AOSTE

 

(Canton de Chartreuse-Guiers, ex canton de Pont-de-Beauvoisin).

Formes anciennes : Augustum à l’époque gallo-romaine, Augusta au Xe siècle.

Gentilé : Aostiens ou Dutards.

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3232 ET

 

Superficie : 982 hectares.

 

Population (2015) : 2862 habitants.

 

Hagiographie :

 

Didier, évêque de Vienne, lapidé en 607 sur ordre de Brunehaut à Chalaronne.

Pierre, premier des apôtres et premier pape, crucifié sous Néron en 67 à Rome à l’emplacement de la basilique qui porte son nom.

Clair de Vienne, né dans le village qui porte son nom, abbé de Saint Marcel, mort en 660.

 

Préhistoire : d'après CHAPER, on y aurait trouvé deux haches néolithiques en bronze, du type de Neytuz.

Les marais du Rhône, vers Saint-Didier, auraient révélé des traces d'occupation palafittiques.

 

Protohistoire :

 

Vers 1862, une hachette celtique de la Tène aurait été trouvée.

Au XIXe siècle on a découvert, sur un site non précisé, des monnaies et des bijoux gaulois (bracelet à spirales en bronze, bague avec chaton, agrafe de boutonnière, fibule à arc cylindrique) et cinq monnaies Allobroges (au bouquetin, à l’hippocampe, au cavalier). Ce mobilier est conservé au musée d'Aoste.

Au lieudit le Marais, ancien bras du Rhône avec berges correspondantes : les niveaux anthropiques sont datés de l’âge du Bronze.

En 1990 au hameau de Branguel on a trouvé une épingle du Bronze final et quelques tessons céramiques.

En 1997, aux lieudits Saint Pierre et la Planche on a découvert des sites de la Tène. Des sites identiques ont été trouvés en 1998 aux lieudits Malvais (épingle du Bronze final, au musée n° 999.04.025), les Cotes et Oncinet.

En 2002, autre site de la Tène aux Manges et en 2005 au Pré Levay.

En 2004, au lieudit Champagnes, on a découvert un site du Bronze final et de la Tène.

En 2017, les travaux de contournement des RD 592 et 1516 ont révélé un site du second âge du Fer.

Le musée conserve de nombreuses fibules (869.16.16, 17 et 33, 34 90, 80, 91, 96, 997.24.01, 964.01.13, 983.06.02), des bracelets (869.16.95, 97 et 98), une agrafe de baudrier (869.16.99), une bague en bronze (869.16.95), des pendentifs en bronze (869.16.92 et 93).

F. de CONNINCK fait passer Hannibal en 218 avant notre ère à Aoste, venant de la Tour du Pin et se dirigeant sur Chambéry.

 

Epoque gallo-romaine : le sol d'Aoste – Vicus Augustum – livre au moindre terrassement des vestiges gallo romains mais aucune fouille systématique n'a jusqu'alors été faite et la situation exacte de la ville antique est encore mal connue. Augustum était l'un des six vici connus sur le territoire de la civitas des Allobroges avec Genava (Genève), Boutae (Annecy), Albens, Aquae (Aix-les-Bains) et Cularo (Grenoble). Son nœud routier est mentionné par la Table de Peutinger et par l'Itinéraire Antonin, sur les routes de Vienne à l'Italie par les cols du Grand et du Petit Saint Bernard.

Plus grand selon toute apparence et plus peuplé que le village actuel, Augustum couvrait environ 68 hectares et s'étendait peut-être jusque sur le monticule où l'on a placé le cimetière et qui porte encore le nom de Mont Gaudens. On y a trouvé, en effet, des restes de fondations et des tombeaux. Au même endroit, l'église Saint Pierre, démolie au XVIIIe siècle parce qu'elle menaçait ruine, s'élevait peut-être sur un temple gallo-romain. Mais le plan de l’agglomération reste mal connu. On envisage des thermes, des sanctuaires, un macellum, un ou des portiques, un édifice monumental a exèdre (place de la mairie), un bâtiment à abside au plateau des Cotes (détection aérienne), plusieurs domus, une taverne…

Le vicus, qui aurait été établi entre 16 et 13 avant J. C., probablement durant le long séjour qu'Auguste fit à Lugdunum, était également le chef lieu d'un pagus : pagus OCT(avianus ?).

D’abord modeste au Ier siècle avant notre ère, la localité semble avoir connu au siècle suivant un développement relativement important pour atteindre son maximum au IIe siècle. Le déclin commence lentement au IIIe siècle pour s’accélérer au IVe siècle. La crise semble avoir été particulièrement grave au Ve siècle.

Il est à déplorer que le sol d’Aoste n’ait pas fait l’objet d’une étude systématique et que son histoire n’ait pas encore donné lieu à une synthèse générale récente. Il existe néanmoins un fond important constitué des études publiées par J. ROUGIER et, surtout par la récente carte archéologique (CAG 38/2, 2010). En outre, le musée de site est particulièrement fourni en éléments antiques de tous ordres.

Les principales découvertes sont les suivantes :

-       au XVIIIe siècle, sur le Mont Gaudens on a découvert des restes de fondation.

-       en 1852 on a découvert un mascaron en terre cuite représentant une tête de femme (perdu).

-       Entre 1856 et 1865, au lieudit Cutilieu on a trouvé un abondant mobilier dont :

Ø  un trépied de potier (au musée n° 856.02.02),

Ø  une fiole lacrymatoire (856.02.01),

Ø  une charnière de coffret (857.02.01),

Ø  18 cruches de moyenne et petites grosseurs (865.0101 à 11),

Ø  une lampe (865.01.03),

Ø  une coupelle (864.01.04).

