SAINT-SIMEON-DE-BRESSIEUX

 

(Canton de Bièvre, ex canton de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs).

Forme ancienne : Sancti Symeon Styllite au XIIIe siècle.

Gentilé : Saint Simeonais.

 

Carte IGN au 1/25000ème : 3134 SB

 

Superficie : 1879 hectares.

 

Population (2015) : 2876 habitants.

 

Hagiographie :

 

Siméon le Stylite, ascète du Ve siècle qui aurait passé plus de 37 ans sur une colonne.

Jean Baptiste, cousin de Jésus à qui il donna le baptême dans le Jourdain. Décapité en 31, il est représenté avec un agneau pascal.

 

Préhistoire : l’importante station dite de Croix Trouva a livré des outils présentant un aspect moustérien mais surtout un important matériel d’époque néolithique : grattoirs, burins, perçoirs, couteaux, pointes de flèches, haches en pierre polie…

 

Protohistoire : on a découvert en 1860 au lieudit le Truchet un dépôt de fondeur du Bronze final. Le nombre de pièces composant cette fonderie était considérable et leur variété très riche : haches en bronze à ailerons terminaux avec anneau, haches à douilles, bracelets… Une partie du gisement est déposé au musée des antiquités nationales. Le musée dauphinois conserve une hache (n° 68.78.2).

Aux Constantinières et à Margetière la campagne 2009 de l’IGN a révélé des structures circulaires fossoyées de 14 à 18 mètres de diamètre.

 

Epoque gallo-romaine : passage de la voie de Grenoble à Vienne d’est en ouest de la commune et passage d’une autre voie romaine encore appelée le Grand Chemin sur la limite communale avec la Cote-Saint-André. Cette voie pourrait être celle, controversée, de Vienne à Die. Divers vestiges sont connus :

 

Ø  au lieudit le Temple, on aurait mis au jour avant 1860 des vases, des tuyaux, des tombeaux, un fragment de sarcophage et une monnaie romaine,

Ø  au lieudit Beauregard on a trouvé des tegulae et des briques,

Ø  entre Charpenay et le Fouilloud présence de nombreuses tegulae,

Ø  au lieudit le Lacat, emplacement d’un habitat antique avec hypocauste et d’une nécropole de même époque. Il existe au sujet de ce site une tradition de village, nommé Campalou qui aurait été détruit par des « hordes sarrasines »,

Ø  M. de LUZY, propriétaire du château du même nom aurait trouvé dans une annexe du château un « bouclier romain »,

Ø  dans des circonstances inconnues, on a trouvé des fragments de céramique allobroge estampillée VA(ll)O FE(cit),

Ø  les lieudits les Constantinières et Combe de Constantinière à proximité de la voie romaine rappellent peut-être le souvenir de l’expédition de Constantin en 312,

Ø  au Rafour en 2009, on a découvert des fragments d’amphores, de verre, de plomb, peson de tisserand et une monnaie,

Ø  au lieudit Bizotte en 2009, on a ramassé 23 morceaux de meules,

Ø  la même année on a remarqué à la Chapelle deux sites à tegulae,

Ø  toujours en 2009 aux Contamines on a découvert des tuiles, 79 tessons de céramique commune grise, des fragments d’amphores, de meules rotatives et 2 monnaies de Galère.

 

Haut Moyen Âge : vers la station de Croix Trouva, l’observation aérienne du site a permis de repérer plusieurs structures linéaires rondes, rectangulaires et trapézoïdales qui pourraient correspondre à un habitat de haute époque.

Au lieudit Gerfanière on a ramassé en 2012 172 tessons de céramique des Ve, VIIe siècles.

 

Edifices religieux :

 

Commanderie : elle était située au hameau qui porte toujours le nom de Temple et dépendait de la commanderie d’Albon (Drôme). Elle est attestée en 1224 et en 1296. Elle avait rang de commanderie avec chapelle dédiée à Saint Jean-Baptiste (on en retrouvé des traces : elle mesurait 19 mètres sur 6), bâtiments agricoles, étang, terres, bois pour un revenu annuel de 800 livres. La commanderie fut vendue à la révolution. Dans la maison du Temple qui subsiste toujours on a trouvé des armes du moyen âge. Aujourd’hui, le Clos du Temple comprend, derrière son porche couvert en pierre voûtée, une belle maison dauphinoise avec son toit à quatre pans et ses murs en galets et tuileaux du XVIIIe siècle. Dans la partie la plus ancienne subsiste une immense grange cistercienne en pisé à trois nefs.

 

Hospitalis de Charpeneto (Charpenay) mentionné au XIIIe siècle.

 

Prieuré de Saint Siméon le Stylite : il est cité en 1275 comme dépendance de Saint- Pierre-de-Vienne et fut sécularisé en 1612.

 

Eglise Saint Siméon : l’église actuelle conserve encore quelques parties anciennes. La vieille église, trop petite pour la population, avait une façade et un portail roman dont les chapiteaux et les pierres formant l’arcade ont été conservés pour être replacées au portail latéral de la nouvelle église. Il subsiste également de l’ancien édifice une énorme tour carrée en grosses pierres à la base de laquelle s’ouvrent des fenêtres ogivales du XIIIe siècle éclairant le chœur.

 

Eglise du XIXe siècle en remplacement d’une église attestée en 1148.

 

Calvaire.

 

Lieudit l’Abbaye, sans doute ancienne dépendance de l’abbaye voisine de Laval Bressieux.

 

Lieudit la Magdeleine, souvenir probable d’une maladrerie.

