CHARANCIEU
(Canton
de Chartreuse-Guiers, ex canton de Saint-Geoire-en-Valdaine).
Formes
anciennes : villa Carenciacus
au XIe siècle, Charanceu au XIIIe
siècle.
Gentilé :
Charancillois.
Cartes
IGN au 1/25000ème : 3232 SB et 3332 SB
Superficie :
553 hectares.
Population
(2015) : : 741 habitants.
Hagiographie :
Gervais
et Protais, frères, martyrs à Milan sous Néron.
Protohistoire : on a trouvé deux monnaies allobroges,
à la Buissière et à la Charrière, l’une du type au cheval
galopant, l’autre du type au cavalier légendé.
Epoque
gallo-romaine : en
1862, lors de la démolition de l’ancienne église, construite selon la tradition
locale sur l’emplacement d’un temple gallo romain, on découvrit 3
inscriptions :
Ø
un
cippe funéraire replacé dans le mur extérieur de l’abside de l’église
actuelle : D(is) M(anibus) / FAVSTIAE VERVLAE / L(ucius) MATERNIVS /
EVTICHES / CONIGI / OPTIMAE / P(osuit) ET S(ub) A(scia)
D(edicavit) » : « aux dieux manes de Faustiae Verulae, Lucius
Maternius Eutyches à son excellente épouse, a élevé ce tombeau et l’a dédié
sous l’ascia ». La hauteur des lettres laisse à penser à un monument
funéraire de très grandes dimensions (mausolée ?). Une inscription d’un possible
membre de cette famille, Sextus Vicius Eutyches, citoyen de Trèves à été
retrouvée à Eauze (Gers) au XVIIIe siècle (CAG 31).
Ø
Un
fragment d’inscription provenant d’un tombeau et replacé également dans le mur
extérieur ouest de l’église : « H(oc) M(onumentum) H(eredem) N(on)
S(equetur) N(eque) L(ocus) S(epulturae) » : « ce monument ne
passe pas à nos héritiers (ainsi que le lieu de la sépulture ?). Cette
formule est assez rare et du reste elle est unique dans la cité de Vienne. Elle
est utilisée pour constater la volonté de celui qui l’avait fait élever
d’exclure ses héritiers du droit de disposer soit du monument, soit du terrain sur
lequel il était élevé. On la rencontre 7 fois à Narbonne (CAG 11/1).
Ø
Un
fragment d’inscription à Mercure se présentant sous la forme d’une tablette
rectangulaire moulurée incomplète à droite et remployée dans le mur d’une
remise dans le bourg : « MERCVRIO / M(arcus) VERA(tius) / … VV
… » : « à Mercure, Marcus Vera(tus ?)… ».
On
a vu dans le nom de Charancieu le patronyme Corentius ou Carenciacus
(domaine de).
On
notera la présence d’un lieudit le Grand Champ.
Haut
Moyen Âge : en un
endroit non précisé un site du Haut Moyen Âge aurait été localisé.
L’église
pourrait être d’origine mérovingienne.
La
localité est mentionnée en 917.
Edifices religieux :
Eglise
des Saints Gervais et Protais :
sa dédicace laisse supposer une haute origine. Elle est mentionnée dans un acte
de septembre 1032. L’édifice actuel date de 1862.
Croix
de Dière.
Croix
de la Jarre.
Croix
de la Grande Ayat.
Passage
du chemin de Compostelle (segment de Genève au Puy), aujourd’hui GR 65.
Châteaux :
Château
féodal dit le Fort :
de son état primitif il ne subsiste qu’une tour carrée qui pourrait remonter
aux XIe ou XIIe siècle. Le reste du château a été reconstruit en 1850.
Maison
forte disparue à la fin du XIVe siècle qui était la propriété de l’écuyer de
l’archevêque de Vienne. Elle est mentionnée par G. ALLARD.
Autres indications :
Le
lieudit Cholamont est cité sous ce même nom au XIVe siècle.
Maison
de maître du XVIIe siècle avec ses dépendances labellisée « Patrimoine en
Isère ». Elle s’organise autour d’un logis de plan carré surmonté d’une
toiture en écailles et pourvu de façades percées de grandes ouvertures à
linteaux droits en pierre. Trois corps de bâtiment, un four à pain et une
petite annexe constituent les dépendances utilisant largement le pisé.
Moulin
de Dière.
ZNIEFF
du marais de Clandon.
Bibliographie :
Regeste
dauphinois n° 1744, 16925
G.
ALLARD : Dictionnaire du Dauphiné, manuscrit de 1684 publié par H. GARIEL
en 1864, T 1, page 248 et T 2, page 74
G. de RIVOIRE de
la BATIE : Armorial de Dauphiné, 1867, page 133
F.
CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Saint-Etienne-de-Saint-
Geoirs, 1870
O.
HIRSCHFELD : Corpus Inscriptiones Latinarum XII, 1888, n° 2417, 2418 et
2419
Abbé
DEVAUX : les noms de lieux dans la région lyonnaise aux époques celtiques
et gallo-romaines, 1898, page 25
E. PILOT de
THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920,
pages 61, 68 et 78
J.
B. LANFREY : chez nous, 1930, page 294
P.
H. BILLY : origine des noms des villes et des villages de France, 1981,
page 77
J.
C. MICHEL : Isère gallo-romaine, II, page 63
Histoire
des communes de l’Isère, 1988, page 380
PLANK
(A) : l’origine des noms des communes du département de l’Isère, 1995,
page 37
ILN
V 2, 2004-2005, n° 587, 588 et 589, pages 251 à 254
Carte
archéologique de la Gaule : l’Isère 38/2, 2011, page 178
C.
BOURILLON : 10 000 lieux en pays voironnais, T 1, 2016, pages 26 à 29
Patrimoine
en Isère : le pays voironnais, 2017, pages 21, 22, 23, 31, 115, 138 et 157
C.
BOURRILLON : à la recherche des chemins perdus, 2019
C.
BOURRILLON : les mémoires d’un arbre en pays Voironnais, 2020