-       Le 6 mars 1858, aux Cotes on a découvert une bague en or avec intaille écrite T P M, des pots (858.01.01 et 07), un creuset en bronze (859.03.01),

-       en 1860, au lieudit Saint Pierre, on a découvert de nombreux objets dont :

Ø  14 amphores (856.03.01 à 09 et 861.04.02),

Ø  un balsamaire (856.03.05),

Ø  un biberon, une coupelle, une assiette, 4 pots don un signé BELLICVS (n° 860.02.02, O6, 03, 01 et 04).

-  En 1863 aux Champagnes un vase (863.02.01), une meule (5863.02.03) et une lampe (863.02.02).

- en 1868, au Clos Perrod : une cruche, un balsamaire, une coupe, un biberon, des amphores (868.02.02, 03, 01, 06).

-       En 1875, on a mis au jour une citerne et un dépôt d'amphores, sur l'emplacement des écoles.

-       Peu après, à l’est du cimetière, on a exhumé un monumental dallage.

-       Dans la seconde moitié du XIXe siècle, des fouilles ponctuelles aux lieudits Pierre (ou Saint Pierre), la Maria, les Cotes, la Planche, le Cutilieu ont livré des vestiges peu ou mal décrits.

-       Un port fluvial existait vraisemblablement à Aoste. Le débarcadère n’a pas été localisé mais on a découvert au XIXe siècle dans le lit du Rhône une barque monoxyle de 12,80 mètres de longueur.

-       Lors de l'agrandissement du cimetière, en 1930, on a découvert la base d'une tour de 12 mètres de diamètre et 3 mètres d'épaisseur. S'agissait-il des restes d’une cella de temple ?

-       En 1963, on a découvert dans le bourg, à l’ouest de la rue Clement Gondrand, on a récupéré plus de 30 kg de céramique ayant appartenu à un édifice d’une certaine importance.

-       La même année, rue du Moulin, dans une pièce d’habitat, des céramiques NOSTER, QVINTVS, SEXTVS TITVS (964.01.04 à 09), 2 pesons (964.01.01 et 02) un petit flacon (964.01.11) et un arc de fibule (964.01.13).

-       En 1966, au bourg, 358 fragments de céramique dont une dolia (979.04.01).

-       En 1969 sur le parking du musée, un médaillon de lampe (966.01.01).

-       A Cutilieu, en 1970, un pot en céramique (965.01.02) et une marmite tripode (965.01.01).

-       En 1973, au terrain Blanc Jolicoeur, des céramiques estampillées NOSTER et QVINTVS (973.01.04, 03 et 02).

-       En 1976 à Saint Pierre, un grand four avec de nombreux tessons estampillés CASIO, CATVLVS, MARCELLINVS, JULIUS, SVETIVS (976.01.01, 4, 6, 7, 2, 3, 9, 976.04.01, 03, 04, 976.05.01, 997.18.01, 976.10.01, 976.09.01 à 05, 976.03.01 et 02).

-       En 1979, devant le musée des coupes, des coupelles, des cruches, des assiettes (979.01.35 à 49, 01 à 10, 979.01.59).

-       A Saint Pierre, vers 1980 on a trouvé les éléments ci-après, conservés au musée :

Ø  un fragment de corniche en pierre calcaire (n° 982.01.05),

Ø  un fragment d’oscillum en marbre (982.01.04),

Ø  une tablette à onguents (982.01.03),

Ø  un clou en bronze (982.01.02),

Ø  un couvercle de boîte en bronze (982.01.01),

Ø  deux plaques de ceinture (982.01.01 et 05),

Ø  un fragment de pot (999.04.09),

Ø  un jeton en os (999.04.08),

Ø  une aiguille en os (994.04.10).

En 1982, au terrain Martinet : des pichets, un mortier estampillé C. ATISIVS SABINVS, des couvercles, une clé des pesons, un lissoir (982.03.12, 11, 13, 05, 03, 04, 09, 10, 06, 08, 07, 01, 02) et un important matériel funéraire de l’antiquité tardive (983.01.01 à 30, 984.03.01 à 19).

Également en 1982, dans une tranchée, on a trouvé du verre (982.12.01 à 06), un fragment de statuette (997.02.01), un fond d’amphore (982.02.09), une coupe (982.04), une lampe (982.02.22), 2 pesons (982.02.07 et 08) et une meule en lave (982.16.01).

En 1984, impasse de la Croix d’Or un col d’amphore estampillé SVRVS (984.08.09).

En 1997 à la Romagnière, des urnes, et des céramiques estampillées SABINVS, ANTONIQV, LATSIVS, SECVNDV, NOSTER (999.02.01, 05, 02, 03, 06, 07, 09, 10, 12, 13, 14, 18).

La même année à Malvais, un fragment de lampe (997.07.03), une perle en verre (997.02.02) et une pièce de Claude II (997.5.2).

A la Planche en 1999, des céramiques (997.04.01 à 09) et en 2000 : une fusaïole, un fond estampillé ATTIVS FE, un fragment de statuette en bronze, un pied d’amphore, une coupe, un col de bouteille, un fragment de table en marbre et des tesselles de mosaïque (2000.01.03, 04, 05, 06, 07 09, 014 et 015).

En 2002, rue Clément Gontrant, un mortier complet signé C. ATIVS GRATVS.

