MERLAS
(Canton
de Chartreuse-Guiers, ex canton de Saint-Geoire-en-Valdaine).
Commune
créée en 1801 par détachement de Saint-Geoire.
Forme
ancienne : Merla au XVe siècle.
Gentilé :
Merlantins.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3233 SB
Superficie :
1564 hectares.
Population
(2015) : 499 habitants.
Hagiographie :
Ferréol,
évêque de Grenoble, assassiné vers 660 sur ordre de Clotaire III.
Sixte,
nom de trois papes du IIe au Ve siècles.
Geoire,
Georges, prince de Cappadoce, martyr à Lydda. Son culte remonte à 368 et fut
embelli par la légende du dragon. Patron de l’Angleterre dès 800 et des
cavaliers.
Préhistoire : A. BOCQUET signale une
découverte au lac de Saint Sixte sans autre précision.
Dolmen
(?) de la Pierre à la Marte dite « Pierre aux sacrifices ».
Protohistoire : la Pierre à Matta, citée
par de nombreux auteurs comme étant une « pierre druidique », n’est
en fait qu’un gros bloc erratique dont on disait que la Sainte Vierge l’avait
apportée sur sa tête tout en tricotant son bas. Une statue de la Vierge se
trouvait dans une cavité.
Epoque
gallo-romaine : le
hameau de Saint Sixte, situé au bord d’une voie romaine secondaire
joignant Chambéry à Voiron encore appelée le Grand Chemin, a livré de
nombreux vestiges de l’époque gallo-romaine au Haut Moyen Âge :
Ø
à
l’emplacement même du hameau, vers l’église, le presbytère et le cimetière et
dans les champs environnants on a mis au jour au XIXe siècle en diverses
circonstances, des fragments de colonnes et de frises, des tuiles, des briques
rouges, des fragments de mosaïques, du béton à tuileau, des céramiques, du
mortier de tuileau, des monnaies de Dioclétien… et diverses substructions non
relevées. Ces vestiges témoignent de l’emplacement d’un établissement, sans
doute luxueux, villa centre d’un grand domaine foncier ou sanctuaire.
Ø
Dans
l’ancienne maison Pellet, des fragments de frise romaine ont été découverts au XIXe
siècle et remployés dans l’un des murs extérieurs de la maison (non visible de
nos jours).
Ø
Dans
l’étable de Joseph Perrin, une colonne romaine en remploi servait anciennement
de soutènement de la voûte.
Ø
Dans
le ruisseau du Turt, des monnaies, non décrites, ont été trouvées par le
baron de Franclieu avant 1887.
Ø
En
juillet 1888, en cultivant son jardin confinant au verger de la cure, le
menuisier Parendel mit au jour « plusieurs tombeaux romains ».
Ø
Sur
le chemin de Saint Geoire, vers la Fontaine Perrin, au XIXe siècle, une
sépulture contenant de la céramique sigillée et des monnaies de Tibère à
Constance Chlore a été découverte.
Ø
A
la Chapelle-de-Merlas, au Mas de Chantre, trois autres sépultures
identiques ont été découvertes au XIXe siècle.
Ø
Le
château de la Chapelle-de-Merlas parait avoir été bâti sur l’emplacement d’un
édifice antique : des vestiges, non décrits, auraient été mis au jour à
plusieurs reprises.
Ø
Un
chapiteau romain qui avait été déposé dans la crypte de Saint Sixte a
disparu.
Ø
Au
cours du XXe siècle, lors de la construction d’une maison sur la crête derrière
l’église de Saint Sixte, on a mis au jour des vestiges de construction
avec deux colonnettes en terre cuite.
Ø
On
a vu dans le nom de Merlas le patronyme Merula (domaine de).
Ø
On
notera la présence de deux toponymes souvent significatifs : Grand
Champ et Grand Pré.
Haut
Moyen Âge :
l’actuelle crypte située sous l’église paroissiale reconstruite au XIXe siècle
appartient à un édifice religieux non étudié et non fouillé à ce jour, ce qui
en rend la datation très aléatoire. Cette crypte se compose de trois alvéoles
de
On
y verrait plutôt aujourd’hui une chapelle d’époque pré romane (vers l’An Mil),
pour autant que la partie subsistante suffise à la restitution exacte du plan
pouvant représenter la forme du chevet de l’église qui lui était immédiatement
superposée : abside principale cantonnée de deux absidioles greffées sur
les bras d’un transept. Mais l’édifice a pu aussi être modifié à l’époque
romane et seule une fouille méthodique permettrait de définir son origine
exacte.
