SAINT-ETIENNE-DE-SAINT-GEOIRS
(Canton
de Bièvre, ex canton du même nom).
Forme
ancienne : Sancti Stephani de San
Juerz au XIIe siècle.
Marathon sous la Révolution.
Gentilé :
Stéphanois.
Héraldique :
d’or à une palme de sinople posée en plat au chef d’azur chargé d’un dauphin
d’argent.
Carte
IGN au 1/25000ème : 3134 SB
Superficie :
1861 hectares.
Population
(2015) : 3259 habitants.
Hagiographie : Saint Etienne, premier martyr
chrétien lapidé en 35 sous les murs de Jérusalem, représenté avec une pierre,
et Saint Geoirs, corruption de Saint Georges, martyr sous Dioclétien en 303 et
dont le culte remonte à 368 avant d’être embelli par la légende du dragon.
Martin,
évangélisateur des Gaules, évêque de Tours en 371. Près de 300 communes
françaises portent son nom.
Protohistoire : des structures fossoyées de 14 à
En
2009, lors de l’aménagement de la zone commerciale on a découvert un site
occupé de la Tène au IIIe siècle.
En
2011, à la Pierre on a trouvé un leurre de jatte à lèvre rentrante
protohistorique.
Epoque
gallo-romaine : de
nombreux vestiges sont connus :
Ø
en
1769 on découvrit dans un champ au sud du village, au lieudit la Thivolière
ou Morchamps une cave antique voûtée revêtue de tuileau (citerne) avec des
tuyaux en plomb et une inscription MPC,
Ø
peu
avant, à quelques mètres de là, une mosaïque en marbre aurait été trouvée ainsi
qu’un trident en bronze doré,
Ø
en
1855 entre Brézins et Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, lors de la construction du
chemin de fer on mit au jour une portion de la voie romaine de Vienne à
Grenoble,
Ø
cette
voie est encore appelée le grand chemin ; elle se confond
maintenant avec le tracé de la voie ferrée, laissant le village actuel sur la
gauche un peu à la manière de la déviation, empruntant le parcours le plus
direct possible,
Ø
Saint
Etienne est peut-être une mansio
omise de la Table de Peutinger entre Moirans et Tourdan,
Ø
en
1896 au lieudit Jous ou Jovis on a trouvé une statuette en bronze
de Mercure ; la tradition veut qu’un temple à Jupiter ait existé à cet
emplacement,
Ø
au
lieudit les Ayes, on a découvert à plusieurs reprises des briques
estampillées CLARIANVS,
Ø
le
prieuré de Morchamps (infra) aurait été édifié sur un site antique. Vers
1969, l’aménagement de la route a fait apparaître des vestiges gallo-romains
sur les ruines du prieuré, retrouvés en 1972 (citerne, tuyaux en plomb,
marbres, mosaïque…),
Ø
à la
Pierre en 1979, on a découvert des
tessons des IIIe et IVe siècles et deux pesons de tisserand estampillés (au
Musée Dauphinois n° 91.611 et 612),
Ø
en
un lieu non précisé on aurait mis au jour en 1983 une nécropole gallo- romaine,
Ø
sur
la route de la Barrière, un mur antique et des tegulae auraient été exhumés à l’occasion de labours,
Ø
vers
1983 une découverte fortuite a fait apparaître un bâtiment antique incendié,
Ø
à la
Pierre en 2010 et 2011 on a trouvé encore des tessons de céramiques sur un
site à tegulae.
Haut
Moyen Âge : selon
une tradition invérifiable, Charles II dit le Chauve aurait fait halte dans la
localité en 873.
Edifices religieux :
Eglise
Saint Etienne : de
l’édifice primitif cité dès la fin du XIe siècle il ne subsiste que le clocher
de style transitoire entre le roman et le gothique. Ses ouvertures et un
vestige de la nef en berceau brisé en dessous peuvent le faire dater du XIIe siècle.