Au lieudit Fontanieu, en 2007, on a trouvé un autel de pierre calcaire d’environ 2 m de hauteur avec une inscription très effacée.

Egalement en 2007 au presbytère on a repéré un important bâtiment (temple, péristyle ou nymphée ?) avec un bassin à exèdre.

En 2009, au lieudit Izelettes, on a observé un puits quadrangulaire de la fin du IIe siècle.

En 2010, dans le secteur des Iris, on a découvert deux grands bassins en mortier de tuileau (dont un de 70 m2), des plaquettes de marbre, des pilettes d’hypocauste, des fragments de tubuli et des grands murs ; thermes publics ?

Egalement la même année à Saint Pierre un grand mur d’enceinte probable de péribole.

Toujours en 2010 et en 2012, au lieudit Pré Levay, on a identifié un tombeau monumental d’au moins 120 m2. Ce mausolée était constitué de deux salles.

En 2011, rue Clément Gondran, l’établissement thermal s’est révélé être important (plus de 420 m2) ayant fait partie d’un véritable programme de monumentalisation et l’on ne peut que regretter que des fouilles archéologiques systématiques n’aient pas été conduites. Ce type de bâtiment montre qu’Aoste avait été dotée d’un véritable programme de « monumentalisation » dès le début du Ier siècle.

En 2014, au 154 B route de la Steida, on a mis au jour des structures gallo-romaines : sol en pierre, mur épierré et deux fosses.

La mêle année aux Manges Nord, on a repéré des fossés du Ier siècle avec, peut-être, des structures portuaires.

En 2015, les travaux de contournement des RD 592 et 1516 ont livré deux paléosols et un fossé contenant des vases intacts.

La même année, à la ZAC du parc industriel on a découvert des fossés et un paléochenal du Haut-Empire avec un bâtiment de forme quadrangulaire et, à proximité, un petit ensemble funéraire.

En 2016, route de la Maria, on a trouvé du mobilier antique, notamment une amphore ibérique et une sépulture précoce.

En 2017, le contournement des RD 592 et 1516 ont livré des aménagements du début du Ier siècle et deux probables domus à atrium du début du IIe siècle.

En 2020, au lieudit les Côtes on a mis au jour une structure agraire avec du mobilier du Ier au Ve siècles avec une voie en périphérie du vicus.

La même année, rue de la Steida, on a mis au jour deux bâtiments avec une ruelle large de 4,50 mètres.

Également en 2020, au 220 Chemin du Calvaire on a découvert des traces tenues d’époque gallo-romaine : fragments de tuiles, clou, scories et tesson d’amphore. 

 

Un certain nombre d'indices plaide en faveur de l'existence de bâtiments importants mais ceux ci n'ont jamais été découverts, hormis peut-être les thermes récemment. L’agglomération possédait peut-être cinq temples dédiés à Jupiter, à Auguste, à Junon, à Esculape et aux Mères Augustes. Le temple d’Auguste, dont seul le plan est connu, s’élevait à l’emplacement de l’église actuelle et avait la même dimension. La fontaine élevée en 1859 est située à l’emplacement du dallage de l’atrium. Le pseudo autel de ce temple, trouvé lorsque l’on a abaissé la route de Genève, tout près de la maison qui fait face à l’église, est en fait un sacellum ou autel de carrefour à quatre faces. C’est un monument assez rare dans le monde antique. Il est aujourd’hui conservé au musée (856.09.01) et a été classé monument historique au titre des objets mobiliers en 1915.

Cet autel de carrefour était situé à la jonction de quatre voies : celle de Vienne au Petit Saint Bernard par Chambéry, celle d’Aoste à Vienne, celle de Vienne au Grand- Saint-Bernard par Seyssel et la voie de Belley dite Vie de Cordon.

Le pseudo « autel à sacrifice » (classé comme tel au titre des objets mobiliers en 1915) puis réinterprété par J. ROUGIER comme étant un pressoir est en fait, selon J. P. JOSPIN, le socle d’une fontaine romaine.

 

Le musée d’Aoste conserve de belles séries d’estampilles et de céramique allobroge (cruchons, vases, bouteilles, flacons, fioles, urnes… des monnaies (près de 700 monnaies ont été découvertes à Aoste), un ensemble de clés, poids, lapes à huile, mortiers, amphores… (infra).

 

Les inscriptions : Aoste a livré une vingtaine d’inscriptions, dont certaines sont aujourd'hui perdues.

Dans les murs de l'église actuelle sont scellées :

 

-          une dédicace à la Victoire : VICTORIAE / AVG(usti) / C(aius) VIRRIVS / QVARTIO / T(estamento) P(ioni) I(ussit) / BASIS EX STIPE : "à la Victoire Auguste, Caïus Virrius Quarrio a ordonné par son testament l'érection de cet autel dont la base a été construite du produit d'une quête".

Cette inscription a été classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1914.

-          cinq belles inscriptions identiques, en lettres augustéennes sur calcaire rose dédiées au génie de l'empereur : NVMINI AVG(usti) / M(arcus) VERRIVS MAN / SVETVS SVO ET / MASONI FRATRIS / NOMINE / T(estamento)P(ioni)I(ussit) : "à la divinité des empereurs, Marcus Verrius Mansuetus a, en son nom et au nom de Masonus, son frère, ordonné par testament l'érection de ces monuments".