 

Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle (segment de Saint-Péray à Arles par Saint-Antoine).

 

Châteaux :

 

Maison forte de Gerfanière des XVe, XVIe siècles.

 

Châtelet du XVe siècle, reconstruit au XVIIe siècle.

 

Château de Gouttefrey : il fut construit par Bérard, écuyer, devant l’impossibilité de restaurer le château de Bressieux, peu avant la Révolution.

Selon Rivoire de la Bâtie, il existait une famille de Goutefrey dont les armes étaient de gueules à l’homme armé de toutes, la visière levée d’argent au chef cousu d’azur chargé de trois étoiles.

 

Autres indications :

 

Lieudit Chevalins (le Chevalier) et lieudit Bieute en Verpins (Verdin) mentionnés au XVe siècle.

Impasse du Mollard, maison en torchis et pans de bois du XVIIe siècle.

Ancienne tannerie du XVIIe siècle.

Ancienne usine pensionnat Girodon de 1875 conservant un ensemble de bâtiments en pisé sur un soubassement en pierre. C’est l’un des meilleurs exemples de manufactures dauphinoises du XIXe siècle. Elle a été inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1990.

Moulin Pion Vignon à huile de 1855.

G. VALLIER signale un cadran solaire à l’Ecole des Frères avec inscription : « c’est l’heure de servir Dieu ».

A. FAVOT a relevé un autre cadran solaire à la « Maison Micoud » avec inscription : « oh ! voyageur voici l’heure, pense à ta dernière demeure ».  

Tourbière des Planchettes, Espace Naturel Sensible.

Etang des Essarts.

Site Natura 2000 des étangs, landes, vallons et tourbières de Chambaran (arrêté du 26 octobre 2015).

Espace naturel sensible de la tourbière des Planchettes.

ZNIEFF des Chambarans.  

 

Bibliographie :

 

Archives départementales de l’Isère : 1 Mi 45 et 2 E 913

MACE (A) : guide itinéraire, T 4, 1860, page 44

G. de RIVOIRE de la Bâtie : Armorial de Dauphiné, 1867, page 64

F. CROZET : description des cantons de l’Isère, canton de Saint-Etienne-de-Saint- Geoirs, 1870, page 6

Dictionnaire archéologique de la Gaule, T 2, 1875, page 521

E. CHANTRE : l’âge du bronze T 2, 1875-1876, page 94

Dictionnaire archéologique de la Gaule, époque celtique, T II, 1875-1923, page 588 

G. VALLIER : les cadrans solaires d’Isère, 1876

G. de MORTILLET : les potiers allobroges, 1879, page 31

L. NIEPCE : le grand prieuré d’Auvergne, 1883

E. PILOT de THOREY : les prieurés de l’ancien diocèse de Grenoble compris dans les limites du Dauphiné, BSSI, 1884

R. DELACHENAL : cartulaire du temple de Vaulx, 1897, chartes 18, 19 et 21

A. LAGIER et A. GUEFFIER : la baronnie de Bressieux, 1901, pages 8 et 9

 J. DECHELETTE : manuel d’archéologie, T 2, 1910

C. FILHOL : la voie romaine de Vienne à Die, Rhodania, 1920

A. FAVOT : les cadrans solaires à Grenoble et dans le Bas Grésivaudan, BSSI, 1920, page 438

E. PILOT de THOREY : dictionnaire topographique de l’Isère publié par U. CHEVALIER en 1920, pages 89, 90, 325 et 364

J. B. LANFREY : chez nous, 1930, page 120

J. CHAUFFIN : les stations gallo-romaines du Bas Dauphiné, Evocations, 1959, page 76

R. LAURENT : deux haches en bronze de Bressieux, Rhodiana, 28-2, 1962 pages 41 à 51

G. CHAPOTAT : le char processionnel de la Côte-Saint-André, 1962, page 36

GALLIA Préhistoire, 1963, page 288

A. BOCQUET : l’Isère préhistorique et protohistorique, 1969, page 335

A. BOCQUET : catalogue des collections préhistoriques et protohistoriques du Musée Dauphinois, 1969, n° 226, page 52

R. MOYROUD : Bressieux en Dauphiné avant l’an Mil, Evocations janvier-juin 1983, page 30

J. C. MICHEL : Isère gallo-romaine, I, 1985, pages 145 et 146

Histoire des communes de l’Isère, 1988, page 94

W. MEYER : l’ancien arrondissement de Saint-Marcellin à l’époque gallo-romaine, inventaire d’archéologie rurale, 1992, pages 53 et 54

Carte archéologique de la Gaule, l’Isère 38/1, 1994, page 123

PLANK (A) : l’origine des noms des communes du département de l’Isère, 1995, page 133

La soierie Girodon à Saint Siméon de Bressieux, la Pierre et l’Ecrit, 1995-1996, pages 125 à 157

L. et A. BRUCELLE : l’Isère, terre de châteaux, 1996, page 110

R. MOYROUD : la soierie Girodon à Saint-Siméon-de-Bressieux, 1997

Atlas du patrimoine de l’Isère, 1998, page 217

Y. HARTE SAMBET, R. MOYROUD : le château de Bressieux, DARA n° 32, 2009, pages 32 et 33

J. P. DELL’OVA : la commanderie du temple de Vaulx, templiers et hospitaliers en Dauphiné et en Lyonnais, 2012, pages 28 et 52

Carte archéologique de la Gaule : l’Isère 38/4, 2017, pages 321 à 324

Commanderies des Templiers de France, site Internet : templiers.net/departements