VIRIVILLE

(Canton de Bièvre, ex canton de Roybon).

Formes anciennes : Veteris au Xe siècle, Vera villa au XIe siècle.

Gentilé : Virivillois.

Héraldique : gironné d’argent et de sable brisé en cœur d’une couronne d’or de gueules à une bande d’or portant trois grives de sable.

Cartes IGN au 1/25000^ème : 3134 E et O

Superficie : 3046 hectares.

Population (2015) : 1634 habitants.

Hagiographie :

Robert, de la famille de Géraud d’Aurillac, moine de Cluny, fondateur de l’abbaye de la Chaise-Dieu en 1046.

Baudille, évangélisateur de la Gaule méridionale au IIIe siècle. Martyr à Nîmes.

Bonnet, évêque de Clermont au VIIe siècle.

Protohistoire (?) : en 2003 et en 2009 des clichés IGN ont montré à Chansareux des structures oblongues (22 x 10 m) et deux enclos circulaires de 16 et de 20 m de diamètre.

Epoque gallo-romaine : la commune a livré divers vestiges :

Ø il subsiste un ancien chemin, désigné sous le nom de Via, qui conserve des parties pavées et qui pourrait être une ancienne voie romaine,

Ø entre Beysseras et les Pérouses on trouve des tegulae sur plusieurs centaines de mètres. C’est à l’est du pont de la Madeleine qu’elles sont les plus abondantes. On y a également recueilli des tessons de céramiques et d’amphores et un peson en terre cuite,

Ø au lieudit Gallix, emplacement d'une grande villa avec des plaques d'hypocauste estampillées CLARIANVS,

Ø en 1984, au lieudit Mitifiot, on a découvert en 1984 un four de potier et un four de tuilier du I^er siècle de notre ère,

Ø sur un site non précisé, on aurait trouvé anciennement des monnaies romaines, entrées dans la collection du chanoine de Saint-Chef, dont une de Marc Aurèle, une de Gordien et une de Constantin,

Ø LANFREY signale d’autres monnaies sans précisions,

Ø au lieudit les Gargonnes, présence de tegulae,

Ø à Chansareux, entre 2007 et 2011 on a découvert un site qui a livré des tegulae, de la céramique commune, un peson de tisserand et deux morceaux de meule rotative en basalte,

Ø au lieudit Porte de Chambaran en 2012, une intervention archéologique a livré des fosses de crémation des Ier et IIe siècles ayant livré des pots, des coupelles, des coupes, des plats, des assiettes et des cruches d’un banquet funéraire,

Ø en 2016 aux Bayetières et au Favot on a repéré des sites à tegulae.

Haut Moyen Âge : au lieudit les Gargonnes, à 50 mètres du pont sur la D 156, emplacement d'une nécropole du Haut Moyen Âge dont les tombes étaient constituées de coffres de dalles.

En 902, on cite la Veteris Villa.

Motte castrale tronconique de 9 mètres de diamètre en partie naturelle, vers le château.

Edifices religieux :

Prieuré Saint Robert : cité dès le XIIe siècle comme dépendance de l'abbaye de la Chaise Dieu. Il en subsiste le clocher et le portail de l'église prieurale. Le monument est labellisé « Patrimoine en Isère ».

Chapelle Notre Dame de Grollée : antique sanctuaire aux formes très frustres, remontant au XIe siècle, qui renferme un immense tableau sur bois derrière l'autel, portant la date de 1622, et représentant la Sainte Vierge et Saint Dominique établissant le Rosaire classé monument historique au titre des objets mobiliers en 1986 et un autre tableau représentant le martyre des Saints Macchabées. La chapelle est labellisée « Patrimoine en Isère ».

Ermitage de Saint Baudille : sur la colline, pyramide surmontée de la statue de la Vierge, érigée en souvenir des victimes de la guerre de 1870, sur l'emplacement de l'ermitage de Saint Baudille fondé à une époque ancienne et lieu de pèlerinage vénéré jusqu'à la révolution, époque de sa destruction.

Chapelle des Ursulines qui dépendait du couvent du même ordre fondé au XIXe siècle.

Eglise Saint Bonnet : édifiée en 1863, dans le style néo classique, sur l'emplacement de l'ancienne église Saint Bonnet qui dépendait du prieuré de Saint Siméon de Bressieux. Elle conserve des objets du XIXe siècle inscrits à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 2001 :

- la fontaine baptismale,

- 4 lanternes de procession,

- 2 reliquaires,

- un tableau de la Sainte-Famille,

- un portrait d’évêque (XVIIIe siècle).

Passage du chemin de Compostelle (GR 65).

Châteaux :

Forteresse féodale dite château de Grollée : il subsiste des vestiges de cette importante forteresse qui dépendait de la baronnie de Bressieux et, notamment, conservés sur 7 mètres de hauteur, des murs du donjon, une tourelle et les courtines ouest de l’enceinte. Lors du partage de Sermorens de 1007 le château de Veterae Villae est attribué au diocèse de Vienne. Il est encore mentionné dans un acte de 1095. Au XVIe siècle, il appartenait à la famille de Grollée, l’une des plus illustres et des plus puissantes du Dauphiné.