Ces inscriptions ont été classées monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1914)

-          deux inscriptions identiques commémorant l'érection du toit d'un temple et d'un portique avec ses colonnes : PRO SALVTE IMP(eratoris) / CAES(aris) M(arci) AVR(eli) ANTO / NINI AVG(usti) TECTVM / PORTICVS / CVM SVIS COLVMNIS ET / PAENVL(is) DVABVS ET OPER(e) TECTOR(io) / SEX(tus) VIREIVS SEXTVS DECVR(io) / D(e)S(ua)P(ecunia)D(edit) POLLIONE II ET APRO II CO(n)S(ulibus) : "en mémoire du salut de l'empereur César Marc Aurèle Antonin Auguste, le décurion Sextus a payé de son argent le toit, les portiques avec leurs colonnes, deux pénules et l'enduit en stuc sous le second consulat de Pollion et Aper" (au musée n° 856.09.05 et 06). L’emplacement de ce temple avec portique n’est pas connu. Les deux inscriptions ont été classées monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1915.

-          La partie supérieure d'un autel dont le couronnement a disparu, avec inscription : SACRVM / IMP(eratore) COM(modo) II / P(ublio) MARTIO / VER0 II CO(n)S (ulibus) : « consacré sous le second consulat de l’empereur Commode et de Publius Martius Verus… (an 179), classée monument historique au titre des objets mobiliers en1975 (au musée sans numéro d’inscription).

-          une deuxième inscription semblable relate l'existence d'un monument détruit  (même classement en1975).

-  Un fragment de sarcophage : … IVC / VIIII / … AECEPS / … ON

- Une inscription sur un dé de piédestal, jadis au château de Leyssins, attestant le vicus d’Aoste : L(ucio) IVL(io) FRONTONI / PRAEF(ecto) EQVIT(um) / IIII VIR(o) ITER(um) / VICANI AVGVST(ani) : à Lucius Julius Fronto, préfet de cavalerie, quattovir pour la seconde fois, les habitants du vicus d'Aoste" (n° 856.09.03).

- L'inscription attestant également le vicus d'Aoste et indiquant le pagus, en deux morceaux :

C(aius) VALERIVS /                             …VS PRAEF(ectus)

PAGI OCT(aviano) SVO E(t)             (filio)RVM SVOR(um)

NOMINE VICAN(is)                              (au)GVSTANIS

"Caïus Valerius …. us, préfet du pagus Oct(avianus), en son nom et au nom des habitants du vicus" (n° 856.09.02).

-          Une inscription fragmentaire, relative à un temple à Junon : IVNONI / … IVS SEVERIANVS : « à Junon…ius Severianus » (n° 856.09.04).

-          Un monumental sarcophage, dit de RHODIA, provenant de Granieu, avec inscription :

ET QVIAETI AETERNAE RHO / DIAE DEF(unctae) ANN(orum) XXXIIII NICE / PHORVS CONIGI DVLCIS / SIMAE QVAE MECVM VIXIT / ANN XXMX D XII et RHODI / V …(a)NICET ET / CARIS(simae) : « aux dieux manes et au repos éternel de Rhodia, morte à l'âge de 34 ans, Nicephorus à mon épouse bien aimé qui a vécu avec moi 10 ans, douze jour et Rhod… Aniceta et … à leur mère chérie" (au Musée n° 856.09.08), classé monument historique au titre des objets mobiliers en 1915 (alors à Granieu).

-          en 1989, au lieudit la Peupleran, un fragment d’inscription : « … IX … SIX… XT … A (au musée n° 989.01.02).

- fragment d’inscription à Junon : IUNONI / … IVS SEVERIANVS : « à Junon …ius Severianus (au musée n° 856.09.04).

-          un fragment d’inscription « C TESSIVS FROTUNATVS ».

-          au musée (sans numéro d’inscription », trouvée à la Maria en 1999 : … / … PIIS(sim) / …(c)ONI(ugi) / …

-          Une bague d'or avec intaille et inscription TPM

-          Diverses statues et statuettes en bronze représentant Cybèle, Venus, Mars, Pallas, ainsi qu'un petit lion et une Fortuna.

 

D’autres inscriptions, aujourd’hui perdues, ont été relevées antérieurement :

 

- Un cippe, aujourd'hui perdu, servait autrefois de borne entre deux champs : C ATISIVS PRIMVS / PVBL(icanus) XX LIBERTAT / P(rovinciae) G(alliae) N(arbonensis) / AELIA SATVRNINAE / CONIVGI KARRISIMAE : "Caïus Atisius Primus, publicain du XXe des affranchissements de la province de Gaule Narbonnaise (a élevé ce tombeau) à Aelia Saturnina, son épouse chérie".

Autre inscription :  SVCCESSVS / SILVANI F(ilius) EQ(ues) AL(ae) / I(ae) AVG(ustae) TVR(ma) IVL(ii) / OCTAVI STIP(endorium) XIIII / VIX(it) ANN(os) XL : "Successus, fils de Silvanus, cavalier de l'aile Ière Augusta de la Turma de Julius Octavius a servi 14 ans et a vécu 40 ans".

- Inscription relative à un temple à Esculape (découverte le 21 février 1621) : ASCELEPIO / AVG(usto) / M(arcus) PENNIVS / APOLLON(ios) : « à Esculape Auguste, Marcus Pennius Apollionus ».

- Autre inscription relative à un temple aux Mères Augustes : « MATRIS AVG(ustis) EXS(tipe) / ANNVA XXXV ET D(onis) : « aux mères Augustes du produit des collectes d’une année, 35 deniers et des dons ».

