, XVe siècle, l’Euille.
Molendinum de Sablone, XIVe siècle, Vieux Moulin.
Molendinum de Sarvayetal, XIVe siècle.
Montagnia, XIIIe siècle, la Montagne d’en Haut.
Terra Moretourum, XVe siècle, la Molière.
Pereria, XIIIe siècle, la Pevereaz.
Terra des Perons, XIIIe siècle, le Peron.
Pierre Talliaz, XVIIe siècle, Pierre Taillat.
Villa de Roschas, XIe siècle, Rocharey.
Roseria, XIIIe siècle, la Rose.
Sarvageta, XIVe siècle, la Servagette.
Autres indications :
Bornes
seigneuriales : au
col des Mille Martyrs, dans la forêt, borne gravée du XVe siècle, haute de
D’autres
bornes de la même époque, avec les armes des Clermont, existent encore en
divers points de la commune.
Au
bord de la route du Villard à la Montagne, bassin de pierre portant un motif
sculpté avec écusson sans armoiries et la date de 1573.
Verrerie
mentionnée en 1670.
Moulin
de Cornier mentionné au XVIIe siècle dont il subsiste une maison dite
« des douaniers ».
Poste
de douane de Sous le Bois attesté dès le XVIIe siècle.
Au
hameau des Bâches, maisons en ruines dont deux façades portent encore des
fenêtres renaissance. A l’intérieur de l’une d’elles subsiste un escalier en
pierre.
Ai
lieudit Sous le Bois, porte à linteau en accolade.
Lavoir
avec deux écussons dont l’un porte la date de 1742.
Dans
la forêt, borne de 1713 avec l’emblème des Chartreux, la croix et le globe.
3
bornes de domaine seigneurial.
7
moulins sont mentionnés au XVIIIe siècle sur la carte de Cassini.
Pont
de Pierre Chave remontant à 1405 et refait en 1886.
Anciennes
carrières de molasse, sous le site de l’ancien château.
Cadran
solaire recensé par l’Atelier Tournesol.
ZNIEFF
de la tourbière du Col des Mille Martyrs.
ZNIEFF
des marais de Saint-Laurent-du-Pont et des berges de l’Heretang.
Commune
du Parc Naturel Régional de Chartreuse.
Bibliographie :
ADI :
4 H 208 et 271
Regeste
Dauphinois n° 2960, 3430, 7092, 13103 et 32892
N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, 1661-1672, T II,
page 761
G.
ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL
en 1864, T 2, pages 143 et 411
De
VALBONNAIS : Histoire de Dauphiné, 1721-1722, T I, page 346 et T II, pages
74, 75, 346, 572, 575 et 624
C.
LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 143, 213, 214,
216, 226 et 305
G. de RIVOIRE de
la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, page 34
J.
MARION : cartulaires de l’église cathédrale de Grenoble dits cartulaires
de Saint Hugues, 1869, page 184, charte du XIVe siècle, page 276, pouillé de
1497, pages 288, 289 et 339 et Charte 1 du cartulaire A, page 2
L.
CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Saint-Laurent-du-Pont,
1870
U.
CHEVALIER : Inventaire des archives des dauphins à Saint André de Grenoble
en 1277, 1871, n° 47, 259 et 269
A.
JOANNE : géographie du département de l’Isère, 1876, page 61
E.
PILOT de THOREY : notes sur le prieuré de Miribel, BMG mas R 7906-543
E.
PILOT de THOREY : les prieurés de l’ancien diocèse de Grenoble compris
dans les limites du Dauphiné, 1884
E.
NEGRE : toponymie générale de la France, 1900, page 676
Dom
BESSE : abbayes et prieurés de l’ancienne France, 1912, IX, 101
E.
PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U.
CHEVALIER en 1920, pages 15, 19, 20, 25, 34, 40, 47, 49, 53, 69, 74, 84, 120,
127, 179, 180, 200, 205, 209, 215, 226, 228, 231, 237, 243, 250, 264, 268, 290,
303, 310, 328 et 330 et 370
J.
B. LANFREY : chez nous, 1930, page 57
L.
GUILLON : Miribel les Echelles, 1934
Dom
L. H. COTTINEAU : répertoire topo-bibliographique des abbayes et des
prieurés, T II, 1939, page 1861
J.
DESCOTES GENON : Miribel-les-Echelles, son origine, son nom, son histoire
jusqu’à nos jours, 1967
S.
BATFROI : histoire secrète des Alpes, 1981, pages 27 et 28
J.
C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, page 153
Histoire
des communes de l’Isère, 1988, page 291
Archéologie
chez vous n° 10, 1992, pages 20, 21 et notices n° 133 et 134 pages 39 et 40
Carte
archéologique de la Gaule, l’Isère 38/1, 1994, page 126
Atelier
Tournesol : inventaire des cadrans solaires de l’Isère (1996-1998)
Isère,
guide Gallimard, 1998, page 164
A.
BOCQUET : la Grande traversée des Alpes par Hannibal 218 avant J. C. 2004,
pages 68 et 69
E.
TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, pages 342 à 347
Etat
des lieux patrimonial, CPI, 2005
Y.
MONTOGAT : la tour Miribelain, 2016
Carte
archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, page 212
D.
CHANCEL et A. CAYOL GERIN : borner et indiquer, 2019, page 35
Site
Inernet : bornes.fapisere, page 47
C.
BOURRILLON : à la recherche des chemins perdus, 2019
C.
BOURRILLON : les mémoires d’un arbre en pays Voironnais, 2020