Des
trois inscriptions paléochrétiennes provenant de cette crypte, ou de
l’environnement immédiat, deux sont conservées in situ :
Ø
Pierre
tombale de Claudia :
elle se trouvait avant 1879 « au bord du chemin », ce qui explique
qu’ALLMER ait pu en faire une lecture complète. Lors de la reconstruction de
l’église actuelle elle a été utilisée en jambage de la baie faisant communiquer
le clocher à la sacristie, en position inversée de sorte que les deux premières
lignes de l’inscription sont maintenant cachées : « (+ … HIC
REQVIESCIT / IN PACE FAMVLA D(ei) / CLAVDIA QVI VIXIT / ANNIS XXXIIII
M(ensibus) IIII / D(iebus) XIIII OBIT XVIIII / K(alendas) FEBRVARIAS POST /
C(on)NS(ulatum) ANTIMI ET / FLORENTI V(i)R(orum) / C(larissimorum
C(onsulum) » : « ici repose en paix Claudia, servante de Dieu,
qui a vécu 34 ans 4 mois et 14 jours, qui est morte le 19 des calendes de
février, l’année après le consulat d’Anthémius et de Florentius
clarissimes » (14 janvier 516).
Ø
Pierre
tombale d’Ervalde :
cette inscription, sur une pierre haute de
Ø
Une
troisième inscription, datée de 541 à 547, est aujourd’hui perdue. Elle était
fragmentaire : « HIS RE(q)VIES(it in pace bone / MORIE FALMOL(a
Dei ?) / IN SPE RESVRRE(ctionis mise) / RECORDIA CHR(iss)I… ( ? quae
vixit an)NVS XII MINS(es)… / DIES SEPT OBIIT… / … KALENDA(s) / (post)
CONS(ulatum) / … IND(ictione)… » : « ici repose une servante de
Dieu… de bonne mémoire, morte en paix dans l’espoir de la résurrection par la
miséricorde du Christ à l’âge de 12 ans… mois, le … des calendes de … la… année
après le consulat de … indiction … ». Datée d’un consulat incertain,
elle pourrait correspondre, par analogie avec d’autres inscriptions à la
période 541, 547.
Selon F. Descombes, le formulaire
utilisé pourrait indiquer, sinon un monastère organisé, du moins un groupement
de femmes pieuses.
Les anciennes paroisses de Saint Sixte
et de Saint Ferréol (infra) rappellent la situation des édifices mérovingiens
de Grenoble.
Au Mas de la Cuillère, on a
exhumé trois sépultures sans doute du Haut Moyen Âge.
La Poype de Saint Sixte est une
fortification de l’an Mil, avec une plate-forme longue et étroite de
Edifices
religieux :
Ancienne église de la Chapelle-de-Merlas :
elle est citée dès 1275.
Commanderie de Bennet citée le 10 juin
1450 : de feudo templi de beneto.
Sa localisation est incertaine.
Maladrerie de Mas Franc, citée au
XVe siècle : sa localisation est proposée au lieudit la Chenas.
Ancien presbytère du XVIIe siècle.
Croix de Saint Roch citée dès 1670.
Croix de Nouvelières ou du Burlet de
1675.
Croix de l’église de Saint-Sixte de
1811.
Croix de Pivolieres de 1868.
Croix de Papon de 1868 avec les
instruments de la Passion.
12 autres croix du XVIIe au XXe siècle :
au Burlet, au cimetière de la Chapelle, au cimetière de Saint-Sixte, croix
Laya, croix Lepissou, croix Merlette, croix Papon-Pivoliere, croix de Saint
Marc, croix du village, croix du Maréchal, croix de la petite Vierge de
Caillatiere.
Eglise Notre Dame de la Chapelle-de-Merlas
de 1850. Elle conserve une cloche du XVIe siècle.
Eglise Saint Ferréol de Merlas, édifiée
en 1865 en remplacement d’une église primitive.
Eglise Saint Sixte reconstruite en 1872
sur l’emplacement de l’église primitive. Elle conserve aussi une cloche du XVIe
siècle.
Lieudit Croix du Mont.
Châteaux :
Maison forte de Papon disparue.
Château de la Chanas, demeure des
Voissant, cité en 1340. Les ruines sont aujourd’hui enfouies.
Maison noble du Burlet portant la date
de 1671 au fronton de la porte de la chapelle.
Château de la Chapelle-de-Merlas
construit en 1675 au Mas de Nouvelière par Claude Duchon des Bresses.
Maison seigneuriale Le Bourg du XVIIe siècle
avec cadran solaire de 1792.
Maison seigneuriale des Duchon du XVIIe
siècle avec un grand toit dauphinois et une chapelle décorée d’un écusson avec
inscription Domus Domini 1671. Le
corps de logis présente encore quelques belles ouvertures du XVIIe siècle en
pierres de taille, notamment la porte d’entrée.
Cadran solaire de 1792.
Château de Saint-Sixte construit vers
1880 dans le style médiéval et détruit ultérieurement par un incendie.