- une inscription fragmentaire à la Victoire : VICTORIAE AVGVSTI / T(itus) FLAMINIVS SECVNDVS / T(iti) FLAMINIO F(ilius) / … / … / … / CN(eius) F(ilius) ROMANVS / DE SVO PON(endum) CVRAVERVNT : « à la Victoire Auguste, Titus Flaminus Secundus, Titus Flaminius, fils de Titus… Romanus, fils de Cneius ont élevé (cet autel) de leurs deniers ».

- un autel à Jupiter, trouvé en 1652 près de la croix de Normando : IOVI O(ptimo) M(aximo) / AVGVSTO SACRVM / Q(uintus) VALERIVS / SENECIO EX VOTO S(oluto) L(ibens) M(erito) : « à Jupiter Auguste, très bon, très grand, Quintus Valerius Senecio a consacré (cet autel) en accomplissement d’un vœu ».

- Une bande de pierre, provenant d'une frise, sans doute vestige d'un tombeau monumental, signalée au XVIe siècle : NECIO SIBI : "Senecio à lui-même…".

- Cippe avec inscription : VLPIAE AN / THVSAE / AGRIPPINENS(i) / M(arcus) AVREL(ius) ADIVTOR / AVGG(ustorum) LIB(ertus) / CONIVG(i) KARISSI / MAE : « à Ulpia Anthusa, de la colonie d'Agripine, Marcus Aurelius Adjutor, affranchi des deux empereurs à son épouse chérie".

- fragment d'inscription funéraire : …IVS / …. VIII / … AECEPS / … ONN 

- une inscription, supposée fausse selon ALLMER (mais pas pour ROUGIER) : IOVI / D(eo) O(ptimo) M(aximo) / SACRVM : « consacré à Jupiter très grand et très puissant.

- inscription qui servait de seuil à une maison en 1720 : C(aius) TESSIVS FORTVNATVS

Le cippe funéraire de C. COMINIVS CMINIANVS, découvert au lieudit Geydan, est aujourd'hui au château de Chimilin, et l'inscription fragmentaire relative à un temple à Jupiter, élevé par Q. VALERIVS SENECIO est aujourd'hui conservée au château du Passage.

A Saint-Genix-sur-Guiers (Savoie), jadis Saint-Genix-d’Aoste, inscription encastrée dans un mur face à une auberge et provenant d’Aoste : SEVERINV(s ne) POTES PONEM / DVM CVRAVE / RVNT ET SVB AS / CIA DEDIVA(ve)RVNT : « Severinus et ses petits enfants ont pris soin d’élever (ce tombeau) qu’ils ont dédicacé sous l’ascia ».

Une autre inscription, jadis à Saint-Genix et aujourd’hui perdue doit également être rapportée à Aoste : … VALICINIAZ FILAE / … ANN(os) XXIII M(ensus) X D(ies) VII / … S FILIAE DVLCISSIMAE / … DEDICAVERVNT : « à Valicinia, leur fille morte à l’âge de 23 ans 10 mois et ses jours, ses parents à leur fille bien aimée (ont pris soin d’élever ce tombeau) et l’ont dédié (sous l’ascia ».

 

Le vicus d'Aoste était également un centre artisanal important dont la principale production semble avoir été la céramique. Au moins trois types d'installations d'importance réelle sont connus :

-          la fabrique de tuyaux de plomb de C. SACIDIVS SILVINVS

-          la fabrique de céramique Allobroge de NOSTER

-          la fabrique de pelves ou de mortiers des ATISII

En outre, de très nombreux fragments estampillés ont été retrouvés :

Ø  des marques sur poterie noire : ATTIVS, BELLICVS, CASSIO, DOMESTICI, IVLIANVS, IVLIVS, KVCIOLVS, LVCANVS, MARCELLINVS, MARCVS, MASCVRIVS, NOSTER, QVINTVS, SEVERINVS, SEXTINVS, SEXTVS, VALLO,

Ø  des marques sur poterie rouge : ALBAN, AQVIL, CARIANI, CICEL, CO(mm)VNIS, EPID, FELICIO, FIRMO, GER(ma)NI, GRATVS, IBERI, INGEN, ICVN, LABE, MACA, MACRIM, MARI, (mar)RSSI(ma), MASCI, (ma)SCVN, ME(dd)ILL(us), MODEST(us), .. MO, PRIMI, RO(mu)RIA, SECVNO, SECVNDI, SILVINI, VIVATI,

Ø  des marques sur lampes en terre cuite : CO(mm)VNIS,

Ø  des marques sur amphores : CII(ur)PO, PORCII, SECV(nd)VS, (th)A(lli), VAR, (vr)RITTER,

Ø  des marques sur bords de terrines : ATTIVS, C(aius), ATISIVS GRATVS, C(aius) A(ti)SIVS SAB(in)VS, GRATVS,

Ø  des marques sur poids de suspension en terre : MARTIVS,

Ø  des marques sur objets en plomb : BVDDARVS,

Ø  ainsi que d’autres noms d’artisans : CVRICVS, LVCIOLVS…

Une dizaine de fours de potiers sont connus, dont sept découverts lors des travaux de construction d’une maison de retraite de 1977 à 1983, avec de nombreuses fosses d’extraction de terre et dix dépotoirs ; l’un des fours a été conservé in situ.

54 amphores, la plupart intactes, ont été mises au jour lors des travaux d’agrandissement du musée (visibles dans celui-ci).

Un atelier de bronzier a également été découvert au XVIIIe siècle, dans un champ à l'est du cimetière.