L’église
renferme une chapelle vouée à Notre Dame de Pitié avec une piéta du XIVe siècle
qui, selon la tradition locale, aurait été donnée par la dauphine Charlotte de
Savoie à la suite d’un vœu. Elle a été classée monument historique au titre des
objets mobiliers en 1959.
La
chapelle conserve des peintures murales découvertes en 1993. Elle a été
inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1995.
Sur
le linteau de la porte ouest de l’église se trouve un macaron portant la date
de 1690 qui doit être celle de la restauration de l’église qui avait grandement
souffert des guerres de religion. Le reste de l’église a été rebâti en 1864 par
Berruyer. Elle conserve de nombreuses
œuvres d’art :
Ø
une
cloche de 1604 classée monument historique au titre des objets mobiliers en
1963,
Ø un calice du XVIIIe siècle (même
classement en 1988),
Ø un ostensoir du XVIe siècle (à la
cathédrale Notre-Dame de Grenoble) (même classement),
Ø un tableau de la mort de Saint Etienne
du XIXe siècle (même classement en 1995),
Ø un tableau de deux scènes de Saint-François-de-Sales
du XVIIe siècle inscrit à l’inventaire supplémentaire des objets mobiliers en
1994,
Ø
deux
coffres à aumônes du XVIIe siècle (même inscription),
Ø
deux
reliquaires monstrances du XVIIIe siècle (même inscription),
Ø
un
ostensoir de 1838 (même inscription),
Ø
une
statue reliquaire de Vierge à l’enfant du XVIIe siècle (même inscription),
Ø
un
chemin de croix de 1924 (même inscription),
Ø
un
tableau de l’éducation de la Vierge du XVIIe siècle (même inscription),
Ø
un
tableau de Jésus parmi les docteurs du XVIIIe siècle (même inscription),
Ø
un
tableau de la lapidation de Saint Etienne du XVIIIe siècle (même inscription),
Ø
deux
scènes de la vie de Jésus du XVIIe siècle (même inscription),
Ø
un
tableau de la conversion de Saint Paul de 1868 (même inscription),
Ø
un
tableau de la donation du rosaire du XVIIIe siècle (même inscription),
Ø
une
croix d’autel et 5 chandeliers du XIXe siècle (même inscription),
Ø
le
maître autel du XIXe siècle (même inscription),
Ø
une
statue reliquaire de la Vierge à l’Enfant du XIXe siècle (même inscription),
Ø
un
tableau du XIXe siècle (même inscription),
Ø
un
ostensoir du XIXe siècle (même inscription).
Prieuré
de Morchamps ou grand prieuré :
dépendance de l’abbaye de Cruas en Vivarais, parfois qualifié improprement
d’abbaye, ce monastère était situé à une demi lieue du bourg, en bordure du
chemin de Saint-Etienne à Sillans par les bois. Ce lieu, dévasté par le baron
des Adrets au cours des guerres de religion en mai
Petit
prieuré : ainsi
nommé par opposition à celui de Morchamps, subsista jusqu’en 1760, année
où est mentionné un dernier prieur, le chevalier Bocsozel de Montgontier. Sur
son emplacement furent construits au XIXe siècle une école paroissiale et une
salle d’œuvre. A proximité, un champ garde encore le nom de Pré du Prieuré.
Croix
de chemin :
jusqu’en 1972, cette croix dotée d’un Christ dit « mérovingien »
provenant du prieuré de Morchamps, était située à la sortie du village,
en direction de Brézins. Cette croix en granit, pesant près de
G.
ALLARD mentionné la présence d’une aumônerie.
Ancien
temple dit Maison du Schisme :
rue Octave Chenavaz, à l’intersection des routes de Saint-Geoirs et de la
Forteresse, ancien temple construit avec des matériaux enlevés à l’église lors
des guerres de religion. L’élément dominant est une fenêtre géminée et trilobée
du XIVe siècle. Il a été supprimé lors de la révocation de l’édit de Nantes en
1698.
Chapelle
de Cours le Mathais.