Château Descours de 1890.
2 cadrans solaires ont été recensés par
l’Atelier Tournesol.
Lieudit le Châtelard.
Autres
indications :
Bornes limites des Clermont de 1493,
délimitant les mandements de Miribel et de Saint Geoire dans le bois de
Carabotin.
Lieudit les Nouvellieres
mentionné au XVe siècle : Novelleria.
Cadran solaire de 1792 sur la façade
d’une maison avec inscription « le temps est vieux l’heure est nouvelle ».
Maison bourgeoise dite Montchâteau du
XIXe siècle.
Au lieudit Burlet, maisons
anciennes à haut toit dauphinois.
Ancien détré se Saint Sixte.
Double bassin ancien de la Caillatiere.
Ancienne soierie de Nouvellieres
de 1930.
Lac de Saint-Sixte, immortalisé par
l’écrivain Christian Bobin dans son roman « Geai ».
Marais du Burlet.
Commune du Parc Naturel Régional de
Chartreuse.
ZNIEFF du lac et tourbière de Saint-Sixte.
ZNIEFF de la Roselière du Burlet.
ZNIEFF de l’étang de Merlas.
Bibliographie :
Regeste Dauphinois n° 364, 390
L. A. MURATORI : novus thesaurus
deterum inscriptionum, 1739-1742, n° 15, page 131
E. DELORME : Journal de Vienne n°
25, 1842
J.J.A. PILOT : précis statistique
des antiquités du département de l’Isère, BSSI 3, 1843, pages 117, 118 et 124
C. LORY : description géologique du
Dauphiné, BSSI 1864, pages 221 et 305
F. CROZET : description des cantons
de l’Isère, canton de Saint-Geoire-en- Valdaine, 1870, page 9
Dictionnaire archéologique
de la Gaule, époque celtique, T II, 1875-1923, page 192
A. ALLMER et A. de TERREBASSE :
inscriptions antiques et du Moyen Âge de Vienne, 1876, 544, 545, 546, 1787,
1813 et 1946
Abbé CHAPELLE : notice sur Merlas
près de Saint-Geoire, Petite Revue Dauphinoise, 1887-1888
O. HIRSCHFELD : Corpus Inscriptionum
Latinarum XII, 1888, n° 2417, 2418, 2419, 2421, 2422, 2443
E. LE BLANT : nouveau recueil des
inscriptions de la Gaule antérieures au VIIIe siècle, 1892, n° 126 pages 145 et
146 et n° 1148, page 148
R. DELACHENAL : cartulaire du
temple de Vaulx, 1897, charte 21
E. PILOT de THOREY : dictionnaire
topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 121, 222 et 254
J. B. LANFREY : chez nous, 1930,
pages 292 et 294
J. CHAUFFIN : les stations gallo-romaines
du Bas Dauphiné, Evocations 1960
R. GIRARD : les inscriptions
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E. DIEHL : ILCV, 1, 1931, n° 1347,
page 257 et 1434, page 273
M. DUBOIS : pierres sculptées du
XVe siècle aux armes de Clermont-Tonnerre placées dans le bois de Merlas, BSDEA
1932-1935, pages 66 et 67
M. BOUFFE : l’inscription
chrétienne antique sans date de Saint-Sixte, Evocations, août 1953, pages 1130
et 1131
L’année épigraphique, 1964 n° 141
H. RAULIN : l’architecture rurale
française, Dauphiné, 1977, page 32
P. H. BILLY : origine des noms des
villes et des villages de France, 1981, page 190
M. COLARDELLE : sépulture et
traditions funéraires du Ve au XIIIe siècle après J. C. dans les campagnes des
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carolingienne, T 5, Viennoise du nord, 1985, n° 282, 283 et 284 pages 722 à 729
R. et M. COLARDELLE : la nécropole
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congrès national des sociétés savantes, 1987, pages 212 sq
J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine,
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Histoire des communes de l’Isère, 1988,
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Archéologie chez vous n° 8, 1990, notices
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E. TASSET : l’Isère des châteaux
forts, 1995, page 85
C. ANDRU et alii : les
châteaux de la baronnie de Clermont et la marche delphino-savoyarde, 1996,
pages 25 à 37
Atelier Tournesol : inventaire des
cadrans solaires de l’Isère (1996-1998)
Isère, guide Gallimard, 1998, page 164
J. C. MICHEL : Grenoble antique,
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Les commanderies de l’Isère : en
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C. BOURRILLON : 10 000 lieux en pays voironnais, T 1,
2016, pages 88 à 95 et T 2, lexique, 2017
Patrimoine en Isère : le pays
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Site Internet : bornes.fapisere,
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C. BOURRILLON : à la recherche des
chemins perdus, 2019
C. BOURRILLON : les mémoires d’un
arbre en pays Voironnais, 2020