La croix dite de Normando, scellée sur une colonne antique, paraît recouvrir une pierre romaine remployée dans son support.

Enfin, dans l'église actuelle, l'un des piliers qui supportent la tribune près de la grande porte s'appuie sur le socle d'une colonne romaine et les murs de la sacristie paraissent être de construction antique.

A l’église Saint Didier, l’autel est constitué par une dalle énorme qui parait provenir de la voie romaine. Par ailleurs, le bénitier repose sur un fût de colonne romaine.

Parmi les découvertes récentes, on peut citer :

-          vers 1970, dans le quartier des Charmilles, un sarcophage dans une gravière,

-          en 1982, au Bourg, la chambre de chauffe d’un four de verrier,

-          en 1996 et 1997, au lieudit les Cotes, six intailles en pâte de verre et en cornaline représentant un homme âge, Sabine, une jeune fille, un personnage impérial (Claude ?), une tête de Vénus et une tête de Mars. Cette découverte suggère l’existence d’un atelier de fabrication de ces bijoux particuliers ; ce serait alors le seul connu à ce jour en Gaule,

-          en 1997 à Saint Pierre, de nombreux fragments de céramique dont un fragment de moule (999.04.21),

-          en 2005, montée Saint Pierre, un petit édicule avec quelques éléments de céramiques, un anneau en bronze et deux fragments d’amphores,

-          la même année à Rivollet sud, les restes de deux mausolées dont une tombe autel,

-          en 2006, impasse de la Croix d’or, deux dés de pierre alignés selon une direction nord sud et on en a repéré quatre autres dans la résidence de personnes âgées,

-          la même année à Cutilieu, une nouvelle zone d’ateliers de potiers et une nécropole avec, peut être, un mausolée.

Les nécropoles :

-          à Normandoz, avec un mausolée découvert en 2010 au Pré Levay,

-          à Cutilieu Sud,

-          à la Maria : en proviennent un anneau d’or (au musée), 5 petites amphores (859.01.01 à 04), 2 gros vases, 2 petits vases, 2 fioles, 4 flacons, 2 coupes, 2 gros plats, une petite statuette et une boucle d’oreille (861.02.01 à 26), un vase carré (863.01.01), une coupe, des coupelles, vase, amphore… (868.01.01 à 11),

-          à Oncinet : en proviennent 7 amphores (861.03.01 à 07), 12 vases, flacons, cuiller, amphores (862.01.01 à 26), un pot en céramique (977.01.01),

-          de la Planche ; en proviennent de nombreux objets en céramique, en verre et divers (856.01.001 à 097 et 856.01.101), des amphores et des urnes funéraires (852.02.01 à 14), vase, urnes, amphores (860.03.01 à 08 et 868.03.08 et 09),

-          à Saint Didier : bouteille complète en verre blanc 858.02.01) et bol bleuté (858.02.02).

 

Le musée conserve un très grand nombre d’objets provenant des diverses fouilles ou des découvertes faites sur le sol d’Aoste. Sans que ce soit exhaustif, on peut citer :

Ø  des lissons de potiers (982.11.01 et 999.02.06 et 23),

Ø  une tablette à onguent (982.01.03),

Ø  2 palettes à fard (856.01.081 et 862.03.51),

Ø  2 bases de colonnes (997.25.01 et 04),

Ø  3 fragments de corniche (982.01.05, 997.25.02, 999.04.03),

Ø  3 plaquettes de marbre (856.06.01 et 02, 865.01.12),

Ø  des fragments de table en marbre (000.01.14 et 15),

Ø  un oscillum en marbre (982.01.02),

Ø  une statuette de Minerve (856.01.103),

Ø  une statuette en bronze (000.01.05),

Ø  une statuette de coq (862.01.27),

Ø  un fragment de pied de cheval (862.01.27),

Ø  une lampe à huile en bronze (869.07.08),

Ø  un strigile (869.16.56),

Ø  une spatule de chirurgie ((869.16.04),

Ø  2 spéculum (869.16.89 et 999.01.50),

Ø  une boîte à sceller (869.16.76),

Ø  une boîte à cire (997.24.04),

Ø  une passoire en bronze (869.16.15),

Ø  un creuset en bronze (859.03.01),

Ø  une clochette en bronze (869.16.15)

Ø  des objets de toilette (869.16. 1 à 3 et 869.16.84),

Ø  une cuillère à fard (868.02.06),

Ø  un fragment de miroir (869.16.14),

Ø  un couvercle de miroir (869.16.75),

Ø  une agrafe (869.16.12),

Ø  des ardillons de ceinture (869.16.09 et 87),

Ø  des bagues en bronze (869.16.84, 997.24.05 et 999.01.44),

Ø  une pendeloque en bronze (976.03.01),

Ø  2 clés (869.16.83 et 88),

Ø  un anneau en bronze (869.16.42),

Ø  une charnière de coffret (869.16.55),

Ø  une clé de coffret (982.04.08),

Ø  des lingots en fer (866.02.01        à 08),

Ø  des clés en fer (869.16.64 à 74 et 80, 984.07.02),

Ø  un arrache clou (984.07.01),

Ø  un marteau (869.16.77),

Ø  une herminette (869.16.78),

Ø  un ciseau (983.09.01),

Ø  des poignées de meuble (869.16.46 et 47),

Ø  une bague en or (859.01.05),

Ø  une boucle d’oreille en or (861.02.18),

Ø  2 urnes cinéraires en plomb (860.01.01 et 862.03.47),

Ø  une tête de lion en terre cuite (982.02.01),

Ø  un moule de statuette (999.01.42),

Ø  des lampes en terre cuite (852.03.31 et 32, 856.01.093 et 096, 860.01.07, 863.02.02, 865.01.03, 868.02.05, 869.07 à 08, 965.01.05 à 11, 966.01.01, 976.02.01 et 08.01, 979.01.56, 982.02.02, 98313.01, 997.01.56, 997.04.97, 997.07.03, 997.24.20, 999.01 à 05),