Enceinte médiévale : il en subsiste de notables vestiges vers la chapelle de Grollée, vers les ruines du château et près du chemin qui y mène. Une tour arasée est également visible.

Château de Mitifiot : ancienne demeure d'origine féodale ayant conservé une belle tour. Il possède un tableau de la remise du Rosaire de 1602 classé monument historique au titre des objets mobiliers en 1986.

Château du Boccage du XIXe siècle.

Château de Robinière.

Lieudits anciens :

Devesium, XIVe siècle, le Deveys.

Mongelas, XIIe siècle, Montgelas.

Autres indications :

Presque à l'entrée du village, du coté de la route de Marnans, maison du XVe ou du XVIe siècles avec fenêtres à croisillons et murs de soutènement très solides édifiés en molasse et en briques.

Plusieurs portes à ogives, construites en briques et en cailloux roulés, sont encore visibles dans la partie ancienne du Bourg.

Ferme des Bonnettes : une partie des bâtiments (maison, deux bâtiments et une grange) remonte au XVIIe siècle, en particulier la maison d’habitation de 1626. Le hameau de la ferme a été inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 2002.

Cadran solaire de Mitifiot de 1825 avec inscription : "j'existe à la condition que le soleil luise".

Autre cadran solaire avec inscription « nec plus ultra ».

Autre cadran solaire avec inscription « sum si sol set ».

A la mairie, bannière de la société de secours mutuel de 1882 inscrite à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers des monuments historiques en 2001.

Site Natura 2000 des étangs, landes et vallons tourbeux de Chambaran (arrêté du 26 octobre 2015).

ZNIEFF des Chambarans.

ZNIEFF du plateau de Chambaran.

ZNIEFF du boisement humide et du ruisseau de Calaveyson (11 hectares).

ZNIEFF du ruisseau Cambos

Bibliographie :

Regeste dauphinois n° 2550, 2960, 3528, 16033, 32622

N. CHORIER : Histoire générale de Dauphiné, 1661-1672, T 1, page 596 et T II, page 426

G. ALLARD : Dictionnaire historique du Dauphiné, ms 1684 publié par H. GARIEL en 1864, T 2, pages 100, 421, 783 et 784

C. de MONTEYNARD : Cartulare monastorii beatorum Petri et Pauli de Domina, 1859, chartes n° 32 et 194

C. LORY : description géologique du Dauphiné, BSSI 1864, pages 310, 345 et 354

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Roybon, 1869, page 6

E. ARNAUD : histoire des protestants du Dauphiné aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Vol. II, 1875-1876, page 226

G. VALLIER : les cadrans solaires d’Isère, 1876

A. JOANNE : géographie du département de l’Isère, 1876, page 70

J. J. A. PILOT : notes sur le prieuré de Viriville, ms BMG R 7906-42

P. BAFFERT : Viriville et l’ermitage Notre Dame de Saint Baudille, Annales du Dauphiné, T 4, 1903, page 130

Abbé L. MAILLET-GUY : les paroisses antoniennes de l’ancien diocèse de Vienne, bulletin de l’Académie Delphinale 1909, pages 302 et 303

Dom BESSE : abbayes et prieurés de l’ancienne France, 1912, IX, 46

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 129, 234, 361 et 371

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, pages 133 et 134

Dom L. H. COTTINEAU : répertoire topo-bibliographique des abbayes et des prieurés, T II, 1939, page 3407

J. CHAUFFIN : les stations gallo-romaines du Bas Dauphiné, Evocations, mars avril 1960, page 125

P. BISCH : rétrospectives sur la plaine de Bièvre, BSDEA, 1961, page 122

P. HAMON : églises de l’Isère, 1970, page 28

M. COLARDELLE : sépulture et traditions funéraires du Ve au XIIIe siècle après J. C. dans les campagnes des Alpes françaises du nord, 1983, page 233

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, page 128

W. MEYER : l’ancien arrondissement de Saint-Marcellin à l’époque gallo-romaine, inventaire d’archéologie rurale, 1992, pages 44 et 45

G. BARRUOL : Dauphiné roman, 1992, page 247

Carte archéologique de la Gaule, l’Isère 38/1, 1994, page 121

E. TASSET : l’Isère des châteaux forts, 1995, pages 166 à 168

Patrimoine en Isère : Chambaran, 1999, pages 37, 51, 55, 56, 64, 75, 77, 78, 82, 149, 155, 162, 173, 176, 179, 191 et 210

Le journal du patrimoine, n° 12, septembre 2001

E. TASSET : châteaux forts de l’Isère, 2005, page 717

SRA Rhône Alpes, bilan scientifique 2012, page 112

C. MAZARD : les cadrans solaires en Isère, 2013, pages 29 et 65

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, pages 355 et 356

E. TASSET : châteaux forts du Dauphiné, 2023, pages 236 et 237