Lieudit
Saint Martin sur le tracé de la voie romaine, rappelant que celle-ci
avait pris au moyen âge le nom de chemin de Saint Martin.
Lieudit
la Croix Rouge.
Châteaux :
Une
viguerie est mentionnée dans un acte mars 1069.
Château
Vieux : c’est le castrum St Georgii cité dans le partage
du comté de Salmorenc en 1107 et attribué à l’archevêché de Vienne. Il
devait être originellement en bois avant d’être rebâti en pierre vers la fin du
XIIe siècle. Au XIVe siècle, il faisait partie des possessions delphinales. Il était situé sur les limites actuelles de
Saint- Etienne-de-Saint-Geoirs et de Saint-Geoirs mais sur la commune de Saint-Etienne.
Il n’en subsiste qu’une tour restaurée.
L’enquête
papale de 1339 attribue 69 feux à la localité.
Bourg
médiéval : il
était entouré d’une enceinte comprenant quatre portes : les portes de
Varanin, de Bressieux, de Saint-Geoirs et la Porte Neuve.
Château
de Saint Cerge :
maison forte construite vers le milieu du XIVe siècle par un membre de la
famille de Boniface. D’abord nommée maison forte de Boniface, elle prit le nom
de château en 1660. 1810
Joseph
Claude Veyron Lacroix, notaire et lieutenant de châtellenie acquit le 22 avril
1779 le fief franc et noble de Saint Cierge. Son fils fut créé chevalier de
l’Empire par Napoléon. En 1810 lui furent données des armes : parti d’azur
à une molette d’éperon d’argent surmontée d’une croix du même et d’or à un
cuirassé tenant une épée au naturel.
Il
en subsiste une belle tour carrée datant de l’origine qui conserve une
remarquable fenêtre gothique. Inscrit au patrimoine en Isère en 2019.
Château
de Fassion :
demeure composite avec une tour pentagonale et deux corps de logis reliés par
une tour d’escalier en vis dont l’origine remonte au XIVe siècle. L’édifice est
labellisé « Patrimoine en Isère ».
Maison
forte des Mandrin :
elle fut édifiée au XVIe siècle comme auditoire de justice, grenier royal et
maison de la cité. Sous ses arcades se tenait le marché. Elle fut achetée au
début du XVIIe siècle par l’arrière-grand-père de Mandrin. Elle a depuis lors
perdu son cachet renaissance et ses fameuses polylles, voûtes ogivales
retombant sur des arceaux.
Maison
forte de Varanin :
ancienne demeure des sieurs de Micha, famille de châtelains anoblie par Humbert
II. Depuis la seconde moitié du XVIIe siècle, elle fut la propriété des Veyron
Chulet dont un membre, Louis, était l’oncle maternel de Mandrin. C’est une
maison renaissance avec deux tours à l’entrée et des fenêtres à meneaux.
Autres édifices :
Hôtel
des Châtelains :
fondé à la fin du XVIe siècle par Etienne de Gautheron qui portait le titre de
châtelain de Saint-Etienne et d’Izeaux. C’est aujourd’hui la gendarmerie. Il en
subsiste le porche.
Dans
la rue principale, maison du XVIIe siècle avec une belle porte et divers
ornements des XVIIe et XVIIIe siècles.
Porte
de la maison Cochet de 1683.
Halles
de 1889.
Autres indications :
Charte
de franchises de Jean II du 4 décembre 1314 (fragment conservé à la mairie).
Mistralie
mentionnée dans un acte du 17 août 1324.
Lieudit
les Hayes (ou Ayes) mentionné dès le XIVe siècle les Ayes.
Cadran solaire de 1789 avec inscription : ne
abutere (n’abuse pas).
Autre cadran solaire à l’église avec
inscription : memorare novissimam (pense à ta
dernière heure).
Etang
de Chanclau.
ZNIEFF
des prairies de l’aéroport de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs.
ZNIEFF
des prairies humides et étangs de Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs.
Bibliographie :
ADI :
Probus (1250-1260) f° 11 et 24
Regeste
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