Ø  de la verrerie (856.01.42 et 46, 01.079, 857.01.04, 869.13.17 et 15.50, 861.02.28, 862.01.03, 869.15.17 et 49),

Ø  des perles de verre (860.05.01 à 03, 982.04.05, 983.06.07, 984.07.07, 997.04.09, 997.07.02, 997.24.15, 001.01.13).

 

Haut Moyen Âge : les anciens auteurs disaient que « les barbares saccagèrent la ville de fond en comble ». Mais l’on pense maintenant que cela est en partie inexact car les épitaphes chrétiennes retrouvées à Aoste induisent la présence d’une église dès avant la fin de l’époque burgonde et montrent qu’il n’y a pas en fait de hiatus historique.

Trois inscriptions funéraires chrétiennes, de 70 cm sur 40 cm, sont remployées dans la façade extérieure de l'église, du coté de la place. Elles ont été classées monuments historiques au titre des objets mobiliers en 1914 :

 

-          la première date de 523 : HIC REQVIESCIT / IN PACE BONE ME / MORIAE ALI / BERGA QVE VIXIT / ANNOS NVMERO XXX OBIIT / IN CHR(ist)O III NONAS / FEBR(uarias) P(ost) C(onsulatum) SIMMA / CHI ET BOETHI V(iorum) C(larissimorum » : "ici repose en paix Aliberga, de bonne mémoire, morte dans le Christ à l'âge de 30 ans le 3 des nones de février, l'année après le consulat de Simaque et de Boèce, clarissimes".

-          la seconde est de 537 : + HIC REQVI / ESCIT IN PACE / BONE MEMO / RIAE INGILBVS QVI VIXIT AN / NIS IIII ET MENS / SIBVS OCTO / OBIIT IN CHR(ist)O / III K(a)L(endas) NOVEMBR(es) / TERTIO P(ost) C(onsulatum) / PAVLINI IVN(ioris) / V(iri) C(larissimi) C(onsulis) :  "ici repose en paix Ingilbus, de bonne mémoire, mort dans le Christ à l'âge de 4 ans et 8 mois, le 3 des calendes de novembre, la troisième année après le consulat de Paulinus Junior, clarissime".

-          la troisième, bien que non datée, semble contemporaine des deux précédentes : HIC REQVIESCIT IN PACE / BEATE MEMORIAE / EVSEBIA SACRA D€O / PVELLA CVIVS PROBA / BILIS VITA INTAR / SAPEINTIVM PVELLA / RVM SPONSVM EME / RVIT HABERE CHR(istu) M / CVM QVO : "ici repose en paix Eusebia, d'heureuse mémoire, vierge consacrée à Dieu, la pureté de sa vie lui a mérité d'avoir, à l'exemple des vierges sages, le Christ pour époux avec qui elle ressuscitera. Cette inscription pourrait témoigner de l’existence d’un monastère dans lequel Eusebia pouvait être religieuse.

-          Une quatrième inscription, datée de 547 est aujourd'hui perdue ou cachée sous le crépissage de l'église : HIC REQVIESCIT IN PACE / BONE MEMORIAE / ADOLIS / CENS / I(n)TEGRE / CARNIS NOMINE LEV / DOMARI QVIT VIXIT ANNVS MERO IIII DIES VIIII / OBIT IN CHR(ist)O SEX XV K(alendas) MA(ias) / POST C(o)N(sulatum) BASILI V(iri) C(larissimi) C(o)NS(ulis) : "ici repose un innocent et pur enfant, Leudomari, de bonne mémoire, mort dans le Christ à l'âge de 4 ans 9 jours, le 15 des calendes de mai, la 6ème année après le consulat de Basile clarissime".

-          Une cinquième inscription, également de 547, est aujourd'hui perdue ou cachée sous le crépissage de l'église : + HIC REQVIESCIT IN / PACE BONE MEMORIAE / TEOPTECVNDE QVI / VIXIT ANNOS NVME / RO X OBIIT IN CHR(ist)O / VI K(a)L(endas) DECEM(b)R€S NO / VIES POS(t) CON(sulatum) / IONNIS V(iri) C(larissimi) C(onsulis) :  "ici repose en paix Teoptecunde de bonne mémoire, morte dans le Christ à l'âge de 10 ans, le 6 des calendes de décembre, la 9ème année après le consulat de Jean, clarissime".

-          Une sixième inscription, fragmentaire, aujourd'hui perdue, a été lue : HEC MAGNVS VIXI(t annos) / XXXV OBIIT IN (Christo ?) XII K(alendas) FE(bruarius) : "ici repose Magnus, mort dans le Christ, à l'âge de 35 ans, le 12 des calendes de février" (au musée n° 997.25.03).

 

Ces inscriptions et le contexte d'Aoste laissent présumer l'existence d'un lieu de culte paléochrétien. Celui ci pouvait être l'ancienne église Saint Pierre, détruite en 1844, qui était située au lieudit la Maria, à coté du cimetière actuel, sur la butte des Cotes, au cœur de l'ancienne agglomération romaine.

Ce n’est qu’en 2016, qu’au lieudit les Communaux on a repéré une église paléochrétienne dont les fondations sur pieux ont pu être datées de la fin du Ve ou du début du VIe siècle. 23 sépultures à inhumation ont été découvertes à l’intérieur et surtout à l’extérieur de l’édifice. A proximité, un autre édifice a été localisé avec un puits et une tour de guet. L’hypothèse actuelle serait d’y voir un ensemble monastique précoce.

Le musée conserve un anneau de boucle du Ve ou du VIe siècles (869.16.13).

Le secteur de Cutilieu témoigne d’une réoccupation au Xe siècle.

 

Edifices religieux :

 

Eglise Saint Didier : au hameau du même nom, église de style roman simple et pur. D'extérieur très sobre, le corps principal est rehaussé par le clocher et sa coupole montés sur le "carré" typiquement roman. Ce clocher offre d'ailleurs une similitude frappante avec celui de Saint Laurent de Grenoble. Derrière l'autel moderne fut découvert, à l'occasion de travaux de restauration, un autre autel, plus ancien, constitué par une dalle énorme provenant de la voie romaine d'Aoste. L'église renferme également un bénitier qui repose sur un fut de colonne d'époque romaine. Les fonts baptismaux, très anciens, paraissent dater du temps où le baptême se pratiquait par immersion.

Cette église conserve nombre d'œuvres d'art :

 

-          une croix de procession du XVIe siècle, classée monument historique au titre des objets mobiliers en 1974,

-          un encensoir du XVIIIe siècle (même classement en 1992)

-          une statue de Saint Didier du XVIIe siècle,

-          une paire de chandeliers du XVIIe siècle,

-          un bras reliquaire du XVIIe siècle,

-          six chandeliers en laiton du XVIIe siècle,

-          le maître autel en bois sculpté et doré avec trois statues polychromes du XVIIe et du XVIIIe siècles : Saint Antoine, Saint Anthelme et la Vierge à l’Enfant,

-          le tabernacle du XVIIe siècle,

-          2 chandeliers du XVIIIe siècle,

-          une paire de reliquaires du XVIIIe siècle,

-          2 calices et patènes de 1798 et de 1809,

-          2 bannières de procession de la fin du XIXe siècle,

tous inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 1996.

L'église conserve encore certaines traces de peintures murales de l'époque de la Renaissance dont seuls subsistent deux personnages, dont un évêque.

 

Maladrerie : il existait une maladrerie, fondée vers 1402.

 

Eglise Saint Laurent ou Saint Clair : elle est citée dès 1095 sur l’emplacement de l’un des temples romains d’Augustum. Elle a été reconstruite en 1689 et modifiée en 1891. Au bas du maître autel figure une inscription de 1717 : « tombeau des pasteurs d’Aoste ».

 

Passage du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, dans le segment Genève le Puy, aujourd’hui GR 65.

 

Châteaux :

 

Manoir d'Oncivet : ses parties les plus anciennes remontent à la fin du XVIe siècle.

 

Château des comtes d'Aoste : bel édifice du XVIIe siècle qui appartint à la famille de Leyssins. Il fut remanié au début du XVIIIe siècle.

 

Château de Leyssins : situé au hameau du même nom, vers Chimilin. Ancienne demeure de la famille de Leyssins dont l'origine remonte au XIIIe siècle et dont la terre fut érigée en comté en 1727.

 

Maison Aborel : construite en 1767. Autrefois manoir de Glatignat, puis hôtel de Guillot. Elle est connue maintenant sous le nom de maison Aborel en souvenir sans doute de l'un de ses anciens possesseurs.

 

Lieux anciens :

 

Campania des Augusta, Champafarum, XIVe siècle, les Champagnes.

De Chaneys, XIVe siècle, le Chanay.

Molendina de la Fuly in Champanis, XIVe siècle, le Moulin de la Feuly.

Flendres, XIVe siècle, Flandre.

Les Manges, XVe siècle.

 

Autres indications :

 

Une officine de potiers du Bas Moyen Âge a été découverte en 2006 à Normandoz.

Moulin de Saint Didier mentionné au XIVe siècle : molendinum de Pulet.

Lieudit le Genevrey mentionné dès le XIVe siècle, sous la forme Genebrey.

G. ALLARD mentionne la présence d’un péage.

Cadran solaire de la Combe à Rovon de 1703 avec inscription : « l’heure nous dérobe le jour ».

Réserve naturelle nationale du Haut-Rhône français (décret du 4 décembre 2013).

Périmètre de protection de la RN du Haut-Rhône français (arrêté du 24 mars 2017).

ZNIEFF des milieux alluviaux du Rhône.

ZNIEFF des mares de la Paluette.

ZNIEFF des zones humides de la vallée de la Bièvre.

ZNIEFF des îles du Haut-Rhône.

ZNIEFF de l’ensemble formé par la basse vallée du Guiers et les zones humides de Saint-Laurent-du Pont.

ZNIEFF de la pla-ne des Avenières.  

 

Bibliographie :

 

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ILN V 4, 2004-2005, n° 590, 592, 593, 594, 595, 596, 597, 598, 599, 600, 601, 602, 603, 604, 606, 607, 608, 609, 611, 613, 614 et 615, pages 256 à 280

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Aimé BOCQUET : Inventaire 0 en ligne

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ADLFI Informations Auvergne Rhône Alpes 2020 et 2021